La Cinématographie Française (1948)

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Trentième Année N' 1261 29 MAI 1948 Prix 25 francs CUVE « LA CINEMATO » EST LE SEUL JOURNAL CORPORATIF REELLEMENT CONTROLE PAR RAPHIE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ AINSI QUE L’ATTESTE CE LABEL. ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ C REVUE HEBDOMADAIRE □ LE COMITÉ D’ACTION POUR LA DEFENSE DES CINEMAS INDEPENDANTS DETERMINE SON PROGRAMME : LUTTE CONTRE LES PROJETS ACTUELS DU GOUVERNEMENT ET DE L'ASSEMBLÉE, — CRÉDIT POUR L'EXPLOITATION . — LIBERTÉ DU PRIX DES PLACES. — DÉTAXATION. — PAS DE QUOTA. — AIDE A LA PRODUCTION INDÉPENDANTE. — DISPARITION DU DIRIGISME. — UNION ET UNITÉ D'ACTION DE TOUS LES DIRECTEURS. — CONTROLE A TOUS LES STADES DE LA PROFESSION. Le Comité d'Action pour la Défense des Cinémas Français Indépendants, après avoir pris acte du fait que les Pouvoirs Publics reconnaissent enfin l’existence d’une crise aiguë dans le Cinéma Français et manifestent l’intention d’y porter remède. Constate que cette crise atteint également toutes les branches de la Cinématographie et non pas principalement la Production des films, comme l’avance à tort l’Exposé des motifs du Projet de Loi n" 3826 (Les 5 francs) ; N’en veut d’autres preuves que les plus récentes statistiques officielles du Centre National du Cinéma, organisme d’Etat, établissant une reprise dans la Production à partir du mois de mars, tandis que. le nombre des spectateurs est en constante diminution dans les salles ; Le déséquilibre des prix Affirme que la raison profonde des graves difficultés auxquelles se heurte le Cinéma Français consiste essentiellement dans le déséquilibre fondamental entre les prix de fabrication et les prix de vente, le coût moyen de production d’un film français dépassant le coefficient 14 pur rapport à 1938, et le tarif moyen des places dans les cinémas n’atteignant pas le coefficient 6. Tient à souligner que placée dans des conditions semblables, aucune industrie ne pourrait subsister dans une branche quelconque de l’économie nationale, même dans le secteur subventionné par l’ETAT. Constate que les Gouvernements qui se sont succédés depuis la Libération supportent, après Vichy et son Comité d’organisation (C.O.I.C.). la responsabilité de cet état de fait en s’étant opposés, totalement ou partiellement, aux projets de reajustement des tarifs présentés par la profession, et en ayant maintenu la fixation autoritaire et arbitraire des tarifs d’entrée par le service du « Contrôle des Prix », alors que la plupart des denrées et objets de première nécessité y échappent désormais. Mais doit souligner que dans les circonstances présentes, en raison de la diminution du pouvoir d achat de la population française et aussi en raison de la campagne pour la baisse déclenchée par le Gouvernement, il est absolument impossible de procéder à toute augmentation massive et généralisée des tarifs d’entrée, sous Nos lecteurs ont suivi, étape par étape, la progression du malaise qui frappe actuellement le Cinéma tout entier et plus particulièrement l’Exploitation. La formation du Comité d’Action pour la Défense des Cinémas Français Indépendants en est une conséquence. Son but est de lutter contre les causes de la crise et aussi contre certains remèdes préconisés en haut lieu, remèdes qui pourraient s’avérer pires que le mal. C'est pourquoi nous publions ci-dessous le manifeste élaboré par ce Comité sous la présidence de M. Raymond Lussiez. Tous les Directeurs, syndiqués ou non, seront donc mis' au courant des réformes proposées par un groupe de personnalités qui se sont consacrées depuis de nombreuses années à la défense de l’Exploitation. Nous tenons à remercier « L'Ecran », organe du Syndicat Français des Directeurs, de nous avoir communiqué ce document. peine de Caire le vide absolu dans les caisses des salles, c’est-à-dire dans la caisse de toute l’Industrie cinématographique française, puisque les films sont obligatoirement réglés par un prélèvement. au pourcentage sur les recettes des salles ; Déclare donc que, à défaut de cette solution générale — logique, mais actuellement inapplicable — du problème, les remèdes à la crise doivent être recherchés dans l'application conjuguée d’un certain nombre de mesures de détail développées ci-après. Le projet des 5 francs LE COMITE D’ACTION manifeste son étonnement devant les dispositions du Projet de Loi n° 3826 déposé par le Gouvernement et renvoyé actuellement à l’examen de la Commission « Presse, Radio et Cinéma » de l’Assemblée Nationale, projet présenté comme « instituant une aide temporaire à l’Industrie Cinématographique » mais consistant uniquement dans la création d’une nouvelle « Taxe spéciale », d’un montant de 5 francs par place, s’ajoutant uniformément à tous les prix de places quels que soient leurs montants et prélevée sur les recettes des salles pour être attribuée, par l’intermédiaire d’un organisme d’Etat aux seuls producteurs de films. Soulignant le caractère surprenant de cette augmentation obligatoire du prix des places, imposée par un Gouvernement préconisant dans le même temps une baisse générale des prix, il constate que le Fisc serait le premier bénéficiaire de cette « Aide au Cinéma Français » puisque les Taxes seraient perçues sur l’augmentation de 5 francs. Il tient à souligner que ce n'est pas en frappant plus lourdement encore une branche de fa Cinématographie, l’Exploitation — déjà accablée sous une fiscalité oppressive — que les Pouvoirs Publics apporteront une aide efficace à l’industrie entière ; Il est donc contraint de rappeler que les conditions techniques professionnelles, et aussi les nécessités relatives au confort et à la sécurité des spectateurs, imposent que la projection des films soit effectuée dans des établissements spécialisés, de construction et d’entretien dispendieux, et que les directeurs de cinéma ne sont pas de simples commerçants détaillants se bornant à vendre une marchandise dans l’état où ils l’ont réceptionnée, mais qu’ils sont de véritables industriels-transformateurs réalisant à l’aide de leur matériel technique de cabine, de salle et de scène, un « spectacle » à partir d’un métrage dé pellicule reçu en boîtes de ferblanc. L’existence d’une Exploitation viable est donc aussi indispensable au Cinéma Français que celle d’une production rentable de films. LE COMITE D’ACTION rappelle qu’il a développé dans une « Note » publiée dans son journal L’ECRAN (n" 1274 du 5 mai), une argumentation contre les dispositions du Projet de Loi n° 3826, portant création de la Taxe spéciale de 5 francs par place. Il conseille à tous les cinématographistes de s’y reporter pour combattre ce projet inique, inefficace, et antidémocratique ; il les prie d’intervenir d’extrême urgence auprès des Parlementaires de leur région ; il leur demande d’insister sur le fait que l’Assemblée Nationale a été induite en erreur lorsqu’on lui a affirmé que ces textes et aussi les propositions de M. Géraud-Jouve avaient rencontré l’accord absolu de l’ensemble de ta profession.