La Cinématographie Française (1946)

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8 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ANALYSE ET rilVFIVJ^^ÂpniE tTXXXXXXXTTTXXXXXXXXXXXI CRITIQUE DES FILMS L'Idiot (A) Drame russe d’époque (95 min.) LUX Origine : Française. Production : Sacha Gordine ,. Réalisation : Georges Lampin. Dir. de Production : Claude Pessis. Auteurs : Roman de Dostoiëvski. Adap. et dialogue : Charles Spaak. Musique : Maurice Thiriet. Prises de vues : Christian Malras. Décors : Rarsac. Montage : Azar. Interprètes : EDWIGE FEUILLURE, LUCIEN COEDEL. GERARD PHILIPPE, NATHALIE NATTIER. Marguerite Moréno, Jean Dcbucourt , Tramel, Sylvie, Jane Marken, Chambreuil , Marcel André. Première représentation (Paris): Vendredi 7 juin 1946, Colisée, Aubert-Palace. EXPLOITATION. Ce grand f:(m français adapté du roman de Dostoiëvski, est une très belle réussite artistique dont on doit louer aussi bien le réalisateur que l'adaptateur, les interprètes et le chef opérateur. L’atmosphère russe de l’époque 1870 a été créée avec un soin tout particulier et un rare bonheur. L’inter, prétation magistrale du rôle de Nastasia par Edwige Feuillère est un élément de plus pour le succès d’exploitation de cette œuvre au sujet dramatique très attachant qui constitue un très beau spectacle cinématographique et représente l'un des grands morceaux » de la saison . SCENARIO. — Le Prince Muichkine (Gérard Philippe) revient à SaintPétersbourg après cinq ans passés en Suisse oii il se soignait. A son arrivée, il rend visite à son parent Epantchinc (Chambreuil) qui, pour marier sa fille Aglaë (Nathalie Nattier) à Totsky (Debucourt) veut éloigner I a mie de celui-ci, Nastasia (Edwige Feuillère), en lui faisant épouser son secrétaire, Gania (Michel André),. Au cours d'une scène très dramatique , Nastasia sc vend pour 100.000 roubles cm ma chaud Raaojine (Lucien Coedel) et lance l’argent à la tête de Gania. Muichkine n est pas dupe des actes de Nastd&a et lui offre de I épouser. Elle refuse et part avec Rogojine qui ne peut la comprendre. ■ (doux, il veut tuer le Prince. Celui ci aime Aglaé et celle-ci lui rend son amour, éclairée sur ses sentiments par Vüstasia qui, pourtan., aime aussi le Prince. Toutefois, devant l'altitude d' Aglaé, Nastasia va reprendre le Prince, mais l’esprit de celui-ci lui échappe et elle retourne près de Roqojii.e qui la tue\. Devant tant de douteurs, l'esprit de Muichkine somore dans le désespoir. REALISATION. — Avec ce premier grand ûlm, Georges Lampin a prouvé sa maîtrise aussi bien en dirigeant ses interprètes qu’en créant une atmosphère très étudiée et très vraie. Les décors de Barsac et surtout les très belles images de Chris *ian Matras et ses éclairages savants contribuent pour une très large part à ce succès. Le dialogue de Charles Spaak, très nuancé, a été j>ai-ticulièi-ement mis en valeur. Quelques petites erreurs de détail sans importance. INTERPRETATION. — Edwige Feuillère, en tête de la distribution, iï . fait une création digne de son talent consommé de grande comédienne. Gérard Philippe a particulièrement bien vécu son personnage de P «Idiot» qui le classe parmi les grands artistes de l’écran ainsi que Lucien CoëdeL Nathalie Nattier a un riche tempérament qui ne peut encore s’affirmer complètement. Jane Markèn, Marguerite Moréno, Chambreuil, Debucourt, Tramel, Sylvie, Michel André ont tous,, dans des rôles de second plan, très bien cainpé leurs personnages. Sahara (G) Drame de guerre (97 min.) (Version originale et doublé) COLUMBIA Origine : Américaine. Production : Drame de guerre. Réalisation : Zoltan Kordd. Auteurs : Récit de Philip MacDonald inspiré d’un reportage photographique soviétique « Les 15 ». Adaptation de Janes O’Harlon. Musique : Miklos Roz&a. Frises de vues : Rvdn'pli Maté. Interprètes : IIUMPHREY BOGART, Bruce Bennett, Lloyd Bridaes, Rex Ingram, J. Car ol Naish, Dan Dnryea, Richard Nuaent, Louis T. Mercier, Kurt Krueger, John Wengrcif. Première représentation (Paris): Samedi 8 inin , Lord-Byrott. EXPLOITATION. Film très rttachant dans lequel la psychologie du combattant est parfaitement étudiée et exposée. Il faut louer les auteurs et surtout le réalisateur qui n’ont pas présenté les héros, que sont une poignée d’hommes perdus au milieu du Sahara, comme des super-hommes, mais seulement comme des citoyens libres et conscients. Ce film d’hommes doit avoir le même grand succès d’exploitation qu’autrefois « La Patrouille Perdue ». SCENARIO. — Au cours de la campagne d’Afrique, aux environs de Tobrouk, trois survivants de l'équipaae d'un char lourd américain sont coupés de leur unité. Ils veulent rejoindre le nros des troupes avec leur tank « Lulubelle ». Le Servent Joe Gumv (Humnhrey Bogart), très aimé de ses companvons, décide de filer vers le Sud. Ils rencontrent un poste de quelques Anvlais qui se joignent à eux, ainsi qu'un prisonnier italien et uni soldat soudanais. Tous se dérivent vers un point d'ecui, mais celuici est à sec. Un second, à plusieurs ndl’ès de distance, leur pcmet de boire un peu. Mais un avion allemand les révéré et les mitraille. I's l'abattent e ' font le pilote pr'sv ” n i e r. Une patroni’le motorisée allemande nient se ravitailler en eau. Les qiv’la"es hommes, sous l’irnnnlsion d" servent, défendent le point d'eau pendant au’un Américain part prévenir qu'ils sont attaqués. Quand les secours v arrivent , seuls deux survivants le servent et un soldat anvlais ont fait prisonnier ’e reste du bataillon allemand nui les cernait. REALISATION. — Excellente, sans recherche d’efTe’s faciles. Ouelaues combats fort bien filmés. Très bonnes photographies de désert du maîtreopérateur Rudolph Maté. INTERPRETATION. — Il faudrait citer tous les artistes,' car tous, fort bien dirigés, vivent littéralement leur personnage). Insistons toutefois sur le fait que Humphrey Bogart, que nous étions accoutumés à voir incarner les gangsters, est ici un soldat dans toute la force du mot, et c’est un éloge. C. B. 16 Comptoir Breton du 16 m/m 24, RUE DU CHATEAU CHATEAU B RIANT (LoireInferieure) r.-r MATÉRIEL FILMS 16 m/m Téléphone provisoire : 212 Adresse télègr. t CEBESEZE La Vipère (A) (The little Foxes) Drame psychologique (117 min.) ( Doublé) RKO-RADIO La Princesse et le Pirate (G) (The Princesse and the Pirat) Comédie burlesque en Technicolor (97 min.) (V.O. Sera doublé ultérieurem. ) RKO-RADIO Origine : Américaine. Production : Samuel Goldwyn 1941. Réalisation : WILLIAM WYLER. Auteur : Lilian Hillian, d'après sa pièce « Little Foxes ». Prises de vues : G. Toland A.S.C. Décors : Mcrédith Wilson. Interprétation : BETTE DAVIS, HERBERT MARSHALL, Te esa Wright, Richard Curlson, Char, les Di” les, C.B. Raid, Don Duryea, Pat Collinge 1. Présentation corporative (Paris): Mardi 4 juin 1946, Empire. Origine : Américaine. Production : Samuel Goldwyn, 1944. Réalisation : David Butler. Auteurs : Don Hartman, Melville Shavelson et Everett Freeman. Prises de vues : Victor Melner A.S1.C. Musique : David Rose. Décors : Ernest Fegte. Interprètes : BOB HOPE, VICTOR MAC LAGLEN , Virginia Mayo, Walter Slezak, Walter Brennan. Présentation corporative (Paris): Vendredi 7 juin 1946, Empire. EXPLOITATION. Cette in téressante étude psychologique est l'œuvre de William Wyler, l'un des plus célèbres metteurs en scène des U. S. A. qui réalisa avant la guerre de nombreux films fort appréciés dont « Les Haut de Hurlevent ». L’action qui se déroule en Louisiane au début du siècle, a pour cadre une famille de petits bourgeois dont les membres s’opposent sur une question d’argent. Bette Davis interprète le rôle principal avec son habituel et extraordinaire talent. SCENARIO. — Régit la Gidens (Bette Davis) est une femme séduisante qui fascine les hommes, mais ne s’intéresse à eux que dans la mesure où ils peuvent satisfaire sa passion aveugle et implacable pour l’argent. Utilisant ses frères, êtres avares et méditants, comme instrument dans une machination qui doit lui fournir des fonds, elle prétend se réconcilier avec son mari qui, malade, s'est éloir/né d’elle pour se reposer, la for’une de celui-ci étant nécessaire à la réussite de l’affaire. Pour des motifs uniquement mc'cenaires, e'ie essaye de briser la charmante idttlle nouée entre sa fille Alexandra (Theresa Wright) et un jeune éditeur idéaliste David Heuiitt (Bichard Carlson). Le mari de Réyina (Herbert Marshall) a. rend la fnnrberse de sa femme et refuse ses demandes d’ar-ent. Régira entre dans une rage violente et révèle à sem mari qu’e’le ne l’a jamais aimé. Voyant son époux frappé d’une a’taqne card-’aoue, e’ie refuse délibértment de le secourir et assiste froidement à sa mort. Ce drame révèle à Alexandra toute la cupidité de sa mè^e. Les intrigues et l’arrocavee de Révin irt lui auront acquis la fortune, mais enlevé l’amour de sa fil’e qui l’abandonne pour suivre la voie de son propre bonheur,. REALISATION. — La technique de ce film s’efface devant l’émotion du sujet. Le jeu seul importe et les interprètes sont au dessus de tous éloges. Cependant, l’atmosphère générale du film, tendue, profondément dramatique, révoltante et écœurante parfois a été magistralement rendue par William Wyler. La recherche de la précision, du détail et du cadrage, dans certaines scènes, affirme une fois de plus la maîtrise de ce metteur en scène. Adapté d’une pièce de théâtre, ce film est chargé d’un abondant dialogue et est d’un rythme assez lent. INTERPRETATION. — Tous les interprètes de ce film sont dignes c,’ éloges. Bette Davis incarne Régina avec cette puissance et cette intelligrnre qui ont fait d’elle l’une des premières artistes de cinéma du monde. Son personnage cupide et cruel s’oppose à celui d’Alexandra, doux, aimant et sincère, qu’incarne Theresa Wright. Herbert Marshall est un étonnant cardiaque dont les lucides jugements contraignent sa femme à révéler ses véritables sentiments. C.B. Raid et Charles Dingles incarnent les frères de Bette Davis. EXPLOITATION. Grand film en couleurs basé sur une histoire parodique de pirates, qui est plein de fantaisie de la première à la dernière image. Chaque scène est une mine de « gags » qui provoque les plus francs éclats de rire. Bob Hope que l’on voit pour la première fois en tête d’affiche est un comique fort drôle et fort spirituel. Il deviendra vite célèbre en France où chacun de ses films obtiendra un succès certain. Par sa conception, sa réalisation et son interprétation, ce film est assuré d’une complète réussite auprès de tous les publics. SCENARIO. — La Princesse Maraaret (Virginia Mayo), qui s’est enfuie de chez son père pour rejoindre l’homme qu’elle aime, vovue sur le « MaryAnn » et y fait la connaissance de Sylvestre (Bop Hope\ comédien bavard. vantard et poltron. Le terrifiant virate Crochet (Victor Mac Laglen) uni, aidé de son complice Laroche (Wa'ter Slezak), vient d'enterrer un fabuleux trésor dans une île dont seul ’in p'an donne l’emplacement, proiette de kidnapper la Princesse pour en tirer rançon. Les pirates abordent le « Mary-Ann » et massacrent tout le monde. Svlvesfre, dévnisé en aitane. nefuient à échapper à la tuerie. Aidé var le tatoueur des pirates, Eatherheard (Walter Brennan), il réussit à s’enfuir avec la Princesse. Fi-fhefhcttd leur a confié le plan du trésor pour remettre à son frère, habitant l’I'e de C asarouve. Dans Vite, ils tombent e»t 'e les mains de Laroche qui les détient prisonniers. L’arrivée de Crochet qui recherche lu aitvne et le plan ' ii'.emente leur terreur. Se croyant dunés par Laroche, les pirates prennent Tassant te palais du Gouverneur, îêussisjtant ii capturer Marvaret et S"tvos* *re vert de peur. Pendant le voyave, un navire ouvre le feu sur les pirates et les réduit à merci. Ce navire est celui du Roi qui, à la recherche de sa fille, vient de délivrer les deux héros de cette histoire. L’homme qu’aime Marna-et est un marin du Roi, aussi se précipite-t-eHe dans ses l ras au désespoir de Sylvestre qui se consolera avec le trésor des pirates. REALISATION. — David Buttler a voulu faire de son film une comédie burlesque et y a pleinement réussi. Chaque scène est un pétillement de « gags » excel'ents. La couleur, assez belle, agrémente le film sans rien lui apporter. Signalons, cependant, une scène où le visage contracté de Bob Hope passe par différentes teintes sans que la couleur de ceux qui l’entourent en soit changée. INTERPRETATION. — Bop Hope s’affirme définitivement comme l’un des meilleurs comiques d’outre-Atlanti que. Son visage, son jeu et ses apartés sont irrésistibles. Virginia Mayo est très jolie et possède une voix ravissante. Victor Mac Laglen s’est com posé un amusant physique de pirate infirme (la main droite remplacée par un crochet). Walter Brennan, Walter Slezak et les autres interprètes de la distribution sont parfaits.