La Cinématographie Française (1948)

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f ANALYSE CRITIQUE DES FILMS U11») # HUIT HEURES DE SURSIS (A.) (Odd Man Out) Drame psychologique et d'atmosphère I (115 min.) (V.O.-D.) C. P. L. F. -GAUMONT Origine : Britannique. Prod. : Two Cities, 1946-1947 Réal. : Carol Reed. Auteurs : F. L. Green et R. C. Sherrif. Chef-opérateur : Robert Krasker. Effets spéciaux : Tony Grant. W. Warrington. Musique : William Alwyn, interprétée par le London Symphony Orchestra, sous la direction de Muir Mathieson. Dir. artistique : Ralph Brinton. Décors : Roger Furse. Interprètes : James Mason, Robert Newton, Robert Beatty, F. J. Mc Cormick, Fay Compton, Béryl Measor, Cyril Cusack, Dan O’Herlihy, Roy Irving, Maureen Delany, Kitty Kirwan, Kathleen Ryan. Denis O’Dea. Présentation corporative (Paris) : 11 mai 1948, « Colisée ». EXPLOITATION. — Un film britannique de très grande classe que l’on n’hésite pas à qualifier de chef-d’œuvre. Œuvre psychologique et d'atmosphère, ce film captive par son action, sa technique, le jeu de ses interprètes. On évoque Le Maudit et Le Mouchard, classiques de l’écran, aux thèmes identiques. Huit heures de Sursis soutient sans peine cette redoutable comparaison. James Mason et Robert Newton y font des créations inoubliables. SCENARIO. — Johnny Mac Queen (James Mason), chef patriote irlandais, tente, avec ses camarades, un coup de main sur la caisse d’une usine, afin d’alimenter celle de leur organisation. Tout se passe bien jusqu’à leur sortie de l’usine. Il est 17 heures. Le caissier se précipite sur Johnny. Ils se battent. Johnny blessé à l’épaule et au bras, à demi inanimé, tire. La voiture des patriotes démarre en trombe. Johnny, pris d’un étourdissement, s’aggripe à grand’peine à la portière, mais il tombe. Ses amis, pourchassés, sont obligés de fuir. Johnny se relève péniblement, va se cacher dans un abri anti-aérien sur la zone. Ses amis le recherche, mais ils sont rapidement arrêtés par la police, qui étend ses filets et procède à d’innombrables perquisitions. Kathleen (Kathleen Ryan) , sa fiancée, part elle aussi à sa recherche. Suivie par l’officier de police (Denis O’Dea), elle va chercher secours chez un prêtre, le père Tom (W. G. Fay). Là se trouve déjà une sorte de clochard, Shell (F. J. Mac Cormick) , qui connaît la retraite de Johnny, mais veut la vendre. Johnny. lui, a quitté l’abri. Blessé, il se traîne de porte en porte. Il échoue dans un bar où se troue un peintre un peu fou, Luckey (Robert Newton). Ce dernier entraîne chez lui le moribond pour « capter le regard qui voit la mort ». Johnny parvient à nouveau à s’échapper. Kathleen le retrouve, lui avoue son amour et sachant qu’ils sont perdus, tire dans la direction des agents. Une rafale. Johnny et Kathleen tombent. L’aube point... REALISATION. — Excellente ; mais ce mot est-il assez fort pour résumer toutes les qualités de ce film? Carol Reed, avec une précision extraordinaire malgré le mécanisme compliqué d’une pourtant mince intrigue, a tiré des effets surprenants, inoubliables : la scène de l’abri avec la fillette silencieuse, la bagarre dans l’autobus, la démarche trébuchante de LE CORSAIRE NOIR (G.) (El Corsario Negro) Film d’aventures maritimes (95 min.) (D.) FILMONDE Origine : Mexicaine. Prod. : Gonzalo Elvira. Réal. : Chano Urueta. Chef-Opérateur : Gabriel Figueroa. Dir. artistique : Fred Kaufman. Interprètes : Pedro Armendariz, Maria Luisa-Zéa, June Marlowe, José Luis Moréno. Première représentation (Paris) : 5 mai 1948, « Corso-Opéra ». EXPLOITATION. — Un film de pirate conçu au Mexique selon les traditions d’Hollywood. U ne parvient pas à égaler les modèles made in U.S.A. mais bénéficie de la présence de Pedro Armendariz, le seul acteur qui jusqu'ici donne l’impression d'être un véritable « gentilhomme de fortune ». Le succès est assuré dans les salles populaires spécialisées dans les films d’aventures. SCENARIO. — Le Corsaire Noir (Pedro Armendariz), pour venger ses deux frères assassinés par le gouverneur de Maracaïbo, attaque les navires sortant de ce port et' capture sans le savoir la fille de ce dernier. Il tombe amoureux de sa belle prisonnière et lui révèle sa véritable identité. A l’Ile de la Torture, il monte en compagnie d’autres flibustiers une attaque générale de la ville. La manoeuvre réussit et le gouverneur est tué. Mais il apprend à ce moment que sa belle prisonnière est la fille de son ennemi, il va la livrer à ses hommes quand une mourante révèle que le gouverneur n’est pas le vrai père de la captive. REALISATION. — La technique mexicaine n’est pas capable de rivaliser avec Hollywood dans ce genre de film : trop de scènes tournées en studio, maquettes fantaisistes, etc... D’autre part, la mauvaise qualité de la projection n’a pas permis d’apprécier la qualités des images de Figueora, le photographe primé dans tous les festivals. Le rythme et le découpage sont, par contre, excellents et le style général du film est plus plausible et réaliste que celui des films made in U.S.A. INTERPRETATION. — Pedro Armendariz supporte sur ses larges épaules tout le poids de l’intrigue. Son physique et son tempérament lui permettent d’interpréter avec un grand naturel ce rôle de pirate élégant. Il colle littéralement au personnage. Le reste de la troupe est sans grand relief. — J. L. Johnny dans les rues sombres où se détachent les flaques d’eau luisantes et les murs fuyants, les vues en plongées sur la rue cernée par la police — rappel du Maudit, de Fritz Lang — tant de scènes encore dont chacune est admirable. Une technique solide, une qualité photograohiaue digne de celle des Hommes de la Mer, de John Ford. Les imperfections minimes de la construction et de la lenteur du sujet, disparaissent derrière la puissance des images. INTERPRETATION. — Extraordinaire. James Mason, d’une sobriété qui lui est peu coutumière, est le pivot du drame. Ses silences et sa passivité donnent un étonnant relief aux jeux parfaits, mais exagéré et voulu ainsi, de Robert Newton — deux ou trois scènes suffisent à prouver son talent. — F. J. Mac Cormick, Maureen Delanv, etc. Katheleen Rvan nous apparaît pour la première fols. Elle a beaucoup de charme et un talent qui s’affirmera de plus en plus. P. R. CŒUR SECRET (G.) (The Secret Heart) Comédie dramatique (95 min.) (V.O.-D.) M.G.M. Origine : Américaine. Prod. : Robert Z. Leonard-M.G.M., 1946. Réal. : Robert Z. Leonard. Auteurs : Scén. de Whitfield Cook et Anne Morrison Chapin, d’après une histoire originale de Rose Franken et Willam Brown Meloney. Chef-opérateur : George Folsey. Effets spéciaux : Warren Newcombe. Musique : Bronislau Kaper. Dir. artistiques : Cedric Gibbons et Edward Carfagno. Décors : Edwin B. Willis. Dir. de Prod. : Edwin H. Knopp. Chef-opérateur du Son Douglas Shearer. Interprètes : Claudette Colbert, Walter Pidgeon, June Allyson, Lionel Barrymore, Robert Sterling, Marshall Thompson, Elisabeth Patterson, Richard Derr, Patricia Médina, Eily Malyon, Anne Lace, Dwayne Hickman. Présentation corporative (Paris) : 11 mai 1948, « Le Français ». EXPLOITATION. — Film agréable où se mélangent plusieurs éléments : dramatiques, gais, de jeunesse et de gravité, avec, bien entendu, un problème de psychologie finalement résolu. L’interprétation homogène et sûre est dominée par Claudette Colbert et Walter Pidgeon. SCENARIO. — Accablé par la faillite et sur le point d’être arrêté, Larry Adams se suicide. Sa femme, Line (C. Colbert), fait croire à ses beaux-enfants que la mort de leur père est naturelle. Si l’aîné, Charles (R. Sterling) , devient un jeune homme normal, par contre sa sœur Penny (J. Allyson), reste affectée de la disparition de son père et s’enferme de longues heures à jouer, pour lui, du piano. Line retrouve Chris (W. Pidgeon), qui était amoureux d’elle avant même son mariage. Penny apprécie Chris, qui a bien connu son père. Elle croit l’aimer et quand elle apprend les projets de mariage entre Line et Chris elle veut se suicider. Line la sauve à temps et la guérit. Et Penny s’éprendra d’un jeune garçon ami de son frère. REALISATION. — De bonne qualité. Découpage et montage sont habilement faits et le film a presque toujours un rythme très alerte. Il n’a pu cependant s’empêcher de pratiquer le retour en arrière, qui est malgré tout une solution de facilité. Les photos sont bonnes, mais donnent peu souvent l’impression d’extérieurs réels ; il est vrai que le film n’a aucune prétention au réalisme. INTERPRETATION. — Tour à tour sérieuse ou gaie, Claudette Colbert est toujours une extraordinaire comédienne. Walter Pidgeon a conservé sa maîtrise, mais il a un peu veilli et ses rôles changeront sans doute. June Allyson est bien en petite fille bizarre, arrivée à cet âge ingrat où les jeune filles ne sont pas encore jolies. Les autres rôles sont tenus par des garçons sympathiques et vrais ; on aperçoit également Lionel Barrymore. J. H. 4 4» Le célèbre écrivain de langue anglaise Peter Cheney, surveille de très près, aux studios Elstree, la réalisation de Uneasy Terms, adaptation cinématographique de son dernier roman dont il a écrit lui-même le scénario. Cette production British National-Pathé sera interprétée par Michael Rennie, Moîra Lister, Faith Brook et Joy Shelton LA CLE DE VERRE (G.) (The glass Key) Film policier (85 min.) (D.) PARAMOUNT Origine : Américaine. Prod. : Paramount, 1942. RéaL : Stuart Heisler. Auteurs : Scén. de Jonathan Latimer basé sur le roman de Dashiell Hammett. Chef-Opérateur : Theodor Sparkuhl. Musique : Victor Young. Dir. artistiques : Hans Dreier et Haldane Douglas. Chefs-Opérateurs du Son : Hugo Grenzbach et Don Johnson. Interprètes : Brian Donlevy, Veronica Lake, Alan Ladd, Bonita Granville, Richard Denning, Joseph Calleia, William Bendix, Frances Gifford. Présentation corporative (Paris) : 7 mai 1948, « Paramount ». EXPLOITATION. — Quoiqu’elle soit plutôt l’exposé de manœuvres électorales dont la violence nous surprend un peu, l’histoire de ce film, qui dissimule jusqu’à la fin l’assassin d’un crime commis au début, peut se dire policière. Quelques bagarres, illustrées par les spécialistes : Alan Ladd, Brian Donlevy, William Bendix, retiennent l’attention. SCENARIO. — Aidé de son fidèle second Eddy (A. Ladd), l’agent électoral Paul Madwig (B. Donlevy) soutient la candidature d’un politicien, Henry. Le charma de la fille d’Henry, Jane (V. Lake) n’est pas pour rien dans la décision de Paul. Ce dernier veut empêcher sa sœur Sylville (B. Granville) de voir le frère de Jane, Taylor (R. Denning), jeune dévoyé. Or, Taylor est retrouvé assassiné et tout accuse Paul. Les ennemis politiques de Paul veulent se servir de Sybille et de Jane pour le faire emprisonner. Et bien que le juge d’instruction soit un homme de paille de Paul, celui-ci est arrêté. Après une enquête mouvementée, Eddy arrive à la conclusion que Jane est la coupable. Et c’est au cours de l’arrestation de celle-ci que le meurtrier se dénonce. REALISATION. — Sur un scénario bâti semble-t-il assez hâtivement. Stuart Heisler a construit un film assez bavard et à la logique discutable. La photographie est bonne et la technique bien employée dans les scènes de bagarres. L’arrivée brutale d’Alan Ladd sur une table, après avoir traversé une verrière, a permis une prise de vues en plongée très réussie. INTERPRETATION. — Bien que son rôle soit peu différent de ses autres créations, Alan Ladd en matière de boxe, reçoit beaucoup plus qu’il ne donne; il est toujours aussi sympathique. La superbe de Brian Donlevy a été ici bien employée. Veronica Lake prête ses sourires mystérieux à un personnage qui veut l’être. Bonita Granville est convaincante et William Bendix la même brute que Ton a déjà vue. J. H. 4 •fr Vincent Sherman à qui Ton doit quelques-uns des derniers films de Bette Davis, abandonnerait-il le genre psychologique ? Il prépare actuellement. avec Thomas Williamson, l’auteur du roman, une adaptation de Montana. Il s’agit là de l’histoire d’une ville américaine qui fut, vers 1840, le centre d’une véritable guerre du bétail où s'affrontèrent les pilI lards de la Prairie et les rudes éleI veurs de l'époque. J