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ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS
Le Chemin des Etoiles (G)
(The Way to the Stars) Comédie dramatique (110 min.)
(version originale) ARTISTES ASSOCIES
Origine : Britannique.
Production : Two Cities Film ( Anatole de Griinvald) .
Réalisation : Anthony Asquith. Auteurs : Scénario de Torrence Rattigan et du cciptain R. Shermann. Poèmes de John Pudney.
Musique : Nicholas Brodzsky. Interprètes : Michael Redgrave, John Mills, Rosamund Johns, Douglas Montgomery, Renée Asherson, , Stanley Holloway, Basil Radford, Félix Aylmer, Bonar Colleano Jr. Première représentation (Paris) le 15 mai 1946, Biarritz.
EXPLOITATION. — , Cette très belle et très émouvante production qu’un referendum organisé récemment outreManche a désigné comme le meilleur film britannique des années 1939 à 1945 nous conte, en une intrigue aussi simple qu’attachante, la vie des pilotes de la R. A. F., puis de l'aviation américaine sur un aérodrome et dans la petite ville avoisinante, d’une province d’Angleterre. Ce n’est pas un film de guerre, on n’y assiste à aucun combat aérien, mais nous y voyons ce qui n’a pas été encore présenté à l’écran, l’existence des aviateurs au repos, avec leurs distractions, leurs joies, leurs amours, toujours hachées par les brusques départs pour des expéditions dont beaucoup ne reviennent pas. Réalisation et interprétation remarquables. Le film possède un très vivant aspect d’authenticité et saisira le spectateur le plus insensible. C’est une œuvre qu’il faut voir et qui mérite un très grand succès.
SCENARIO. — 1940 : Pendant la bia'aille d’Angleterre, un aérodrome de la R.A.F., près de la petite ville \ de Stanley, est sans cesse pilonnée par l’aviation allemande. C’est sous les bombes gu’a lieu le mariaae du chef d’escadrille David .1 r-hdale (Michael Redgrave) et de Miss Todd, alias Toddina (Rosamund .Tolins), directrice de l’Hôtel du Lion. Ils Ont un fils. Mais David est abattu au-dessus de l’Allemaane. Peter Penro.se (John Mills), pi lote et ami de David, à ta suite de la mort de celui-ci. décide d’abandonver l’idillle qu’il entretenait avec une charmante ieune fille. Iris (Renée Asherson). En 1942, l’avia'ion américaine prend possession de l’aérodrome. Fne douce amitié unit Toddina à John.y Hollis (Douglas Montgomery), chef d’errndrille américaine, oui aime à parler avec elle de sa femme et de ses enfants qui sont loin au delà de l' océdn ... Lui ausi périt en revenant d’fin raid... Peter finalement épousera Iris qui essanait d’oublier en flirtant avec un officier américain... Et aujourd'hui, l'aérodrome est abandonné ... La paix est revenue.
REALISATION. Anthonv As
CT il i î 11 a réalisé là un de ses meilleurs films ; celui-ci ce comnose d’une suite de scènes simp'es tour à tour dramatiques, émouvantes, sentimentales, comiques, gaies, voire burlesques qui semblent la vie m"me, tant elles sont sincères. Atmosphère remarquable. De jolis détails, notamment la séquence où, sans un mot de dialogue, par un émouvant jeu d’images, nous apprenons la mort de David. Très be’le photographie et technique. Action rapide. Excellent enchaînement.
INTERPRETATION. — Remarquable distribution comprenant des acteurs anglais, Michael Redgrave (David', John Mills (Peter), Basil Radford (Tiny), Stanley Holloway (Palmer) et deux charmantes actrices, aussi sensibles que jolies, Rosamund Johns et Renée Asherson, et l’acteur américain Douglas Montgomery (Johnny Eonar) et Colleano Jr (Frizzi). Tous sont particulièrement naturels et contribuent grandement à donner au film son caractère de vérité et de sincérité.
L’Homme Fatal (A)
( Fanny by Gaslight) Mélodrame d’époque (112 min.)
(V.O. et doublé)
REGI N A-DISTRI BUTI O N
Origine : Britannique.
Production : Gainsborough. Réalisation : Anthony Asquith.
Dir. de prod. : Edward Blake. Auteurs : Roman de Michael Sandleir.
Adapt. de Doreen Montgomery. Musique : Cedric Mallabey.
Prises de vues : Arthur Cratbee. Interprètes : JAMES MASON PHYLLIS CALVERT, STEWART G RANGER, Wilfrid Lawson, Jean Kent, Margaretta Scott, Nora Swinburne, John Laurie.
Première représentation (Paris):
15 mai 1946, « Napoléon » et « Payo de ».
EXPLOITATION. Trois des
vedettes de cette autre production britannique, « L’Homme en Gris », se retrouvent dans ce mélodrame dont l’action se passe à Londres aux années 18701880, et qui relate une suite d’aventures tragiques dont l’héroïne est la fille illégitime d’un lord. Le film qui, techniquement, vaut surtout par son interprétation et l’atmosphère d’époque bien reconstituée, connaîtra certainement un beau succès populaire.
SCENARIO. — Fanny Ilooper (Phvllis Calvert), fille illégitime de Lord Seymour, apprend de celui-ci le secret de sa naissance à la mort de sa mère. Celle-ci é'ait mariée à un certain Hopwood (John Laurie), jiropriétaire d’une brasserie de femmes, qui a été tué au cours d’une rixe avec un noble débauché. Lord Manderstoke (James Mnson). Fanny est venue habiter avec son père dont la femme. Alicia, est la mai'resse de Manderstoke. Elle veut oblicer Seymour à divorcer en menaçant de révéler l’existence de sa fille. Se voyant deshonoré, il se suicide.
Fanny s’est réfuniée chez un cabaretier, ancien serviteur dévoué des Ilonmood (Wilfrid Lawson) où Kami Somefo~d (Stewart Oranger), secrétaire et exécuteur testamentaire de Lord Seumonr, vien1 la retrouver. Tons deux s’aiment et il vent épouser la jeune fille mal-ré l’ovposition de son aristocratique famille. Pour ne pas briser la carrière de Kami, Fann u s’enfuit chez une amie qui fait du théâtre et l’emmène dans un restaurant où elle est l’ objet des assiduités de Manderstocke. Mais Ilarry survient et jette d’un coup de poina le débauché à 'erre .4 Paris, ou Harrn a emmené Fanny. devenue sa maitresse. ils rencontrent Manderstocke oui défie Harry. Un d"el a lie”. Manderstocke est tué et Harry ori-vernent blessé. Seule la présence de Fanny le rattache à G, nie et, mal-ré sa sceur a”i voulait éloianer la jeune femme, elle restera et sauvera celui qu’elle consentira enfin à énouser.
REALISATION. — La mise e:i scène d’Anthony Asquith est plus intéressante par l’excellente reconstitution d’époque que par la narration de l’histoire assez compliquée qui ne semble pas avoir entièrement convaincu le réalis°*eur. Tableaux de bouges, bagarres, enlèvement, idylle dans la campagne anglaise, duel à mo-t, sont les principaux tableaux du film
INTERPRETATION. — Le sombre James Mason (qui joua L’Homme en Gris) incarne avec toute l’antipathie voulue le rôle du Lord débauché. Phvllis Calvert est charmante et Stewart Oranger plein d’allant et de jeunesse.
Au l*etit Bonheur (G)
Comédie gaie (102 minutes)
PATHE CONSORTIUM CINEMA
Origine : Française.
Production : Films Gibé.
Réalisation : MARCEL L’HERBIER.
Dir. de production : Pierre Danis.
Auteurs : Pièce de Marc-Gilbert Sauvajon. Adapt. : Françoise Giraud et M.-G. Sauvajon. Dialogue : M.-G. Sauvajon.
Musique : Wal-Berg.
Prises de vues : Jules Kruger.
Décors : Jacques Colombier.
Son : A. Leblond.
Montage : Louise Hautecœur.
Interprètes : DANIELLE DARRIEUX, ANDRE LU GUET, FRANÇOIS PERIER, PAULETTE DUBOST. Henri Crémieux. J.-H. Vidal, Pasquali, Maupi, Odette Talazac, Paul Olivier.
Première représentation (Nice), 8 mai 1946 (Excelsior et Rialto) et Paris. lSmoi 1946 ( Normandie et
Français) .
EXPLOITATION. — Le nom de Danielle Darrieux, dont ce film marque la rentrée après une longue absence, joint à ceux de André Luguet, de François Périer et rie Paulette Dubost, qui forment une excellente équipe de comédiens, assurent à eux seuls un succès certain à cette charmante production. Les situations amusantes aux rebondissements inattendus font de ce film un bon spectacle distrayant qui plaira à tous les publics.
SCENARIO. — Denis (François Périer), excédé par la jalousie de sa femme Martine (Danielle Darrieux), décide de quitter cette dernière. Après d"S aventures diverses, elle le rejoint à l’aubeme du « Petit Bonheur » que t;en' Brigitte (Panletfe Dubost). Alain Plessis (And’é Luguet), écrivain célèbre, a décidé de se suicider mais l’n-ri’-ée d° Mar'fne à l’aubeme où il s’est réfunié. bouleverse tons ses plans. Un journaliste en quête d’échos (TH. Duval), arâce à la complicité de Martine. fai' r-vnir à tons ses lecteurs an’une idnlle est née entre celle-ci et Alain Plessis. A cette nouvelle, Denis, furieux e’ jaloux à son tour, revient à r-nber-e à la grande ioie de Martine Mais entre temns. elle s’est réfuniée dans la villa d’Alain, à l’insu de ce dernier. Après avoir rossé le journaliste, les deux hommes l’y rejoiarent. Après bien des quiproquos, Martine convainc Alain de ne pas se suicider et retrouve le bonheur avec Denis.
REALISATION. — Excellente mise en scène de Marcel L’Hcbicr. Quelques lenteurs dans la seconde partie. Dialogues pleins d’humour de Marc Gilbe-t Sauvaion. Très belles images de Kruger. Son impeccable. Rons éclairages et beaux extérieurs réalisés sur la Côte d’Aztir. Décors somptueux, richement meublés.
INTERPRETATION. — Le charme primesautier et la fantaisie déchaînée de Danielle Darrieux, l’humour et le talent de André Luguet, la cocasserie de François Périer, l’ahurissement de Paulette Dubost, forment un tout qui s’enchaîne au rythme de cette comédie très gaie.
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Le Gardian (A)
Drame de la Camargue (avec chants (90 min.)
FILMS LUTETIA
Origine : Française.
Production : Films Lutélia.
Réalisation : Jean de Marguenat.
Dir. de production : Paul Senamaua
Auteurs : Roman de Jean Aicard « Le Roi de Camargue ». Adapt et dialogue : Pierre Lestringuez.
Musique : Gasté et I.ucchesi.
Prises de vues : Colas.
Décors : Dumesnil.
Son : Privât.
Montage : Meguerian.
Interprètes : TIN O ROSSI, E. DEL MONT, LILIA VETY, LOLEH BEL LON. Gabaroche, Arnaudy, Catheri ne Fontenay, Raphaël Pattorni.
Première représentation (Paris) 15 mai 1946, Cinéma « Méliès »
EXPLOITATION. — Cette nou( velle adaptation cinématogra-ï phique du roman bien connu de Jean Aicard, déjà tourné en mueli et en parlant, permet à Tinc1 Rossi, non seulement d’utiliser se; talents de chanteur, mais encor; de prouver de réelles qualités d; comédien et de cavalier qu’on ne lui connaissait pas. La présence de la belle Lilia Vetti donne ur attrait de plus à cette productior assurée d’un excellent succès au. près du grand public.
SCENARIO. — Renaud (Tino Ros si), simple rardiian de Camargue, es fiancé à I.ivette (Loleh Bellon), U douce fille d’un riche propriétaire Une jeune et belle gitane (Lilia Vetti) à qui Livette a refusé un peu d’huile lui jette un mauvais sort et s’emploi ■ à lui ravir son fiancé. Renaud se laiss< prendre au charme pervers de la gi tanc. Livette veut stirprendre un cf. leurs rendez-vous, mais elle s’enlis < dans un marais. Renaud la sauve mais elle tombe malade et meurt. L oardian ne survivra pas à sa jeun fiancée.
REALISATION. — Belles image
d’extérieurs, décors sobres, scènes trè: vivantes d’une course de taureaux chansons bien enregistrées. On peut toutefois, reprocher un certain man que d’amn'o'ir dans certaines scènes:
INTERPRETATION. — Tino Ross est toujours un excellent chanteur et il surprend agréablement pa ses nronesses émiestrrs. Delmont es un fermier de Camargue très naturel Loleh Bellon n’est nas très à l’aisi dans les scènes d’émotion. Quant il Lilia Vetti, en plus de sa heauti qu’elle montre abondamment, elle pos, sède des dons certains de comédienne:
Silence... Antenne (G)
Documentaire sur la Radio.
Origine: Française. Product.: J. M: neur. Réalisateur : René Lurot. 4s sistant: Jacques Guymont. Opérateui Marius Roger. Musique: Bozza. Dir Productif n : Geneviève Blondeau.
Présentation Corp.: Balzac, 19-3-1946
Grâce à ce film, nous pénétrons dan: les coulisses de la Radio. La camér: se trouve dans les différents audi toriums et au hasard de ses indiseré tions, nous assistons à la réalisatioi technique d’une émission théâtrale e à sa préparation artistique. Admiron: au passage les bruitages savants d Fernand Rauzéna.
Voici Maurice Schumann et Jea' Guignebert au micro de « Paris vou: parle », un concert donné par Noë Chiboust et un autre par Manuel Ro senthal.
Une note humoristique : le mystèri du chanteur de charme réalisé par ai amusant montage.
Le film se termine sur une émissioi publique avec Saint-Granier et les dt buts à l’écran d’Yves Mofltand.
En résumé, film intéressant parfoi: amusant; bien réalisé sans grands ef fefs techniques. Pis de commentaire mais nombreux dialogues.
(A) Film pour adultes. (G) Film visible pour tous.