La Cinématographie Française (1948)

LA PRODUCTION FRANÇAISE OIV TOURNE CETTE SEMAINE TITRE DU FILM PRODUCTEUR ARTISTES METTEURS EN SCENE AUTEURS ET DIALOGUES 1" Chef-Opérateur 2U Décorateur 3° Ingénieur du Son 4° Montage STUDIOS OU EXTERIEURS Date de commencement 1° Directeur de Production 2° Régie générale NOIR SUR BLANC Roitfeld C.I.C.C. LOUIS JOUVET RENEE DEVILLERS DANY ROBIN Ph. Nicaud Lapara F. René. HENRI DECOIN Auteurs : Scén., adapt. et dial. d’Henri Jeanson. 1° A. Thirard 2" E. Alex 3” 4" BILLANCOURT le 26 décembre 1947. 1" Geftmann 2" Bossis TROIS MORITS DANS UN DOLMEN Sté Africaine Cque. ALERME ARMONTEL GERMAINE ROUER PAULETTE DUBOST Pizani Ph. Hersent M. Philippe P. Cressoy A. Rouvre. LEON MATHOT Auteurs ; Scén. orig. et dial, de L. Gomez; adapt. de L. Mathot et L. Gomez. 1" Ch. Bauer 2" C. Bouxin 3" C. Evangelou 4” M. Baugé LA VICTORINE le 22 décembre 1947. 1“ R. Florat 2" Brachet ERREUR JUDICIAIRE Tamara Film MICHELE ALFA JIMMY GAILLARD Jean Davy Dalio J. -J. Delbo Yves Brainville Lucienne Lemarchand. MAURICE DE CANONGE. Auteurs : Scén. orig., adapt. et dial, de Simon Gantillon. 1° G. Million 2" R. Gabutti 3” 4" M. Bonnot BUTTES-CHAUMONT le 8 décembre 1947 1° J. Isoir 2" Rogelys FIGURE DE PROUE C.G.C. Pathé Consortium GEORGES MARCHAL MADELEINE SOLOGNE Mony Dalmès Pierre Dudan J. Pierreux Balpêtré. CHRISTIAN STENGEL Auteurs : adapt. et dial, de Simon Gantillon, tiré du roman de Gilbert Dupé. 1" Gaveau 2° R. Gys 3° Bertrand. 4” Y. Martin BOULOGNE le 12 novembre 1947 1" M. Juven 2" Tonio Suné L’AIGLE A DEUX TETES Ariane Sirius. EDWIGE FEUILLERE JEAN MARAIS J. Debucourt S. Montford J. Varenne Y. de Bray E. Stirling M. Nasil G. Quéant. JEAN COCTEAU Auteur : pièce de théâtre, adapt. et dial, de J. Cocteau. 1” Ch. Matras. 2" G. Wakhévitch et E. Alex 3° Longuet 4“ C. Vériat ECLAIR le 13 octobre 1947. 1" G. Dariciger 2° M. Hartwig. DEDEE D’ANVERS Sacha Gordine SIMONE SIGNORET BERNARD BLiEK DALIO M. Pagliero J. Marken M. Dieudonné. Y. ALLEGRET. Auteurs : Ashelbé ; adapt. et dial, de J. Figure. 1° Bourgoin 2° Wakhévitch 3° Calvet 4” Azar BELGIQUE le 8 octobre 1947 1" Cl. Plessis et Rossignol V' Mme Goulian ROBERTO ROSSELLINI a terminé à Berlin ALLEMAGNE ANNÉE ZÉRO 3 FILMS COMMENCÉS ALICE AU PAYS DES MERVEILLES (5-1-48) (La Victorine). Pour la France : Prod. : U.G.C. Réal. : M. Maurette. Pour l'Amérique Prod. et Réal. : Lou Bunin. Pour l’Angleterre : Réal. : Dallas Bower. L'OMBRE (5-1-48) (St Maurice). Prod. : MA. I.C. Réal. : A. Berthomieu. LA CITE DE L’ESPERANCE (.7-148) (Photosonor). Prod. : Sirius. Réal. : J. Stelli. ON ANNONCE 4» Hors la Loi, tel est le titre du film que réalisera prochainement Alfred Rode, vraisemblablement vers la lin janvier. Rappelons qu’Alfred Rode vient de terminer Cargaison Clandestine, avec Luis Mariano. 4* La Reine galante, une chronique humoristique et légère de Marie d’Angleterre, Louis XII, François P1', sera réalisé en mars par Guillaume Rndot. Le réalisateur écrit actuellement l'adaptation du scénario d’André Castelot et Yves Brainville, également auteurs des dialogues. 4» Tous les Deux, pièce de Michel Dulud, sera porté à l’écran par Louis Cuny. Pierre Blanchar et Renée Saint Cyr, seront les vedettes du film. 4* Du Guesclin, le premier tour de manivelle de cette production des Films du Verseau, est prévu pour mars, à Dinard, en intérieurs réels. Le scénario, l’adaptation et les dialogues en ont été faits par Roger Vercel, auteur du roman. Le film sera réalisé par Bernard Delatour, sous une supervision ; la seule vedette engagée, à l’heure actuelle, est Junie Astor. Le metteur en scène italien, Roberto Rossellini, qui vient de terminer, pour S.I.P.-U.G.C., Allemagne Année Zéro, a appliqué pour ce documentaire romancé, les mêmes méthodes qui ont fait la qualité et le succès de Rome, petit Alfred perdu dans l’Allemagne d’après le nazisme et d’après la défaite. Car le nazisme et la défaite, tout en appartenant au passé, se retrouvent dans toutes les vicissitudes de chambre, cuisine et cabinet de toilette étant communs. Et cet aspect extérieur de Berlin. Rossellini, son assistant Robin, son chef-opérateur Julliard, l’ont largement enregistré dans de longues promenades à travers la ville, qui seront un des témoignages les plus vrais de l’Allemagne d’après-guerre. Le film montrera également le marché noir intensif auquel se livre Berlin tout entier, commerce déréglé des normes habituelles par ces valeurs-or que sont la cigarette et les produits alimentaires. Alfred en fera l’expérience qui obtiendra pour une balance une simple boîte de conserves. Le petit Alfred, ce garçon de quatorze ans, est le personnage central du scénario, qu’ont écrit en collaboration Rossellini et Max Kolpe. Hésitant entre les souvenirs du nazisme et les enthousiasmes de tous les enfants, il représente l’Allemagne nouvelle et le film se terminera sur une incertitude, un point d’interrogation chargé de sens : Alfred écoute l’histoire merveilleuse qu’on lui conte, mais soudain apparaît son maître d’école nazi, le regard de l’enfant durcit et l’on ne sait quelle tendance l’emportera. D’autres personnages importants gravitent autour de lui, sÿmboles vivants de sentiments divers qui souvent s’affrontent : le vieux Gottlieb, qu’Alfred, son fils, empoisonnera et qui, partisan de la République de Weimar, fut le platonique ennemi des hitlériens ; Hans, le fils aîné de Gottlieb, le soldat vaincu qui ne croit plus à rien ; Eva, la sœur d’Alfred et de Hans qui, le soir, va danser avec les soldats, alliés pour obtenir une ou deux cigarettes; Rademacher, le propriétaire, pédant et supérieur; le Maître d’école, fidèle aux théories qu’il enseignait et dont les « conseils » conduiront Alfred au parricide. Ainsi dans ces personnages qui sont un condensé d’humanité aussi bien que dans l’exactitude du cadre où ils évoluent, Rossellini a voulu faire une œuvre véridique et à tout fait pour y réussir. Jean Houssaye. Photo de travail du film de Roberto Rossellini au cours des prises de vues en extérieurs à Berlin d’ALLEMAGNE, ANNEE ZERO. (Prod. : S.I.P.-U.G.C.) Ville ouverte et de Païsa. Au départ, pas de scénario, mais, par contre, des idées bien nettes sur ce qu’il allait faire et dont l’essentiel était jeté sur quelques petites notes griffonnées. Pas d’acteurs non plus, Rossellini avait décidé de les engager sur place. Et de fait, il a trouvé làbas les acteurs grands et petits qu’il lui fallait et le scénario parfaitement constitué conte l’histoire tragique du l’Allemagne d’aujourd’hui. D’abord le décor : c’est à eux que Berlin, où se déroule le film. Je doit. Des ruines partout, même cette Müllerstrasse, dont les maisons, bien qu’encore debout. sont également détruites. Le logement d’Alfred est un des deux appartements miraculeusement rescapés dans une maison croulante. Et dans cet appartement vivent quatre familles disposant chacune d’une