La Cinématographie Française (1947)

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CINQUANTE ANS CINÉMA PATHÉ LA Société anonyme Pathé Cinéma a été constituée en principe le 28 décembre 1897... Cinquante ans d'existence, de vie intense, de prospérité, de déboires aussi — mais n’est-ce pas là le lot de toute Société ? — telle est Pathé-Cinema, l’une des plus anciennes compagnies cinématographiques qui soient au monde, la première en tous cas qui fut conçue et administrée comme le sont aujourd'hui les grandes firmes américaines. Toute cette vaste entreprise fut l’œuvre d’un homme dont l’activité et la ténacité, alliées à une solide intelligence, firent que jamais, durant la période où il dirigea la société qui porte son nom, celle-ci n’eut à subir d’échec. Cet homme, Charles Pathé, est né de parents alsaciens, en 1863, à Chevry-Cossigny (Seineet-Marne). Il vécut là sa plus tendre enfance, puis, vers 186G, la famille Pathé, qui comptait quatre garçons et deux filles, vint s’installer à Vincennes. Plusieurs années passèrent. Charles Pathé « élevé avecune dureté extrême » avait émigré en Argentine en 1889, dans l’espoir d'y trouver une situation plutôt que d y faire fortune. Il revint en France deux ans plus tard, aussi pauvre qu’il était parti, se maria malgré tout et, avec l’aide de son père, s’installa restaurateur à Vincennes. Mais la destinée de Charles Pathé était toute autre ; et le premier dimanche d’octobre de Tannée 1894 naquit sa vocation de grand homme d’affaires. Il se trouvait, ce jour Jà, à la Foire de Vincennes, et s’extasiait devant un appareil qui émerveillait tout le monde, le phonographe d’Edison. Pathé fut surtout frappé de constater que le forain propriétaire de l'appareil gagnait en moyenne 50 à 60 francs — somme importante à l’époque — pour trois ou quatre heures de travail grâce à des auditions payantes. L’appareil et ses accessoires coûtaient environ 2.000 francs. Charles Pathé réussit, après bien des difficultés, à se les procurer, acquit un phonographe et débuta dans son nouveau métier de forain, le 9 septembre 1894 à Monthéty. « Mes ressources étaient précaires, écrivit-il plus tard. En cas d'accident au phonographe à moteur électrique d’Edison, qui avec ses accessoires composait toute ma fortune, je n’aurais pas eu de quoi payer mon billet de retour à Vincennes ». Mais aucun accident ne vint troubler cette première journée dont le bénéfice fut des plus appréciables. Si appréciables même que les autres forains, intéressés, voulurent se procurer aussi un « Edison ». Pathé prit des commandes, acheta quelques appareils en Angleterre et fit le revendeur. Les affaires furent prospères. La même année Charles Pathé, ayant vendu son fonds de restaurateur, ouvrit un magasin de vente, 72, cours de Vincennes. Ainsi débuta la nouvelle et la grande activité de celui qui devint le « dictateur » du Cinéma en France, et même dans le monde. Pathé, faisant le commerce de phonographes et de kinétoscopes Edison, signa le 13 juin 1895 un acte d’association avec Joseph Joly, inventeur, afin de construire des appareils. Cette association n’ayant pas donné les résultats escomptés, cessa vers la fin de 1895. L’année suivante fut marquée par la première étape vers T « industrie », grâce à l’union des quatre frères Pathé : Charles, Emile, Théophile et Jacques. Ceux-ci groupèrent un capital de 24.000 francs et créèrent la marque Pathé Frères, surmontée du coq dont la célébrité est aujourd’hui universelle. Cette firme était destinée à la fabrication d’appareils de projection. Mais, après quelques revers, elle ne survécut que par la vente de bandes pour kinétoscope, tirées des négatifs d’Edison. II était une fois, dans la banlieue d’une capitale, un charcutier. Cet honorable commerçant eut — comme il se doit — plusieurs enfants. L’un vendeur de phonographes, l’autre marchand de vin, s’associèrent et eurent le concours de gens de finance. Leur effort commun donna naissance à une industrie qui règne sur le monde et leur nom est connu de tous les peuples. Ce conte américain est une histoire française celle de la Société Pathé, telle que nous la dépeint avec véracité l’affiche de Barrère en 1908. Comment s’est réalisée une telle réussite dans le pays où la prétendue qualité de mesure est trop souvent synonyme de médiocrité? C’est que MM. Charles et Efnile Pathé considérèrent les premiers dans le monde que Se spectacle cinématographique est réjouissance de la masse et que le cinéma, comme toute invention de l’orée du XX' siècle, est placé sous la stricte condition industrielle. Lumière ne croit point à un tel négoce. Méliès demeure le mage de la mise en scène et de la qualité. Charles Pathé, lui, a l’intuition qu’au XX'’ siècle tout doit se résoudre sur le plan économique et financier. Aujourd’hui, nous savons que le cinéma est aussi un art, mais depuis Pathé et ses émules nous savons également que cet art n’est et ne peut être s’il n’a pour base une industrie saine et prospère. “Cinéma exploitation:: PRIX : O.IO