La Cinématographie Française (1948)

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20 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ . U * > ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ APRÈS TROIS ANS D’EFFORTS LE CINEMA POLONAIS REVIT Depuis la libération de la Pologne, il y a trois ans, l'industrie cinématographique de ce pays a travaillé avec acharnement à relever les ■ .mes accumulées par la dévastation et par l'occupation ennemie. Un chiffre montrera l'étendue des dégâts : sur huit cents cinémas avant la guerre, la Pologne n'en possédait plus que deux cents à la libération. Il ne restait plus un seul studio et pratiquement pas d'appareillage technique. Pis encore, le personnel spécialisé manquait, décimé par la guerre. Nationalisée, l'industrie cinématographique est gérée par l’organisme appelé « Film Polski », qui se charge de la production, de la distribution, de la projection, de la fabrication de 1 appareillage, de la recherche scientifique et de la formation des techniciens. Cet organisme intérimaire ne représente pas un monopole qui exclut les capitaux polonais ou étrangers. Bien au contraire : là comme ailleurs, l’initiative privée doit avoir sa place. Là comme ailleurs, les capitaux étrangers peuvent s'investir, conformément aux dispositions du Plan Triennal qui prévoit une participation extérieure de 20 % dans l’ensemble de l’écomie polonaise. L’Institut du Film, qui se consacre à la re cherche cinématographique sous les aspects les plus divers, forme également des scénaristes, metteurs en scène, techniciens de tout premier ordre, etc. Il possède aussi des laboratoires du film documentaire et scientifique à Cracovie. Pour créer une industrie cinématographique moderne, le « Film Polski » a dû, tout d'abord, construire des studios. Plus un seul des quatre studios et des sept laboratoires d’avant 1939 ne subsistait. Ce qui n’avait pas été détruit sous l'occupation était complètement désorganisé. Aussi, réduite à repartir à zéro, la Pologne n’a-t-elle pu, jusqu’à présent, que disposer les premiers éléments de son cinéma national. Le seul studio qui fonctionne actuellement est celui de Lodz, siège du « Film Polski »; il comporte deux plateaux, un studio pour dessins animés, un vaste laboratoire de tirage. Il produit surtout des courts métrages. La production de dessins animés, en plein essor, est dirigée par MM. Wasilewski et Portotski, qui animent leurs marionnettes tout en manœuvrant les appareils de prises de vues. Depuis 1945, deux usines fabriquent a Lodz du matériel cinématographique et notamment des appareils de projection (pour plus de 45 millions de zlotys en 1946). Récemment la production d'appareils de synchronisation d’un modèle nouveau y a été entreprise. Grâce aux usines de Lodz, a été réalisé l'aménagement dans les salles de la Diète, d'installations fixes permettant les prises de vues des séances. C’est la première réalisation de ce genre en Europe. C’est à Lodz également qu'ont été créés le premier studio et le premier laboratoire cinématographique de Pologne. Bientôt Varsovie possédera à son tour l'un et l'autre, ainsi que des studios spécialisés pour le film documentaire. Tous les verres d’optique sont fabriqués à Jelenia-Gora, en Basse-Silésie. De graves lacunes subsistent : le pays produit un peu de films vierges. Au début, il les importait de Russie ; depuis neuf mois, à la suite d'un accord avec la Commission de Réparations alliée, l'usine Agfa de Berlin en fournit également. Il en vient aussi de France et des négociations sont en cours entre le « Film Polski » et la compagnie Kodak des EtatsUnis. Deux usines seulement fabriquent actuellement de l'appareillage cinématographique, m ai s leur production s’accroît avec les ressources en main-d’œuvre et en machines. La plupart des appareils, y compris les appareils de projection. sont importés de France, où le « Film Polski » a ouvert un bureau pour représenter ses intérêts. D’autres appareils sont importés de Russie. En raison de l’insuffisance de la distribution, les accords intervenus entre l'Etat et le « Film Polski » (avances à long terme) prévoient le réinvestissement automatique des recettes dans la construction d’un vaste réseau de cinémas. 850 salles de cinéma au total (pouvant recevoir 300.000 spectateurs) existaient avant-guerre sur l'ensemble du territoire polonais. A présent on n'en compte que 500 (dont 10 à Varsovie au lieu de 68) , ce qui représente une salle pour 45.000 habitants, au lieu d'une salle pour 7.500 habitants en Tchécoslovaquie. Le Plan Triennal permettra de porter le nombre des salles à celui d’avant 1939, mais il faudra longtemps à la Pologne pour arriver à égalité avec les autres pays (Il y a plus de 5.000 cinémas en France). Aussi, en attendant que les coins les plus reculés de Pologne possèdent leurs propres installations cinématographiques, a-t-on organisé un système de cinémas ambulants. Grâce aux vastes tournées effectuées à travers tout le pays, dont quarante-cinq éléments mobiles en circulation constante, la plupart achetés en Russie, plus de deux millions de campagnards ont pu connaître les joies de l'écran au cours de 1946. 70 cinémas ambulants et 500 salles fixes ont permis de présenter au total, au cours Huguette Faguet dans OSTATNI ETAP. (Cliché Films Polski.) de l'année 1946, 214 films à 2 millions de spectateurs environ. La production cinématographique en Pologne ne comprenait jusqu'à l'anpée dernière, que des documentaires, films scientifiques et dessins animés. On n’a pas oublié La Locomotive, Rhapsodie varsovienne, L’Or noir, Inondation et autres présentés, applaudis et primés aux récents festivals mondiaux de films. Depuis l’année dernière, quatre films de long métrage, possédant un scénario romancé, sont en cours de réalisation. L'un d'eux, même, a été présenté en grande première à Prague, il y a trois semaines, c'est La Dernière Etape, dont l'action se déroule dans le camp d’internement et d'extermination d'Auswitz. Le scénario, écrit par deux femmes, rescapées de cet enfer nazi. Gerda Schneider et Wanda Jokubowska. a été mis en scène par cette dernière. C'est le premier film du genre, qui ait jamais été tourné. Notre compatriote Huguette Faguet a été engagée pour tenir l'un des principaux rôles de ce film. Les autres productions, sur le point d'être achevées, sont La Rue de l’Esclavage, qui traite de la vie et du drame du ghetto de Varsovie pendant l'occupation, réalisation d’Alexander Ford; Les Champs Ensoleillés, de E. Cecalski, sur le thème de la modernisation des campagnes ; Cœur d’ Acier, qui relate un fait de résistance, mis en scène par Urbanowicz. Des accords passés avec des firmes étrangères suppléent à l’insuffisance de la production nationale. C'est ainsi qu’on a acheté quarante films en France, dix en Grande-Bretagne (qui seront bientôt suivis de trente autres), soixante-cinq aux Etats-Unis et dix en Suède. Des négociations en cours permettront bientôt la projection d'une vingtaine de films britanniques, distribués par E.L.D. La formation de techniciens pose un problème d’une urgence particulière. Des accords permettront de former du personnel en Tchécoslovaquie et en France; le projet Unesco de bourses de séjour à l’étranger pour les techniciens sera aussi d’un grand secours. Les salaires sont équivalents à ceux des industries comparables; mais les techniciens sont exemptés de l’impôt sur le revenu. Ce court exposé permet de juger de la condition actuelle de cette industrie en Pologne. La Division cinématographique de la Sscvon d’information des masses de l’Unesco se documente actuellement sur place sur ses besoins les plus immédiats. Une scène du film polonais OSTATNI ETAP (La Dernière Etape). (Cliché Films Polski.)