La Cinématographie Française (1946)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

9 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CUVE RAPHIE ISE ♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ ♦ A LYON, LE PERSONNEL DES CINÉMAS EST EN GRÈVE DEPUIS LE 27 JANVIER Dans le centre de la ville, trois salles seulement fonctionnent : “la Scala”, “l'Athénée” et les “ Jacobins ” Cependant, après huit jours de fermeture l|des établissements, M. Roger Gromand, secrétaire général du Gouvernement, convoquait dans son cabinet les dirigeants des Exploitants et ceux de l’Administration des Finances, afin de trouver une solution au conflit. Après une longue discussion, l’accord semblait être réalisé et la fin d’une grève qui avait déjà coûté près d’un million de francs aux caisses publiques pouvait être envisagée. De plus, ajoutons que les prévisions d’impôt sur , l’exploitation cinématographique pour l’année 1946 sont de l’ordre de 49 millions. Ce qui fait dire à un confrère tunisien : « Que ceci vaut tout de même la peine qu’on ait certains éga.rds pour lune aussi bonne laitière ». Mais devant l’intransigeance de la Direction des Contributions indirectes cet espoir était itdéçu, les pourparlers rompus et la grève con|tinue... Avant la grève, de nombreux films français avaient été projetés à Tunis I Tunis. M. Gari, directeur du « Colisée » de Tunis, a donné le chef-d’œuvre du cinéma français Les Enfants du Paradis, production Pat hé. La première a eu lieu en grande soirée de gala sous la présidence du général Mast, notre Résident général de France en Tunisie, [ainsi que de Mme Mast, avec les hautes personnalités civiles et militaires de la Régence. Ce film a été donné au public tunisois en entier, c’est-à-dire les deux époques à la fois; I soit plus de trois heures de spectacle. Pendant deux semaines, le succès a été sans précédent; les prix des places avaient été majorés au profit de l’œuvre « Secours aux nécessiteux », présidée par Mme la générale Mast. Nous disons bravo à M. Gari d’avoir donné, avant d’autres villes, ce film, et mérite tous les éloges de la population tunisoise. SUR NOS ECRANS Nos salles ont donné ces dernières semaines des films à recettes et à succès. « Mondial » : Anges aux Figures Sales (deux semaines). Charlie Chan au Cirque et La Sauvagesse Blanche, avec Maria Montez (en technicolor.) « Colisée » : Le Carrefour des Enfants Perdus ; Pontcarral et Promesse à l’Inconnue. L’ic A.B.C. » : La Fausse Maîtresse et Les Mille et une Nuits, avec Maria Montez. (En technicolor.) « Capitole » : Pamela ; Florence est Folle; Murine au Combat et Rendez-vous CliampsElgsées. » Paris » : Le Grand Combat ; La Bonne Etoile et Une Nuit de Folie. « Royal » : Festival Chariot, avec Charlie Chaplin ; L’Assassin a peur la Nuit ; La Diligence Survivra, avec Bob Livingston, et Bibi la Purée. « Parnasse » ; C’est donc Ton Frère, avec Laurel et Hardy ; Mlle Mozart et Destination Toldo. « Midi-Minuit » : Les Horizons Perdus; Fran\ cois Ier ; Boule de Feu. et Bombardier. « Apollo » : En Descendant le Défilé, avec Roy Roger ; Succès 43, avec Gail Patrick, et Josette. « (Empire » : La Vie de Bohème ; Les Nouvelles Aventures de Tarzan ; China, avec Loretta Young ; Berceuse à l’Enfant. « Mon Ciné » : Avant la Musique, avec Mickey Rooney ; Gibraltar et Les Nouvelles Aventures de Tarzan. « Studio 38 » : Lés Limites du Ciel ; Elle défend sa Patrie et Abus de Confiance. « 'Ciné-Globe » (Salles d’actualités) : Sortilèges Exotiques (en deux semaines) et Ascension du Dr Picard. « Ecran » : Le Fantôme de l’Opéra (en technicolor) (deux semaines) : La Sœur de son Valet et Les Conquérants , avec Errol Flynn. (En technicolor.) « Ciné-Soir » : .4» Cœur du Far-West, avec Roy Rogers ; Revue sur la Glace, avec Ellen Drew ; Epouse par Intérim, avec Assia (film égyptien). « Odéon » : Les Aventures de Buffalo Bill, avec Tom Tyler ; Gung Ho et Les Deux Délégués (film égyptien). || Alhambra » : Le Lgs Brisé, etc. Slouma Abderrazak. Lyon. — Dans notre article du 27 janvier paru dans le précédent numéro du 2 février, nous n’avions pu prévoir que la grève des Cinémas lyonnais aurait une telle durée et prendrait cette ampleur. Directeurs de salles et opérateurs sont restés résolument sur leurs positions respectives. Dans le courant de la semaine suivante, le Syndicat du personnel a fait à la presse plusieurs déclarations à ce sujet. Dans l’une de ces récentes notes, il était dit que « les employés maintenaient leurs revendications, mais étaient décides à faire l’abandon de leur prime, à condition que le prix des places fut diminué d’une valeur égale à l’abattement des taxes. « Cette décision a été prise, ajoute ce communiqué, pour montrer que la classe ouvrière ne lutte pas seulement pour l’augmentation de ses salaires, mais aussi pour faire diminuer le coût de la vie. L’ Assemblée s’est prononcée contre tout arbitrage, celui-ci étant contraire aux principes de la C.G.T. » Après huit jours de grève, aucun accord n’avait pu être conclu à la date du 3 février, entre les représentants de la Chambre patronale et du Syndicat des opérateurs. Les réunions et les pourparlers se succèdent sans amener la solution de ce grave conflit. Les salles fermées Voici la liste des salles fermées communiquée par la Chambre Patronale : Lyon. — A.B.C. ; Alhambra; Artistic; Astoria; Bellecour; Bocage; Caméo; Chanteclair; Cigale; Cinébref ; Cinéjournal; Cinémonde; Ciné-Cité; Coucou; Cristal-Palace; Eden; Eldorado; Elysée; Empire; Gloria; Grolée; Kursaal ; La Fourni; La Perle; Lux-Cinéma; Magic; Majestic; Marly; Melkior; Modern’39; MontchatPalace; Moulin-Rouge; Normandie; Oasis; Olympie; Paris-Ciné; Palace; Perrache; PathéPalace (ouvert seulement pour un spectacle de musie hall); Paul Bert; Rexy; Rialto; Royal; Splendid; Splendor; Studio 38; Terreaux; Tivoli; Trianon; Victoria; Vox. Banlieue. — Apollo, Eden, Impérial et Kursaal (Villeurbanne) ; Arc en Ciel et Sélect '(Bron) ; Bungalow (Caluire) ; Eden (Oullins) ; Palace et Rex (Saint-Fons) ; Idéal et Lux (SaintFons) ; Palace ( Vaulx-en-Velin). Le « Pathé-Palace » a ouvert exceptionnellement cette semaine pour les représentations de « Tout va très bien » données par JeanJacques Vital et l’orchestre de Ray Ventura. Vendredi 1er février ce spectacle a été radio diffusé « en direct » sur la chaîne parisienne, depuis la scène du Pathé-Palace. Dans le centre de la ville trois établissements fonctionnent : ce sont la « Scala » qui, après Peloton d’exécution, présente en première vision Griffes Jaunes ; l’« Athénée » et les « Jacobins ». Un certain nombre de petits xploitants de Villeurbanne et des quartiers de Gerland, Vaise et Oullins ont également ouvert leurs portes. Le point de vue du Syndicat des Opérateurs « Devant le refus de la Chambre patronale et la position ferme adoptée par les ouvriers, le conflit se prolonge, nous ont déclaré les dirigeants du Syndicat des Opérateurs. Cependant de petits exploitants, comprenant le bienfondé des revendications ouvrières, continuent à signer des accords : c’est ainsi que trois établissements d’Oullins ont recommencé leurs séances. <i Afin de ne pas priver le public de spectacle dans les quartiers où les patrons n'ont pas | toujours compris les accords, le Syndicat ouvre I des salles de projection ; la salle Etienne ‘ Dolet à Perrache et la salle des Fêtes de lu Croix-Rousse. « L’Union départementale des syndicats ouvriers appuie le Syndicat des opérateurs. » Les explications de la Chambre Patronale I)e leur côté, les membres de la Chambre patronale nous ont donné les explications suivantes : « La remise en ordre des salaires faite par arrêté ministériel du 28 juillet 1945, avec effet du 15 mars, prévoyait une différence de 15 % entre salaires minima et salaires moyen maxima. « Le 24 août 1945, un accord paritaire est intervenu à Lyon, fixant les salaires réels à 13 % au-dessus du salaire minimum pour les opérateurs et 7,5 % au-dessus du salaire minimum pour le reste du personnel. « En cette circonstance les opérateurs ne se sont pas oubliés. ii Par lettre du 27 novembre 1945, le Syndicat des Opérateurs a demandé à la Chambre Patronale 70 % d’augmentation sur les salaires fixés le 24 août 1945. « Après diverses réunions paritaires, la Chambre Patronale a accepté de payer l’ensemble du personnel au salaire moyen maximum de Paris, diminué de l'abattement de 5 %. « Cette proposition amène le paiement à Lyon d’un sedaire horaire de 37,15 pour les opérateurs. « Il y a lieu de rappeler que M. Croizat, dans son allocution du 30 janvier, a déclaré qu’à Paris, le salaire du spécialiste hautement qualifié dans la métallurgie était de 36,55 de l’heure. « Il convient de préciser que, pendant la nierre, clés femmes ont parfaitement remplacé les opérateurs après un apprentissage de deux mois seulement. » La grève, évitée par les patrons lors des fêtes de fin d'année, a été déclanchée sans préavis par le Syndical clés Opérateurs. ii Le document que ce Syndicat voulait faire signer à chaque propriétaire de salle contenait des revendications nouvelles au nombre desquelles figurait une augmentation générale de salaires présentée sous le nom de prime de rendement et qui était de 1)0 % pour certaines catégories de salariés et cle 20 % pour les autres, ce qui aurait eu pour résultat de fixer les salaires à Lyon, de 6 à 10 % au'-clessus de ceux pratiqués ci Paris. <i Cette demande est illégale et a été rejetée. « De plus, les opérateurs demandent à passer, sans examen préalable, dans la catégorie des , ouvriers hautement qualifiés, capables d’exécuter des travaux d’art ou de haute valeur technique. « La Chambre Patronale ne s’oppose pas à cette demande qui amène un sedaire supérieur, mais à la condition que les opérateurs aient les compétences exigibles. « Quelques petites revendications d’orclre intérieur ont été accordées sans difficulté. « Malgré diverses réunions paritaires aucun changement n’est intervenu dans les positions prises par les parties en cause. « A noter que la Chambre Patronale maintient son refus de payer les journées de grève ». Lundi 4 février, le Syndicat des Opérateurs a fait apposer sur les murs de la ville et notamment, aux alentours des salles de cinéma, un grand nombre d’affiches qui portent le titre suivant : « Provocation des trusts du Cinéma » et invitent le public lyonnais à se rendre dans les quelques établissements qui continuent à fonctionner. Jean Clére.