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S E 1 L
AUX ENTREPRENANTS
“ Ne venez pas à Hollywood
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par Robert FLOREY
Pidant les vingt années qui précédèrent la je, je recevais souvent des lettres de jeunes désireux d’dmbrasser une carrière artisI et me demandant conseil sur leur
iince » éventuelle de réussir à Hollywood, puis plus d’une année, ce genre de corndance, non seulement a triplé, mais s’est enté de demandes similaires émanant de jssionnels du Cinéma français, depuis des pipt-girls » jusqu’à des metteurs en scène!
\. Californie semble maintenant avoir plus t action encore qu’à l’époque du « gold
II) ou même qu’à celle du cinéma muet! nme je suis, en toute bonnêteté, forcé de irager, pour le moment du moins, ces déde migration, mes correspondants corpo1 me prennent pour un empêcheur de :r en rond et, malgré :mes conseils, s’acent à un espoir de départ prochain, à part les grandes vedettes internationa,i part les metteurs en scène célèbres, aussi ; en Europe qu’aux Etats-Unis, Hollywood i epte plus de techniciens étrangers, ii (I guilds II et les " unions « gardent pomment porte close sur les studios, bst ainsi qu’un opérateur européen de lie classe, une " swipt-girl n ou un assisp metteur en scène venant d’Europe se trou.ent, à l’heure actuelle dans une impossit complète de travailler.
^ si, par exemple, un opérateur tel que :’s Courant, après cinq années de patience inactivité, vient de collaborer successive’, en qualité de conseiller « des éclairages i la lumière i> de deux films, celui d'Harold ci et celui de Charlie Chaplin, ça n’est pas i; que l’Union des Cameramen Américains 1 n a enfin donné l’autorisation, mais parce i( ces deux films ont été produits par des jliendants (Preston Sturges et Chaplin), qui, feux de s’assurer du précieux concours de liant, n’ont pas hésité à engager une troupe |;ilète d’opérateurs et d’assistants cameraî faisant, eux, partie du Guild, et en payant [ utre Courant corrtme n conseiller technilii), alors que l’autre chef opérateur, celui Int partie de l’Union est le seul à avoir je au <1 screen crédit ».
1 principe, à l’heure actuelle, Curtis Couh n’a pas le droit de travailler dans un stuaiméricain et malgré ses demandes réitérées [laas été accepté dans l’Union des Camerae II doit donc opérer dans le plus strict iiymat sans jamais voir son nom figurer lcran.
1 en fut de même pour Franz Planner et n le regretté Théodore Sparkhul, qui vient : lourir, et qui restèrent pendant des années, i au Mexique ou en Californie avant d’être cités au sein de l’Union.
|l en est également de même, par exemple. Il Shuftan qui continue à être forcé de mer lui aussi, dans le plus strict incognito. I figuration elle-même présente le même (lèVne : le » Central Casting » n’accepte U de nouveaux figurants, un certain chiffre t d’environ cinq milliers ayant été atteint ' ;î pouvant plus être dépassé.
I Syndicat des assistants-metteurs en scène aiepte plus de nouveaux membres et il en tle même pour les techniciens du départee: du son.
Is publicistes, les peintres, les script-girls rieur Guild et les chances d’y pénétrer, pour 1 Européen, sont nulles.
lailleurs, la production hollywoodienne a mué, durant ces dernières années, presque moitié. Des studios tels que les <' Warner rhers First National Studios » qui tourînt, avant la guerre, jusqu’à 60 films an
nuels, se contentent maintenant d’en produire un maximum de 24, les cinémas ne changeant leur programme que toutes les trois ou quatre semaines, alors qu’autrefois un nouveau film sortait hebdomadairement.
On a donc besoin de beaucoup .moins de personnel, d’où autre importante raison de non-acceptation de nouveaux membres dans les Unions.
Seul le U Screen Director’s Guild )> (l’Association des Metteurs en scène), a gardé durant toute la guerre et encore maintenant ses portes
Charlie Chaplin et notre ami Robert Florey.
(Document Maurice llessg.i
largement ouvertes aux réalisateurs étrangers.
René Clair, Julien Duviuier, Ciirt Bernhardt, Jean Renoir, Léonide Moguy, et tant d’autres auteurs de films exilés, ont été immédiatement acceptés et n’ont jamais rencontré aucune espèce de difficulté pour travailler à Hollywood; il en fut de Imême pour les artistes connus qui émigrèrent en Californie en 1940.
La légende d’Hollj'wood fait croire à beaucoup de Français, professionnels du cinéma ou candidats au métier, que ce petit coin de Californie est une sorte de paradis des cinéastes et que tous ceux qui viennent s’y établir se trouvent immédiatement possesseurs d’une luxueuse automobile, d’une demeure à Beverly Hills et d’un swimmingpool géant au milieu duquel toutes les starletts viennent s’ébattre quotidiennement.
Or, il n’j' a rien de plus faux. Si les cieu.x de Californie se montrent cléments neuf mois par an, si les fleurs et les fruits y abondent,
l'existence des habitants est relativement morne et la vie, pour les jeunes du cinéma, y est terriblement difficile. Pour les ' vieux i>, ceux qui participèrent à la création de l’Industrie et qui n’écondmisèrent ])as, elle est bien souvent cruelle.
Chaque jour, au nombre des figurants des scènes dites “ à grand spectacle on reconnaît, si l’on est assez ancien dans le métier, de vieilles vedettes et des metteurs en scène d’autrefois.
Il y a Quelques mois, chez Warner, j’ai vu. au cours des prises de vues de La Vie de Cote Porter, dans une scène de bar parisien, un barman-figurant servant un apéritif à un clientfigurant. Le barman était Louis Gasnier, le client était Creigton Haie. Trente-deux années plus tôt, Gasnier réalisait Les Mystères de Neiv-York dont Creighton Haie était le jeune premier !
Ceci n’est qu’un exemple entre mille. Ces pionniers ne songent cependant jamais à se plaindre, ils acce])tcnt leur condition avec résignation et bonne hufmeur; Hollywood est une terre ingrate.
Pendant dix années, j’ai fait travailler Charles Ray comme figurant dans tous mes films. .T’avais toujours eu, pour lui, la plus grande admiration et. en témoignage de mon profond respect, je demandai à mes accessoiristes de faire peindre son nom au dos d’une chaise de toile pliante que je faisais placer non loin de la mienne |)rès de la caméra, ne demandant jamais à Charles de travailler dans la foule, mais au contraire, m’enanérant de ses conseils au sujet des scènes que je tournais.
Tout le monde, sur le plateau, comprenait ce qui me faisait ainsi agir et personne n’interpellait l’ancienne star par son prénom, les techniciens ne l’apiielaient que " Mister Ray n, ce qui lui causait le plus grand plaisir.
Les souffrances de ces dernières années, l’incertitude présente incitent-elles mes correspondants à vouloir s’exiler en Californie ?
Si, sans doute, car les techniciens des studios américains, munis pour leurs travau.x du matériel des plus modernes, éjirouvent à accomplir leur tâche une grande satisfaction, du fait que I' tout marche, quand ça doit marcher », du fait que les lampes s’allument quand elles le doivent, du fait que la pellicule abonde, que les appareis possèdent les derniers perfectionnements, cjue l’électricité ne manque pas et que le matériel de construction est là. Les autres artisans de l’Industrie Cinématographique, les artistes, les réalisateurs, les auteurs, ne connaissent pas les mêmes joies, car la fabrication du film américain continue à être une industrie, et non, à part quelques cas de plus en plus rares, un art.
Combien de films tournés depuis 1940 méritent d’être retenus ou même mentionnés ?
Hollywood ne crée plus rien de nouveau. Presque tous les films font beaucoup d’argent et les producteurs et dirigeants des studios s’en montrent satisfaits.
Les films se vendent comme les boîtes de jambons, les grandes maisons cinématographiques font de l’or. Le public américain semble continuer à être aisément satisfait, d’où peu de recherches, peu de tentatives, les films continuent à être fabriqués sur les mêmes formules si solidement établies par les producteurs.
Le même scénario sert dix fois, le journaliste devenant dans la deuxième version un commentateur de la radio, dans la troisièane un détective privé et dans la quatrième un coureur automobiliste, puis dans la cinquième les sexes changeant, le journaliste devient '• une ,, journaliste, etc., etc. Et le bon public améri
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