We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
.A QUERELLE
DU DOCUMENTAIRE
par PIERRE MAUDRU
I y a une querelle — selon l’acception preère du mot ( querula signifie plainte) — à >pos du film documentaire. Entendez que lueoup de gens s’en plaignent. Cette quelle vient en partie de ce que le mot « donentaire » est aussi mal défini que mal ployé. Supprimez-le du vocabulaire cinéma[raphique et vous créerez un premier apainent.
Par « documentaire », on entend généraient aujourd’hui une série d’images, plus ou lins bien photographiées, à peu près dépour's de mouvement technique et de vie, losant au public des sujets inspirés de la |)gfaphie, de la science ou de l’artisanat et
■ lesquelles court un commentaire souvent uie, parfois pédantesciue, rarement spirituel
original, débité tantôt par un auteur ou ; réalisateur dont la diction est mauvaise, )tôt par un acteur officiel qui le déclame nme s’il récitait les stances du Ciel un jour représentation gratuite.
ist-ce à dire que le publie français soit dé; de tout esprit de curiosité et repousse les ivres cinématographiques qui tendent à Pinsire? Ce serait nier l’évidence. D’abord, parce
■ les salles spécialisées qui ont présenté des grammes uniquement composés de films lieatifs ingénieusement conçus et réalisés ont linu des succès durables. Ensuite parce que, ls souvent, ce qui intéresse le plus nos speckurs, dans un grand film romancé, c’est la fie bien « documentée kde lui paraît indéniable,
’ilité », pour employer te de Marcel Ichac.
!t nous rejoignons ici le début de cet arti! Le mot « documentaire » mérite une aecep1 beaucoup plus large.
celle dont l’cxacdigne de « crél’expression très
En dehors des vaudevilles et des fantaisies musicales, tout film, historique ou moderne, vaut surtout par sa valeur de « document ». Quand Marcel Carné, dans Les Enfants du Paradis, ressuscite la vie, l’ambiance, le pittoresque des Boulevards en 1/335, il fait un mciveilleux documentaire. La Bataille du Rail en est un autre, dans un genre tout différent et, dans Jéricho, la préparation de l’attaque aérienne, la vie dans la prison nazie, la très belle, très émouvante scène entre le docteur et le prêtre catholique allemand, sont des documents sur les mœurs, sur la mentalité, sur la psychologie d’une époque.
Dès lors, on voit que ce n’est plus une question de métrage, mais de conception. Il faut répudier la formule allemande, propre à un public qui aime à rêver sur des paysages et à ingurgiter des commentaires comme des kilogs de choucroute pour tendre vers une formule constamment intéressante par la vie, l’observation et la vérité. Il n’est pas un métier qui n’ait sa comédie ou son drame, pas une corporation qui n’ait sa souffrance ou son pittoresque, pas une science qui n’ait ses martyrs ou ses à-côtés amusants, pas un lieu géographique qui n’ait sa tragédie, actuelle ou passée. I suffit d’un cinégraphe de talent pour les découvrir et les mettre en valeur. Le film de prémière partie vivra si on lui donne les moyens de devenir du grand film réduit, s’il ne traite plus les sujets en surface mais en profondeur, si l’auteur les prend de l'intérieur et non plu de l'extérieur, car nous en arrivons à cette constatation — moins paradoxale qu’on ne le croit : dans le cas qui nous occupe, c’est la conception allemande qui est superficielle alors que le spectateur français réclame plus de psychologie et d’analyse minutieuse.
ORCHESTRE SYMPHONIQUE (Filins de France) Elie de Fin i -Brécourt
■ ■ •/
LA SYMPHONIE DES DENTELLES (D. A. Sarda) Boris Zatouroff
ES FILMS DE COMPLÉMENT
Le film, dans sa conception actuelle, présente particularité de se dédoubler en deux genres icalement opposés :
|.e « Grand Film » qui est — paraît-il la
Is haute expression artistique du cinéma et ilm de « court métrage », considéré généraent comme le parent pauvre du cinéma, jen ne caractérise mieux la situation pré■e et défavorable des films de court méçe en France que leur dénomination de ilms de complément > . iomplément de quoi ?
liais du programme d’un spectacle cinémaraphique. Le spectacle, en France, se comlant en principe d’une bande d’actualité, h grand film et parfois d’un court métrage, in la longueur du grand film,, on voit di e que le court métrage n’est qu’un élément ligeable d’un spectacle cinématographique clé simplement à combler le minutage de programmation.
jette situation du film de court métrage que non seulement une crise extrêmement iji'c que traverse le cinéma français, mais dé‘ji surtout une crise aigue dans l’évolution t| cinéma international.
ès ses débuts, les perfectionnements teehies et artistiques ont permis au Cinéma eomplir des progrès miraculeux au point louleverser complètement nos mœurs, ^pendant c^tte évolution tout en favorisant !j[rand film n’a pas modifié son genre qui -fi le même qu’autrefois : e’est-à-dire qu’il -Je toujours un divertissement cinématogra
par BORIS ZATOUROFF
phique. Or, le cinéma n’est pas qu’un divertissement. Le Cinéma c’est une des possibilités de l’expression visuelle de la pensée au xxe siècle. Vouloir limiter le film qui est la traduction mécanique de la pensée au divertissement, c’est vouloir enfermer l’esprit dans des limites étroites, ce qui est absolument absurde.
Pourtant c’est dans ce sens que s’est faite l'évolution du grand film — malgré ses possibilités financières illimitées, le Cinéma n’a pas su s’attacher l’élite intellectuelle de la Société d’où cette crise dont souffre le Cinéma.
Cependant, c’est par l’intermédiaire du parent pauvre, du court métrage, du film de complément, que ce soit un documentaire, un film d’enseignement ou un film scientifique — et j’en passe - que s’est manifesté l’esprit universel du Cinéma.
L’accueil réservé par le public à ces films dans les salles spécialisées et l’enthousiasme du même public « payant » au Palais de Chaillot lors des récentes présentations de court-métrages d’un de nos plus illustres réalisateurs spécialisé dans ce genre de film, prouvent que le grand public a compris depuis longtemps qu’il n’existe aucune différence entre le grand film et le film de complément, mais qu’il n’y a qu’une seule chose qui compte au Cinéma : c’est le film, quel que soit son genre ou sa longueur, pourvu qu’il soit de qualité.
Et le jour où le Cinéma, conscient de ses destinées, fournira aux « films de complément » les moyens financiers indispensables à 1 eu i épanouissement, nous le verrons prendre son essor véritable, celui du grand art.
(Studio d’Art Cinématographique) Bob Zoubovitch . AU CLAIR DE LA LUNE
Sous les Ponts de Paris J.-C. Bernard tourne PARIS (en Technicolor).