La Cinématographie Française (1947)

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30 CINE 1 RAPHIE ISE premier semestre 1946 ne peut guère donner lieu à une étude approfondie, étant donné que le prix des places avait été augmenté en octobre 1946. Une certitude n’en demeure pas moins, c’est que l’augmentation du prix des places a été facilement absorbée par le public puisque sa fréquentation est en progression. Il en serait de même pour une augmentation éventuelle des prix des places d’ici la fin ce l’année. RECETTES ET COUT DE LA VÎE Le grand graphique de la page 27 montre dans toute son éloquence tragique la situation alarmante de l’exploitation. En réalité, la courbe des indices des prix de détail est beaucoup plus élcvee, car le calcul de l’indice tient exclusivement compte des prix contingentés pour certains produits vitaux alors que chaque particulier doit faire appel au marché noir pour assurer sa subsistance. La comparaison entre les courbes d’entrées, des recettes et des prix de détail ne permet pas d’établir qu'il y ait un lien quelconque entre les variations recettes-entrées avec les variations du coût de la vie. Cette dernière courbe grimpe allègrement tandis que les deux autres subissent les hauts et les bas, suivant les mois et les saisons. Le décalage catastrophique entre les recettes et le coût de la vie amène l’exploitation à subir les malaises suivants : lu Baisse du standing des salles. — Trop de fauteuils sont fatigués, de tapis déchirés, de cabines défectueuses, de projections trop peu lumineuses. Beaucoup de directeurs voudraient renouveler leur matériel sans pouvoir soit trouver les capitaux nécessaires, soit leur garantir une rétribution normale. 2° Les salles ne sont pas assez grandes. — Les longues files qui stationnent devant les cinémas en sent la preuve. Or le plan Monnet pose comme condition à la rénovation de l’équipement fatigué de nos studios l’augmentation du nombre des fauteuils mis à la disposition du public. Ce qui permettrait d’assurer le remboursement des sommes investies dans les productions françaises. 3° Les films sont mal exploités commercialement. — La rigidité de la fixation du prix des places ne laisse pas aux directeurs la possibilité de varier le prix d’entrée selon la qualité du fiim. Il en résulte un important manque à gagner dont l’Etat et les municipalités souffrent autant que l’exploitation et le cinéma tout entier. 4" Le quota ne peut pas être respecté. — La production de films de qualité, dans laquelle nous excellons actuellement, témoin les récompenses remportées dans les divers festivals 1947, rend plus que jamais nécessaire la production de nombreux films moyens commerciaux, dont les gains permettent de risquer de nouveau la production de films d’art. Or, notre production est nettement insuffisante pour que producteurs et distributeurs rentrent dans leurs frais. Ils ne bouclent leur budget que par le doublage intensif et l’exploitation de films étrangers achetés à bon compte. Si ce procédé permet aux producteursdistributeurs de renouveler leurs disponibilités, elle ne fait pas l’affaire du public qui enregistre une baisse très nette de la valeur des programmations. Nous pourrions développer largement plusieurs autres conséquences désas 1946 treuses pour l’industrie cinématographique du dirigisme étroit qui pèse sur Pexploitation. Un seul remède existe : la liberté du prix des places. Si, pour des raisons de haute politique, le Gouvernement ne jug.e pas possible de supprimer totalement l’empfise de son administration sur le cinéma, qu’il laisse pourtant une certaine iatitude aux directeurs en établissant un barème de prix avec des limites supé 1947 rieures et inférieures entre lesque s le flair professionnel et la concurre e pourraient jouer. On n’assisterait plus au paradoxe le voix deux salles, dont une modérai :e et l’autre ancienne, affichant, la prem; e, ure programmation de choix et l’ai e des films B et toutes les deux oblig s d’afficher les mêmes prix. Et le Cinéma français pourrait einf manifester sa vigueur. Jacques LAMA55E • à