La Cinématographie Française (1948)

w I 9 rtTTTTIXXTTHXIXXXXXXXX3 LA PRODUCTION FRANÇAISE Henri Calef tourne BAGARRES aux Studios de la Victorine SUA Lit. COTE D’AZUR .{. A Marseille, J. D. -Norman a terminé le 5 mars les prises de vues de la production Pathé : Si ça peut vous faire plaisir, dont les vedettes sont Fernandel, Arlette Merry, Berval, Mona Dol, Ketty Kerviel. Les dernières scènes ont été tournées dans un grand décor représentant la boîte de nuit du Casino. Le même soir, dans le décor, une grande soirée de bienfaisance au profit des Œuvres Sociales des Studios et de la Colonie de Vacances, a réuni autour des vedettes du film et des techniciens une très grande affluence. Ont prêté leur concours : Max Régnier, Réda Caire, O’dett, etc. 4. Parmi les films qui seront prochainement tournés à Marseille, citons une production Harispuru dont Tino Rossi sera la vedette et provisoirement intitulée Désiré, que mettra en scène Richard Pottier. Début du tournage le 3 mai pour se terminer fin juin. Extérieurs à Saint-Cyr, les Lecques près de Marseille. Il est également prévu une production Pathé réalisée par J. D. -Norman et dont Max Régnier serait la vedette. Fernandel dément devoir tourner le film Le Lit à Deux Places. Il n’a jamais eu connaissance de pourparlers à ce sujet. Le prochain film qu'il tournera sera, d’après un scénario de Carlo Rim, L’Armoire Volante, production Raymond Borderie, dont les prises de vues commenceront début avril. C’est une histoire de cadavres, d’armoire ambulante au contenu surprenant et d’un héritage fabuleux. Ensuite Fernandel se rendra au Canada dont il ne reviendra qu’en novembre. Il reprendra alors à Paris son grand succès Ignace. ■g. Maria Casarès sera après l’achèvement de Bagarres, la vedette de l’adaptation cinématographique de La Maison de Bernarda. f*« Pour les prises de vues de 56, Rue Pigalle, Willy Rozier a loué une grande villa près de Nice qu’il' va transformer en studio et où seront tournés les intérieurs en utilisant son groupe électrogène. Le personnel et le matériel complémentaire seront fournis par les studios de la Victorine. Le chef-opérateur sera Fred Langenfeld. A « Monte-Carlo Pictures », dont l’administrateur est M. Jacques Passât, envisage la réalisation dans un nroche avenir de trois grands films . Mireille, La Carrière d’un Navigateur, T, a Patronne et, ultérieurement. Aventure à Monte-Carlo. Les Robinsons du Jazz. Rhapsodie Blanche. •g. Tandis que Jacoues Prévert, termine à Saint, -Paul-de-Vence l’adaptation et les dialogues de Les A ma ni s de Vérone. Marcel Carné envisagerait de tourner pour Universalia une adaptation du roman de Thyde Monnier, Le Barrage d’Avilars, oui serait réalisé dans la région des lacs italiens. A Le prochain film de Fernand Rivers sera tourné en septembre dons les environs de Toulon, la vallée du Caneau. Ce serait une adantation de « Travaux ». un des volumes de « Les Desmicheis ». de Thvde Monn.ier. L’internrétat.ion cnmnrendrait nrincioalement iernes talents provençaux. — Paul-A. Buîsine. I FILM TERMINÉ NOIR SCR BLANC (6-3-48). Prod. : Roitfeld-C.I.C.C. Réal. : Henri Decoin. C'est par une journée vraiment exceptionnelle pour la Côte d Azur, par un froid vif dans un paysage couvert de neige, qu’a été donné, le 23 février, le premier tour de manivelle du nouveau film de Henri Calef pour les Productions Georges Legrand, Bagarres, que distribuera Discina. Un grand complexe représente l’intérieur de la demeure de Rabasse, le plus riche fermier de Malaucène (Vaucluse). Il se compose de la salle commune avec sa . grande cheminée à hotte, d’un petit hall d'accès, d’une cuisine, d’une resserre et, par un escalier, on accède au premier où, sur une galerie, donnent plusieurs chambres. C’est dans ce complexe que seront réalisées de nombreuses scènes de ce film. Une grande baie vitrée donne sur une pergola, d'où l’on domine la vallée et le village, en l’occurrence une gigantesque découverte qui couvre toute la largeur du studio. Nous sommes à la saison chaude et le soleil inonde la pièce, mais ce ne sont qu’artifices, car le studio est glacial. Assis à la table, Rabasse (Brochard), vêtu de gros velours à côtes, est enfoncé dans un fauteuil, un verre à la main. Il discute avec Carmelle (Maria Casarès), nouvelle servante. Le maître lui fait comprendre qu’il veut d’elle un peu plus que laver la vaisselle et retourner son lit. Froide et butée, elle’ repousse sa proposition. Plans rapprochés, puis gros plans de chaque personnage et travelling autour d’eux, se succèdent à une cadence rapide, car tout a été minutieusement préparé et répété. Vivant avec ses acteurs, Henri Calef suit attentivement chaque jeu de scène, épiant chaque mouvement, la plus légère réaction, et ne se déclare satisfait qu’à bon escient. Puis, agenouillé au pied de la caméra, il suit, séparé en apparence du reste du monde, la prise de chaque plan. Mais il est une chose qu'Henri Calef exige et se voit obligé de réclamer avec insistance à chaque moment : le silence. Kelber, chef-opérateur, règle les éclairages avec un soin minutieux, veillant à ce que tout soit impeccablement dans la note exigée par l’atmosphère du drame. Tiquet, opérateur, et Ivanow, second opérateur, sont absorbés par le cadrage et les mises au point. De Bretagne, chefingénieur du son, assisté de Louis Haller et Alain Philippe tend ses câbles et place son micro, tandis que Lily Jaspard, script-girl, ne perd rien de vue. J. de Casembroot nous indique que « ce film est un drame psychologique dans un cadre paysan. Le roman de Jean Proal, adapté par André Beucler et Henri Calef, dialogué par André Beucler, musique de Kosma, est interprété par Maria Casarès, Roger Pigaut, Jean Murat, Jean Vinci, Mouloudji, et Orane Demazis, etc. Les décors dont vous pouvez apprécier toute la qualité et le fini sont de Pimenoff, assisté d’André tant pour les intérieurs que pour ceux qui se dressent dans le terrain des studios. Nous utilisons le procédé Optiphone pour l’enregistrement du son. Enfin, c’est à Marguerite Renoir que sera confié le montage. » « Ce sujet, me dit à son tour Henri Calef, poignant, profondément humain, se prête à des développements psychologiques, à des études de caractères, fort poussées, même à une certaine part de psychanalyse. Tous mes personnages seront vrais, simples et complexes à la fois, luttant ou se soumettant à leurs instincts, à leurs passions... Nous en aurons pour six semaines aux studios de la Victorine pour les intérieurs et dans le décor sur le terrain, puis nous passerons trois semaines à Malaucène pour achever les extérieurs. Si tout va bien, nous en aurons terminé pour fin avril ». — Paul-A. Buisine. FICHE TECHNIQUE BAGARRES Titre : BAGARRES. Prod. : GEORGES LEGRAND. Dist. : DISCINA. Réal. : Henri Calef. Assistant-Réalisateur : Jacques de Casembroot. Auteurs : D'après le roman de Jean Proal, « Bagarres » ; adapt. d’Henri Calef et André Beucler ; dial. d’André Beucler. Chef-Opérateur : Michel Kelber. Opérateur : Tiquet. Deuxième Opérateur : Iyanoff. Musique : Joseph Kosma. Décors : Pimenoff. Assistant-Décorateur : Robert André. Dir. de Prod. : René Jaspard. Montage : Marguerite Renoir. Photographe : Roger Poutrel. Script-Girl : Lily Jaspard. Régie générale : Bénédek. Régie adjoint : René Bardon. Régie intérieurs : Heynraet. Régie extérieurs : Mérangel. Maquilleur : Arakélian. Chef-Opérateur du Son : Joseph de Bretagne. Enregistrement : Optiphone. Studios : La Victorine, Nice. Extérieurs : Lubéron et Mont-Ventoux. Commencé le : 23 février 1948. Interprètes : Maria Casarès, Roger Pigaut, Jean Murat, Jean Vinci. Jean Vilar, Mouloudji, Jean Brochard, Delmont, Orane Demazis, Pierrette Caillol, Henri Poupon Charles Lemontier, Louise Fouquet. Claire Guibert, Jacques Malouvier. Sujet (genre) : Drame psychologique. Cadre-Epoque : Cadre paysan. Moderne. Résumé du scénario. — Une servante de ferme, Carmelle (M. Casarès), aime passionnément Jacques (Malouvier), qui lui conseille de subjuguer Rabasse (Brochard), riche fermier, et de lui soutirer le plus d’argent possible. Poussé par le désir. Rabasse la couche sur son testament et Carmelle devient sa maîtresse. Jacques, visant plus haut, est devenu l’amant de la fille du notaire (Cl. Guibert). Carmelle bafouée se laisse aller à son instinct presque animal et se donne à l’un et à 1 autre. Le village devient un enfer où les hommes s’affrontent et se tuent pour elle qui reste indifférente. Rabasse, frappé d’apoplexie, assiste avant de mourir à la naissance chez Carmelle d’un grand amour, lorsqu’elle trouve en Antoine (R. Pigaut), l'image de sa première passion. Jean Epstein réalise un court métrage : UES FEUX DE UA MER Jean Enstetn est parti pour l’archipel ouessantin, où il commence les prises de vues des Feux de la Mer, dont la production a été confiée à Etienne Lallier par les Nations Unies (O.N.U.). Il s’agit d’un documentaire sur la vie des gardiens de phare, des marins, des pêcheurs, dans le cadre de la mer de l’Iroise et de l’Ile d’Ouessant oui, en breton, continue à porter le nom d’Ile de la Peur, car longtemps elle fut l’un des plus tristement célèbres cimetières de navires de l’Atlantique. Aujourd’hui, six phares jalonnent ce carrefour de grandes routes maritimes et en font un vivant exemple de l’effort humain pour la sécurité de la navigation.