La Cinématographie Française (1948)

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26 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ f ANALYSE CRITIQUE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ DES FILMS t Michèle Morgan vedette du film d'Alexandre Blasetti, FABIOLA. Production Universalia. Vente pour le monde entier : Franco-London-Film-Export. CESAR ET CLEOPATRE (G.) (Caesar and Cleopatra) Film à grande mise en scène (120 m.) Technicolor (V.O.-Ü.) C. P. L. F. -GAUMONT Origine : Britannique. Prod. : Gabriel Pascal, 1944-1945. Réal. : Gabriel Pascal. Auteur : G. Bernard Shaw. Chef-opérateurs : F. A. Young, Robert Krasker, Jack Hildyard, Jack Cardiff. Effets spéciaux : Douglas Woolsay, Henry Harris, George Blackwell, William Warrington. Musique : Georges Auric, interprétée par le National Symphony Orchestra, sous la direction de Muir Mathiegon. Dir. artistique : John Bryan. Décors et costumes : Oliver Messel. Interprètes : Claude Rains, Vivien Leigh, Stewart Granger, Flora F.obson, Francis L. Sullivan, Basil Sydney, Cecil Parker, Raymond Lovell, Anthony Harvey, Robert Adams, Stanley Holloway. Présentation corporative (Paris) : 3 mai 1948, « Colisee ». EXPLOITATION. — Ce film fut très décrié lors de sa sortie à Londres et bénéficia ainsi d’une appréciable publicité. Loin de mériter tous les reproches dont on l’accabla. César et Cléopâtre demeure, par son abondan\ dialogue, souvent plein d’humour, l'œuvre théâtrale du grand auteur anglais Bernard Shaw. Les cadres de l'action sont parfois grandioses, avec d'imposants décors et une grande figuration. La couleur donne de l’attrait à l’ensemble. SCENARIO. — Jules César (Claude Rains), lors de sa « campagne d’Egypte », rencontre la jeune Cléopâtre (Vivien Leigh), enfant-reine, effrayée par les Romains. Prenant l’empereur pour un « vieux gentleman », elle accepte son amitié, d’autant plus qu’il lui promet de faire d’elle une « vraie reine ». Pour ce faire, César combat les fidèles du jeune Ptolemy (Anthony Harvey), frère de Cléopâtre, qui n’est qu’un jouet entre les mains de l’intrigant Pothinus (Francis L. Sullivan) . Vaincus par les Egyptiens, César et son lieutenant parviennent à s’échapper en compagnie de Cléopâtre. L’emprise de César mûrit la jeune reine, aussi charge-t-elle sa servante de tuer Pothinus. Ce crime déchaîne les Egypiiens qui attaquent le palais. Mais les renforts surviennent. Les Romains sont vainqueurs, César s’en retourne ayant établi Cléopâtre sur son trône. REALISATION. — G. Bernard Shaw interdit, paraît-il, à Gabriel Pascal de « couper même une réplique du texte de sa pièce ». Le metteur en scène s’efforça donc de donner à sa réalisation une allure quelque peu cinégraphique par l’apport de la couleur, de scènes d’extérieur, d’importants décors et de mouvements d’appareil. Il n’y est pas toujours parvenu. L’action est statique. Les gros plans de personnages sont nombreux et longs. Bien des scènes « d’extérieurs » ont été réalisées en studio. Les photographies, pourtant très belles, sont trop apprêtées. INTERPRETATION. — Très bonne, appropriée au film et au sujet. Le « César > de Claude Rains est une création toute en nuances et remplie de l’humour sarcastique d’un sceptique réaliste, que rien ne peut détourner de son destin, type parfait des héros de G. B. Shaw. Vivien Leigh, féline, féroce et douce, donne de « Cléopâtre » l’image d'une femme-enfant avide d’ambition. — P. R. SI JEUNESSE SAVAIT (A.) Comédie (95 min.) A.G.D.C. Origine : Française. Prod. : Ciné-France-U.G.C., 1947. Réal. : André Cerf. Auteurs : Scén. orig. d’André Cerf, dial. d’André Cerf et M. G. Sauvajon. Chef-opérateur : Marc Fossard. Musique : Paul Misraki. Décors : Roger Briaucourt. Dir. de Prod. : Ralph Habib. Montage : Mme Guilbert. Chef-opérateur du Son : Fernand Janisse. Interprètes : Jules Berry, Suzet Maïs, Jean Tissier, Saturnin Fabre, Paul Azaïs, Temerson, Sinoël, Robert Sergeol, Claude Bertin, Lucas-Gridoux. Première représentation (Paris) : 30 avril 1948, « Le Français », « Les Images », « Les Reflets ». EXPLOITATION. — Cette comédie, conçue et réalisée par André Cerf, est servie par d'excellents interprètes. Les dialogues du réalisateur et de M. G. Sauvajon sont quelquefois drôles. Bien que n’atteignant pas tout à fait au grand comique, ce film est souvent amusant et plaira au public des salles populaires. SCENARIO. — Charles Vigne (Jules Berry), banquier richissime, collectionne les vases rares. De sa dernière acquisition, il délivre un génie (Saturnin Fabre), qui, pour le remercier, le fait revenir à treize ans, tout en conservant son expérience. Sa disparition provoque une panique en bourse et ruine sa banque. Il monte une autre affaire avec une bande de gangsters assagis. Chaque âge a ses plaisirs et le banquier demande à nouveau au génie de reprendre sa forme primitive et ses ans. REALISATION. — André Cerf a fait preuve de fantaisie et certaines séquences sont bien amenées. Les trucages sont amusants. INTERPRETATION. — Jules Berry, qu’on regrette de voir peu, est toujours le grand acteur que l’on connaît. Jean Tissier, Paul Azaïs, Temerson, Lucas-Gridoux, Suzet Maïs, etc., et le petit Caude Bertin, dans un double rôle, dont il se tire fort bien, complètent la distribution. — L. O. KENZI (MON TRESOR) (G.) Comédie musicale (80 min.) Parlant arabe TRANSUNIVERS FILM Origine : Marocaine. Prod. : Salam, 1947. Réal. : Vicky Ivernei. Auteurs : D’après la pièce d’Yves Mirande « Le Trou dans le Mur ». adaptée en langue arabe par Mahieddine. Tourné dans les palais et jardins de Son Excellence le Pacha de Marrakech. Musique : Chansons composées et chantées par Habib Reda. Interprètes : Habib Reda, Nacira Chafik, Mahieddine, Djamila, Touri, Bachir, Maurice Baquet. Première représentation (Paris) : 21 avril 1948, « Riquet ». EXPLOITATION. — Un des premiers films réalisé par le Maroc, Kenzi est surtout destiné aux publics de langue arabe. On y voit cependant avec plaisir le fantaisiste Maurice Baquet dont les loufoqueries sont toujours amusantes. SCENARIO. — Un jeune médecin (H. Reda) et son ami (M. Baquet) ont découvert dans un vieux Coran le plan d’un trésor. Ils entrent comme jardiniers-hommes de peine au service d’un vieil avare (Mahieddine), propriétaire du jardin où est enfoui le trésor. Le jeune médecin, devenu jardinier, tombe amoureux de la fille de l’avare (N. Chafik) et son désir de devenir riche croît d’autant plus rapidement que la jeune fille doit épouser bientôt un vieillard. Les deux amis trouveront enfin la précieuse cassette et le jeune médecin obtiendra la main de la jeune fille. REALISATION. — La meilleure qualité du film réside dans son découpage; le côté technique est, par contre, un peu faible. Les mélodies sont nombreuses et assez souvent agréables quoiqu’il soit fort curieux d’entendre tango, slow et valse marqués des intonations arabes. INTERPRETATION. — Chanteur de charme du disque et de la radio, on pourrait très bien comparer Habib Reda à Tino Rossi. Nacira Chafik, vedette turque, est une très belle interprète. Quant à Maurice Baquet, son numéro est réussi. — J. H. AU CŒUR DE L’ORAGE (G.) Documentaire sur l’activité du Maquis (100 min.) A.G.D.C. Origine : Française. Prod. : Coopérative générale du Cinéma français, sous le haut patronage du Centre national de la Cinématographie française. Réal. : Jean-Paul Le Chanois. Auteurs : Texte de Jean-Paul Le Chanois, d’après des documents empruntés aux cinémathèques alliées. Prises de vues clandestines : Forestier, Weil, Coutable. Opérateurs : Barry, Bourgoin, Lemare, Moussel, Perdrix, Schneider, Tiquet. Les correspondants de guerre des Ar‘ mées américaine, anglaise, française et russe. Et le concours involontaire des Actualités allemandes. Musique : Eisa Barraine et Tibor Harsanyi. Dir. de Prod. : Paul Corti. Montage : Emma Lechanois. Chefs-opérateurs du Son : Sarrazin et Hochet. Textes interprétés par : Jean Chevrier, de la Comédie-Française, Jean Daurand, Christiane Sertilange, Hubner, Schiray, Kronegger. Première représentation (Paris) : 30 avril 1948, « Eldorado », « Lynx ». EXPLOITATION. — Ce film de Résistance est un document. Il ne s’agit pas là d’une histoire romancée ayant pour cadre le maquis, mais tout simplement de l’histoire même du maquis du Vercors. Sa conception, son activité, ses aventures, ses drames, sont contés à l’aide de vues absolument authentiques, combien émouvantes dans leur simplicité et dans leur puissance évocatrice. SCENARIO. — Symbole de la résistance à l’oppression nazie, du patriotisme, de l’héroïsme, Vercors est passé dans la légende. Le film nous le présente : un vaste camp de « proscrits » soutenus par une énergie indomptable et aussi par les villageois de la vallée. Ces « terroristes » étaient disciplinés. Ils avaient des chefs militaires et sous leur conduite opéraient de brillants coups de mains, lorsque les armes tombaient du ciel. Un jour elles tombent en grande quantité, bientôt suivies d’une attaque de grande envergure des S.S., peu sensibles au merveilleux spectacle qu’est un un lâché de parachutes. Puis ce fut le combat sans merci où l’Allemand triompha après avoir semé partout la ruine, la mort, l’horreur. Mais sa victoire ne devait être que de courte durée, car. quelques semaines plus tard, les troupes alliées débarquaient. en Provence. REALISATION. — Jean-Paul Le Chanois a entrepris ce film dans la clandestinité, sous l’impulsion et avec le concours du producteur Emile Flavin. Des opérateurs sont allés tourner dans le Vercors. Ce sont Forestier, Weil et Coutable. Après la guerre. Le Chanois a réuni les séquences et y associant d’autres éléments, empruntés aux cinémathèques alliées, pris dans les documents ennemis, tirés des photographies inédites, reconstitués dans un seul souci d’objectivité, sans acteur, ni figurant professionnels, il réalisa l’indéniable document qu’est ce film. Les photos ont le style d’actualités et sont toutes très belles, la musique d’accompagnement est souvent émouvante. Jean Chevrier, Jean Daurand et Christiane Sertilange prêtent leur voix au commentaire simple, dépouillé, précis, écrit par J.-P. Le Chanois. — P. R.