La Cinématographie Française (1948)

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52 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ f ANALYSE CRITIQUE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ DES HLMS f LA DAME DU LAC (A.) (Lady in the Lake) Film policier (95 min.) ( V.O.-D.) M.G.M. Origine : Américaine. Prod. : M.G.M., 1946. Kéal. : Robert Montgomery. Auteurs : Scén. de Steve Fisher, d'après le roman de Raymond Chandler. Chef-Opérateur : Paul C. Vogel. Musique : David Shell. Chef des chœurs : Maurice Goldman. Dir. artistiques : Cedric Gibbons et Preston Ames. Décors : Edwin B. Willis. Effets spéciaux : A. Arnold Gillespie. Dir. de Prod. : George Haight. Chef-Opérateur du Son : Douglas Shearer. Interprètes : Robert Montgomery, Audrey Totter, Lloyd Nolan, Tom Tully, Leon Ames, Jayne Meadows, Dick Simmons, Morris Ankrum, Lila Leeds, William Roberts, Kathleen Lockhart, Ellay Mort. Première représentation (Paris) : 14 avril 1948, « Broadway », « California », « Cinémonde-Opéra ». EXPLOITATION. — Ce film d un genre tout à fait nouveau a été réalisé grâce à une prouesse technique qui a nécessité la construction d’un type spécial de caméra. En effet, son réalisateur Robert Montgomery a substitué au personnage principal une caméra grâce à laquelle le spectateur vit l’intrigue comme s'il était luimême l’acteur. C’est ce qu’on appelle « la caméra à la première personne ». Les résultats obtenus sont toujours curieux, intéressants et parfois très prenants. Une publicité principalement axée sur cette nouveauté attirera tous les spectateurs intéressés par l’évolution de l’art cinématographique. SCENARIO. — Phil Marlove (Robert Montgomery et la Caméra) est détective privé. Il est engagé par une « chercheuse d’or », Advienne Frousett (Audrey Totter). secrétaire et maîtresse d’un éditeur. Il devra découvrir la retraite de Chris Kingshy, l’épouse volage du patron, et provoquer le divorce, afin qu’ Advienne puisse épouser Kingshy (Leon Ames). Au cours de multiples incidents, Phil apprend que Chris a été tuée par une rivale : Mildred Haveland (Jane Meadows) protégée par un policier félon : De Garmot (Lloyd Nolan), Sauvé par Advienne qui l’aime, Phil parviendra à mettre à raison la criminelle et son complice. Le détective et la « chercheuse d’or » s’épouseront. REALISATION. — Les prouesses techniques de Montgomery, après avoir déconcerté légèrement le spectateur, procurent nombre d’émotions. Toutefois, il n’a pas pleinement l’impression de vivre l’intrigue. Ici, le champ est net mais trop étroit, malgré les nombreux panoramiques et travellings. A plusieurs reprises, pourtant, la tentative réussit. En résumé, l’emploi de la « caméra-àla-première-personne paraît devoir être limité. INTERPRETATION. — Peu de choses à dire de Montgomery dont on entend surtout la voix. Audrey Totter a un jeu très sophistiqué comme son rôle l’exigeait. Cependant, il semble qu’elle ait été gênée par l’œil impassible de la caméra, surtout dans lès scènes d’amour. Lloyd Nolan est bon, ainsi que Lila Leeds dont la silhouette est tellement provocante qu’elle en devient humoristique. — J, L. Robert Montgomery et Audrey Totter dans LA DAME DU LAC. (Cliché M.G.M.) LES MAITRES DE LA FORET (G.) (Lumberjack) Film d aventures (bO min.) (D.) ASTORIA-FILM Origine : Américaine. Prod. : Harry A. Sherman, 1944. Real. : Lesley Selander. Auteurs : Scén. de Norman Houston et Barry Shipman. Interprètes : William Boyd, Andy Clyde, Jimmy Rogers, Ellen Hall, Francis Mac Donald, Herbert Rawlinson, John Whitney, Charles Morton, Jack Rockwell. Présentation corporative (Paris) : 13 avril 1948, « Le Paris ». EXPLOITATION. — Un film d’aventures qui n’est pas tout à fait un western, mais qui lui ressemble beaucoup. Galopades, bagarres, coups de revolver, jolies filles, châtiment des traîtres, tout concourt à favoriser une large exploitation populaire. SCENARIO. — Le célèbre Clyde, nouveau Zorro, défenseur des faibles et des opprimés, est le témoin de l’assassinat du mari de Julie, fille de son meilleur ami. Voulant venger la jeune femme, il se lance à la recherche des criminels. Ceux-ci, le propriétaire d’une ligne de chemin de fer et son associé, le percepteur, convoitent une vaste forêt appartenant à la victime, dont les arbres servent à confectionner des traverses de rails. Julie est sollicitée par eux, de signer un contrat très louche qui reviendrait en définitive à déposséder la jeune héritière de ses biens. Clyde dévoile la machination, fait arrêter les assassins-escrocs et devient l’homme de confiance de Julie. REALISATION. — Conforme aux nécessités d’un film de ce genre, c’est-à-dire destinée surtout à provoquer l’enthousiasme d’un public jeune et populaire. Toute l’action se déroule en extérieurs et favorise de ce fait de belles chevauchées, des bagarres à poings nus et des tirs sans fin. INTERPRETATION. — Les interprètes sont surtout de bons cavaliers, des hommes sympathiques, châtiant les méchants. La note comique est donnée par un couple de vieux qui se veulent jeunes. Enfin, l’héroïne est jolie fille et porte bien la tenue de cow-girl. — P. R •Jè Après l’échec complet — aussi bien financier que moral — de Monsieur Verdoux aux Etats-Unis et les accusations politiques portées contre Charlie Chaplin, on pense à Hollywood que son prochain voyage en Angleterre — son pays natal — constituerait l’adieu définitif de Chaplin aux U.S.A. LA VIE EN ROSE (G.) Comédie psychologique (100 min.) A.G.D.C. Origine : Française. Prod. : Films Raoul Ploquin. 1947. Réal. : Jean Faurez. Auteurs : Scén. de René Wheeler ; dial. d’Henri Jeanson. Chef-opérateur : Louis Page. Décors : Moulaërt. Dir. de Prod. : Robert Lavallée. Montage : S. de Troye. Chef-opérateur du Son : René Louge. Interprètes : François Périer, Colette Richard, Louis Salou, Simone Valère, François Patrice, G. Gallet, Cl. Olivier, Mercier, Emrich, Marina de Berg. Première représentation (Paris) : 14 avril 1948, « Madeleine ». EXPLOITATION. — Ce charmant film de jeunesse et d'amour, parfaitement réalisé par l’excellent metteur en scène Jean Faurez, est construit sur un scénario très original de René Wheeler. L’action se déroule dans un collège de garçon. Le sujet, dans son fond, est psychologique, mais sa forme est gaie et sa transposition en images en fait une agréable comédie. Les trois principaux rôles sont admirablement tenus SCENARIO. — François (F. Périer,) répétiteur au collège de Provins, est fiancé avec Colette (C. Richard), la fille du pricipal (G. Gallet). Il découvre auprès de son collègue Turlot (L. Salou), à demiagonisant, un journal intime qui lui révèle que celle qu’il aime a été la maîtresse du moribond. François se précipite chez Colette. Elle se défend avec force de l’accusation dont elle est l’objet. Mais François reste persuadé de son infortune. La preuve lui est fournie de l’innocence de Colette : le journal de Turlot n’est qu’un tissu de mensonges. Le pauvre Turlot a des excuses. Pour que la fiction prenne cet aspect de réalité dans son esprit, il a fallu le machiavélisme de trois cancres. Avec leur bonheur retrouvé, François et Colette auront un morceau de la corde du pendu que leur remet Turlot dont la mort n’a pas voulu. REALISATION. Le scénario, par sa construction, recélait un piège : raconter deux fois une même histoire, vue sous deux angles opposés : le rêve et la réalité. Jean Faurez a surmonté l’écueil avec souplesse, intelligence et une parfaite connaissance de son métier. La technique de réalisation et le montage disparaissent, Les extérieurs abondent et grâce aux belles photos de Louis Page, forment un cadre très poétique pour les scènes de jeunesse et de charme qui contrastent agréablement avec d’autres scènes exprimant des idées moins frivoles. INTERPRETATION. — Excellente également. Elle est dominée par Louis Salou, ce comédien dont l’éloge n’est plus à faire, campe à la perfection un personnage à qui le scénario prête deux caractères : l’un, sûr de lui, fat, entreprenant, et l’autre : celui d’un raté, timide, pion de collège faible, sentimental. Ses deux compositions, si différentes, sont admirables. Colette Richard, charmante, affirme à chaque création son réel talent de comédienne. Elle est ici la jeune fille dans tout son éclat et interprète aussi deux rôles auxquels elle confère sa propre personnalité. François Périer, comédien sensible, Gustave Gallet et François Patrice, Serge Emrich et Jacques Mercier, les trois cancres, méritent tous des éloges. — P. R. MON PROPRE BOURREAU (A.) (Mine Own Executioner) Drame psychologique (90 min.) (V.O.-D.) FILMSONOR Origine : Britannique. Prod. : Anthony Kimmins, Jack Kitchin-London Film Productions. Real. : Anthony Kimmins. Auteur : Scen. et nouvelle Nigel Balchin. Chef-Opérateur : Wilkie Cooper. Lnets spéciaux : W. Percy Day. musique : Benjamin Frankel, jouée par The Royal Philharmonie Orchestra, sous la direction de Dr. Huoert Clifford. Dir. artistique : William G. Andrews. Dir. de Prod. : Kenneth Horne. Montage : John O Gorman. Chef-opérateur du Son : William Sweeny. Interprètes : Burgess Meredith. Kieron Moore, Duicie Gray, Barbara White, Christine Norden, John Laurie, Michaël Shepley, Lawrence Hanray, Walter Fitzgerald, Edgar Norfolk, Martin Miller, Clive Morton, Joss Ambier, Jack Raine. Helen Haye, John Stuart, Ronald Simpson, Gwynne Whitby, Malcolm Dalmayne. Présentation corporative (Paris) : 19 avril, 1948, « Colisée ». EXPLOITATION. — Ce film, qui retint l’attention au dernier Festival de Carmes, traite un sujet essentiellement psychologique. C’est au fond le cas d’un psychanalyste qui s’efforce de s’analyser lui-même. La lenteur de l’action, indispensable pour sa parfaite compréhension, est soutenue par une technique irréprochable. Burgess Meredith fait une impressionnante et excellente création. SCENARIO. — Félix Milna (Burgess Meredith), ayant abandonné ses études de médecine pour se consacrer à la psychanalyse, ouvre un cabinet à Londres et acquiert rapidement une excellente réputation, surtout parmi les femmes, mais il manque de psychologie vis-à-vis de sa compagne. Un cas se présente à lui. Adam Lucian (Kieron Moore), prisonnier des japonais, vient lui demander de le guérir d’un dérangement psychique provoqué par les mauvais traitements. Félix essaie de le soigner, mais en vain. Un soir, Adam tue sa femme et s’enfuit. Félix le poursuit et s’efforce de le ramener à la raison, mais Adam se suicide. Milne comparait devant un juge. Il a traité un malade sans en avoir le droit : il n’est pas diplôm,é, mais grâce à la brillante défense de son ami, l’ expert-médecin Garsten (John Laurie), il est acquitté. Dé cidé à abandonner son métier, il. est encouragé par sa femme qui s’est assagie. Ce drame aura rapproché les deux époux. REALISATION. — Le sujet très littéraire de ce drame intérieur rendait extrêmement délicate sa transposition en images. L’auteur a écrit d’abondants dialogues. La technique cependant est très bonne, peu de longueurs, belles photographies, mais très peu d’extérieurs. Deux scènes fort intéressantes : le récit de son odyssée par l’aviateur ex-prisonnier et la scène du toit avec vues prises d’une grande échelle de pompiers. INTERPRETATION. — Burgess Meredith, principal personnage, fait une excellente création, pleine de sensibilité et de naturel, dans un rôle favorisant les excès d’effets dramatiques. Les actrices qui l’entourent ont beaucoup de charme, mais ne semblent pas avoir très bien compris les nécessités d’un rôle psychologique. P. R.