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f ANALYSE CRITIQUE
OES FILMS f
LA BATAILLE DE L’EAU LOURDE (G.)
Drame de guerre (95 min.)
FILMSONOR
Origine : Franco-norvégienne.
Prod. : N. A. Costantini et B. ,Christin-Falaize, Le Trident. Paris, 1947.
Prod. associés : Héro-Film-Oslo.
Réal. : Titus Vibe Müller.
Supervision : Jean Dréville assisté de Y. Ciampi.
Auteurs : Scén. de Jean Marin; découpage de J. Marin, J. Dréville, Titus Vibe Müller et A. Feldborg; adapt. et dial, de J. Marin, Knut Haukelid, Jens Poulsor Robertson,
Y. Ciampi, Cl. Helberg et Titus Vibe Müller.
Images ; Marcel Weiss et Hilding Bladh.
Musique : Partition musicale de Gunnar Sonstevold, exécutée par l'Orchestre du Conservatoire de Paris dirigé par Georges Van Parys.
Dir. de Prod. : N. A. Costantini et A. Feldborg.
Montage : Jean Feyte.
Interprètes : Parachutistes des Corps Francs Norvégiens, les Membres Actifs de la Résistance Norvégienne avec le concours des hommes d’Etat, des Savants, des Agents J Secrets français et alliés.
Première représentation de gala ; 12 février 1948, Théâtre National de l’Opéra de Paris.
Première représentation (Paris) : 13 février 1948, « Gaumont-Palace »
et « Rex ».
EXPLOITATION. — Il est certain que cette co-production franco-norvégienne connaîtra un grand succès auprès d’un très nombreux public. C’est un document d’histoire nullement romancé qui montre comment et pourquoi les Allemands ne purent disposer d’une bombe atomique lors de la dernière guerre. Accompagné d’un commentaire de Jean Marin et Pierre Laroche dit par le speaker de la France Libre, dont la voix chaude a été longtemps le soutien moral de millions de Français, ce film doit bénéficier d’une très large diffusion.
SCENARIO. — En 1939, les savants français et Frédéric JoliotCurie poursuivent leurs recherches sur l’énergie atomique. Pour activer les expériences, un produit est nécessaire : l’eau lourde qu’une seule usine fabrique, l’usine de Vémark en Norvège. Quand la guerre éclate, les Allemands veulent acheter l’eau lourde dont dispose l’usine. Ils n’y parviennent Un agent français rapporte le stock en France. En 1940, l’eau lourde peut être expédiée en Angleterre, mais l’usine travaille pour nos ennemis qui ont accupé la Norvège. Le Cabinet de guerre de Londres décide de tenter un coup de main | contre l’usine. Des parachutistes norvégiens des Forces Libres sont chargés de saboter l’usine. Un premier groupe de quatre hommes atterrit en Norvège. Un second groupe qui doit rejoindre le premier est victime d’un accident d’avion et les nazis fusillent les survivants. Un troisième commando est entraîné. Ils rejoignent leurs camarades et réussissent un premier sabotage. Mais l’usine est rapidement remise en état et 10.000 litres d’eau lourde doivent être expédiés en Allemagne. Trois des parachutistes qui, depuis des mois, vivent traqués dans la montagne, réussissent, une fois encore, à sauver le monde en sabotant le navire où se trouve l’eau lourde.
REALISATION. — Le metteur en scène Titus Vibe Müller, supervisé par Jean Dréville, a réussi à rendre
LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS (A.)
(The Postman always Rings Twice) Drame psychologique (113 min.)
(V.O.-D.)
M. G. M.
Origine : Américaine.
Prod. : M. G. M., 1946.
Réal. : Tay Garnett.
Auteurs : Scén. de Harry Ruskin et Niven Bush, d’après la nouvelle de James M. Cain.
Chef-Opérateur : Sidney Wagner.
Dir. artistiques: Cedric Gibbons, Randall Duell.
Décors : Edwin B. Willis.
Dir. de Prod. : Carey Wilson. Chef-Opérateur du Son : Douglas
Shearer.
Interprètes : LANA TURNER, JOHN GARFIELD, Cecil Kellaway, Hume Cronyn, Leon Ames, Audrey Totter. Alan Reed, Jef York.
Première représentation (Paris) : 12 novembre 1947, « Ermitage », « MaxLinder ».
EXPLOITATION. Cette réalisa
tion dramatique de Tay Garnett est davantage une étude psychologique que la relation d’un drame passionnel. Comme telle, elle trouve une large audience auprès d’un public assez averti.
SCENARIO. — Frank Chambers (John Garfield) , vagabonde sur les routes. Il pénètre dans une auberge près de San Diego et accepte l’offre du propriétaire de travailler dans l’établissement. Nick (Cecil Kellaway) est un brave ■ homme dont la femme Cora (Lana Turner) est plus jeune et très séduisante. Frank devient son amant et ils décident de fuir ensemble. Cora prend peur de la vie que lui offre son amant. Ils reviennent à l’auberge. Ils décident de supprimer Nick. La première tentative échoue, mais le districtattorney les soupçonne. Une , seconde tentataive réussit, mais Frank est grièvement blessé. A l’hôpital il porte plainte contre Cora. Ils sont sauvés de la justice par un avocat marron. Au, cour s d’une baignade en mer, Frank sauve Cora et ils se réconcilient, mais rentrant chez eux, la jeune femme est tuée dans un accident d’auto. Frank, quoique innocent de Ig mort de Cora, est condamné.
REALISATION. — Très soignée et le découpage du scénario a été remarquablement fait, mais malgré des qualités indiscutables ce film semble quelquefois un peu lent.
INTERPRETATION. — John Garfield a, dans certaines scènes, une puissance d’expression dramatique parfaite dans sa sobriété. Lana Turner n’est pas tou.iours aussi heureuse mais elle est très séduisante, quoique un peu froide. Cecil Kallaway est d’un naturel peu commun. — L. O.
absolument la vie, l’atmosphère de l’époque où se déroulaient ces tragiques événements Le: auteurs ont laissé chaque personnage parler sa propre langue, mais sous-titres et commentaires expliquent le film aisément. Le montage aurait pu, semblet-il. être plus rapide. On admire à leur valeur de magnifiques photos d’extérieurs.
INTERPRETATION. — Parachutistes des corps francs norvégiens, membres actifs de la Résistance norvégienne. hommes d’Etat ou savants, tous, avec la même bonne volonté, apportent l’authenticité de leurs souvenirs à ce film unique. S’ils n’ont pas toujours la désinvolture et le naturel d’acteurs professionnels devant la caméra, ilr n’en faut que plus les louer, car ils ont écrit une véritable page d’histoire. — L. O.
SAN ANTONIO (G.)
(San Antonio)
Western en Technicolor (111 min.)
(V.O.-D.)
WARNER BROS.
Origine : Américaine.
Prod. : Robert Buckner, 1945.
Réal. : David. Butler.
Auteurs : Dial, de F. de Cordova.
Chef-Opérateur : Bert Glennon.
Musique : Léo F. Forbstein.
Arrangements d’orchestre : Hugo Friedhofer.
Dir. artistique : Ted Smith.
Décors : Jack McConaghy.
Chef-Opérateur du Son : Everett A. Brown.
Dir. pour la couleur : N. Kalmus.
Interprètes : ERROL FLYNN, ALEXIS SMITH, S. Z. Sakall, Victor Francen, Florence Bâtes, John Litel, Paul Kelly, Robert Shayne, John Alvin, Monte Elue, Robert Barrat.
Première représentation (Paris) : 19 décembre 1947, « Moulin-Rouge », « Normandie », « Max-Linder »,
« Olympia ».
EXPLOITATION. — Un « Western » comportant tous les poncifs de ce genre toujours sympathique et prisé du grand public. La couleur, souvent heureuse, apporte un appoint sérieux et la présence d’Errol Flynn, beau et sympathique cow-boy-redresseur de torts, attirera la foule.
SCENARIO. — Clay Hardin (Errol Flynn), chef des fermiers du Texas, a dû se réfugier au Mexique pour soigner ses blessures reçues dans un engagement entre lui et ses amis et une bande de hors la loi commandés par Roy Stuart. Guéri, il revient au Texas et décide de traquer Stuart dans son « saloon » à San Antonio. Pour approcher de la ville, il se fait admettre dans la voiture d’une artiste, Jeanne Starr (Alexis Smith), qui se rend à San Antonio, où elle doit chanter chez Stuart. L’arrivée de Clay déclenche à nouveau les bagarres, mais il sera vainqueur et aura conquis le cœur de Jeanne.
REALISATION. — Conforme aux principes adoptés pour les « westerns », c’est-à-dire comportant des travellings, des extérieurs, de nombreux panoramiques, etc. Montage assez rapide donnant un bon rythme à tout le film. Chevauchées, bagarres sont .remarquablement photographiées. Le technicolor apporte, lors des numéros de music-hall exécutés dans le « saloon », le chatoiement de couleurs vives.
INTERPRETATION. — Errol Flynn est toujours le héros que de nombreux films d’aventures nous ont fait connaître. Alexis Smith a du charme et de l’élégance. Victor Francen est inquiétant à souhait, de même que Paul Kelly. — L. O.
4» M. Robert Aisner nous informe qu’il est le seul détenteur des droits d’adaptation cinématographique du roman de Georges Simenon : La Marie du Port. M. Aisner précise qu’il fait des réserves sur les informations relatives à la réalisation de ce film par tous les autres producteurs.
EMILE L’AFRICAIN (A.)
Comédie (85 min.)
CINE-SELECTION
Origine : Française.
Prod. : Latino Consortium Cinéma. 1947.
Réal. : Robert Vernay.
Auteurs : Pièce et dial, de Paul Nivoix; adapt. de G. Carlier et Herbert Victor.
Chef-Opérateur : Maurice Barry.
Musique : Hajos
Décors : Gabutti.
Dir. de Prod. : Dominique Drouin.
Montage : Marthe Poncin.
Chef-Opérateur du Son : Paul Boistelle.
Interprètes : FERNANDEL, Noëlle Norman, Félix Oudart, Madeleine Lambert, Alexandre Rignault, Armontel, Lajarige, Jean Hebey, Jacqueline Dor, Line Dariel.
Présentation corporative (Paris) : 5 février 1943, « Marignan ».
EXPLOITATION. — Malgré la présence du célèbre fantaisiste Fernandel, l’histoire n’a pas que des intentions comiques, mais aussi sentimentales. Le film, qui enveloppe, assez délicatement d’ailleurs, des sujets difficiles, dans des situations vaudevillesques, plaira à un public facile à émouvoir et à égayer.
SCENARIO. — Emile (Fernandel) est accessoiriste dans un studio de cinéma. Il revoit sa femme, Suzanne (N. Norman) qui l’a abandonné, il y a longtemps, en emportant leur enfant, Martine. Suzanne veut obtenir d’Emile son consentement au mariage de Martine mais , avant, Emile exige de revoir sa fille. Il sent que Daniel (Lajarrige), fiancé de Martine (J. Dor), sera, comme lui, victime du caractère autoritaire de celle qu’il aime. Avec l’aide de son metteur en scène (F. Oudart) et d’un acteur (A. Rignault), il monte une histoire de vol à main armée qui permettra à Daniel d’être un héros aux yeux de Martine. Après un quiproquo avec un véritable bandit, Daniel conquiert l'estime et l’amour de Martine et Emile retrouve sa femme.
REALISATION. — Le film est une adaptation cinématographique très souple d’une pièce de théâtre. On sent certes encore la prédominance des lieux issus de la scène, mais la mobilité de la caméra, la diversité des angles de prises de vues et des plans procèdent d’un effort très réussi pour s’évader du théâtre filmé. L’idée de mêler un studio et ses techniciens aux aventures du héros donne naissance aux mots et aux situations les plus amusantes.
INTERPRETATION. — Il n’est pas nécessaire à Fernandel, pour prouver ses dons incontestables de comédien, de jouer les êtres malheureux ou incompris; il est trop peu d’acteurs qui, comme lui, savent faire rire sainement, sans grossièreté. Le talent de Bernard Lajarrige est de la même veine. Noëlle Norman, Félix Oudart, Armontel jouent leurs personnages avec fantaisie et entrain. — J. H.
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