La Cinématographie Française (1947)

12 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 1 LES PRODUCTEURS FRANÇAIS REÇOIVENT... 18 heures : Réception au « Palm Beach » des journalistes, à qui furent exposés les grandes lignes du programme de « La Nuit de Cannes » qui doit clôturer le Festival. La Presse y apprit, avec le sourire, qu’elle ne serait pas invi tée ce jour-là, à de rares exceptions près. 18 heures : Jean Paul Sartre, entouré de Jean Delannoy et de Mme, de M. Bercholtz, auteur, réalisateur, et producteurs du film Les Jeux sont Faits, recevait dans les salons du « Martinez » de nombreux cinéastes et journalistes. On y parla beaucoup d’existentialisme, car plus d’un voulait en avoir une claire définition. 20 h. 30 : Aux Portes du Monde Saharien, production de la France d’Outre-Mer, court métrage réalisé par Robert Vernay; excellent documentaire plein de qualités. Suit la projection de Crossfire, d'Edward Dmytryk, qui fait une grosse impression sur le public, et montre un aspect nouveau du cinéma américain. 23 h. 30 ; Grande réception au « Majesiic », offerte par les producteurs français présentant un film à Cannes. Agnès Capri et Jacques Meyran, dans leur répertoire, et un buffet froid des mieux garnis, retinrent les invités fort tard dans la nuit. Personnalités au cours (i un cocktail offert par Centre Cinématographique Marocain. Sur notre cliché, de gauche à droite : MM. Pompon, Radou, Chezeau, Metzger, Teysseirre, Directeur du Centre. Fournier, Weil-Larac et Chosson. ...AINSI QUE LE CENTRE CINÉMATOGRAPHIQUE TUNISIEN Le 18, à 10 heures : Les séances du Congrès du Film Scientifique se poursuivent toujours au palais Alexandre III. 14 h. 30 : Crète, île héroïque, court métrage grec rappelant par bien des points le film de la Libération de Paris. Premier grand film de la sélection italienne, vient ensuite : Le Crime de Giovanni Episcopo, dans lequel Aldo Fabrizi affirme une fois de plus ses qualités de grand acteur. 18 heures : Au « Martinez », cocktail offert par le Centre Cinématographique Marocain . Présentation des vedettes italiennes : Aldo Fabrizi et Irasema Dillian, qui furent aussitôt très entourées. 20 h. 30 : En début de programme, un remarquable court métrage canadien : Caravane Boréale, sur l’expédition militarisée Musk Ox. Puis, projection de ï’Eternel Mirage, la plus récente production suédoise, qui ne sera présentée à Stockholm que le 22 septembre au cinéma Royal. PRÉSENTATION DE ANTOINE ET ANTOINETTE Le 19, à 9 h. 30 : Ouverture de la journée internationale du Cinéma pour la Jeunesse. 10 h. 30 : Présentation hors Festival des Frères Bouquinquant, film français projeté à Venise. 15 heures : Palais des Festivals, séance démonstrative du Comité français du Cinéma pour la Jeunesse. Projection du film Les Enfants du Capitaine Grant. 17 heures : Réception chez la princesse Ghika. 20 h. 30 : Soirée mémorable devant une salle archi-comble. En levée de rideau, Blancs Pâturages, de Luciano Emmer, excellent et curieux documentaire poétique sur les cimetières alliés en Italie. Longs applaudissements. Première présentation mondiale du film de Jacques Becker, Antoine et Antoinette. Ce jdm, que l’on peut considérer sans trop de peine comme le meilleur du Festival, enthousiasma tout le monde. Jacques Becker, Roger Pigaut et Claire Maffei, présents dans la salle, furent longuement acclamés. SÉANCE DU CLUB CENDRILLON Le 20, à 10 heures : Au « Majestic », ouverture du Congrès C.I.D.A.L.C. 11 h. 30 : A la « Réserve Miramar » réception de la Lux Film, présentation des vedettes italiennes : Aldo Fabrizi et Iraséma Dillian, carrefour des vedettes et des personnalités cinématographiques présents à Cannes. 14 h. 30 : Au lever du rideau, Chasseurs Sous-Marins, court métrage italien, puis Possessed, film américain au sujet psychologique et freudien. Début très cinéma, quelques invraisemblances, mais en tout cas fort intéressante composition de Joan Crawford. 18 heures : Réception des journalistes accrédités auprès du Festival offerte par la presse cannoise ainsi que par M. et Mme Worms, dans leur splendide villa. 20 h. 30 : Au Festival : Réveil du Printemps, court métrage italien suivi de la Fille du Capitaine, long métrage italien d’après une nouvelle de Pouchkine. Le public a beaucoup applaudi ce sujet fait pour lui plaire. 23 h. 30 : Réception suédoise dans le cadre unique de la Réserve du Beaulieu. Assistance choisie, mets épicés amenés directement de Suède par avion, forte chaleur, mais boisson rare. Le 21, à 10 heures : Au Palais des Festivals, séance du Club Cendrillon, directrice et fondatrice Mme Sonika Bo. Intéressante allocution de M. Jean Painlevé, projection de sept court métrages conçus spécialement pour les enfants. 11 heures : Conférence de la Presse de la Fédération Française des Ciné-Clubs. Allocution de MM. Fourré-Cormeray; Picaud, maire de Cannes; Jean Painlevé et Georges Sadoul, sur dœuvre de l’avenir des Ciné-Clubs. On annonça aussi la création de la Fédération Internationale des Ciné-Clubs. 14 h. 30 : Pays Déparé, court métrage néerlandais sur les ravages causés par la guerre; La Copia de la Dolores, comédie musicale argentine, belles photographies et curieuses bagarres à coups de mandolines. 18 heures : Grand cocktail offert au « Majestic » par le Centre National de la Cinématographie. 20 h. 30 : L’Œuvre Biologique de Pasteur ! court métrage scientifique fidèlement traité pat MM. Jean Painlevé et Georges Rouquier; lonç_ métrage, Ziegfeld Folies, grande parade er technicolor des vedettes musicales de la M.G.M { A signaler deux sketches de danses de Fred Astaire. UNE ÉTONNANTE COMPOSITION DE GABY MORLAY Le 22, à 10 h. 30 : Présentation au Rex de Monsieur Vincent, dont le principal interprète] Pierre Fresnay, fut primé à Venise 13 heures : Réception au « Majestic » offerte par les producteurs des Frères Bouquinquant et de Monsieur Vincent. 14 h. 30 : L’Ile aux Morts, court métrage canadien. Une peinture surréaliste d’inspiration de Salvador Baly. Projection des Amants du Font Saint Jean, film français réalisé par Henri Decoin. Etonnante interprétation de Gaby Morlay, jolies photographies de Jacques Lemare. MARCEL PAGNOL A CANNES 18 heures : Réception au « Majestic » offerte par la S.N.E.G. à l’occasion de la présentation d’Antoine et Antoinette. Dans l’assistance, on remarquait Marcel Pagnol, Jacqueline Bouvier, l ne vue du merveilleux feu d artifice du gala d'ouverture du Festival de Cannes. Tino Rossi, Lilia Vetti, les interprètes d’Antoine et Antoinette et de Croisière pour l’Inconnu, que l’on tourne à Juan les Pins. En un mot, tout le monde cinématographique parisien présent à Cannes. Claire Maffei, révélation d’Antoine et Antoinette, reçut les invités avec beaucoup de grâce. 20 h. 30 : Projection en première mondiale de l’unique film britannique. Mon Propre Bourreau, un film d’un genre peu usité. Quelques scènes très visuelles, excellente interprétation. Résultats du vote populaire : Pays Déparé : 7,7; La Copia de la Dolores : 8,04; L’Œuvre Bio logique de Pasteur : 7,55; Ziegfeld Follies : 6,3. TRÈS BELLES PHOTOS DU FILM ARGENTIN “ LA GATA ” Le 23, dans la matinée, rien à signaler. A 14 h. 30 ; Au Festival, un documentaire bulgare, Un Jour à Sofia. Un long métrage suédois, Deux Femmes, qui est une « remake » du film français Prisons de Femmes; très bonne technique, bonne interprétation mais sous-titres pouvant prêter à sous-entendus. 18 heures : Cocktail offert par les cosmétiques « Rendal » dans une villa du Cannet. 20 h. 30 ; Deux longs métrages. Le premier, Sperduti nel Buio (Perdus dans les Ténèbres), production de qualité, bonne interprétation et mise en scène de Vittorio de Sica. Le second, La Gata (La Chatte), long métrage argentin, film psychologique et d’amour, très belles photographies, interprétation sincère. P. A. Buisine et P. Robin.