La Cinématographie Française (1946)

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135 F ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ .*LE CI 'A TRAVERS LE MONDE HOLLYWOOD ET PARIS DEUX VILLES A 48 HEURES L’UNE DE L’AUTRE 5UR LE FESTIVAL DE CANNES Grande fut ma surprise, un certain matin, l’apprendre par un entrefilet de dixième page lu Times, qu’un festival international du Cinéma venait d’avoir lieu à Cannes. Le câble mentionnait La Bataille du Rail :omm.e étant le meilleur film, ce dont je fus fort satisfait; et puis .encore Michèle Morgan et Ray Milland triomphaient au meeting dans la catégorie « vedettes ». Les périodiques parisiens m’apportèrent plus tard tous les détails concernant ce festival; mais à Hollywood, à part deux petits échos de nos corporatifs quotidiens, le secret avait été bien gardé, personne n’en avait parlé. Le Times ne rectifia mêinie pas l’omission de son correspondant et la victoire de La Sym<phonie Pastorale resta momentanément sous silence. C’est dire à quel point Hollywood sc souciait peu des efforts de M. Philippe Krlanger et de ses collègues et combien inexistante fut ici la publicité qui accom/pagnait l’affaire. .Te n’avais eu jusqu’à la lecture du si bref article du Times (les cinéastes de mon entourage non plus d’ailleurs) aucune espèce d’information' au sujet des événements qui se déroulaient à Cannes. Deux jours plus tard, le « reporter » nous apprenait le succès de La Symphonie Pastorale et je viens enfin de lire dans Variety qu’une copie de l’œuvre de Jean Delannoy serait importée bientôt afin d’être montrée rapidement aux cinéastes californiens votant pour 1’ « Oscar 1947 », prix que l’Académie des .\rts et des Sciences décernera au début de l’année iirochaine au meilleur film mondial produit eu 1946. Ceci est une excellente nouvelle. Les Américains auraient sans doute m, outré beaucoup plus d’intérêt au Festival si celui-ci avait été organisé à New York ou à Los Angelès. Mais ils ne jugèrent sans doute pas nécessaire de se mettre davantage en frais pour la F'rancc, où leurs films sont présentés à la cadence et avec les avantages que l’on sait. Leurs productions amortissent leurs frais et réalisent leurs plus importants bénéfices aux . Ltats-Unis et dans les pays de langue anglaise. Lès autres^ contrées représentent, au point de vue financier ce qu’on appelle » the gravv » (la sauce) et leurs importances respectives sont stipulées par le total annuel des sommes qu’elles rapportent; si cet argent toutefois peut, d’une manière ou d’une autre, rentrer au bercail. N’ayant jamais été un spécialiste dans la Une récente photo de notre ami Robert Florey, collaborateur de Charlie Chaplin. matière, j’ignore iiuclle est à rbeurc actuelle le rang d’importance de la France sur cette liste de revenus internationaux. Mais si le Vénézuela, par exemple, a rapporté en 1946 quelques dollars de plus qu’elle, le Vénézucla devient donc plus important et sc place avant la France, tout en étant précédé par le Mexicjuc, avant lequel on trouve l’Argentine et autres Républiques sud-ara(éricaines, grosses consommatrices de pellicule « made Ü.S..^. » . Comme on dit depuis toujours dans le monde de la finance : » Business is business ». J’avais eu, au printemps dernier, la joie de voir dans une cave de la M.GAI., en compagnie de quelques « conspirateurs » (tout au moins nous en’ avions bien l’air cette nuit-là; La Bataille du Rail que Mm|c Tuai avait eu l’extrême amabilité de nous montrer. La Syin Réflexions de Robert FLOREY phonie Pastorale n’est pas encore à Hollywood. Mais, par contre, le Cinéma Laurel nous a présenté une version amputée des Enfants du Paradis. “ LES ENFANTS DU PARADIS ” AUX U.S.A. Affamé de « voir et d’entendre » une nouvelle œuvre française de telle envergure, je me suis précipité à la première projection du film de Carné. Je dois dire tout d’abord que le contretypage de la copie américaine lui a malheureusement donné une qualité photographique très inférieure, ce qui est e.xtrêmemlent regrettable. Les Enfants du Paradis sont montrés dans un fort beau théâtre, éclatant de neuf, ce qui n’empêche pas l’assistance d’être clairsemée. Pourquoi? La cause doit en être attribuée sans doute au fait que la direction de ce cinéana a jugé bon de porter le pri.x des places à $ 1.80. alors que l’on peut voir n’importe quel nouveau film américain, dans un grand théâtre, pour exactement un dollar de moins, c’est-àdire $ 0.80. La colonie française de Los .\ngelès, et les spectateurs qui entendent notre langue, ne sont pas assez nombreux pour alimenter des salles pleines. Le gros public ne s'intéresse pas assez aux films en langue étrangère pour payer pa veille somme. Le einéma Esquire, qui présente régulièrement tous les films étrangers et plus particulièrement les français, ne dem^ande que la moitié du prix exigé par la direction du Laurel. Je ne crois pas qu’un cinéma parisien s’aviserait de doubler les prix des places parce qu’il projette un film en langue étrangère. C’est une méthode regrettable, et j’aurais plutôt opiné pour une politique contraire. Les Enfants du Paradis sont naturellement sous-titrés, brièvement, et jt suis le preinjier à plaindre les spectateurs inea])ables de savourer les brillants dialogues de Jacques Prévei't. Les critiques l’ont remaniué : le public perd les trois-quarts de son plaisir à voir ce film; tout d’abord parce qu’il ne comprend pas les dialogues; puis parce que l’injustifiable raccour