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ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS
Baüemenî de Cœur
Comédie sentimentale
Origine : Française.
Auteurs : Willeme et Colpet. Diaiog.ues : Michel Durait. Décorateurs : Février et Bar
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Opérateurs : Robert Le Fèbvre, Germain et Bellet.
Musique : Paul Misraki. Administration : Gerder. Interprétation s Danielle Darrieux, Claude Dauphin, André Lugiict, Junie Aslor, Charles Dechamps, Carette, Jean Tissier, Saturnin-Fabre, J. Hebey. Studios : Billancourt. Enregistrement : W. E. Ingénieur du spn : Sivel.
Mont. : Le Héiiaff et Lefranc. Dir. de Prod. s Pierre Schwab. Prod. : Grégor Rabinovitsch. Edition : Ciné-Alliance.
Distr. : Films Victoria.
CARACTERE DU FILM. — Est-ce une comédie de fantaisie ? Non, c’est plutôt un conte de fées joué par des acteurs pleins de charme et si légers qu’on les croit dégagés de la pesanteur.
Le scénario-prétexte est mince, mince. Mais son développement est riche en grâce, gaieté, gentillesse.
Et le tout fait un spectacle ravissant et, je le répète, quasi féerique. C’est un film pour l’époque présente; il est tonifiant.
SCENARIO. — il/. Aristide, pickpocket habile, dirige une école de jeunes voleurs. Arlette, échappée d'une maison de redressement, reste chez lui de peur d’être reprise. Un copain de misère lui donne le conseil de faire un mariage blanc; ainsi Arlette ne risque plus d’être enfermée jusqu’à sa majorité. Pour pouvoir acheter ce mari complaisant, Arlette décide de voler. Le vol d’une épingle de cravate la conduira dans les salons d’un ambassadeur où celui-ci, l’ayant fait habiller et parer, la présente comme une jeune fille du monde et la force à voler la montre d’un attaché d’ambassade : Pierre de Rougemont. Dès lors, les événements s’ enchevêtreront tant et si bien que Arlette sera amoureuse de Pierre, et Pierre d’Arlette et que tout finira, meus oui, par le mariage des deux jeunes gens, une fois que le Baron Dvorak, secrétaire de V Ambassadeur, aura adopté Arlette.
TECHNIQUE. — Une suite de gracieuses scènes, parfois d’un aspect hallucinant comme la leçon de vol à la tire chez Aristide, parfois d’une souple élégance, comme le retour d’Arlette, la nuit, avec le jeune diplomate. Le bal à l’Ambassade, le réveil, le mariage raté sont des moments de charme; le luxe baigne ce film très divers et toujours léger et fin. Dialogue pres
Brazza
ou l’Epopée du Congo
Drame d’épopée
Origine : Française.
Auteur : Léon Poirier.
Réalisation : Léon Poirier.
Opérât. : Million et Goudard.
Assistants : Tuilier et Grassi.
interprétation : Robert Darène, Pierre Vernet, Jean Daurand, René Fleur, Jean Worms, Jean Galland, Thomy Bourdelle, André Nox, Pierre Nay, René Navarre, Cahuzac, Odette Barencey.
Studios : Eclair d’Epinay.
Enregistrement : Caméréclair.
Montag(e : Grassi.
Edition : D.P.F.
CARACTERE DU FILM. — L’histoire de la grandeur française a bien des attraits. Il est bon que des hommes comme Léon Poirier s’attachent à les démontrer. Après la vie de Charles de Foucauld, l’auteur de L’Âppel du Silence nous donne l’épopée de Pierre Savorgnan de Brazza, italien, qui, en se donnant à la Fran. ce, voulut lui donner un empire. C’est l’épopée de Brazza au Gabon et au Congo que relate ce film noble, simple et vrai.
SCENARIO. — Savorgnan de Brazza, officier de marine français, d’origine italienne, parvient à se faire confier une petite mission d’exploration de l'Ogoué; il emmène avec lui deux hommes : un matelot et un médecin. Cette mission, en butte à tous les obstacles de la nature, et peu encouragée, parvient pourtant à reconnaitre un immense empire et Brazza réussit à vaincre Stanley de vitesse et à faire donner à la France tous les territoires bordant la rive gauche du fleuve Congo par le roi des Batéké. A peine fêté, Brazza, qui ne demande qu’une véritable expédition, revient au Congo où il poursuivra sa conquête pacifique. Le film se termine sur l’évocation de la fin de Brazza par son ancien secrétaire M. de Chavannes.
TECHNIQUE. — M. Poirier a vécu de longs mois dans le
le et remarquable photographie de Robert Le Fèbvre.
INTERPRETATION. — Les acteurs ont compris le style de cette comédie-farce et l’ont joué en petites touches délicates, comme on danse un ballet. Claude Dauphin est un jeune homme distingué qu’une aventure inattendue transforme en prince charmant; Danielle Darrieux a la malice, les frayeurs et la grâce de son héroïne; Jean Lissier, Carette, Saturnin-Fabre sont délicieux et pleins de talent. Junie Astor est belle, André Luguet sûr de lui avec élégance, Charles Deschamps bien à sa place. — x. —
haut et moyen Congo, aux lieux mêmes où passa Brazza avec ses deux compagnons. Son film a un caractère d’authenticité q u i émeut profondément. L’ensemble du film est d’une belle qualité artistique et très bien photographié malgré les difficultés techniques et la chaleur. Les peuplades noires sont nombreuses et vivantes sur l’écran; la terre d’Afrique s’intégre à cette aventure ressuscitée, où la présence des acteurs apporte dans ces extérieurs africains plus de force et de vérité.
INTERPRETATION. — Avec une flamme discrète et simple, Robert Darène a campé Savorgnan de Brazza. La jovialité de Jean Daurand est la gaieté du film, tout comme on apprécie les silhouettes historiques aperçues au cours des séjours de Brazza à Paris et à Bruxelles : l’impressionnant Cleme nceau (René Fleur), le subtil Amiral de Montaignac (Jean Worms), Jean Galland en Léopold II, Thomy Bourdelle, solide Stanley, René Navarre (Jules Ferry).
Les Justiciers
du Far West
(The Lone Rangers)
Film en quatre épisodes Doublé
Origine : Américaine.
Adapt. franç.: L. de Carbonnat. Dialog. : Jacqueline d’Arcole. Interprétation : Lane Chalutier, William Farnum, Tonto, Lynn Roberts.
Enregistr. : Mélodium, Neuilly.
Edition : R. A. C.
Avec ce film en épisodes, ce « sérial » comme on appelait ce genre de films à suite, au temps des grands « Western » muets, R. A. C. est sûr de redonner à un large public le goût des aventures et des chevauchées héroïques.
Les Justiciers de la Sierra est divisé en quatre épisodes. Le premier expose l’histoire. Il montre l’imposture d’un chef de bandits devenu par un crime l’agent financier : Marcus Jeffries. Son titre : L’Imposteur. Ses soldats, bandits fieffés, assassinent une troupe d’agents fédérés venus leur demander des comptes sur la façon illégale dont ils lèvent les taxes au Texas. Un seul Fédéré échappe à la tuerie. Il mènera désormais une lutte acharnée avec quatre jeunes gens, fils de fermiers du Texas, contre le faux Jeffries et ses hommes.
Deuxième épisode ; Trahison. Ne pouvant atteindre le dernier Fédéré et ses amis, Jeffries décide de le perdre dans l’esprit des Indiens qui l’estiment, et dépose au pied de deux jeunes Indiens des balles d’argent pareilles à celles employées par le dernier Fédéré. Celui-ci déjoue
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L’ardent Savorgnan de Brazza
(Robert Darène)
Brazza ou l’Épopée du Congo
film de Léon Poirier (D.P.F.).
la trahison, sauve Mlle Jane Blanchard, fille d’un agent de Washington d’une mort horrible et fait échec à Jeffries.
Troisième épisode : Le Trésor maudit relate les tentatives finalement couronnées de succès du dernier Fédéré et de ses amis pour restituer l’argent des taxes que Jeffries avait volé et que les Justiciers rendent au Gouverneur de Fort Bentley.
Quatrième épisode ; Justice est la conclusion attendue et palpitante de ce « sérial » mouvementé. Successivement, trois puis quatre des justiciers ont été lâchement abattus par la bande à Jeffries. Celui-ci est démasqué par le dernier Fédéré qui le tue dans un combat singulier. La paix est rendue au Texas. Et Jane Blanchard voit partir avec mélancolie le beau Justicier qui s’en va vers d’autres états américains à la recherche d’injustices à combattre.
La réalisation des Justiciers du Far West est habile dans son ingénuité même. Sur le scénario qui comporte toutes les ficelles dramatiques habituelles au genre, le metteur en scène et d’adroits opérateurs ont filmé d’impressionnantes chevauchées, des vues de diligence attelée de six chevaux, filant à un train d’enfer, des bousculades, des combats de boxe et des batailles au pistolet. Le film est plein de mouvement, de magnifiques paysages du Far West et jamais ne laisse le spectateur en repos. Le doublage est sobre et Rossini, à qui l’on a emprunté l’ouverture de « Guillaume Tell », scande inlassablement les dynamiques images de ce film sain et réconfortant. — x —