La Cinématographie Française (1946)

4 par la majorité. Il ferait connaître la majorité qui a émis ce vote et mettrait le délégué devant ses responsabilités. Nous voulions que la Fédération soit une maison de verre; nous n’avons jamais pu obtenir satisfaction. Pourquoi donc? Lors de nos réunions du !) octobre 1045 a-t-on indiqué aux exploitants que quatre syndicats, ceux de Bordeaux, les Indépendants, Nice et Languedoc-Roussillon avaient voté pour la grève avant les élections afin de prouver notre mécontentement au gouvernement sortant? Savent-ils que tous les autres syndicats ont voté pour la grève après les élections soit le 20 novembre alors que les élections avaient lieu le 21 octobre et que le gouvernement était à peine installé? Nous avons à ce moment-là mis la Fédération devant la grave responsabilité qu’elle prenait et nous lui avons démontré tout simplement que c’était là faire échec à la grève, ou vouloir la faire contre un gouvernement qui déplaisait par avance aux principaux dirigeants de la Fédération. En ce qui concerne l’O.P.C. pourquoi donner un jour l’ordre de payer, un autre jour, celui de ne plus payer? Même manœuvre pour la S.A.C.E.M. alors que, là, la question est très nette; je l’ai exposée telle dans un rapport qui n’a jamais vu le jour. Nous sommes tous d’accord sur le fait que les droits d’auteurs lyriques doivent être à la charge des producteurs comme tous les autres droits, ceux des auteurs dramatiques, ceux des scénaristes, ceux des dialoguistes. Nous avions accepté une mesure transitoire, celle d’aider les producteurs en prenant au bordereau les droits de la S. A. C.E.M. jusqu’au 31 décembre 1946; mais à la condition expresse qu’à partir de cette date la S.A.C.E.M. renonçât à venir à nos caisses et que les producteurs se chargeassent intégralement de tous les droits d’auteurs. Avons-nous eu par écrit un engagement précis des producteurs et de la S.A.C.E.M.? Non! Pourquoi, alors, cette note du Syndicat Français du 15 décembre et ce vote scandaleux du 31 janvier voté par 2.760 voix avec celles du Format Réduit, contre 1.337 voix, les Indépendants ne pouvant pas prendre part au vote? Nous n’avons pas encore compris comment le Président du Syndicat des Exploitants du Format Réduit, qui trouve excessif le prix de 200 francs de cotisation à la Fédération et demande que son prix soit ramené à 100 francs, vote quelques heures après l’engagement de ses mandants à paver des milliers de francs à la S.A.C.EJM. Nous voudrions bien savoir si ce vote est conforme aux intérêts et aux désirs des exploitants du Format Réduit. La conséquence de ce vote ne s’est pas fait attendre. Dès le 7 février, la S.A.C.E.M. a fait parvenir à ses agents la note suivante : « Un vote a été émis à l’unanimité (?) et les exploitants ont décidé de se conformer aux termes de l’accord précité et, par suite, de payer les redevances à la S.A.C.E.M. ». Soulignons que le vote n’a pas eu lieu à l’unanimité. Mais la S.A.C.E.M. défend les intérêts de ses mandants et nous ne pouvons que l’approuver. La faute est seulement à ceux qui ont pris cette décision trop hâtivement, avant d’avoir seulement l’accord S.A.C.E.M.Producteurs. (Des incidents de ce genre ont été fréquents, c’est pourquoi nous voulons que chacun prenne ses responsabilités. Demain nous serons deux grands Syndicats ou Union de Syndicats, très unis si la Fédération le désire, et défendant de communes revendications. En travaillant chacun de notre côté, notre effort sera doublé et le résultat n’en est pas douteux. Si nous restions dans l’opposition, chaque jour nos syndicats se desa I grègeraient à la suite du mécontentement de la petite exploitation. Qu’importe que l’opposition se manifeste à l’intérieur ou à l’extérieur de la Fédération. L’union doit se faire, si cette dernière l’accepte, en faisant des démarches communes auprès du gouvernement, des producteurs, des distributeurs, des auteurs chaque fois que l’un ou l’autre des organismes sera convoqué. Les ouvriers n’ont-ils pas pour se défendre la C.G.T. et les syndicats indépendants? Ils savent se mettre d’accord cependant, quand leurs revendications sont semblables. Nous devons agir de même. Si demain de graves pro Pierre Brasseur (Marché Noir), Larquey ( Béquille ) et Louis Soigner (Dr. Noblet) dans Jéricho, la grande production réalisée par Henri Calef pour les productions Sacha Gordine, qui vient de sortir en exclusivité à Paris blêmes se posent nous sommes prêts à conjuguer nos efforts. Si des dépenses doivent' être engagées dans des procès, nous sommes prêts à y participer. Notre devoir est que chacun des membres de l’exploitation soit affilié à l’organisme qui lui paraîtra le plus apte à défendre ses intérêts. Ainsi nous aurons recruté la totalité des Directeurs de Cinémas qui feront' tous entendre leurs voix et nous aurons travaillé pour le plus grand bien du Cinéma Français. Marcel Rachet, Président du Syndicat des Directeurs de Cinémas Languedoc-Roussillon. “La Tentation de Barbizon” en exclusivité au Colisée et à l’Aubert -Palace Mercredi a eu lieu la sortie à Paris en double exclusivité à 1’ « Aubert Palace » et au « Colisée » du nouveau film de Jean Stelli, La Tentation de Barbizon. produit par le Consortium de Production de films et distribué par le Consortium du Film. Simone Renant et François Périer sont les vedettes de ce film au sujet original et un peu fantastique où l’on verra également Pierre Larquey, Juliette Faber, Myno Burney, (Daniel Gélin et Jean Wall. Il succède sur les écrans de ces deux salles à la grande production d’Alexandre Ivorda, distribuée par Regina, Le Livre de la Jungle, qui était projetée depuis le 19 décembre. « “La Marche du Temps ” distribuée par Fox-Europa va reparaître en France Après sept années d’interruption, La Marche du Temps ( March Of Time ) va reparaître sur nos écrans. Le premier numéro de l’édition française du célèbre magazine cinématographique américain March Of Time, qui est distribué maintenant par 20th Century Fox (en France Fox Europa) sera consacré à L’Avenir de l’Italie. ♦ IMPORTANTS CHANGEMENTS A LA COMPAGNIE FRANCO-COLONIALE CINEMATOGRAPHIQUE (C.F.C.C.) Nous apprenons que : La Compagnie FrancoColoniale Cinématographique (C.F.C.Ç.) vient de subir une importante modification dans la structure de sa Société. Depuis le 1er février 1946, M. Edouard Caries, Industriel, Administrateur de plusieurs distilleries d’alcool, a pris la direction totale de cette Société de production, dont il est l’unique gérant responsable. Les nouveaux bureaux sont installés : 18. avenue Franklin-Roosevelt, à Paris. Téléphone: BAL. 19-75 (3 lignes groupées). De retour en France après six années à Hollywood André Daven a repri contact avec le Ciném< Français Les nombreux amis que compte André Dave parmi les techniciens de l’industrie cinématc graphique française avaient tenu à organise vendredi dernier, à l’Institut des Hautes Etudi Cinématographiques, sous l’égide du Cerc Technique de l’Ecran, une réception toute il time à laquelle avaient été cordialement inviti les membres de la presse spécialisée. André Daven, quoique souffrant, et sa cha mante femme, l’artiste Danièle Parola, dont c n’a pas oublié les nombreuses créations dai différents grands succès français de l’écra ont ainsi repris contact avec leurs amis, apri une absence de plus de six années. En effet, producteur de Gribouille, avec Raimu et Michè Morgan et de Orage avec Charles Boyer et même vedette féminine, est parti en Amériqi en 1940. Depuis, il est devenu l’un des premie producteurs américains, puisqu’il est l’adjoi; de Darryl F. Zanuck, Directeur de la 20th Cei tury Fox. Revenu en France depuis quelques jours sei lement avec de grands projets de co-produ tions franco-américaines, André Daven n’a p. eu le temps matériel d’étudier très sérieus ment la question, mais la situation des produ teurs français lui semble assez peu encour; geante dans l’état actuel des choses. Toutefoi « il n’en est pas moins vrai, nous dit-il qi Les Enfants du Paradis, Goupi-Mains Rouges Bataille du Rail, notamment, font la preuve i la valeur et de l’étonnante vitalité du cinén français qui se heurte, pourtant, à d’énorm difficultés ». Paroles, d’autant' plus encour géantes, qu’elles sont prononcées par l’un d Français qui connaissent le mieux le cinén américain. h On voit davantage de films français i Amérique que de films américains en France poursuit' André Daven. Cela peut sembl une boutade mais ce n’est pourtant que véri pure si l’on ne considère que les productio ; de ces dernières années. Regrettons avec 1 de ne pas voir en France les dernières produ lions américaines dont plusieurs, termine-tsont des chef-d’œuvres. L. Ollivier. Mort du metteur en scène américain Harold S. Bucquet Hollywood. — L’un des meilleurs mettei en scène de la M.G.M., Harold S. Bucqu vient de mourir brusquement à l’âge de 54 a Né à Londres, il était sous contrat avec grande firme américaine depuis de nombreu' années. Il y avait débuté comme assistant, pi était devenu chef des essais et metteur en scè de courts sujets. C’est lui qui avait notammi réalisé les films de la célèbre série Le Cri, ne paie pas. En 1937, il obtenait 1’ « Oscar » du meillc court sujet de l’année et s’attaquait ensuite a longs métrages. (jn lui doit la série des aventures i Dr. Kildare. Ses derniers films sont : Without Love, a1 Spencer Tracy et Katliarine Hepburn, et i Fils du Dragon, projeté actuellement avec j succès que l’on sait. Il se préparait à diriger les prises de vues The Green Years, lorsqu’il a été brutalerm terrassé par la maladie. Michel Havas en Europe Au sujet de l’information parue dans no! numéro du 16 février, la Société R.K.O. Ra; nous prie de préciser que M. Michel Havai été nommé Directeur des Ventes de R.K.O. 1 dio Pictures pour l’Europe Continentale, s< les ordres de M. Vladimir Lissim, Directeur G néral pour l’Europe.