La Cinématographie Française (1948)

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10 ♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦ I ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ Yolanda Lacca et Wally Cassel dans LES FORÇATS DE LA GLOIRE qui sortira prochainement à Paris. (Cliché Roger Richebé.) films français ne bénéficient même pas de l’application du quota, par suite de l’importation de très nombreux films étrangers doublés. Le Gouvernement a donc demandé aux U. S. A. la révision des accords Blum-Byrnes. Mais la Commission est d'avis que d’autres réformes sont à réaliser : détaxation, fiscalisation du contrôle des recettes, adoption du billet pré-timbré, élévation du plafond des avances du Crédit National, la création des Messageries Françaises du Film, application de la modernisation du Cinéma (Plan Monnet). Ces propositions de réformes ont été adoptées à l’unanimité par la Commission et seront discutées à la rentrée de l’Assemblée Nationale. M. Fernand Grenier prit ensuite la parole. Il retraça tout d'abord les étapes de « l’envahissement » des écrans par les films américains, qui totalisent., en 1947, 55 % des recettes, contre 25 % en 193G, en même temps que notre production fléchit considérablement et que des studios doivent fermer. Les bénéfices des distributeurs américains en France, d'après le « Motion Pictures Herald », pour 1946 et le premier semestre 1947, se montent à 11.400.000 dollars, auxquels il faut ajouter 3.800.000 dollars déjà versés depuis la libération. En bref, pour 1946 et 1947, compte tenu de ce versement, notre pays doit aux U. S. A. de 12 à 15 millions de dollars. Pendant le même temps, le marché américain nous est fermé à 99 %. Ces affirmations donnent lieu à des protestations de MM. Robert Bichet, Yves Fagon, Charles Benoist, Max Brusset, Robert Lecourt (qui rappelle notamment que les amis de M. Grenier faisaient partie du Gouvernement qui a négocié les accords Blum-Byrnes), etc. M. Grenier reprend la parole pour demander la dénonciation des accords Blum-Byrnes au nom de l’article 19 de la Convention économique de Genève. Il réclame, en outre, l'instauration du quota 7/13, la lutte contre le doublage des films et salue au passage l’activité du Comité de Défense du Cinéma Français. M. Virgile Barel lui succède à la tribune et signale à ses collègues la situation difficile dans laquelle se trouvent les techniciens de la Victorine et réclame que l’Etat s’assure le contrôle de ces studios, dont 60 % sont des biens taliens administrés par les Domaines. M. Robert Buron fait des réserves sur les arguments de M. Grenier et déclare que le problème du Cinéma Français est à la fois un problème de marché et un problème de production. Il est donc nécessaire d’élargir le marché intérieur en augmentant le nombre de fauteuils, d’éduquer le public, de détaxer les salles, ce qui réclame une réorganisation des finances municipales, et enfin d’étendre nos exportations. Tout ceci demande une large discussion. M. Robert Bichet reproche à M. Grenier de vouloir faire de la Défense du Cinéma Français le monopole du parti Communiste, alors que tous les partis sont d’accord sur les réformes proposées. Il signale, en outre, qu’une des causes de la crise est la disproportion entre le prix de revient des films et les prix des places. Il réclame donc une détaxation et le renforcement des pouvoirs du Centre National. M. Charles Lussy lui succède à la tribune pour réfuter également des arguments de M. Grenier et insiste sur la nécessité d’une réorganisation du Cinéma, notamment de la distribution. M. Lacoste, ministre de l’Industrie et du Commerce, dont relève le Cinéma, prend alors la parole pour annoncer le programme du Gouvernement, arrêté la veille en Conseil des Ministres. Tout d’ab^yd il affirme sa volonté de faire respecter le quota, les préfets devant renseigner le Centre National sur son application. D’autre part, un projet de loi aggravera les sanctions prévues par la loi du 25 novembre 1946 et renforcera le contrôle sur la déclaration et la ventilation des recettes par les mesures suivantes : Les bordereaux de recettes devront être « fiscalisés », c’est-à-dire que toute irrégularité sera punie comme contravention aux lois fiscales. 150 agents du contrôle de la répartition viennent d’être adjoints dans ce but aux 5 agents existants pour contrôler les recettes. En outre, une aide financière à la Production est assurée pour une durée de 3 ans, tandis qu’une détaxation ramène de 12 à 3,5 % le taux de la taxe à la production en supprimant le palier. (Bénéfice de 650 à 680 millions pour la corporation.) Enfin, le Gouvernement a l’intention de demander la révision des accords conclus avec tous les pays et, en particulier, l’accord Blum-Byrnes. Après une nouvelle intervention de M. Grenier, qui répond aux divers orateurs qui l’ont mis en cause, la présidente Mme Peyrolles consulte l’assemblée sur la proposition de résolution, dont voici le texte : « L’Assemblée Nationale invite le Gouvernement : « 1° A engager immédiatement des pourparlers pour la révision des accords Blum-Byrnes sur le Cinéma ; « 2° A s’efforcer d’obtenir un accord nouveau réservant au film français sept semaines de projection sur treize ou, à défaut de cet accord, à déposer un projet de loi dans ce sens à l’expiration du délai de six mois prévu par l’accord ; « 3» A déposer un projet de loi prévoyant une taxation importante des films doublés au cas où les négociations engagées pour la révision des accords Blum-Byrnes n’aboutiraient pas à un résultat satisfaisant dans les délais prévus par ces accords ; « En attendant cette révision, à habiliter le directeur du Centre National de la Cinématographie à prendre une décision limitant l’exploitation en France des films doublés selon la proportion des visas de censure délivrés pendant le quatrième trimestre de l’année 1946 ; « 4° A définir une politique d’ensemble du Cinéma Français en accord avec la profession et, notamment : « a) A réaliser d’urgence un contrôle unifié et central des salles d'exploitation et à instituer le billet pré-timbré pour le contrôle efficace des recettes ; « b) A porter de 500 millions à un milliard de francs le plafond des avances du Crédit National aux producteurs ; « c) A porter de 50 à 150 millions de francs le plafond du crédit à l’exportation sur films terminés ; « d) A faire respecter (ou à modifier pour la rendre applicable), la décision réglementaire interdisant les accords de programmation ; « e) A interdire toute nouvelle création de maisons de distribution ; « f) A soumettre à l’Assemblée un projet de loi portant organisation d'une ou plusieurs messageries du film français ; « g) A renforcer la censure sur les films susceptibles d'inciter la jeunesse au crime ou dégradants par leur médiocrité ; « h) A réaliser la fusion des journaux filmés, dont le capital appartient en majorité à l’Etat ; « i) A réaliser les recommandations de la Commission de modernisation du Cinéma pour tout ce qui touche à la pellicule, aux studios, laboratoires et salles d’exploitation. » Deux amendements sont adoptés : le premier ajoutant à l’article 2 « et à faire respecter le quota à l’écran » ; le deuxième tendant (alinéa H) : A réaliser dans toute la mesure du possible, par voie de fusion, la limitation du nombre des journaux filmés. » ) La résolution et les deux amendements ont été adoptés à l’unanimité. — J. L. René Clair à Rome René Clair est à Rome. Au cours d’une réception organisée par Universalia au château Saint-Ange, il a déclaré à la presse toute sa sympathie pour l’Italie. Il est vraisemblable René Clair, reçu par le poète italien M. Nardelli, à son arrivée à Rome. que son séjour à Rome et ses pourparlers avec Universalia aboutiront à un grand film, d’ambiance italienne, du metteur en scène français. René Clair, donnant aux journalistes ses impressions sur les cinémas européen et américain, a ajouté que ce dernier était en décadence pour deux raisons principales, l’isolement de l’Amérique et le trop grand esprit commercial et industriel qui prévaut dans l’industrie cinématographique américaine. Après un séjour d’une semaine à Rome, René Clair regagnera Paris. — Zoé Mort. NOUVELLES DU MONDE ENTIER ❖ La Sté ARC est en train de construire, à Casablanca, dans le quartier Bourgogne, un immeuble pour un cinéma de 800 places, sur les plans de M. Aroucheff, jeune architecte D.P.L.G. ❖ Un nouveau cinéma, le Rex, va, être construit à Troyes, 107, rue Emile-Zola. Sa programmation doit suivre de très près celle des salles parisiennes. 4* David O. Selznick produirait cet été en Italie Le Lis Ecarlate, d’après Edouard Murphy. Il est possible que le rôle de Marie-Madeleine soit dévolu à Alida Valli. 4" Le décret 48-519 du 27 mars 1948 étend à la Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion, l’application du décret du 7 février 1941 sur la sécurité dajis les „ salles ouvertes au public. 4* Les Etats-Unis ont exporté pendant l’année écoulée 495 millions de mètres de pellicule brute et plus de 16 millions de dollars, consistant en caméras, projecteurs, lampes et écrans. 4* En 1947, 487 films, dont 118 importés, ont été projetés aux Etats-Unis. En 1946, 467 films furent projetés, dont 89 étrangers. Les producteurs appartenant à la M.P.A.A. ont montré au public 249 films dont 13 britanniques, 2 australiens et 15 autres étrangers. Les distributeurs indépendants ont projeté 238 films dont 103 ont été tournés à l’étranger. Les importations consistaient en 22 britanniques, 36 mexicains, 13 italiens, 11 français. 8 russes, 2 australiens. L’Espagne, la Belgique, la Tchécoslovaquie, la Palestine, le Canada, la Suède ont présenté chacun un film.