La Cinématographie Française (1946)

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28" Année Prix : 10 Francs REDUCTION ET ADMINISTRA TION : 29, rue Maraoulan, Paris ( 1 2* N Adr. Téiégr. : LACIFRAL, Paris. Tél. : DID. 85-35 (3 lignes). Chèques Postaux n» 706-90, Paris. Reg. du Com., Seine il» 216.168 B. Rédacteur en Chef : M. COLIN-REVAL. Rédacteur en Chef par intérim : A. TOI'. CUVE LE CINEMA FRANÇAIS No 1155 4 MAI 1946 RAPHIE Abonnements : France et Colonies : 300 fr. — Union Postale : 450 fr. — Autres Pays : G00 fr. Pour tous changements d’adresse, nous envoyer l’ancienne bande et 1 0 francs en timbres-poste. Membre du Syndicat National de la Presse Périodique, Technique et Professionnelle. ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ H REVUE HEBDOMADAIRE ’ai souvent lu dans la presse corporative, et d’information des articles — parfois des ■ v et même dans les quotidiens et illustrés polémiques — sur l’argument, tant débattu, de a censure. Comme tout le monde ne peut pas avoir la nême opinion, ni les mêmes intérêts, il est tout laturel que les avis soient très partagés et les >ropos parfois assez mordants. Toutefois, j’ai constaté que l’on s’occupe touours de la censure concernant les films : ici 'unanimité est atteinte. On dirait que les essrits sont aimantés par le rectangle magiqq^ le nos écrans. Des femmes, des braves pères de famille, ou l’autres citoyens à qui la robe ne permet pas l’avoir des descendants directs ont à coeur de urveiller de près la cote morale des producions passant dans nos salles obscures, et se font ouvent un devoir de poser en quelque sorte . aux censeurs de la censure officielle, en cherchant, ivec une ardeur digne des meilleures intentions, i’écarter la jeunesse de tout film susceptible, i leur avis, d’avoir sur elle une influence noive. Ceci est très bien. Il arrive quelquefois que ces controvers s, igissant sur l’esprit facilement inflammable le nos jeunes gens, aient pour résultat de provoquer des incidents qui, s’éloignant du ca■actère d’une simple réprobation morale, dégelèrent en manifestations publiques portant; ateinte au principe sacro-saint de la liberté. inlîviduelle, ou à des actes frôlant la correct ionælle, tel le vol de deux bobines de J’ai 17 Ans ommis par des puritains d’une ville de la faute-Savoie. Ce qui est nettement moins bien. Il arrive aussi que l’on se demande comment in curé puisse indiquer sur la liste affichée Je limanche matin à la porte de son église une oté morale assez sévère pour un film nassant lans l’un des cinémas de la ville — film qui l’a que le tort d’exhiber pendant quelques secondes une dizaine de girls habillées dans leur ostume traditionnel (pas plus immoral, au deneurant, que celui qu’a toute jeune fille, seait-elle la plus honnête, à la plage ou à la pisine) — et que ce même curé puisse l’après-midi passer dans son chaste « Fover » un film tomme La Filfe du Puisatier où les situations. 1 es faiblesses de la chair, et certaines réparties le Raimu pleines de verdeur me semblent se lépartir sensiblement, non par vice d’accord, nais se départir tout-de-même de la morale trthodoxe. Tout ceci ne prouverait encore une fois qu’une I'hose : qu’il est bien difficile de voir tous le même problème sous le même angle, surtout luand, en plus de nos sentiments personnes, 10s intérêts sont en jeu. Mais ce que je reproche à ces sévères censeurs t’est de ne concentrer leur attention et leurs joudres que sur le cinéma. Le but de ces braves gens est, si je les com vends bien, d’éviter à la îeunesse — dont l’es>rit à cet âge très sensible, avide d’aventure^. ,‘t travaillé nar le désir de savoir, se trouve à a phase critique de son évolution — de prendre m mauvais pli qui pourrait lui être très préudiciable par la suite. Que le cinéma ait une influence considérable ur la jeunesse c’est un fait indiscutable. »♦♦♦♦♦♦ ♦♦ ♦♦♦♦♦ ♦♦♦>♦♦ CENSURE... CENSURE par Louis DONNA, Oïrecleur du “Savoy-Cinéma”, Aix-les-Bains Mais est-ce le seul responsable de la formation morale de la jeunesse actuelle? Il m’est arrivé de lire il y a quelques jours, par un pur hasard, deux ou trois journaux « pour gosses ». Vous savez ces petits journaux tout en gravures à couleurs, où les protagonistes parlent comme s’ils fumaient la pipe, et les situations évoluent et rebondissent continuellement à tel point qu’on n’en peut jamais prévoir la fin. Eh bien, je ne cache pas que j’en suis resté pantois. Je n’y ai lu que vols, embuscades, assassinats. trahisons, abordages, rançons, pillages, etc. Les héros de ces belles aventures ? Pour un jeune garçon au cœur pur, compagnon d’infortune d’un valeureux aviateur pu d’un brave marin aux yeux bleus, que de bandits mexicains, de cruels peaux-rouges, de perfides asiatiques, d’anthropophages affamés, de pirates féroces !... S’inspirant d’un passé tout proche, heureuse inspiration, les rédacteurs de ces belles pages de récits « pour gosses » avaient modernisé leurs arsenal, quelque neu désuet, de flèches empoisonnées, rifles, poignards, Colts, etc., par des mitraillettes, fusils-mitrailleurs, bombes, fusées, torpilles, et ainsi de suite. Je ne serais pas étonné qu’à un gosse qui avale régulièrement sa portion hebdomadaire d’une telle littérature, soient interdits par ses parents les films de cow-boys ou sur la Résistance ! Abordons maintenant l’autre littérature, celle pour adultes. Existe-t-il une loi interdisant aux libraires et marchands de journaux de vendre aux adolescents certains romans d’un caractère très spécial ? Je l’ignore. En tous cas, je puis affirmer avoir vu vendre ouvertement dans une librairie de Lyon à des fillettes de 13 ou 14 ans de la basse littérature, susceptible — pour peu que leur esprit y fut disposé — d’aimiiller ces jeunes lectrices, en mal de curiosité sexuelle, sur le chemin du vice, ou pour le moins de leur fausser l’esprit sur certains problèmes de la vie. Il me semblerait plus logique, si l’on veut une censure sévère et clairvoyante avant pour but de mettre à l’abri des premières erreurs, souvent fatales, nue cette censure agisse sur tous les secteurs dangereux. Mais s’acharner sur le cinéma, et permettre, d’un autre côté, toutes les lectures, n’est-ce pas une contradiction, une incohérence? Permettre à des gosses de lire des récits d’aventures barbouillés de sang, à des adolescents des romans lascifs leur dévoilant les rapports sexuels sous les jours les plus vicieux, et lotir interdire sévèrement Rnck Jones ou Viviane Romance, cela me paraît agir sans discernement et élever le phrti nris au rang très bourgeois du souci du respect de la morale. On pourrait me rétorquer qu’il est très ardu de surveiller les lectures extra-scolastiques des jeunes gens, alors que « le cinéma » est une chose bien plus contrôlable. Possible, mais dans ces conditions je ne vois pas l’utilité de s’acharner sur notre profession qui nous donne déjà bien assez d’embêtements. Louis Donna. Carmen Torrès et Alain Cuny dans Solita de Cordoue qui est projeté depuis le 24 avril en exclusivité à Paris aux Cinémas « Portiques », « Impérial », « Cinécran » et « Eldorado ». (Films de Koster J Les conditions d’exportation des films français Le Syndicat des Exportateurs Français met actuellement au point les conditions générales dans lesquelles des accords pourront être traités avec l’étranger pour l’exploitation des films français. Dans le courant du mois de mai, les indica tions seront officiellement données aux producteurs à ce sujet. Nous publierons ici même ces conditions générales. Jack Votion à Paris CoProduction Pathé-RKO Londres. — Le colonel J. W. Votion, représentant de la production RKO Radio pour l’Europe, oui vient d’arriver à Londres, venant de New York, a déclaré à notre confrère « Daily Film Renter » que des accords avaient été conclus avec la Société Française Pathé Cinéma pour la production de films en commun. Le colonel Votion sera à Paris dans quelques jours et visitera les studios Pathé de la rue Francœu" et de Joinville pour étudier les possibilités de réalisation. Le plan de RKO Radio est de produire annuellement trois films à Paris avec des acteurs américains ou anglais et des acteurs français. A l’heure actuelle, on ne sait pas encore s’il y aura deux versions — en anglais et en français — de chaque film, ou si Ton aura recours à des versions sous-titrées au doublées. Le colonel Votion, qui s’installe définitive ment en Eurone, partagera son temps entre Londres et Paris. Il sera également chargé, en plus de la production RKO à Londres et à Paris, de trouver de nouveaux talents, acteurs, scénarios, etc. Pour le moment, il va s’occuper de la préparation de la production anglaise RKO Rank qui va être prochainement tournée à Denham : So Well Remembered.