La Cinématographie Française (1940)

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16 CYYTTÏ I rrr YYTTTT; XXXXXi CÏNÉMÏBgRAPHBE EXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXT: ANALYSE ET CRITIQUE DE FILMS La Charrette fantôme Les Musieiens du ÇieS Drame (G) Comédie dramatique (G) Origine : Française. Réalisation : Julien Dnvivier. Auteur : Selma Lagerloff. Dialogues : Alexandre Arnoux. Décorateur : Jacques Krauss. Opérateurs : J.-N. Krüger, Jardin et Schneider. Musique : Jacqmes lbert. Assistant : Pierre Dnvivier. Interprétation : Pierre Fresnay, Louis Jouvet, Micheline Francey, Mita Parély, Henri HJ as si et, Valentine Tessier, Marie Dell. Palau, D. Le Vigan, René Génin, Jean Mercanton, Ariane Borg, Jean Claudio, Pérès, Mme L’Herbay. Studios : Neuilly. Enregistrement : Mélodium. Montage : Feyté. Prod. : Transcontinental. Edition : Columbia. CARACTERE DU FILM. — Julien Duvivier a tiré d’une légende nordique, écrite par la romancière suédoise : Selma Lagerloff, une grandiose réalisation cinématographique. Dans ce film, comme dans le livre, il s’agit d’une trag,édie de la misère et de l’alcoolisme, sur laquelle se broche le thème fantastique du Charretier de la Mort venant chercher, à la fin de chaque année, les âmes des morts. L’œuvre de Duvivier est belle et d’une résonance profonde et pure. Son importance technique, sa beauté photographique feront date dans l’histoire du film d’art; La Charrette fantôme portera dans le monde la renommée de notre cinéma. SCENARIO. — La jeune Salutiste : Sœur Edith s’attache au premier misérable qui vient, la veille rie l'inauguration de l’asile, demander refuge. Il s’agit de David Holm souffleur de verre, ivrogne et tuberculeux, que su misère a rendu sauvage et débauché. Durant toute l’année, Sœur Edith espère ramener David sur le chemin du devoir et de la rédemption. Un ancien compagnon de débauche : Georges, meurt une fin d’année et, emporté par le Charretier de la Mort, devient, à son tour, le funèbre conducteur de la Charrette fantôme. Il vient chercher David le soir de la Saint-Sylvestre, mais David ne veut pas mourir. Il comprend le néant de sa vie, il veut sauver sa femme et ses enfants du suicide, racheter sa vie perdue Au lit de mort de Sœur Edith qui meurt de tuberculose, David puise la foi dans son rachat. Et le Charretier de la Mort n’emportera j>as David, qui ne mourra pas, reviendra auprès de sa famille pour commencer une vie de travail et de repentir. TECHNIQUE. — L’œuvre de Selma Lagerloff, où le fantastique se mêle étroitement au réel, élait difficile à réaliser. Le film est en deux parties, deux atmosphères. C’est l’étude réaliste qui est, tic beaucoup, la plus puissante, la plus accessible au public français qui sera dérouté par le surnaturel pourtant merveilleusement exprimé. Les personnages sont humains et vrais. Toutes les scènes des rues ,des tavernes, avec des rixes et des beuveries grouillantes de vie, tout ce qui a trait à la misère humaine et à la charité des Salutistes, est remarquable et direct. Les scènes fantastiques du début et de la fin combleront les amateurs de technique, par la perfection des surimpressions et de trucages, car les vues de la forêt brumeuse, et le passage de la Charrette dans le ciel, sont parmi les plus belles images qu’on ait jamais vues. INTERPRETATION, — Micheline Francey, qui tient ici son premier grand rôle, révèle dans le rôle d’Edith un talent et une émotion vibrante et comme transfigurée. Pierre Fresnay joue David Holm avec une intelligence aiguë, Louis Jouvet est hallucinant en voyou devenu charretier des âmes. Et cpie de beaux et saisissants visages : Valentine Tessier (la capitaine), Marie Bell, l’étonnante Mila Parély (Mme Holm), le petit Claudio, lean Mercanton, Palau, et René Génin et Le Vigan qui jouent deux pauvres raisonneurs et philosophes. Une impressionnante figuration peuple le film d’un bout à l’autre de figures repoussantes ou désespérées. LES FILMS DE KOSTER 20, boni. Poissonnière, annoncent leur nouveau numéro de téléphone : Provence 27-47 Origine : Française. Réalisation : Georges Lacombe. Auteur : René Lefèvre. Dialogues : René Lefèvre et Jean Ferry. Décorateur : Andréjeeff. Opérateurs : Schuftan, Portier et Ale khan. Musique : Arthur Honeggèr et Arthur Hoerée. Interprétation : Michèle Morgan, René Lefèvre, Michel Simon, Bovério, Rignault, Syivette Saugé, Bergeron, René Alexandre, de la Comédie Française, Gabrielle Fonlan, Madeleine Geoffroy, G. Jacquet, Noël Roquevert. Studios : Neuilly. Enregistrement : Mélodium. Ingénieur du son : Rampillon. Production : Régina. Edition : Filmsonor. CARACTERE DU FILM. — De son roman salué par toute Sa Presse comme une réussite, René Lefèvre a tiré un scénario émouvant que. Georges Lacombe a mis en scène avec un art supérieur. Les Musiciens du Ciel sont des Salutistes, et S’œuvre présente se passe entièrement dans les milieux populaires parisiens. Son caractère migoguenard, mi-pathétique est un miracle de tact et de mesure. On rit, on s’émeut, on pleure au cours de ce film joué avec une sensibilité frémissante. Voici probablement le triomphe de îa simplicité et de la sensibilité. SCENARIO. — Victor, bricoleur de la Zone, glisse peu à peu au vol en compagnie d'un voyou et faux-monnayeur. Victor mendie sous l’apparence d’un aveugle. Une jeune Salutiste, la | lieutenanle Saunier, l’emmène | chez elle, le fait manger, le réconforte. Le lendemain, elle le \ retrouve et, pour lui donner honte de jouer la cécité, elle le met en présence d'un mutilé de guerre, véritable aveugle. Victor, gagné par la bonté rayon\ liante de la Salutiste, abandonne la mendicité, reste à l’asile de | l’Armée du Salut, puis devient Salutiste. La pureté et le dévouement cle la Lieulenante ont rénoué cet homme. Epuisée par la ! fatigue une affection pulmonaire l’emporte le soir de Noël (dors que Victor collabore à la fête donnée aux pauvres. Mais son œuvre continuera puisque Victor vouera sa vie à faire le bien. TECHNIQUE. — Artiste fin et délicat, Georges Lacombe a trouvé dans le sujet des Musiciens du Ciel une matière pitlo resque et chaleureuse et le décor populaire qu’il aime, et qu’il a su restituer avec talent et vérité. Le tragique est ici discret, la très belle photographie de Schuftan donne un éclat sourd aux scènes de la rue, aux distributions de soupe aux misérables, à cette émouvante confession publique de Victor... Décoration simple et réaliste. Une œuvre grande et sans chiqué, enveloppée d’une musique noble et vivante avec des chœurs mélodieux. INTERPRETATION. — Son beau visage nimbé d’une spiritualité éclatante. Michèle Morgan joue le rôle de la Lieutenante avec une sobre, une exquise émotion. René Lefèvre tient le rôle de Victor le mauvais garçon racheté par la bonté. 11 est plein de vie, de simplicité, et son jeu nuancé donne le regret qu’un tel comédien ne soit pas employé plus souvent et à bon escient. Michel Simon ne joue qu’un court rôle, mais avec autorité et talent. René Alexandre incarne majestueusement l’aveugle, Bovério est l’indulgent Capitaine salutiste. Alexandre Rignault en voyou brutal, Annette Saugé en fille de la Zone, Marcelle Praince, Bergeron, d’autres encore ont tous du caractère. — x. — Annie Ducaux et J. Dumesnil, époux torturés dans L’Homme du Niger, fdm de J. de Baroncelli. (Distribution S.E.L.F.)