La Cinématographie Française (1948)

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tXXXXXXTXXXZXXXXZXXXXX'Xl ciMÉB^mRAPIUE HlXXXXXXIXXmXXXXHXXJ LES PRIX DE REVIENT DES FILMS FRANÇAIS ont an coefficient d’ augmentation de 12,01 par rapport à 1938 A fa fin de l’annce dernière, tout le monde s’inquiétait : La production française allaitelle encore diminuer ? L’entrée au studio de quatre films seulement en janvier 1948 sembla confirmer cette inquiétude. Mais les mois de févriers-mars 1948 ont vu porter à 19 le nombre de films entrepris. Ce chiffre étant supérieur à celui de la même période de 1947, il est permis d'espérer que le nombre de productions ne diminuera pas cette année, et que les techniciens auront encore du travail. Notre satisfaction reste relative, car nous sommes encore loin des 120 films annuels, moyenne normale d’avant-guerre. On peut même espérer, sans exagération, que la production de films en 1948 sera plus prolifique et, pour certains, le montage d'un film représentent plusieurs mois de travail. Ce qui semble curieux c’est que quelques metteurs en scène soient payés à la semaine, d’autres au forfait. Il est vraisemblable que le second mode de contrat est moins onéreux pour le producteur. PERSONNEL TECHNIQUE Il fallait en 1937-1938 290.000 francs par film pour le personnel technique. Il faut actuellement plus de 4.800.000 francs, soit un coefficient d'augmentation de 16,55. Il est inutile d’insister sur ces chiffres. Ils prouvent abondamment que les obligations auxquelles se heurte un producteur ne tiennent absolument aucun compte des difficultés financières qu’il rencontre et deux choses sont nécessaires : la révision de ces obligations d’employer un personnel ducteurs avaient pour résultat un coefficient d'augmèntation assez peu élevé : 5,83. Le bond qui a été enregistré récemment lors de la mise en liberté des prix des pellicules infirme évidemment ce résultat. LABORATOIRES Les laboratoires, eux aussi, avaient faits de louables efforts pour que l'augmentation ne soit pas trop lourde. Par contre, l'une des dernières décisions du Centre National a créé des obligations aux producteurs qui portent ces prix à un taux nettement plus élevé. ASSURANCES Avec ce chapitre, on connaît le plus haut coefficient d’augmentation : 28,57. Il est littéralement scandaleux de constater que l’Etat qui grève déjà 1943-1944 1er sem. 1946 1er sem. 1947 1er sem. COEFFICIENT DE HAUSSE RUBRIQUES 1937-1938 1942-1943 1er sem. 1937/1938 1942-1943 1er sem. 1943-1944 1er sem. 1946 1er sem. 1947 1er sem. Droits d* Auteur 100.000 110.000 450.000 334.000 1.00 1.10 2,44 4,5 3,34 Découpage -Adaptation 45.000 98.000 169.800 250.000 680.000 1,00 2.18 3,77 5,55 15,11 Metteur en Scène 1 10.000 170.000 356.000 523.000 l.OOO.UOO 1.00 1,54 3,24 4,75 9.09 Personnel Technique 290.000 543.000 1.372.800 3.000.000 4.800.000 1.00 1,87 ' 4.73 10,34 16,55 Interprétation 600.000 1.101.300 1.993.300 3.450.000 4.500.000 1,00 1,33 3,32 5,75 7,5 Studio, sauf décors 390.000 676.000 1.712.500 3.640.000 4.500.000 1,00 1,73 4,39 9,33 11,28 Décors 280.000 768.000 2.631.300 4.460.000 5.000.000 1,00 2,74 9,40 15,92 17,85 Pellicule 120.000 189.400 273.000 785.000 700.000 1,00 1.58 2,28 6,54 5,83 Laboratoires Assurances 170.000 70.000 233.500 229.200 314.000 1.244.000 1.570.000 2.000.000 1.00 1,00 1,31 3,27 1,85 17,77 5,38 22,42 7,05 28,57 Divers (Mobilier, Costumes, Frais de dépl.) 160.000 417.800 1.197.100 4.343.000 4.000.000 1,00 2,61 7,48 27,14 25,00 Musique 35.000 30.500 125.000 200.000 — — ‘ * — Extérieurs 95.000 226.500 827.600 462.000 700.000 1,00 2.38 8,71 4.86 7,36 TOTAL 2.430.000 4.788.000 12.366.700 23.973.000 29.614.000 1,00 1,97 5,09 9,86 12,18 Licence sonore 45.000 40.000 41.000 74.000 95.000 — — — 1,64 2,11 Publicité en cours de production . 35.000 51.000 50.100 125.000 150.000 1,00 1,46 1,43 3,57 4,28 Frais généraux 100.000 204.000 526.500 600.000 1.500.000 1,00 2,04 5,27 6,00 15,00 TOTAL 2.610.000 5.083.000 12.984.500 24.772.000 31.359.000 1,00 1,95 4,97 9,49 12,01 ' qu’en 1947, à plus forte raison si le projet gouvernemental d'aide au Cinéma est adopté et si, d’autre part, le quota à l’écran est augmenté, ce qui toutefois sera difficilement observé, du moins pendant ses premiers mois d’application. Mais il n’est pas dans nos intentions de disserter sur ces questions d’ordre général mais bien plutôt sur les raisons primaires qui font un prix de revient si élevé aux productions françaises. Dans le tableau ci-contre, nous publions, en effet, les chiffres officiels moyens des différentes rubriques de la confection d’un film. En regard, sont les coefficients d’augmentation de ces rubriques entre 1937-1938 et le premier semestre 1947. Nous n’avons fait figurer les chiffres de 1942 à 1946 que pour mémoire. DROITS D’AUTEUR Les droits d'auteur n'ont que fort peu augmenté, puisque le dernier coefficient n'est que de 3,34. Il est probable que cela vient du fait que les producteurs ont préféré faire adapter des œuvres tombées dans le domaine public plutôt que de payer des scénarii à des auteurs modernes. Est-ce toujours très heureux? Nous ne le croyons pas et si nous nous basons sur les dernières réalisations de ce genre, il n'est pas souhaitable de continuer dans cette voie. DECOUPAGE ADAPTATION En revanche, l’augmenlation du coût des découpages et adaptations est passée en une année du coefficient 5,55 à 15,11. Peut-on dire que ces rubriques ont été confiées à des spécialistes particulièrement compétents, c’est-à-dire très demandés, donc très exigeants quant à leur gains? Nous voudrions répondre par l’affirmative, encore peut-on trouver uon nombre de films du premier semestre 1947 qui ne sont pas tous des réussites complètes dans ces domaines. METTEUR EN SCENE Les honoraires du metteur en scène ont, en une année, été sérieusement révisés et « réajustés », puisque de 523.000 en 1946 ils sont de 1.000.000 en 1947. Il est évident que la préparation, le tournage pléthorique et surtout la diminulion du temps de tournage. INTERPRETATION Officiellement, le coefficient d'augmentation est de 7,5. On serait tenté d’écrire « n est que de 7,5 ». Il apparait, certes, que plusieurs films ont été interprétés par de jeunes artistes dont les exigences ne pouvaient être très grandes, ce qui a très fortement fait baisser la dépense moyenne pour le premier semestre 1947. Il est certain pourtant que quelques très grandes vedettes ont également tourné. Il ne faut pas conclure qu’elles se sont contentées de cachets relativement minimes, ni qu’elles ont bénéficié de sommes plus ou moins importantes ne figurant pas au devis, mais plus simplement que leurs contrats envisagent des ristournes sur la part producteur lors de l’exploitation du film ou encore les recettes de ce même film dans tel ou tel pays étranger, ou tous autres arrangements prenant effet ultérieurement au tournage. C’est ainsi qu’il faut expliquer ce coefficient assez peu élevé convenons-en. STUDIO On ne peut pas dire que le prix de location des studios ait augmenté dans des proportions considérables. En effet, il faut considérer que l'on tourne plus lentement et que ce coefficient de 11,28 correspond à peine à l’indice général d’augmentation du coût de la vie. DECORS Il n’en va pas de même des décors qui, eux, ont augmenté dans des proportions considérables : 17,85. Il semble que les réalisateurs exigent des reconstitutions très onéreuses d’une part et, d’autre part et surtout, les bons-matières attribués ne comportent que des quantités de matériaux trop insuffisantes, ce qui oblige à se les procurer au marché parallèle et à des prix évidemment très élevés. PELLICULE Au premier semestre 1947, les prix de la pellicule étaient encore fixés par décret. Ces prix et les attributions réduites de film dont disposaient les pro si lourdement toute l’industrie cinématographique française et qui, par l'intermédiaire du Conseil National des Assurances dépendant du Ministère des Finances, fixe lui-même les primes à percevoir, autorise des hausses aussi élevées. DIVERS Coefficient : 25,00. Ce chapitre connaît les mêmes raisons que les décors, la nécessité de s’adresser au marché parallèle pour les tissus des costumes, l’essence des déplacements, etc. EXTERIEURS Un regard sur le chiffre du premier semestre 1947 prouve que les producteurs se sont efforcés de ne pas tourner en extérieurs avec une troupe complète d'acteurs et de techniciens. Chacun comprend cet effort, mais encore faut-il que les reconstitutions de décors en studio ne soient pas plus chères que quelques jours de déplacement en extérieurs, sinon ce chapitre, minime certes sur le coût total du film, est largement compensé par l’augmentation de celui des décors. FRAIS GENERAUX Si les rubriques « Licence sonore » et « Publicité » ont très peu augmenté (2,11 et 4,28) c’est, pour la première, que les licences étrangères et particulièrement allemandes n’ont pas été réajustées. Pour ce qui est de la publicité, le budget en est d’autant plus réduit que les affaires sont plus difficiles, ce qui est à coup sûr un contre-sens flagrant. Enfin le coefficient 15 qui caractérise les frais généraux proprement dits corrobore nos réflexions sur les chapitres « personnel technique », « décors » et « divers », les raisons de cette hausse sont les mêmes. Si l’on voulait tirer une conclusion de cette très rapide étude des coefficients officiels de hausse, nous pourrions dire que dans toutes les branches où l’Etat a légiféré, organisé, contrôlé, il ne tient aucun compte des nécessités et les règlementations arrivent à des non-sens en voulant tout corriger, Laurent OLLIVIER.