La Cinématographie Française (1940)

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rxixxxxxxxrxx iiimirm cine RAPHIE sç rm ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CXXXUG La Situation technique Cinéma Français en 1936 par A. -P. RICHARD Le cinéma français a, en 1939, beaucoup souffert de Ja cruelle attente des événements qui se sont produits. Depuis l’ouverture des hostilités, son activité, malgré l’ardente volonté des cinéastes, est si réduite, qu’il est à craindre que vingt ans de luttes incessantes, au cours desquelles il avait reconquis la plus grande partie de sa popularité, n’aient servi qu’à rendre son agonie plus douloureuse. Les cinéastes d’abord, les Pouvoirs Publics ensuite, doivent comprendre que le marché, si nous le perdons, ne sera pas repris à nos concurrents au lendemain de la guerre. Mieux vaut donc éviter cette éventualité qui nous ruinerait, et chercher à produire. L’examen de la technique européenne ne conduit pas à marquer l’année 1939 d’une pierre blanche; les difficultés financières, la crainte de la télévision et de la couleur, firent que les productions même les meilleures du point de vue artistique, ne furent qu’honnêtes en ce qui concerne la technique. PELLICULES Nos ennemis d’aujourd’hui (Agfa) sortirent une pellicule dite Superpan S. A. Cette pellicule a été, comme toutes les nouveautés de cette marque, essayée d’abord pratiquement dans les studios français. Les Américains ont sorti eux aussi une très bonne pellicule du même type, dite Super XX. Ces deux émulsions panchromatiques ont une faible granulation, une gradation très améliorée et une sensibilité remarquable. Cette sensibilité a d’ailleurs été la cause, lors des premiers essais, d’une légère sous-exposition, laquelle a été immédiatement corrigée par une sur-exposition telle, que les studios, qui voyaient avec désolation baisser leurs factures de courant, eurent la joie de voir, après quelques films, remonter au taux qui leur laisse un petit bénéfice. ECLAIRAGE ET PROJECTION Les appareils d’éclairage tendent, de plus en plus, à la construction formule MoleRichardson (U. S. A.), Cremer (France). La maison Gruber a, sur cette formule, créé un bon projecteur 3/5 KwH. A la veille des hostilités, on préparait, en France, des projecteurs à lentilles à alimentation par arc automatique sous 60 volts environ. L’optique est maintenant ici excellente, très supérieure pour l’Art cinématographique à ce que produit l’Allemagne. La maison Kinoptik a maintenant sa très bonne série apochromatique complète, la maison Boyer a des objectifs à grande ouverture qui mérite de retenir l’attention. S. O. M. a forcé le marché américain, Duplouech finissait, en août, un objectif à foyer variable. La projection ne progresse guère en Europe, et la France n’est j)as en tête du progrès. La construction qui est bonne, n’a pas l’exploitation qu’elle mérite. On rencontre encore beaucoup de salles, parmi les plus cotées, qui ont une projection lamentable : mauvais éclairement de l’écran, son défectueux, acoustique déplorable. Ne jetons pas la pierre aux projectionnistes, ils font ce qu’ils peuvent, mais le manque de contrôle technique des installations, le peu d’intérêt que portent nombre d’exploitants à cette technique, sont les éléments du discrédit dans lequel s’enfonce un peu plus chaque jour la technique de la projection. Diverses tentatives, notamment celles de Granatowski pour projeter convenablement du film couleurs 16 mm., dans des salles publiques, sont à retenir. La maison Debrie fait d’ailleurs un projecteur de ce type. Remarquons qu’il est plus difficile de projeter convenablement du film réduit que du film de format standard. S’il est admis qu’il faut des charbons spéciaux pour projeter du film couleurs, il n’est pas pour le film noir de règle reconnue, d’où cette hérésie de projeter avec des charbons à lumière dite bleue. 11 résulte de cette pratique que l’œil juge mal les contrastes, surtout lorsque la teinte d’argent du positif tend au brun. CAMERAS MODERNES La France (Debrie), qui construisait des appareils de prises de vues universellement renommés, a, maintenant, une deuxième fabrication (Eclair) qui a retenu l’attention des cinéastes américains (American Cinematographer, n° de septembre 1939). Les événements actuels nous ont empêché de présenter cet appareil. LA COULEUR A part l’essai tenté par J.-C. Bernard pour la réalisation d’un film sur Paris, destiné a l’Exposition de New York (procédé Technicolor), et celui de Jean Painlevé, rien de bien saillant n’a été tenté. Les frais élevés à engager effraient les producteurs timorés qui craignent de ne pas les récupérer à l’exploitation des films. La guerre a arrêté net, c’est dommage, toute tentative des novateurs en la matière. A noter que la maison belge, Gevaërt, met, au point, dans ses laboratoires d’Anvers, un procédé pour amateurs. TELEVISION Le danger croît-il ou est-il stationnaire ? Cette question, qui nous est souvent posée sous cette forme, est résolue par l’affirmative. Oui, les progrès sont tels que l’exploitation peut en être très prochainement affectée. Les Américains eux-mêmes essaient, en ce moment, de concilier les intérêts de ‘a production et ceux de l’exploitation. Cette préoccupation se retrouve dans tous les articles des revues. La Société R. C. A., qui est en tête des progrès accomplis ces dernières années, a, en 1939, donné connaissance de l’avance extraordinaire qu’elle a avec le nouvel Iconoscope à électrons à basse vitesse, le tube étant sous très faible tension. Les avantages de ce tube sont tels qu’il faut envisager la disparition de l’ancien modèle. La résultante des multiples progrès concentrés dans ce canon à balayage cathodique ou la déviation et la concentration de la vague électronique qui ont lieu grâce à une nouvelle méthode, est que l’image peul être portée pour une haute brillance à un nombre de lignes supérieur à celui des besoins de la pratique permise par la brillance possible; si donc celle-ci augmente, les écrans couverts pourront être de plus grandes dimensions. — A.-P. H. Une scène de L’Entraîneuse, ave: Michèle Morgan et Gilbert Gil. Film A.C. E. New York passera-t-il Ses Films français avant Paris? Il y a dix ans, le marché américain poulies films étrangers était occupé presque exclusivement par les Allemands, mais, depuis que le cinéma allemand n’est qu’un esclave au service de la propagande nazie, le public de New York l’a totalement abandonné et le film français a pris peu à peu de l’ampleur pour en arriver à la situation actuelle qui est très satisfaisante. Huit cinémas montrent à New York des films français actuellement. L’ura d’eux a l’intention de présenter les productions avant même qu'elles ne soient lancées à Paris, Quatre lignes censurées ENTENTE CORDIALE triomphe à New York Nein York. ■ — Les New Yorkais, qui ne cessent de critiquer les films étrangers, parce qu’ils les trouvent « Too Slow », ont reçu avec la meilleure grâce du monde Entente cordiale qui passe dans deux cinémas à la fois. Jamais dans la grande métropole un film en langue étrangère n’a remporté semblable succès, car, ordinairement, les directeurs ont fort à faire pour maintenir les productions étrangères dans un seul cinéma et réaliser des bénéfices. Entente cordiale, qui relate l’histoire de l’amitié anglo-française, attire un nombreux public, tout comme Gone with the Wind qui passe aussi dans deux cinémas. Le roi Edouard VII, si bien personnifié par Victor Francen, est un des principaux personnages de la production française dont le succès marque une victoire complète du film français dans le champ étranger.