La Cinématographie Française (1946)

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TTYTIÏIIIIITXXXTTIIIX3 .3 ETRANGES COMMENTAIRES DE LA PRESSE ANGLAISE SUR "L’ETERNEL RETOUR" Pourquoi ces attaques injustifiées contre la première production française distribuée par le groupe Rank ? Notre correspondant de Londres, M. RoyAlexander Fowler, dont on a pu lire la re j marquable étude sur le Cinéma Britannique ' pendant la guerre, parue dans le numéro spécial de La Cinématographie Française du 29 décembre, nous adresse l’intéressant article ci-dessous au sujet de l’accueil pour le moins surprenant fait par les critiques cinématographiques anglais au beau film français de Jean Cocteau et Jean Delannoy produit par André Paulvé, L’Eternel Retour. Il est particulièrement curieux de constater la véritable « synchronisation » de mots et d’arguments existant dans ces compte-rendus qui, malgré l’indépendance traditionnelle de la presse anglaise, nous fait penser à une réelle « orchestration » d’opinion. On note ' en effet que lè principal reproche concernant le film vise surtout M. Rank, dont la faute serait d’avoir choisi L’Eternel Retour pour la première des productions françaises qu’il va distribuer dans toute la Grande Bretagne et de risquer ainsi de nuire à l’avenir du film français outre Manche ! On se demande s’il ne s’agit pas là d’une attaque déguisée contre la politique de M. Rank d’exploitation en sortie générale des films français dans les cinémas anglais. Nous posons la question. En tous cas les Français ne peuvent que protester en voyant une œuvre de la valeur de L’ Eternel Retour subir des attaques aussi injustes et inattendues. Nous laissons à nos lecteurs le soin de juger. Londres. — Au son de la musique de Tchaikowskv « Ouverture pour Roméo et Juliette ■>, un publie distingué se trouvait réuni au « Curzon cinéma » le 14 février pour assister à la première représentation de gala du premier des grands films français tournés pendant la guerre projeté en Angleterre et également le premier film français distribué par Arthur Rank dans toute la Grande-iBretagne, la splendide production d’André Paulvé : L’Eternel Retour, donné Outre-Manche sous le titre Amour Eternel (Eternal Love). Cette représentation, qui marquait la réouverture du « Curzon » après cinq années de service de guerre, eut un excellent accueil. Cependant, la grande presse britannique a reçu le film de façon très discordante. De nombreux critiques trouvent que cette œuvre semble 1 u s « allemande » dans sa conception que française. Le Daily Express, qui est le journal anglais de plus fort tirage, traite L’Eternel Retour de : « ...Une traînée de malheur laissée derrière Hitler. 11 y a dans îe film une atmosphère gothique pesti'enticlle, un mysticisme du culte de la mort. Le héros est aussi blond et inexpressif que n’importe lequel des milliers de parachutistes S. S. prisonniers que j’ai vus en Normandie voici deux ans. Il n’y a rien de français ici, mais beaucoup de choses ridicules et de mauvais goût ». Stephen Watts dit dans le Sunday Express : liai, La Fin du Jour, Le Million et une douzaine d’autres. ». Dans le Daily Telegraph, Campbell Dixon, généralement grand admirateur et défenseur de la production française, écrit sous le titre « Un film brillant avec une tache nazie » : « Bien que ce film ait été réalisé en France pendant l’occupation, il est dommage que M. Cocteau et ses collaborateurs l’aient souillé avec des marques de l’idéologie allemande aussi criantes que des croix gammées. Après tout, la légende est suffisamment celtique. La Cornouaille est le royaume de l’Oncle Marc, Tristan est son neveu, et la princesse Isolde qu’il épouse pour raison d’Etat, est Irlandaise... Je suis heureux de concéder que l’adaptation montre de l’imagination et du goût et que l’action se déroule dans des décors d’une beauté obsédante. Dramatiquement aulssi, le film a un rare mérite... « Ce que certaines personnes trouveront inexcu sables, c’est la tentative volontaire pour germaniser les amants, pour leur donner les qualités physiques et morales si chères à la fiction nazie. En laissant de côté le fait qu’il aurait été plus facile de trouver des acteurs ayant le type français, on aurait pu penser que les Français auraient sauté sur l’occasion de jouer un bon tour aux Teutons, en ramenant la légende de Tristan au pays à qui elle appartient. Nous n’avons rieu eu de tout cela. On a fouillé les studios français pour trouver des types germaniques, bien qpe cela ait signifié, dans le cas d’Isolde au moins, la conversion d’une actrice brune en blonde platinée — heureusement pas, Dieu merci, une Vénus Wagnérienne de Kilo — Le héros que l’on nous présente est mince et a les yeux bleus ax'ec des pommettes saillante, une chemise ouverte et des bottes. Naturellement, il est chevaleresque et brave. C’est un nazi typique, quelque chose entre Lohengrin et ce qu’aurait pu être Horst Wessel s’il n’avait pas été ce qu’il a été... « Dans l’ensemble, une œuvre remarquable, à la fois fascinante et repoussante, comme l’éclat des couleurs sur le dos d’un serpent... Si c’est là la première offre de l’organisation de M. Rank pour populariser les fî'.ms français en Grande-Bretagne, je peux seulement suggérer que c’est une tentative malheureuse, d’un caractère tout à fait différent de la tradition française d’esprit, d’ironie et d’équilibre qui nous a donné tant de chefs-d’œuvre depuis Sous les Toits de Paris à Goupi Mains-Rouges qui nous est annoncé pour bientôt ». Enfin, dans le Daily Mail, E. Arnot Robertson précise le même point de vue : « Ce film a été réalisé pendant l’occupation allemande par un Français, son esprit reste lourdement allemand. La solennité, la sentimentalité intense — toute l’âme teutonne — se retrouve dans le héros qui semble comme une idéalisation de la jeunesse hitlérienne, et qui, après avoir pleuré à intervalles comme un hystérique après son amour perdu, meurt de ce chagrin et d’une blessure à la jambe... Le résultat, c’est que — • je pense — de nombreuses personnes qui n’avaient jamais vu de films français auparavant vont dire, dans notre tradition la plus insulaire : « Que c’est bête ! C’est bien ce que je pensais », et éviteront à l’avenir d’aller voir des films continentaux, ce qui serait très dommage pour eux. ». Dans l 'Observer Miss C.-A. Le Jeune, qui est probablement l’une de nos critiques les plus judicieuses, est plus constructive dans son appréciation. Elle pense que le choix de ce film a été malheureux pour la première production française distribuée par M. Rank, mais elle ajoute : A. Deferre a reçu les délégués de la Production ■Sur le désir formulé par le Syndicat Fran/is des Producteurs de Films, le Secrétaire '■néral à l’Information a accordé une entrevue une délégation de ce syndicat. Cette visite 1 ,'ficielle a eu lieu le jeudi 21 février. La déléJtion était composée de MM. Frogerais, présidait, Harispuru, André Hugon et Fournier, seIJétaire général du Syndicat. La situation de la Production Française a été te nouvelle fois remise à l’étude, au cours , ce premier contact avec M. Deferre qui .nuta les producteurs avec bienveillance et mpathie. ROIS CINÉMAS DANS E MÊME IMMEUBLE A JCHELIEU DROUOT ije 6 Mar», le “ Royal-Haussmann ” deviendra la “ Salle Méliès ” et jjn inaugurera deux autre» cinémas : ‘‘LE CLUB” et le “STUDIO” Mercredi en huit, 6 mars, le Cinéma « Royal aussmann », situé au Carrefour Richelieurouot, entre la rue Drouot et la rue Chauchat, langera de nom et deviendra « Salle Méliès », t nom du célèbre pionnier du cinéma français, dateur du premier studio, des premiers films •amatiques et comiques, des trucages, etc. Il est à noter que le « Royal Haussmann » tvenu » Salle Méliès » se trouve exactement jir l’emplacement du Théâtre Robert Houdin >nt Méliès fut le propriétaire et le directeur .‘puis 1888. IA la même date, deux nouvelles salles s’ou•iront dans le même immeuble, le » Club » 00 places) et le « Studio ,> (200 places), qui, ; même que cela existe déjà à Marseille depuis x ans, constitueront avec le « Royal Haussann » une « triade » de cinémas où le speeteur n’aura que le choix des programmes. L’inauguration de la « Salle Méliès » aura eu le 5 en soirée de gala en présence de . Fourré-Cormeray, directeur général de la inématographie qui apposera une plaque comémorative sur le hall d’entrée. Trois films le eorges Méliès seront projetés au cours de ce lia dont Le Voyage dans la Lune et Le Meloane. Ce groupe des trois salles, ■ Méliès », Club », et <c Studio », appartient à une société ant IM. Valentin est je gérant, i Les programmes seront composés d’exclusii ités en deuxième vision. Ils débuteront avec ' is Conquérants f « Méliès »), La Ferme du indu (» Club ») et une reprise de Goupi Mainsouges (h Studio »). "L’Empire” de Paris rouvre en cinéma nercredi prochain 27 février ivec "La Bataille du Rail" C’est mercredi prochain 27 février que la aile salle parisienne du circuit Pathé, ' « Empire i», fera sa réouverture, comme sus l’avons annoncé, en cinéma d’exclusivité, e programme comprendra en première moniale le beau film réalisé par René Clément ’ lt produit par la Coopérative du Fi’m, La ataille du Rail, que distribue la S.O.G.E.C. LES CINÉMAS DE TUNIS SONT TOUJOURS FERMÉS Tunis. La grève des exploitants de nemas de Tunis se poursuit. Aucune suite a encore été donnée à leurs revendications. « Ce film n’est en aucun point représentatif de la production française. Il serait regrettable que les spectateurs qui n’ont pas l’habitude de voir des films français commençassent leur initiation avec celui-ci. On déviait les avertir que cet exercice, cette variation sombre, névrosée, malsaine, sur une légende d’esprii germanique, n’a rien de commun avec les productions françaises que nous avons tellement appréciées dans le passé. Projeter ce film dans nos cinémas est une erreur de jugement. Mais si cette projection doit vraiment avoir lieu, dissipez vite son odeur désagréable. Monsieur Rank, avec le frais parfum de Nous, les Gosses, ou avec les reprises de réels films français comme Un Carnet de « C’est un film remarquable, une oeuvre fascinante et, par moments, splendide, mais la seule chose c’est qu’il n’est pas typiquement français. Il émane directement du Cinéma al’emand des années 1920 ou du théâtre allemand d’une période encore plus ancienne, son style, sa conception et son symbolisme sont pénétrés de l’idéal wagnérien... C’est une tentative passionnante dans un style que l’on espère éphémère, car il n’est pas bon de voir l’esprit et l’humanisme français soumis à ce culte de l’immo’-ation et de la mort ». Hclen Fletcher, l’excellente critique des hebdomadaires Sunday Graphie et Time and Tide.