La Cinématographie Française (1946)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ * ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ nir, se plier à la règle du quota à l’écran et programmer, pendant quatre semaines chaque trimestre, des films français, y compris les salles d'exclusivités, spécialisées avant la guerre dans l’exploitation de films étrangers en version originale. II faut souligner que le quota impose ces quatre semaines de films frarçais par trimestre, mais ne limite pas à ces quatre semaines par salle la projection de films français, un directeur pouvant garder une exclusivité française dans sa salle aussi longtemps qu’il le voudra. Par contre, une exclusivité étrangère ne pourra être gardée dans une même salle plus de 18 semaines, c’est-à-dire les neuf semaines de liberté d’un trimestre reconduites sur le trimestre suivant. C’est donc là un maximum, les quatre premières semaines du premier trimestre et les quatre dernières du second devant obligatoirement être consacrées aux films français. CREATION D’UN CIRCUIT NATIONAL D’autre part un circuit national est en voie de constitution. Ce circuit national, qui comprendra probablement cinquante à soixante salles réparties dans la France entière, provenant partie de salles que les Allemands s’étaient appropriées, partie de salles achetées par eux, et passera évidemment un grand nombre de films français. Par l’importance de ce circuit et surtout par l’importance des salles qui le composent, les films français qu’il passera connaîtront un lancement non négligeable et, par conséquent, un rendement financier élevé. Ce circuit permettra aussi, par réciproque, en passant quelques films américains, de faire pression pour l’exportatior de films frar-çais et leur exploitation en Amérique en s’adressant à des producteurs américains possesseurs de circuits importants chez eux. CONTROLE DES PRIX DE LOCATION Ajoutons, poursuit M. Fourré-Cormeray. qu’il est dans les intentions du ministre de lTnformation d’interdire d’une part la location à prix réduits, et d’autre part la programmation « en bloc », autrement dit la programmation trop longtemps à l’avance. LES CREDITS OFFICIELS A L’INDUSTRIE La question du financement des productions françaises a été, ces temps dernierssouvent agitée. Un gros effort a été fait et des résultats appréciables ont été enregistrés. En effet, avant la guerre, le crédit au cinéma était nul. Commanditer une production était vraiment un prêt à « grosse aventure » si l’on s’en réfère aux nombreuses faillites qui eurent lieu. Depuis la guerre est intervenu un nouveau banquier : le Crédit National qui effectue deux opérations : le prêt direct, pour un montant qui est passé de cert millions, en mai 45, à trois cents millions en avril 46, ou le prêt indirect, consenti par des banoues indépendantes et réescompté par le Crédit National, puis par la Banque de France, depuis le mois d’avril de cette année. Signalons que depuis un, mois, aucune demande de prêt n’a été formulée. D’autre part divers assouplissements des conditions actuelles du Crédit National sont à l’étude. LE CINEMA, INDUSTRIE DE BASE Nous en arrivons maintenant au fond des accords franco-américains. On sait que ces accords et les avances consenties par les U.S.A. amorcent le rééquipement de l’industrie française en général. Depuis le 3 juin* le cinéma est considéré comme industrie de base, au même titre que celle du charbon, de l’électricité des transports, de l’agriculture. Le plan Monnet donnera donc ure large place au cinéma. Chacun sait la situation difficile de la production française par suite de l’usure et de la pauvreté du matériel. Il faut donc des studios modernes, du matériel neuf et la possibilité de faire des films en couleurs. Pour cela le rôle de l’Etat est prédominant. D’ailleurs du matériel et des techniciens allema/nds seront vraisemblablement et prochainement amenés en France pour l’amélioration de cette branche de l’industrie. L’AIDE A L’EXPLOITATION La situation de l’exploitation n’est pas moins difficile, non seulement par le matériel Pierre Fresnay et Jean Debucourt dans Le Visiteur, production Majestic-Film que réalise Jean Drévi lc. ( Photo H. Thibault.) défectueux encore en usage mais aussi par suite des salles sinistrées. On étudie aussi le réaménagement du prix des places, mais c’est par des mesures générales à effets lointains qu’on obtiendra des solutions viables pour l’industrie cinématographique française. Il faut aussi aménager des circuits afin de faire passer le nombre des spectateurs français de cinéma de 350 millions annuellement à un, milliard environ, chiffre nullement exagéré si l’on considère q‘ue l’Angleterre, pour une population de 47 millions d!’habitants, compte un milliard 500 millions de spectateurs de cinéma. En conséquence il faut un plan national de construction de salles. » REPRISE DES EXPORTATIONS M. Fourré-Cormeray précise de plus « que l’exportation des films français est plus favorable actuellement qu’avant la guerre puisque, dit-il, il vient de donner le 5.00CF visa d’exportation. Ce qui revient à dire que 250 films français ont été vendus à vingt pays étrangers depuis la reprise des relations internationales. D’autre part le Trésor français a fait et fait encore de grands efforts en faveur des exportateurs. Par exemple, il débourse actuellement des francs en échange des marks allemands dont la valeur est sujet à craintes — produits par l’exp'oitation de films français dans notre zone d’occupation ». M. Fourré-Cormeray termiiîe son exposé en exprimant l’espoir qu’au Festival de Cannes, en septembre prochain, le film français remportera le succès auquel il a droit. L’ARRET D’APPLICATION DES ACCORDS Disons encore que seuls les films français récents compteront pour le ouota. Des précisions seront données prochainement. Mais d’ores et déjà nous pouvons dire que les productions françaises datant de quelques années pourront passer en toute liberté au cours des neuf semaines laissées au choix des directeurs de salles. Les productions françaises de première partie, courts métrages, dessins animés, documentaires, pourront passer dans les salies avec un programme étranger et inversement mais, là encore, quatre semaines obligatoires chaque trimestre devront être consacrées aux court-métrages français. Les actualités, qui ne font pas partie intégrante des programmes, ne sont pas soumises aux règles du quota. Signalons pour terminer que les sommes produites en France par l’exploitation des films américains ne seront transférées aux U.S.A. que iusqu’à concurrence de trois millions de dollars par an, le surplus devant être employé ici. Des échanges de vues auront lieu prochainement à ce suiet entre les ministres des Finances, des Affaires Etrangères el de l’Information, mais il est certain que les sommes restant en France ne pourront servir à l’achat de salles ou de studios, la production française ne devant pas être contrôlée par des sociétés étrangères ». L. Ollivier. Manifestation d’Amitié Frarco Luxembourgeoise Grande Soirée de Gala de “UN AMI VIENDRA CE SOIR ” AU LUXEMBOURG Le jeudi 30 mai a eu lieu au cinéma « Métropole » de Luxembourg une grande soirée de gala donnée au bénéfice des pupilles de la nation au cours de laquelle a été donnée la première du film français Un Ami viendra ce Soir. Une importante délégation française s’était rendue spécialement à Luxembourg où l’Industrie Cinématographique Française était représentée par MM. F ragerais. Président du Syndicat Français des Producteurs de Films, de Hubsch, Président du Syndicat des Producteurs Français de Films éducatifs et de complément, Raguis, Administrateur de la Fédération des Cinémas Français, Hughes, Secrétaire général des Cadres et Maîtrise Cinématographique, Bourgeois, Secrétaire général de l’Office Professionnel du Cinéma. Les délégués français reçurent un accueil enthousiaste qui n’a d’égal que celui qui fut fait au film de Raymond Bernard. Il faut souligner à cette occasion les beaux efforts accomplis au Luxembourg par un petit groupe de directeurs de salles pour maintenir une place de choix au film français. Un hommage particulier doit être rendu à MM. Thill et Freising, Directeurs du « Marivaux », la luxueuse salle de Luxembourg, à M. Reckinger, Directeur du » Capitole », à M. Gandenbein, Directeur de la « Salla » d’Escli, et animateurs des fêtes franco-luxembourgeoises, ainsi qu’à M. Félix de Vidas, Directeur des « Films Vox » à Metz. Anatol Litvak à Paris a acheté les droits de deux romans de Joseph Kessel et Francis de Croisset Le metteur en scène de Maqerling, Anatol Litvak, qui, aux Etats-Unis depuis 1937, dirigea pendant la guerre avec le grade de colonel les services cinéma de l’armée des U.S.A., vient de passer quelques jours à Paris. Au cours d’une réception organisée par la société RKO, Anatol Litvak a rencontré mardi dernier les représentants de la Presse cinématographiques parisienne dans les salons du George V. Il a annoncé aux journalistes la création de sa propre société de production à Hollvwood pour laquelle il a déjà acheté les droits de deux roVnans français, Le Coup de Grâce, de Joseph Kessel et Le Bal Nuptial, de Francis de Croisset. Charles Boyer sera la vedette du premier dont l’action se passe en Algérie et qui sera tourné par « Entreprise Production ». Litvak se propose de retourner à Hollywood pour les frères Hakim une version américaine du Jour se Lève qu’il se défend de vouloir trahir. Anatol Litvak est reparti pour les Etats-Unis via Londres où il espère engager plusieurs vedettes. ♦ M. André Ulfmann auitte la Société Paramount Les Films Paramount communiquent : Par suite d’un accord intervenu entre la Direction des Films Paramount et M. André Ullmann, Directeur des Théâtres Paramount en France, ce dernier a décidé de résilier, à l_a date du 27 juin, les fonctions qu’il occupait dans cette Société, pour se consacrer à d’autres activités qu’il fera connaître ultérieurement. « “Trente Secondes sur Tokio” interdit en Allemagne Munich. — Les autorités américaines ont décidé de retirer des cinémas berlinois la grande production de la M.G.M. Trente secondes sur Tokio, des journalistes allemands ajrant décrété que ce film était dangereux, en cela qu’il constituait une « apologie du militarisme ».