La Cinématographie Française (1948)

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girXXXXXXXXXXXXXXXXX: revue hebdomadaire ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ NI ASSASSINAT NI SUICIDE Un de nos amis qui désire conserver l'anonymat a bien voulu nous autoriser à reproduire le texte d’une lettre qu’il vient de nous adresser. Nous laissons à son auteur l’entière responsabilité des lignes qu’on va lire. Le Cinéma meurt assassiné. Par qui ? — Par les accords Blum-Byrnes, disent les producteurs et leurs techniciens; — Par les prodigalités des producteurs de films impossibles à amortir, affirment les distributeurs; — Par l’abus meurtrier de la taxation, disent les exploitants; — Par l’escroquerie d'un change fictif, disent les exportateurs. Moi, je veux bien. J’ai même entendu beaucoup d’autres accusations depuis quelques mois. Mais c’est toujours le voisin ou l’Etat qui est mis en cause. Sommes-nous certains d’avoir balayé devant notre porte, dans notre maison, avant de crier à l’assassinat ? Et si l’on parlait un peu de suicide ? Pendant un trop long séjour en captivité, j’avais découvert qu’à ceux qui critiquaient le plus volontiers le comportement déréglé de leurs voisins on pouvait appliquer la règle suivante ; « La discipline, c’est pour les autres! Pour nous, gens de Cinéma, « le respect des échéances », c’est pour les autres ! Je m’explique : toutes les décisions des Commissions de réorganisation, tous les plans sans exception sont voués à la faillite si l’apparei! de trésorerie de l’Industrie et du Commerce cinématographiques ne fonctionne pas avec correction et exactitude. J'affirme qu’à tous les échelons du Cinéma, on « décale » volontairement les échéances. On se fait du crédit avec l’argent du voisin, grâce à des retards de paiement. Détail comique : on accuse le même voisin de malhonnêteté s’il agit avec la même désinvolture. Je précise ; les grosses firmes ne dédaignent pas d’abuser avec une regrettable désinvolture du procédé de « décalage ». Un seul participant des manipulations financières cinématographiques paie avec honnêteté, exactitude et comptant : le client spectateur. A partir de cet échelon, il y a émulation dans le décalage des paiements : L'exploitant qui ne se << précipite » pas pour l’envoi du bordereau et du chèque; Le distributeur — agence régionale ou siège parisien — qui, sous prétexte de retards dans la réception des comptes des exploitants, de comptable souffrant, etc., paie parfois avec plusieurs mois de décalage sa part au producteur; Le producteur qui ne règle pas le Crédit National ou ses commanditaires parce qu'il n’a pas reçu du distributeur... (voir plus haut) ; Le Crédit National qui n’a plus d’argent disponible sur ses crédits limités parce que les producteurs ne lui ont pas réglé ce qu'ils lui doivent, et qui doit décaler les nouveaux crédits à accorder... Je n’invente rien. Je n'exagère rien. Voyons les remèdes préconisés : Les « totalitaires » — ne pas voir d'allusion politique dans ce terme — préconisent les Comités d'Organisation, les Directions, les Centres, les Gendarmes, voire les camps de concentration pour mettre les inciviques du paiement à la raison. Si le remède était efficace, ça se saurait. Car il y a quelques années que nous connaissons le régime. Les « libertaires » — anarchisants ou simplement partisans de la liberté — laisseraient le soin au libre jeu de la concurrence de remettre tout en ordre. Nous avons connu ça avant 1939. Les résultats étaient décevants. Je propose une troisième solution, inspirée par l'expérience d’un passé pas trop éloigné et d’une politique fiscale qui semble avoir donné des résultats positifs. J’ai le souvenir précis qu’il y a une vingtaine d'années certains distributeurs régionaux avaient acquis une réputation et une situation enviables dans notre métier : ils adressaient à l’intéressé à Paris, avec une régularité jamais démentie, bordereau détaillé des recettes avec chèque (approvisionné sur Paris) pour les locations du mois précédent avant le 10 de chaque mois. Ces distributeurs qui avaient une situation prépondérante en province obtenaient les productions les plus importantes de l’époque à des conditions extrêmement favorables grâce à leur correction et exactitude indiscutées. Par ailleurs, la pénalité de 10 % infligée à ceux qui paient avec retard leurs impôts n’a-telle pas accéléré la rentrée des fonds dans les caisses de la Trésorerie ? Ne pourrait-on appliquer sur une grande échelle — sans Gestapo, sans camp de concentration, sans anarchie génératrice de contraintes subséquentes — les mêmes principes ? X % de ristourne à lexploitant qui envoie son chèque le jour qui suit la fin de la semaine d’exploitation; X % de pénalité à l'exploitant par jour de retard dans l’envoi du chèque; X % de ristourne au distributeur qui aura transmis bordereau et chèque dans le délai prévu; X % de pénalité au distributeur par journée de retard. Et ainsi de suite jusqu'au Crédit National ou au commanditaire privé. Ne seraient pénalisés que les véritables responsables des retards de paiement. Je conclus : le client de cinéma paie comptant, il paie même avant qu’on lui livre la marchandise. Pourquoi l’intermédiaire (détaillant, exploitant, distributeur, grossiste) ou le producteur s’arrogent-ils le droit de conserver temporairement, mais indûment, et d'utiliser des fonds qui ne leur appartiennent pas, afin de se faire une trésorerie ? Les reports cumulés de paiement aux divers échelons représentent un décalage d’environ deux mois, soit un retard de trésorerie de plusieurs centaines de millions pour la production française. Le Cinéma ne doit pas se laisser assassiner; il doit encore moins se suicider. A l'issue du gala de la Nuit de la Jeunesse, au cours duquel fut présenté, en première mondiale, le film Si Jeunesse savait (production Ciné-France et U.G.C. Dist. : A.G.D.C.), le jeune Claude Bertin est entouré de (de gauche à droite). Paul Azaïs, André Cerf (réalisateur du film), Arlette Méry, Suzet Maïs. Derrière lui. M. Jean Schapira, directeur général de la Société Ciné-France. TERRIBLES 1K0HDATI0HS DANS L’EST Cinémas et blockhaus sous les eaux Des pluies violentes et une élévation subite de la température faisant fondre les neiges des Vosges et des Alpes, ont causé des inondations catastrophiques dans le Nord-Est de la France, principalement en Lorraine, Alsace et Sarre. Le bilan de la catastrophe ne peut pas encore être évalué. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les ponts coupés, les lignes téléphoniques détruites, ne permettent pas de dresser un état des pertes subies par l'Exploitation et la Distribution cinématographiques. En Sarre, plusieurs blockhaus, où étaient entreposés des copies de films, ont été noyés. A Nancy, les cinémas situés entre le bas de la rue Saint-Jean et la Meurthe, ont été envahis par les eaux. Le Vox, salle d’un quartier voisin de la Meurthe, appartenant à M. Martin, a été complètement envahi par le flot. On ne sait encore pas quand il pourra fonctionner de nouveau. Même désastre pour le Lobau. Le Casino a ou son plancher atteint par les eaux, mais les séances pourront bientôt être reprises. Aucune autre salle de Nancy n’a eu à souffrir du fait de leur emplacement sur la hauteur. Nous apprenons d'ores et déjà, que des fonds APPEL POUR LES SINISTRÉS Les Directeurs et Distributeurs de cinémas du Centre de la France, qui voudraient, par esprit de solidarité, adresser à, leurs collègues de l’Est, touchés par l'inondation, non pas un secours, mais une aide morale et financière, peuvent faire parvenir leurs dons à l'Ecran Lorrain, corporatif de l’Est, 40, boulevard Jean-Jaurès, à Nancy, C.C.P. Nanay 967-44. A l’avance, m,erci. — M.-J, Keller,