La Cinématographie Française (1940)

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6 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR r/iphbe mn ■SE une entreprise privée d’exercer un monopole de fait sur le cinéma français. La société fiduciaire qui serait chargée du contrôle des recettes aurait une activité strictement limitée à la perception dans les salles des droits de location de films et à leur répartition entre tous les ayants-droit. Le rôle des distributeurs dans la location des films, leurs rapports avec les exploitants de salles ne seraient aucunement modifiés. UN LIVRE DE BORD DES FILMS fl s’agit de créer, pour les films, des registres d’inscription, tenus par un orga nisme autonome offrant toutes les garanties désirables, sur lesquels devraient être obligatoirement inscrits tous les renseignements qui sont de nature à intéresser ceux qui sont appelés à placer des capitaux dans la production cinématographique. Cette nouvelle institution remplirait un rôle analogue à celui de l’Oflice de la Propriété industrielle pour les brevets d’invention ou du Bureau Véritas pour les navires de commerce ou des conservateurs des hypothèques pour les prêts hypothécaires. On trouverait sur le « livre de bord » des films toutes les indications utiles concernant le scénario, les droit d’auteur, la mise en scène, l’interprétation, le personnel technique, la nomenclature des contrats passés avec les distributeurs avec les dates exactes qu’ils comportent, celle des ventes faites à l’étranger, les nantissements et les délégations de créances. Naturellement, seuls les contrats inscrits sur le registre officiel du cinéma seraient valables. On comprend immédiatement l’intérêt de cette réforme. Les intéressés pourraient ainsi obtenir des renseignements précis sur les productions dans lesquelles une participation ou un droit leur sont offerts. LE PROBLEME DU FINANCEMENT Je suis sur que le problème du financement régulier du cinéma français, qui a été jusqu’ici considéré comme à peu près insoluble pourrait être, grâce à cette réforme, aisément résolu. Les banques françaises seraient en mesure d’envisager les affaires de cinéma comme des opérations normales et les producteurs ne risqueraient plus de rencontrer auprès d’elles les refus de principe auxquels ils se heurtent actuellement. LE ROLE DES SYNDICATS Certes, les organisations syndicales auraient un rôle considérable à jouer dans cette nouvelle organisation du cinéma. Mais une refonte des organisations syndicales est indispensable. Il y a, à l’heure actuelle, trop d’organismes syndicaux du cinéma travaillant en ordre dispersé. Il faut procéder à des regroupements. La nouvelle organisation syndicale, telle que je la conçois, serait composée de deux branches distinctes : la première grouperait les représentants qualifiés des producteurs, des distributeurs, des industries techniques et de la presse filmée; la seconde réunirait les exploitants de salles dont les intérêts sont, sur certains points, trop différents de ceux des producteurs et distributeurs pour être confondus avec eux dans une même chambre syndicale. Il est certain qu’une telle organisation, groupant des forces imposantes, jouirait Une des premières photos de Volpone, film de M. Tourneur. Charles Dullin, Louis Jouvet, F. Ledoux et Jacqueline Delubac. (Ile-de-France Film). d’une autorité qui lui permettrait des initiatives hardies dans tous les domaines. LA PUBLICITE EN FAVEUR DU CINEMA Précisément, le nouvel organisme syndical, qui disposerait de moyens d’action exceptionnels, pourrait entreprendre une action efficace dans les domaines les plus variés. Une propagande active, une publicité bien conçue, ne tarderaient pas à ramener dans les salles une clientèle empressée. Il ne faut pas craindre de réagir contre les allégations de certains esprits chagrins qui détournent actuellement le public du cinéma sous prétexte qu’il n’est pas convenable de se distraire en temps de guerre. Le cinéma apporte, au contraire, une détente nécessaire aux esprits inquiets et fatigués par une guerre de nerfs qui se prolonge sans cesse. I)e plus, en contribuant au maintien de l’activité cinématographique, on donne à une industrie nationale dont le rôle, même en temps de guerre, n’est pas négligeable, les moyens de continuer son essor et de servir à l’étranger la propagande française. L'ORGANISATION DE LA PROPAGANDE La publicité en faveur du cinéma français ne devrait d’ailleurs pas s’exercer seulement en France. Il faut aussi l’entreprendre dans les colonies où les producteurs ne trouvent pas encore les débouchés sur lesquels ils devraient pouvoir compter, et à l’étranger où la location d’un plus grand nombre de fdms français et à des prix plus rémunérateurs, permettrait d’acquérir une partie des devises étrangères dont le Trésor a actuellement un besoin si pressant. A ce litre, l’organisation de la propagande à l’étranger mérite un effort tout particulier. Il n’est pas douteux qu’une propagande collective, en faveur du cinéma, donnerait rapidement des résultats fort appréciables. POUR QUE L'INDUSTRIE PUISSE TRAVAILLER... A côté de cette action de propagande, l’organisation syndicale aurait encore un rôle important à jouer pour obtenir des pouvoirs publics les mesures dont le cinéma français a besoin. Il faut que des dispositions soient prises pour que tous les films, qui étaient en cours de production au début des hostilités, puissent être rapidement terminés; pour que la censure examine, dans un court délai, les scénarios des films et fasse connaître son avis avant que de nouveaux frais soient engagés, et pour que des affectations spéciales soient accordées aux techniciens indispensables à la production, ainsi qu’à quelques metteurs en scène et à quelques artistes dont la présence est nécessaire pour l’achèvement des films commencés ou pour entreprendre de nouvelles productions. Enfin, il faut reprendre la question des taxes qui frappent l’exploitation et obtenir une révision des charges fiscales qui rendent actuellement les efforts inopérants. Le cinéma subit un traitement fiscal particulièrement injuste qu’il importe de corriger le plus rapidement possible si on veut sauvegarder son avenir. L’ACTION DE M. HENRY TORRES On ne soupçonne pas les immenses possibilités qui s’offrent devant le cinéma français et qui pourraient être employées si nous avions un statut professionnel qui réponde aux exigences diverses, mais parfaitement conciliables de la production, de la distribution et de l’exploitation. Cette situation a été parfaitement comprise par Henry Torrès, que le gouvernement a chargé, il y a quelques mois, de s’occuper, dans le cadre de l’information et de la propagande, des problèmes du cinéma. L’activité dont il a fait preuve dans cette lourde tâche montre que nul choix ne pouvait être meilleur. Ses brillantes qualités d’organisateur, l’intérêt profond qu’il porte à l’art cinématographique, sa compétence éclairée, lui permettent de rendre au cinéma français les plus grands services. Il est à souhaiter qu’il obtienne des pouvoirs publics tous les moyens d’action dont il a besoin. II faut que son autorité puisse s’exercer efficacement et que le service à la tète duquel il a été si heureusement placé soit, quel que soit le ministère auquel il doive être rattaché, investi de tous les pouvoirs nécessaires pour accomplir une œuvre utile. Des grands films français interdits en Suisse L’Etat-Major de l’armée, Division Presse et Radio, Section Films, a refusé ies certificats de censure pour les films « Terre d’Angoisse » (Deuxième Bureau contre Kommandantur), ceci pour l’ensemble du territoire. D’autre part, sur territoire vaudois, sont interdits : « Dédé la Musique », « Le Dernier Tournant », « Le Veau gras ». « * * * « Le Bois sacré », « Tempête », « Pièges » ne pourront être projetés que devant des spectateurs de plus de 18 ans. « La Marraine du Régiment » et le film « De Lénine à Hitler » ne seront projetés dans le canton de Vaud qu’après décision préalable du Département de Justice et Police,