La Cinématographie Française (1946)

18 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE RAPHIE ISE ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Un ami viendra ce soir (A.) Drame de l'occupation (125 min.) FRANCINEX Origine: Française. Production : Cie Générale Cinématographique (R. Artus). Réalisation : Raymond Bernard. Auteurs : Pièce de Jacques Compuneez et Yuan Noé. Adapt. et dialogue: Jacque Companecz et Raymond Bernard. M usique : Arthur Ilonegger. Prises de vues : Robert Lefebvre . Décors : Robert Gys. Son : Legrand. Montage : Charlotte Guilbert. Interprètes : MICHEL SIMON, MADELEINE SOLOGNE. PAUL BER NARD. LOUIS SALOU, Saturnin Fabre, Marcel André, Jacques Clancy, Daniel Gelin, Lily Monnet, Yvette Andreyor, Cevilia Paroldi, Claude Lehmann, Pierre Sergeol, Fernand Liesse, Howard Vernon, Raoul Marco, Jeanne Marny, Claude Vernier. Présentation Corporative (Paris): Mardi 19 février 1946. EXPLOITATION. L’intrigue, basée sur une enquête d’espionnage fort intéressante en ellemême, motive surtout la création d’une atmosphère lourde, tragique parfois, causée par la présence constante de la folie, réelle ou simulée, difficilement définissable. Une interprétation très bril. lante, un dialogue toujours attachant, la partition musicale rl’Arthur Honegger, par moments l’une rare puissance d'expression, assureront à cette production un grand succès. SCENARIO. — Une maison de repos pour malades mentaux. Michel Lemuret (Michel Simon), le commissaire Martin (Louis Salou), Philippe Rrunier (Saturnin Fabre) et d’autres sont les pensionnaires du docteur /.estrade (Marcel André). Cette maison de repos parait suspecte aux autorités allemand^.(, d'autant qiCun mystérieux commandant Gérard est signalé dans la région. Il a organisé la résistance et les maquisards, nombreux dans ce coin des Alpes, lui obéissent aveuglément. Un Suisse, le docteur Tiller (Paul Bernard) se fait aimer d’une pensionnaire, Hélène Asselin (Madeleine Sologne). La situation se précipite. Les Alliés ont débarqué sur la côte méditerranéenne. Les maquisards doivent intervenir pour gêner les Allemands dans leur repli. La radio de Londres a donné le signal de l’attaque. Les masquent tombent : le commissaire Martin est le commandant Gérard, le docteur Tiller est en réalité un espion allemand. En l’apprenant, Hélène croit devenir folle. Elle proclame, par vengeance, qu’elle est juive. Pourtant elle lui offre de le sauver parce qu’elle l’aime. L’espion accepte le marché. Elle parvient ainsi à sauver scs amis de la Résistance et à tuer son amant. Mais est-elle encore sain; d’esprit. REALISATION. — Mise en scène soignée, images parfois très étudiées, son impeccable. Certaines séquences ont une poésie, un charme exquis ; certaines autres ont une vigueur, une âpreté même qu’on n’attendait pas. L’esprit, l’humour se mêlent avec bonheur. On eut pourtant aimé que les Allemands soient moins forcés. INTERPRETATION. — Michel Si mon et Saturnin Fabre incarnent avec tout leur talent deux malades mentaux. Louis Salou, dans un double rôle, est excellent ainsi que Madeleine Sologne et Paul Bernard. Il faut citer les compositions de Daniel Gélin et Jacques Clancy qui sont à retenir. Le danger d'aimer (A.) ( Accused ) Drame policier (84 min.) (Versions originale et doublée) CINEFI Origine : Britannique. Production : Criteridn Film. Réalisation : Thornton Freeland. Auteur : Zoe Akins ( version anglaise de Accusée, levez-vous). Adapt. : Zoe Akins et Georges Barraud. Prises de vues : Victor Arménise. Interprètes : DOUGLAS FAIRBANKS Jr., DOLORES DEL RIO, Florence Desmond, Basyl Sidney, John Ro j berts, Cecil Ilumphreis, Esmc Percy. Première Représentation : Paris, 1.8 février 1946, Cinépi esse-Elysées, Radio-Ciné-Opéra. EXPLOITATION. Cette ver sion anglaise du grand film fran. çais « Accusée, levez-vous » connaîtra certainement le même succès d’exploitation que la réalisation de Maurice Tourneur en a obtenu autrefois. C’est un excellent film à la fois policier et de music-hall. La scène du tribunal est une des meilleures séquences du film. Bonne interprétation. SCENARIO. — Dans un musichall ci Paris, la vedette est trouvée assassinée, un poignard dans le cœur. Ce poignard appartient à Gaby Deymonr (Dolorès del Rio), danseuse espagnole qui adore son mari Tony (Douglas Faix-banks Jr.). Celui-ci devait se rendre près de la vedette et Gaby en avait conçu une jalousie ardente. Gaby est arrêtée. Malgré les recherches de Tony qui ne la croit pas coupable, elle est jugée. La condamnation semble certaine quand l’interrogatoire d’un témoin, par l’avocat de Gaby, apporte la preuve de V innocence de celle-ci et l’arrestation du coupable, le concierge du musichall. REALISATION. — Bonne technique, de belles images, des ballets bien réglés, de belles filles. Un dialogue vif, notamment au moment du jugement de Gaby, apporte un intéi'êt de plus à ce fiim qui a de très réelles qualités. INTERPRETATION. Dolorès del Rio, très élégante mais un peu conventionnelle, est une amoureuse passionnée de Douglas Fairbanks Jr. et ça se conçoit aisément. Les autres rôles sont tous fort bien tenus. Les Enquêtes de Roland Gautier 1. Croisières Extra-Muros Reportaae fantaisiste (10 min ) ECLAIR-JOURNAL Origine : Française. Prod. : CéliaFilm_ Réal. : Louis Cuny. Auteurs : Louis Cuny et Marcel Aymé. Opér. : Walter. Présent. : Paris, 7 fév. 1946. Un nouveau radioreporter, Roland : Gautier (Yves Furet) se promène ] aux environs de Paris et regarde la 1 vie de ses contemporains. Il contemple leurs occupations, leurs loisirs; il imagine leurs projets, leurs idées, leurs aspirations, leurs rêves. Il nous fait assister à tout cela avec une bonhomie souriante, sans méchanceté et parfois avec une pointe de poésie attendi'issante et après nous avoir promenés ainsi, il nous quitte, nous invitant à suivre sa prochaine enquête. Bonne technique, de belles photos et un monologue qui, quoique souvent intéressant, n’est pas toujours aussi alerte qu’il serait souhaitable. Yves Furet est un radio-reporter indulgent et plein de verve. Monsieur BIbi (G.) Comédie gaie (85 min.) ALBERT LAUZIN Origine : Américaine Production : Films Malesherbes. Réalisation : René Pujol_ Auteur : Scénario et dialogue de René Pujol. Musique : Vincent Scotto. Prise de vues : Jean Bachelet. Décors : Ravaut. Maquettes de Wakhévitch. Son : Gérardot. Interprètes : Roland T ou tain, Larquey, Marie Bizet, Jean Tissier, Marguerite Pierry, Deva Dassq, Wanda Gréville. Présentation Corporative : Paris, 12 février 1946. EXPLOITATION. Gentille co médie sans prétention qui vaut surtout par l’interprétation de Larquey, Roland Toutain, Marie Bizet et Jean Tissier. L’action de ce film, réalisé par René Pujol dans les premiers mois de 1 940 et qui avait été annoncé alors | sous le titre « Faut ce qu’il faut », tourne autour d’un mariage pendant la guerre. Il y a des scènes amusantes, des mots drôles dans le dialogue, et des chansons de Marie Bizet. SCENARIO. — Un jeune homme doit quitter, à la mobilisation générale , en septembre 1939, son amie et son enfant, alors qn’il tentait de divorcer j d’une épouse inldigne pour épouser | la jeune femme, sa maîtresse. Un vieil ami arrangera les choses et le mariage j des amoureux pourra avoir lieu en pleine guerre. REALISATION. — Mise eu scène . | simple, sans fausse note. Bon enregistrement des chansons. Quelques gags INTERPRETATION. — La bonhomie souriante de Pierre Larquey, le dynamisme de Roland Toutain, et Ma | rie Bizet, la drôlerie de Deva Dassy, j le comique nonchalant de Jean Tissier, ! animent le film. Rouen, Martyre d'une Cité Documentaire (15 min ) DISCINA Origine : Française. Prodw : CeliaFilm. Réal. : Louis Cuny. Opérât. : Walter. Musique : Marc Bcrthomieu Sortie : Paris, 6 fév. 1946 avec Sylvie et le Fantôme. Louis Cuny qui réalisa, avant la guerre, l’un des plus beaux documentaires français, Rouen, Naissance d’une Cité, a repris, voici un an, le chemin de la capitale normande et a dressé avec sa caméra. le bilan tragique des destructions irrépai’ables que la guerre a fait subir à la célèbre Ville-Musée. C’est le cœur serré que l’on voit défiler sur l’écran les ruines des admirables monuments historiques dont notre pays pouvait être si fier La cathédrale, bien que sérieusement touchée, a moins souffert que le Palais de Justice, complètement éventré, l’Hôtel de Bourgtherould dont il ne reste rien. Les quais vus d’avion, semblent un paysage lunaire. Des amas de ferrailles sont tout ce qui reste du deuxième port français... Le commentaire est sobre, la musique grave et triste comme il convient, Très belle photo, quelques effets artistiques... ( v ) Film pour adultes (G) Film visible pour tous INSTALLATIONS Centralisation des Grandes Marques TOUTES FOOHNITORES SONORES DÉPANNAGES-ENTRETIEN FOUR LA CABINE Projecteurs 357m et 167m Amplificateurs ATTENTION I Nouvelle Adresse : 312, RUE SAINT-HONORÉ Tél. : OPÉ. 43-33 ACTUALITÉS DU 21 FÉVRIER 1946 ACTUALITES FRANÇAISES N» (379 m.) — Paris : Chantiers de i parafions de maquettes marines. Tu Ion : le « Richelieu » reçoit la cro de guerre à son retour d’Exlrèn Orient. — Shanghaï : l’escale du cr< seur « EmiLe-Bertin ». — La semai nationale tic l’enfance victime de guerre et du nazisme. — Etats-Unis 8;000 métallurgistes en grève. — Ne York : la grève des remorqueu transforme complètement l’aspect , la ville. — Rabat : fête du Moulou — Salé : procession aux lanterm — La première expédition motoris « Bœuf-Masqué » s’enfonce vers la i gion arctique du Canada. — M. ' Troquer apporte aux victimes c tremblement de terre d’Algérie le 5 lut de la France. — Dans toutes i provinces russes, la foule acclame I candidats des héros soviétiques. Sports : au Tremblay, Pujazon rei porte le cross de « l’Humanité » cl vaut les athlètes russes et finlanda — Aux Etats-Unis, un match mom menté de catch ers : Don Eagle-Fr Bozio. FOX-MOVIETONE N» 8 (359 ni — Le glorieux retour du « Riche’ieu — Avant le consistoire secret du V tican. — Nouvelles brèves : Bedfo Angleterre, Londres, Washington. Côte d’Azur : fête des mimosas. Expédition scientifique au Pôle N01 — I Un bijou de voiture. — Les Alli dévoilent une arme secrète. 1 Salon des Humoristes. — Sports cross motocycliste. — Championr d’Europe de catch. ECLAIR-JOURNAL N» 8. — cuirassé « Richelieu » fait son enti à Toulon. — L’armée américaine p cède à des essais de déminage à d tance. — Pêche aux énonges en F ride. — La fête du Mou’oud. — tremblement dt terre de Constantii — Inondations en Angleterre. — f cident de chemin de fer en Angleter — Les élections générales en Belgiqi — Le Salon des Humoristes. — Pu zon gagne le cross international Tremblay. — Le motocross de P cop. — Les championnats de ski Chamonix. — Laurent Dauthuille Robert Charron s’entraînent selon < conceptions nouvelles. PATHE-JOURNAL N" 8 (371 11 — Les élections belges. — Mgr Sp< man, archevêque de New York, pa: par Paris, en route vers Rome. L’amiral Thierry d’Argenlieu, gouv ncur général d’Indochine, vient d’ river à Paris. — Le plus grand vire de guêtre français, le « Rie lieu », est décoré de la croix guerre. — Amérique : Nouveau dis sitif pour la destruction des mixi — Le « tank des neiges » permet 1 expédition militaire au Pôle Nord. Golfe du Mexique : la pêche aux ép ?es. — Le cross de « l’Humanité ». Courses à Auteuil. — Les « quiad plés » de Zwolle (Hollande). — I « quintuplcttes » assistent à une f sur la ajace. — La misère en Chi 1 — La Normandie dévastée. — M Roosevelt en Allemagne. — Aux rao de Kœnigsberg. GAUMONT-ACTUALITES N° — Les sports : le cross de « l’Hui nité ». — Un cross moto-cycliste. Championnat de patinage en Hollan — Le match Médina-Foran. — semaine : l’exposition Arts et Ré: tance. — L’exposition des peintres : armées. — Les corporations lond niennes reçoivent l’O.N.U. — Le M nekenpis est fait M.P. d’honneur. Good-bye Marseille, les soldats ai ricains quittent la France. — En donésie. — Seisme en Algérie : site de M. Le Troquer aux dou sinistrés. — Lancement du « Ba: gne » à Hoboken. — Les réparati ■ du paquebot « De-Grasse ». L’ « Emile-Bertin » à Hong-Kong. Le retour du « Richelieu ».