La Cinématographie Française (1948)

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6 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE? ■RAPHIE ISE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Le rapport GéraudJouve C’est ainsi que l'on a obtenu des Députés présents en séance, un vote unanime de i’Assem j blée sur un certain nombre de dispositions con l tenues dans le rapport de la Commission j « Presse, Cinéma, Radio » de l’Assemblée Nationale (dont le rapporteur était M. GéraudJouve, député du Cantal). C’est ainsi que, sous la forme d’une « pro J position de résolution » adoptée lors de la I séance du 18 mars 1948, le Gouvernement a été « invité » par la Chambre à procéder à leur application. LE COMITE D'ACTION , au nom de l’ensem ' ble de l’Exploitation Cinématographique Indé I pendante, tient à marquer son opposition absolue à ces dispositions dont les principales J sont : 1° L'aggravation du QUOTA A L’ECRAN, les salles étant tenues de passer 7 films français I par trimestre, au lieu de 4; 2" Le renforcement du contrôle des recettes des salles par la création du billet « prétimbré »; 3° L’interdiction de toute création nouvelle de maison de distribution; 4° La création d'une « messagerie du film français »; 5° La fusion des journaux d’actualités. Si même ces dispositions n’étaient pas retenues par le Gouvernement malgré la résolution « unanime » de la Chambre, elles pourraient être reprises en séance par voie d’amendement lors de la discussion du Projet gouvernemental de 5 francs, qui ouvrira de nouveau un large débat sur la question. LE COMITE D’ACTION demande donc a tous les cinématographistes d’appuyer énergiquement, sur ces points aussi, son action de défense du Cinéma Français Indépendant contre ces mesures qui, relevant du dirigisme le plus aveugle, constitueraient en fait l’amorce de la nationalisation de l’Industrie cinématographique , qui serait privé, par ailleurs, de la garantie des lois républicaines sur la liberté d’entreprise et sur la liberté de la Presse. LE PROGRAMME DV COMITÉ D’ACTION LE COMITE D'ACTION, conscient du fait que son rôle n’est pas seulement de s'opposer aux projets néfastes, mais surtout d’émettre des propositions constructives, tient à exposer en toute clarté son programme d’action devant les directeurs de Cinémas Indépendants, qui représentent plus de 99 % de l’Exploitation française, et dont il réclame le plus entier concours, devant les cinématographistes indépendants des autres branches de l’Industrie, qui représentent plus de 85 % des activités du Cinéma Français, et avec lesquels il affirme sa volonté d’établir une loyale collaboration, et devant les Pouvoirs Publics, dont la bonne foi évidente a été regrettablement surprise, mais dont le concours est indispensable pour l’application de certaines solutions destinées à épauler l’effort de réorganisation intérieure que doivent fournir les cinématographistes eux -mêmes. LE COMITE D’ACTION estime que, placé devant l’impossibilité d’un recours immédiat à la solution idéale consistant à porter le montant moyen du prix des places au coefficient du coût de réalisation des films, l’Industrie cinématographique doit pouvoir appliquer sans délai un certain nombre de mesures partielles tendant d’une part à accroître les recettes des salles et d’autre part à diminuer les frais de production des films. Un crédit pour l’Exploitation Pour augmenter les recettes brutes, il convient d’abord de reconstruire sans délai les quelques 120 salles sinistrées de guerre qui font défaut au marché intérieur français; il convient éga lement de remettre en état convenable les établissements existants dont la trésorerie, épuisée à l’extrême par une fiscalité d’exception, ne permet plus l’entretien dans l’état indispensable de présentation, de confort et de sécurité. LE COMITE D’ACTION demande donc : 1° Qu'aucune salle nouvelle ne puisse être édifiée tant que les cinémas sinistrés n auront pas été reconstruits, puisque les Pouvoirs Publics opposent à la reconstitution de ces derniers le manque de matériaux et de main-d’œuvre; 2“ Qu’un crédit global d’UN MILLIARD de francs soit avancé, contre garanties évidentes, par le CREDIT NATIONAL, aux salles existantes pour leur remise en état. Le prix des places Pour augmenter les recettes brutes, il convient de mettre à l'étude dans une discussion intersyndicale largement ouverte à tous les points de vue, une tarification rationnelle du prix des places qui soit prête à entrer en application dès que les circonstances économiques le permettront. Il est également possible d’examiner des remaniements partiels de tarifs dans certaines agglomérations, à Paris notamment, où les prix des places dans les quartiers sont notablement moins élevés que dans de nombreuses villes de Province où pourtant la clientèle supporte sur ses salaires des abattements de zone. Mais il conviendrait d’abord de réviser les tarifs des salles d'exclusivités parisiennes, toujours plus nombreuses et dont les prix des places sont relativement trop faibles par rapport aux établissements de quartier. LE COMITE D’ACTION demande donc aux Pouvoirs Publics de renoncer à la fixation autoritaire et arbitraire du prix des places par le service du « Contrôle des prix », les tarifs d’entrée ne devant pas connaître de ce fait une liberté anarchique puisqu’ils resteront soumis aux décisions communes des associations professionnelles, ainsi qu’il est édicté par les Conventions intersyndicales, déjà en application avantguerre. LE COMITE D’ACTION demande que d’ores •et déjà le CENTRE NATIONAL DU CINEMA accorde aux petits et moyens établissements les facilités d'aménagement intérieur des tarifs qu’il a consenties aux grands établissements, par sa décision nu 11 du 4 décembre 1947, postérieure à la promulgation de l’arrêté interministériel (14 novembre 1947). Les contingents d’électricité Pour augmenter les recettes brutes, il convient de permettre à de nombreuses salles de reprendre leur rythme d’activité normal en leur attribuant un contingent de courant électrique correspondant à leur consommation d’avant-guerre, car certains établissements supportent encore une réduction de 50 %, alors que la production d’énergie électrique s’établit à 160 % de 1938. Les charges excessives Pour augmenter les recettes brutes, il convient de permettre aux directeurs de cinémas de consacrer à l’amélioration réelle de leurs établissements les sommes considérables qu’ils doivent dépenser en pure perte pour satisfaire aux fantaisies de certaines Commissions techniques ou de sécurité, pour payer des services inutiles de pompiers ou d’agents qu’ils n’ont pas demandés, pour acquitter des tarifications mal étudiées, comme celle du courant électrique, et aussi des impôts directs aux classifications préhistoriques, telle que la Patente. Il convient dans le même but de considérer les tarifs d'assurances d'après lesquels un établissement de 800 places, par exemple, ne donnant que cinq séances hebdomadaires, acquitte exactement la même prime pour la responsabilité civile qu’une salle de même capacité fonc tionnant « en permanent », alors que le risque n’est pas comparable. Le quota à l’écran Pour augmenter les recettes brutes, il convient de permettre à chaque directeur de cinéma de présenter des « films de qualité » correspondant au goût de la clientèle de son établissement, et par conséquent sélectionnés parmi la « quantité ». LE COMITE D’ACTION proteste donc contre toute aggravation du système du QUOTA A L'ECRAN, aggravation d’ailleurs insoutenable dans son principe en l'état actuel de la production des films en France. Il demande que : lu Les établissements concurrencés par deux salles au moins où la production nationale est projetée en priorité, ne soient soumis qu'à un « quota » réduit; 2U Les établissements réalisant une recette hebdomadaire égale ou inférieure à 50.000 fr. soient complètement exemptés des obligations du « quota ». Il réclame en général que, dans la situation présente, les dérogations consenties aux établissements d’exclusivité ne soient pas mesurées aux modestes salles de quartier soumises à de fortes concurrences. Retour au forfait LE COMITE D’ACTION demande également que la programmation des établissements soit favorisée par le retour aux CONDITIONS GENERALES DE LOCATION DES FILMS d’avantguerre, par le retour à la liberté de tractation, soit au forfait, soit au pourcentage avec ou sans minimum. Il réclame l'abrogation, dans le plus bref délai, des lois iniques de Vichy, promulguées à l’instigation des « collaborateurs » ralliés dès la première heure à l’ennemi, et maintenues incompréhensiblement dans la légalité républicaine retrouvée. Et. dans cette voie, il réclame d’abord le retour immédiat au forfait pour la petite exploitation, du format standard comme du format réduit. Pour les locations au pourcentage, il préconise l’extension du système « avec palier », le taux supérieur du pourcentage ne devant s’appliquer qu’à la partie de la recette nette excédant la moyenne hebdomadaire. Déduction des taxes au bordereau Il déclare par ailleurs que les directeurs ne peuvent consentir plus longtemps à verser des pourcentages à leurs fournisseurs sur la part des recettes qu’ils n’ont pas encaissée et que par conséquent, toutes les taxes, même locales et départementales, doivent être « déduites au bordereau ». Il réclame également la suppression de toute la « paperasserie » administrative professionnelle dont la stérile rédaction interdit aux directeurs de consacrer le temps indispensable à la véritable gestion de leurs établissements. Lutte contre les concurrences abusives Pour augmenter les recettes brutes, il faut enfin défendre efficacement les salles patentées contre la concurrence effrénée de toutes les entreprises dites « non commerciales », échappant de ce fait aux taxes, impôts et charges diverses, mais faisant en réalité du « Cinéma payant » dont les encaissements échappent à toute répartition normale entre les différentes branches de l’Industrie. LE COMITE D’ACTION entend défendre particulièrement la petite exploitation, de formats standard et réduit, contre l’entreprise des foyers ruraux ou municipaux.