La Cinématographie Française (1940)

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13 »♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ciNÉlMmRy fr&SRKisi RAPHIE SE mmxxrxxxxxxxx: ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Origine : Française. Réalisation : Max Ophüls. Auteurs : Jean Willème et Max Colpet. Dialogues: André-Paul Antoine. Décorateur : Lourié. Opérateurs : Eugène Schuftan, Portier, Alekan. Musique : Allen Gray. Interprétation : Edwige Feuillère, Georges Rigaud, Daniel Lecourtois, Paul Azaïs, Georges Lannes, Mady Berry, Gabriello, le petit Michel François, Pauline Carton, Roger Maxime. Studios : Billancourt. Enregistrement : W. E. Production : Ciné-Alliance. Edition : Films Victoria. CARACTERE DU FILM. — Un admirable film, empreint de poésie et de mystère. A chaque instant on sent que les personnages sont fatalement conduits jusqu’à un dénouement tragique et sans espoir. Et pourtant l’œuvre a des sourires, de la grâce, du charme. Mais l’atmosphère est créée, dès la première image, et ne lâchera plus les personnages qui restent intensément vivants. On peut rapprocher sans hésiter ce film du célèbre Quai des Brumes (produit par la même société) auquel il s’apparente par sa force dramatique et la qualité de son atmosphère et de ses éclairages. Artistiquement, voilà une réussite pour Max Ophüls et ses collaborateurs et pour la belle Edwige Feuilk 1ère et ses partenaires.. Et c’est un grand succès pour la production française dans son marché intérieur et sur ses marchés étrangers. SCENARIO. — Evelyne Morin, entraîneuse dans un bar de nuit assez louche « La Sirène », vivrait sinon heureuse, du moins résignée si elle ne rencontrait un soir, non loin de son quartier, Georges Brandon, un docteur canadien, qu’elle a aimé autrefois, à Montréal, il y a dix ans et qui a vainement cherché à la retrouver. Pour que cet homme qu’elle aime toujours ignore sa lamentable vie, elle loue un appartement luxueux pour elle et son petit garçon, et reçoit le jeune homme accompagné d’un ami canadien. Georges doit rester trois jours. Eve lendemain ame lyne s’adresse à un ancien complice de son mari pour la commanditer. Nous apprendrons, peu à peu, la véritable histoire d’Evelyne. Mariée jeune à Hermann, homme d’affaires, elle a mené une vie luxueuse, terminée par la révélation de l’immense escroquerie de son mari et le « suicide » de l’escroc. Lorsqu’ elle a abandonné Georges au Canada, les menaces d’Hermann l’y avaient contrainte. Et comme elle sait maintenant que Georges ne repartirait pas au Canada sans elle, elle lui confie un gage : son fils Pierre. Un camarade, qui sait ce que lui a coûté ce sacrifice, vient la chercher à la gare Saint-Lazare et l'emmène dans Paris jusqu’à un café près de la Seine. Il la quitte nn instant pour essayer de téléphoner au paquebot qui doit lever l’ancre au Havre. On l'avertit qu’Evelyne est partie... sur le quai embrumé, il n’y a rien. Evelyne s’est dissoute dans le brouillard. On ne saura jamais ce qu’elle est devenue. TECHNIQUE. — La réalisation de Max Ophüls est, sans contredit, magistrale. On pourra lui reprocher une certaine lenteur, mais comme les scènes ont donc de l’expression, et comme leur rythme gagne en vérité ce qu’il paraît perdre en rapidité ! La perfection des images du chef-opérateur Schuftan fait de la plupart des images de véritables tableaux (exemple : la course en taxi d’Evelyne vers l’Hôtel île Brandon, la rue de la « Sirène », la scène dans la cabane de montagne). De belles scènes d’amour sont traitées avec une délicatesse infinie. Do larges et beaux décors où règne une vie inquiétante et lourde, contribuent à l’atmosphère d’angoisse et de charme de ce film animé par un dialogue frémissant et une musique sensible. INTERPRETATION. — Belle à ravir, habillée avec une rare élégance personnelle, Edwige F cuillère s’égale à son film, dans un personnage de femme complexe et attirante, qui a son secret et le garde sans défaillance. Elle explore les plus riches ressources d’un jeu sûr et pathétique. A ses côtés, Georges Rigaud, si sympathique, affirme une aisance et une intelligence réelles. Daniel Lecourtois est excellent dans un rôle de confident. Georges Lannes marque un bref personnage, et Paul Azaïs joue avec une sensibilité retouchée de gouaille Je rôle de Paul, l’ami des mauvaises heures. Gabriello en patron du dancing, Mady Berry, Jeanne Marken, Pauline Carton, Roger Maxime sont bien à leur place. L’Emigrante Drame d’ aventures Origine : Française. Réalisation : Léo Joannon. Auteurs : Jean Aurenche et Yves Allégret. Adapt. : Companeez et Juttke. Dialogues: André-Paul Antoine, j Décorateurs : Garnier et Marcel Mary. Opérateurs : Schuftan, Portier, Alekan et Ferrier. Musique : Michelet. Assistants : Pierre Schli et Alain Antik. Interprétation : Edwige Feuillère, Jean Chevrier, Georges Lannes, Larquey, Roger Capellani, Génia Vaury, FounSen, Ake Engfeldt, Bernard Blier, Marcel Duhamel. Studios : Eclair d’Epinay. Enregistr. : Caméréclair 39. Production : Véga. Administr. : Sacha Kamenka. Edition : C. F. C. CARACTERE DU FILM. — Ce film se déroule tantôt à Anvers dans les quartiers louches, tantôt sur un cargo transportant des émigrants et se termine en Afrique du Sud. Des scènes violentes et colorées forment une belle toile de fond à cet étrange voyage où se profile l’héroïne séduisante qu’est Christiane Vallée, interprétée par la très belle Edwige Feuillère. SCENARIO. — Christiane Vallée, qui tient un bar de nuit dans le quartier maritime d’Anvers, a la passion des diamants. Cette passion la pousse à envoyer son amant, Tino, chef de bande, dans une expédition où il est surpris. Echappé, il vient chercher de l’argent et prend le le collier de diamants de Christiane qui, furieuse, le dénonce. On rend les diamants à la jeune femme qui doit fuir d’Anvers, Tino s’étant échappé après avoir appris quelle l’avait « donné ». Elle prend passage sur un cargo q\ui embarque des émigrants pour Port-Morrot, Afrique du Sud, avec un habitué du bar, le vieux Monrosa, qui la fait passer pour sa femme. La maladie de Monrosa, son débarquement à Lisbonne et l'impossibilité pour Christiane de revenir à Anvers ou d’aller ailleurs sans passeport, la fait se réfugier sur le bateau dans la cabine d’un lieutenant qui sera, à cause de ça, destitué. A l'arrivée à PortMorrot, Christiane, par amour pour le jeune officier, donnera ses bijoux pour sauver les émigrants menacés, faute de caution, de retourner à Anvers. Mais Tino l’a retrouvée et attendue. II l’abat dans le dos. Une ville s’élèvera qui portera le nom de Christiania. TECHNIQUE. — Très bien photographié, tourné dans un La Faute d’un père (Ride a croked mile) Comédie dramatique Américain doublé français Origine : Américaine. Réalisation : Alfred E. Green. Interprétation: Akim Tamiroff, Leif Erikson, Francis Farmer, Kerrigan, Lynne Overman. Production et distribution : Films Paramount. CARACTERE DU FILM. — Un mélodrame dont l’intérêt ne flanche pas, sur le thème « Père et Fils », et d’une exploitation aisée. Remarquablement mis en scène, le scénario a été choisi pour faire passer Tamiroff, qui joue depuis longtemps pour Paramount, au rang de vedette. Bien équilibré, le film contient des extérieurs excellents et allège ce que l’action a de dramatique par des effets comiques heureux. SCENARIO. — Un ancien cosaque, établi voleur de bétail aux Etats-Unis, est retrouvé pur son fils, qu’a élevé sa femme divorcée. Ils s’aiment profondément et quand le père est mis en prison, le fils s’enrôle pour arriver à le faire évader, mais finalement son sens du devoir l’empêche de donner suite à un projet que la mort du père rend inutile. TECHNIQUE ET INTERPRETATION. — L’interprétation esl excellente, et Tamiroff mérite de devenir star. Il est à la fois brutal et tendre, et est très bien soutenu par Erikson comme fils. La photo est de tout premier ordre, et le montage des plus rapides. — M. cadre authentique : «Le Winnipeg », cargo-mixte, animé par Léo Joannon qui a du mouvement et de la vigueur, ce film est intéressant de bout en bout. Il n’y manque qu’une certaine cohésion dans la liaison des scènes et un peu plus de force dans le dialogue trop étudié. INTERPRETATION. — Edwige Feuillère, belle et spirituelle, dans la première partie de son personnage, devient une adorable amoureuse ou une femme traquée. Jean Chevrier est consciencieusement son partenaire. On admire la composition haute en couleurs de Georges Lannes (Tino) et le burlesque sensible de Larquey. La troupe est nombreuse avec les émigrants, on remarque néanmoins la gentille Foun-Sen, le Scandinave Ake Engfeldt, Roger Capellani, ce dernier vivant et sympathique.