La Cinématographie Française (1946)

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4 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦) t neront son dynamisme, sa générosité, sa force, qui la sauveront de la décadence. « Au surplus, la distraction chez l’homme fait partie de sa vie. Si l’on veut se donner la peine de creuser le problème, il faut bien admettre que c’est le comportement moral de l’homme qui est en jeu dans cette affaire, à première vue bien légère. Nous sommes en face non pas de l’accessoire, mais de l’une de ces données « invariables », qui touchent aux intérêts essentiels de l’être humain. La question du repos de l’homme, de son délassement, de son plaisir comporte un choix entre deux interprétations de la vie, deux philosophies du plaisir. « Comment voudrait-on que l’Eglise du Christ, mère des âmes, ne s’inquiète pas de tels intérêts? » Quel est votre programme d’action immédiat? — Notre programme d’action immédiat est très vaste, malgré les difficultés du moment. En voici un aperçu : « Un bureau d’études et de documentation sur la valeur artistique et morale des films, ouvert à tous. « L’édition, chaque année, du Répertoire Général des Films qui présente l’ensemble de la production française et étrangère avéc une analyse et une critique de chaque film. « L’édition des Fiches du Cinéma, qui offrent, en deux séries différentes, une étude très fouillée d’une vingtaine de films par mois. « Tous ces travaux de critique s’attachent à mettre en lumière pour le public la valeur humaine du film, c’est-à-dire la qualité du thème, le jeu des artistes, des éléments techniques et la valeur morale de la thèse, des incidences de cette thèse, des épisodes accessoires. « Notre souci est de faire un travail objectif, sans parti-pris, à la manière d’un examen scientifique. « En collaboration avec l’Office Catholique International du Cinéma, de Bruxelles, nous mettons au point les Fiches Internationales du Cinéma en trois langues, qui présenteront des études comparées des films français et étrangers au fur et à mesure de leur sortie. Grâce aux correspondants que nous avons dans le monde entier, par l’O.C.I.C., ces fiches vont amorcer un échange culturel extrêmement important auquel s’intéresseront tous les cinéphiles, même non catholiques. « Puisque nous parlons de l’étranger, il faut vous dire que, sous les auspices de I’O.CjI.C. que préside avec tant d’autorité M. le Chanoine Brochée, de Bruxelles, les catholiques de tous les pays vont poser les jalons d’une étroite coopération internationale dans le domaine du Cinéma. « La France aura une place importante dans cette action aux cotés de l’Amériq'ue. Le Congrès international de l’O.C.I.C. à Bruxelles sera le point de départ de ce magnifique travail culturel par dessus les frontières et les continents, sous le signe du Christ. » — Les cotations morales des films serontelles maintenues selon la même formule que par le passé? — Les cotations morales des films sont, dès maintenant simplifiées et ramenées aux chiffres suivants : 3, pour tous; 3 bis, pour familles; 4, pour adultes; 4 bis, à déconseiller, 5, à proscrire. « Au prochain Congrès de l’O.C.I.C., nous sommes chargés d’étudier un projet d’internationalisation des cotes morales. Ce sera une grande simplification ». — Quelle sera l’attitude de la Centrale à l’égard de l’Industrie du Cinéma? Notre attitude à l’égard de l’Industrie du Cinéma? On peut la définir en peu de mots : Contacts confiants, souci de compréhension, collaboration. « A l’heure où le R. P. Riquet lance, du haut de la chaire de Notre-Dame, un émouvant appel à la concorde fraternelle et à la charité confiante entre Français, il nous est agréable de mettre nos nouvelles fonctions à la tête de la C.C.R., sous le signe de cette '■ompréhension et de cette çgnfiance. « Donner à la France, berceau du film, l’œuvre cinématographique digne de son génie fait de vérité, de lumière, de mesure, c’est une tâche assez magnifique, pour que tous ensemble, unissant nos efforts, écartant ce qui nous divise, nous y consacrions notre vie. » — .4 ce propos, que pensez-vous des manifestations 'organisées contre la projection de certains films? « La C.C.R. estime que le vrai moyen d’écarter les films délétères est d’abord de coopérer, avant le tournage, avec les producteurs en obtenant sur le découpage les améliorations au moins essentielles; ensuite, si le film a été tourné et risque d’être un danger, d’obtenir des catholiques et de tous les honnêtes gens qu’ils s’abstiennent d’aller le voir. « L’Amérique n’a pas employé d’autre moyen depuis quinze ans et les résultats obtenus sont là pour prouver que c’est la meilleure méthode. » — Quels sont vos rapports avec le Groupement des salles familiales et que pensez-vous des reproches de concurrence que les exploitants professionnels adressent souvent à ces salles? — Les divers circuits régionaux des salles familiales de cinéma ont leur Fédération, à la Centrale Catholique du Cinéma. C’est dire que nous nous intéressons au premier chef à l’exploitation, persuadés qu’un réseau serré de salles est un puissant facteur de succès, sur le plan commercial, pour obtenir des films moralement sains. « Devant l’évolution dans les conditions d’encploitation, nous sommes de plus en plus partisans d’une gestion des salles catholiques importantes sous la forme commerciale et par des laïcs. Ainsi cesseront les reproches pénibles aûxquels vous faites allusion et qui retiennent depuis longtemps notre attention. Par ailleur, les prêtres, surchargés de travail, n’auront plus à s’occuper de besognes qui ne sont pas faites pour eux. » Pour terminer ce long interrogatoire, je pose à mes aimables interlocuteurs une dernière question : — De façon très générale, que pensez-vous de la valeur morale moyenne de la production actuelle en France et a l’étranger?' — La question est délicate et nous avons trop le respect de la vérité et de la justice pour porter un jugement sommaire. 11 y a des films audacieux qui font scandale, c’est tout de même l’exception. Si vous voulez notre point de vue : ce qui est le plus regrettable dans la plupart des films français, c’est une conception de la vie, du devoir, des resoorsabilités humaines, sacrifiée puérilement à la légèreté, à la facilité, au romanesque ou bien marauée d’un réalisme sans nuances qui est déprimant. On aimerait voir des films forts, vrais, pour apprendre à nos concitoyens l’esprit d’objectivité, le sens du réel. « A n’en pas douter, le Cinéma étranger sait mieux que nous se garder de ce travers. La Dernière Chance, par exemple, ou La Ror*' semée d’Etoiles soWt des témoignages éloquents d’une philosophie et d’une technique qui font honneur à nos amis suisses et américains. « Outre-Atlantique, on s’est nenché depuis longtemps sur le problème de l’influence morale du film et par l’union de tous on est arrivé, c’est manifeste, à des résultats remarquables, qui ne nuisent en rien, il s’en faut, à la valeur du Cinéma. « Notre souhait en terminant est bien ane chez nous une coopération confiante, éclairée, compréhensive entre les producteurs de films, les artistes et ceux qui. par vocation ou profession. sont responsables de la pensée, de l’âme des autres, que cette coopération, disons-nous, aboutisse à débarrasser le Cinéma de ce je ne sais quoi d’insuffisar,t et de décevant, pour l’orienter vers les destins magnifiques que lui méritent sa puissance d’exnression et son merveilleux succès sur les foules. » Sur ces paroles réconfortantes, prend fin cette conversation qui constitue très certainement une des prises de position les plus complètes de la part des personnalités catholiques responsables en France. André Ruszkowski, UNE PREMIÈRE MONDIAL! AURA LIEU EN AVION ! New York. — L’Association des Théâtres Chili nématographiques Américains vient de déceijlH ner un prix à six exploitants en raison de leu effort patriotique durant la guerre, effort cou crétisé plus particulièrement par les record! de vente de bons d’armement qu’ils ont obtenu’ Ce prix consiste en un voyage en avion Olivia de Haviliand et Philly Terry dans To Each His Own (27 ans de la vie d’une femme). ( Paramounl ts Londres et à Paris, ce qui permettra aux lai, réats de se renseigner en détail sur les il dustries cinématographiques britannique i française. d; A cette occasion, Paramount a organisé poi; les six voyageurs la première sensationnel! en avion, sur l’Atlantique, entre New York . Londres de son nouveau film To Each His Ow avec Olivia de Haviliand et John Lund, doi, la renommée a déjà franchie les mers et qi est tenu en Amérique pour un des plus gram chefs-d’œuvre du Cinéma. La première présentation américaine de I Each His Own aura lieu à la fin du mois ( mai dans la plus grande salle des Etats -Uni le « Radio-City-Music-Hall », de New-York. Les Producteurs fronçai s’élèvent contre les Dépôts exigés par le Loueurs d’Accessoires Aux problèmes complexes de la productû viennent s’ajouter les difficultés nouvel] créées par les locations onéreuses de meubl et accessoires. Le coût de ces locations est n( seulement très élevé, mais les exigences d loueurs portent un grave préjudice à la réal sation des films. Le dépôt de garantie en usai est aujourd’hui si important qu’il immobili des capitaux énormes, ce qui handicape so vent et sérieusement les productions. Des films en cours de réalisation sont priv de deux ou trois millions déposés en garant chez les loueurs de meubles et de costumes. Au Syndicat des Producteurs, diverses sol tions sont envisagées pour parer à ces inco vénients et à des risoues possibles en cas i faillite du loueur. Parmi toutes les suggestion l’une d’elles semble devoir rallier les produ teurs. Elle a, d’autre part, le mérite de sa regarder en même temps les intérêts des ma sons spécialisées dans ces locations, sans poi cela confier à celles-ci les sommes important qu’elles exigent actuellement. A cet effet, serait créée une caisse de garant au sein même du Svndicat des Producteur Cette caisse serait alimentée par les films i i cours de réalisation. LTn fonds de 10 à 15 m lions pourrait par exemple être constitué i prélevant sur chaque production une somr relativement peu importante. Cette caisse de garantie tiendrait lieu j dépôt pour les loueurs qui n’auraient ainsi courir aucun risque. Quant. aux producteui ils auraient, eux, la possibilité d’utiliser 1 capitaux jusqu’ici immobilisés.