La Cinématographie Française (1948)

A « LES ANNEAUX D'OR ». « ANGOISSE DANS LA NUIT » h MABOK , L’ELEPHANT DU DIABLE», S uper-production en Technicolor, ont remporté, lors de leur récente Présentation corporative au Théâtre Paramount, un succès considérable auprès des Exploitants auxquels ils ont donné un avant-goût de la Production Paramount 1948-49. Paramount, en effet, a sélectionné pour sa nouvelle Production d’autres œuvres d égal intérêt et de genres très différents qui seront, nous le gageons, accueillies avec une même faveur. Citons tout d abord LLS TUNIQUES ECARLATES , un foirm dable Technicolor de la classe et de I envolée des « TROIS LANCIERS DU BENGALE », d'illustre mémoire, avec la signature prestigieuse de Cecil B. deMille et la couleur en plus. Ce hlm en a toutes les qualités : même noblesse de sentiments, même action extraordinaire, même héroïsme joyeux, même émotion vibrante, même enthousiasme communicatif. Il nous restitue, avec une vérité saisissante et une énorme mise en scène, latmosphère troublée du Canada de jadis et retrace les passionnantsexploits de la Police Montée Canadienne célèbre dans le monde entier. Il fait revivre les luttes cruelles et sanglantes qui opposèrent, au siècle dernier. Indiens, criminels et trafiquants, aux défenseurs de I ordre. La douce Madeleine Carroll et 1’ardenfe Paulette Goddard, en petite drôlesse à demi-sauvage — femme de bien et femme de rien — éclairent par leur seule présence cette fantastique épopée, dont les mille péripéties vous emballeront 11 ! Le grand Gary Cooper personnifie dans ce hlm un “ Ranger» du Texas, venu p îter main-forte à la Police Canadienne pour retrouver un dangereux ma Laite r qu’abritent les PeauxRouges en révolte. Il tient ce rôle — un rôle à sa taille — avec sa stupéfiante maîtrise habituelle. A ses côtés, Robert Preston, Preston Foster, Akim Tamiroff, Lynne Overman, George Bancroft — que nous n’avions pas vu depuis longtemps à l’écran — El voila « LE JOYEUX BARBIER », irrésistible parodie de « monsieur Beaucaire », qui fera rire les spectateurs aux larmes. Car cette fois, ce n est plus le prestigieux Valent-ino que nous voyons dans la peau du célébré « figaro » mais l’impayable Bob Hope. C’est l’histoire, vue sous un angle désopilant, du barbier du Roi de Sylvanie, que ses gaffes et ses incartades obligent a fuir en Cerdagne. Mais, pour franchir la frontière, il doit, a la suite d’un inénarrable concours de circonstances, se faire passer pour un gentilhomme du sang, bietteur émérite, que ses succès féminins exagérés et la raison d’Etat contraignent a s’expatrier lui aussi. El c est en usurpant ce titre, contre son gré, que ce joyeux farceur e:t reçu a la Cour de Cerdagne ou bientôt il se débattra dans les plus fous imbroglios! On le provoque en duel et il ne sait pas tenir une epee! Il est entraîne maigre lui dans un complot invraisemblable et se perd dans les intrigues, car il est aussi peu vaillant qu’ahuri! On l’accuse de jouer les Don Juan alors qu’il n’est qu’un polichinelle entre les mains de 1 adorable Joan Caulfield!.. Quelles aventures ! De l’amour, de l’action, du panache. Tout cela noyé dans un interminable éclat de lire ! Un mouvement fou, une mise en scène éblouissante, des blagues inouïes. Sans compter un doublage extraordinaire, le plus réussi incontestablement qu on n ait jamais vu. Et si nous sommes heureux que Bob Hope réussisse finalement a sortir de ce guêpier, nous sommes navrés, pour notre part, qu une aussi drôle d’histoire ait une fin ! et Lon Chaney Junior, (ont merveille. 1 uniques rouges des immortels enfant, a voulu faire disparaître de ses propres mains un objet de scandale pour la ville entière ? Autant de questions que chacun se posera en assistant à la projection de ce hlm passionnant, où les scènes de violence sont tellement impressionnantes qu il est difficile, à leur vue, de rester calme dans son fauteuil ! Mais, dira-t-on, pourquoi ce titre : la clé Je verre “? Il n’en est pas question dans l’histoire. Et pour cause. Car cette clé mystérieuse, cette clé invisible est en l’occurence un « sésame » imaginaire que le héros du film croit détenir et grâce auquel il espère pouvoir pénétrer dans la haute société, dont les portes lui ont toujours été fermées. Mais si cette clé symbolique a I éclat du verre, elle en a aussi la fragilité et elle se brisera avant qu’il n’ait pu réaliser son ambi La nciers du Bengale... I uniques écarlates de la Police Montée Canadienne... Deux vaillants escadrons couleur de feu qui vous mèneront tout droit à la victoire ! ★ Voici maintenant « LA CLE DE EERRE tiré d’ un roman célèbre de Dashiell Hammett. spécialiste du mystère garanti et breveté! Un homme a été trouvé mort dans la rue. Qui a commis ce meurtre? Est-ce le puissant agent électoral Brian Donlevy, qui fait et défait à son gré les réputations et qui a commis l’erreur de s’éprendre follement d’une jeune hile du monde? Est-ce son dévoué second. Alan Ladd, plus « dur » que jamais, qui a voulu, en supprimant un être dépourvu d’intérêt, servir les intérêts de son patron? Est-ce la frêle Véronika Lake qui feint, par tendresse pour son père, d’aimer un homme quelle méprise? Ou bien est-ce le candidat-gouverneur, propre père de fa victime, qui, las des frasques de son tioh, ne laissant entfe ses doigts qu’une impalpable poussière de regrets. ★ « LES TUNIQUES ÉCARLATES ». » LA CLE DE VERRE » » LE JOYEUX BARBIER >> Notez bien ces trois hlms que Paramount présentera prochainement, car ils feront bientôt parler d’eux!