La Cinématographie Française (1948)

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/ ■' 58 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ GRANDE-BRETAGNE Les exportateurs français doivent se grouper pour lancer leurs films sur le marché britannique. de notre correspondant François KOVAL I 'ETUDE de l’exploitation des films français *— en Grande-Bretagne démontre clairement un accroissement lent mais progressif du prestige de la production française. En même temps, les faits laissent entrevoir des possibilités plus étendues de distribution et tout ami londonien du Cméma français se demande <: pourquoi ne sont-elles pas exploitées7 ». La réponse en est simple, quoique quelque peu déconcertante : la distribution est laissée au hasard de l’initiative individuelle (souvent mal renseignée) et la publicité ne dépend que des directeurs de salles disposant de moyens limités. Cette initiative privée, bien entendu, mérite une reconnaissance chaleureuse de la corporation, et personne ne devrait critiquer pour le manque de coordination le producteur indépendant ou le distributeur qui cherche courageusement des débouchés nouveaux. Cependant c’esr justement ce manque de coordination qui îeprésente le facteur le plus nuisible à l’extensiori du commerce dans ce domaine. Si toi film français sort aujourd hui à Londres, c’eot uniquement le résultat de négociations prolongées entre deux hommes, un Anglais et un Français, qui tous deux ne sont intéressés que dans la réussite commerciale de leur transaction. auju.i a ux ne p-ut juger, au moment propice, de l'effet de cette sortie — bonne ou mauvaise — sur l’ensemble de la production française exportée. Cela revient à dire que de bons films sont souvent projetés au moment inopportun, des chances de succès sont gâchées par une programmation prématurée ou trop tardive, et au lieu de l’attaque solidaire et bien préparée du Cinéma français on voit le spectacle déplorable de quelques bandes françaises qui se font concurrence entre elles. Les expériences du dernier semestre en fournissent la meilleure illustration! Il y a deux ans, le tout simple documentaire Le Journal de la Résistance ( Libération de Paris) eut à Londres un succès énorme. A ce moment, La Bataille du Rail aurait déclenché l'enthousiasme du grand public, mais évidemment l’idée ne vint à personne alors de lancer ce chef-d’œuvre de René Clément. Et maintenant — au moment où chaque sujet de guerre est considéré comme Louise Carletti, Pierre Cour et Francis Blanche interprètes de L’ASSASSIN EST A L’ECOUTE. (Cliché Cinéma de France.) « passé » — le film n’a pu tenir l’affiche plus de cinq semaines. Les films de Henri-Georges Clouzot offrent un autre exemple. La critique sans doute aurait trouvé Le Corbeau une œuvre fort intéressante si cette bande avait été montrée comme la première de ce réalisateur original, présentée à Londres. Mais après Quai des Orfèvres, généralement admiré, la presse londonienne donna peu de place à l’œuvre plus ancienne de Clouzot. D’ailleurs — et c’est peut-être l’exemple le plus frappant — Quai des Orfèvres fut projeté au Rialto en même temps que Copie Conforme à I’Academy. Or, puisque même les plus ardents admirateurs du Cinéma français à Londres n'ont pas envie de voir sur l’écran le même artiste — Louis Jouvet en l’occurence — à bref intervalle, la période de projection fut automatiquement raccourcie de 50 % pour chacun des deux films, et cela en dépit de l’enthousiasme des journalistes et du public. Dans ces conditions, une solution rapide et radicale s’impose si on ne veut pas mettre en péril la réussite future de l’exploitation et le prestige même de la production française sur le marché d’outre-Manche, particulièrement au moment où la concurrence du Cinéma italien s’accroît et où l’accord anglo-américain ouvre de nouveau les portes aux productions d’Hollywood. Le meilleur remède consisterait en la formation d’un organisme capable de coordonner les efforts individuels, de sélectionner les œuvres convenables, de les placer sur le marché britannique et de synchroniser leur sortie, en un mot, de la création d’une agence centrale de iistribution avec siège à Londres. A en juger d’après les opinions exprimées par des cinéastes des deux côtés de la Manche, l’existence d’une telle institution serait, en effet, dans l’intérêt des deux parties. M. Jean Huet qui, en sa qualité de délégué du Centre National, représente à Londres le Cinéma français, nous dit tout franchement : « Dans l’état actuel des choses, j’ai trop peu d’influence et je suis convaincu que par la création d'une agence de distribution on pourrait augmenter l’exportation des bandes françaises en Angleterre beaucoup plus qu'on ne l’imagine en France ». Et M. Hoellering, propriétaire de I’Academy et directeur de « Films-Traders », une des compagnies les plus efficaces pour la distribution des films français, nous a déclaré : « Un vif succès est toujours assuré à tout film français qui reflète la vie réelle des Français, l’atmosphère de leur travail quotidien, leurs plaisirs et leurs peines. J’espère que les cinéastes français se rendent compte de leur supériorité dans ce champ. « Nous avons quelquefois des difficultés considérables non seulement à trouver des bandes convenables pour nos écrans, mais aussi à les obtenir. Il arrive que les gens chargés du placement des films semblent ne pas connaître très bien le marché britannique et, par crainte d’être trompés, entament des négociations avec deux ou trois maisons en même temps pour en jouer l’une contre l’autre, D’où un gaspillage énorme M. André Dreyfus, Président de la Chambre Syndicale de la Presse Filmée, remet à Sir Oliver Harvey. Ambassadeur de Grande-Bretagne, le film complet du voyage, à Paris, de la Princesse Elisabeth, réalisé par l’ensemble des firmes d’actualités cinématographiques éditant en France. de temps, d'énergie et d argent, des contrats mille fois changés et finalement déchirés... Si parfois, par ces méthodes peu communes en Angleterre, un producteur ou un distributeur ai rive à améliorer son profit, cela n’améliore point la position générale française, bien au contraire. « Pour ces raisons, je saluerais avec la plus grande joie une agence de distribution. Je serais même toujours prêt à soumettre ma comptabilité à l’inspection d’un tel organisme pour établir le juste prix d’achat. Ce n’est d’ailleurs pas un secret qu’un bon film français peut donner un rendement moyen de 2 à 3.000 livres et que la base habituelle de placement est le pourcentage à raison de 40 % à l'exploitant et 60 % au producteur. « S; je pense à tout l’argent gaspillé par les dépenses en voyages, préparations de contrats inutiles, etc., j’imagine que le fonctionnement d’une agence centrale (à part tout autre avantage) aurait pour conséquence une augmentation des profits effectifs. » Une fonction importante de l'agence ou, le cas échéant, d’une autre institution spécialement établie à ses côtés, devrait consister dans la publicité du Cinéma français dans le sens le plus vaste. Il ne faut se faire aucune illusion sur l’effet limité de la publicité sporadique donnée par les exploitants aux fiJms projetés par eux (et payée d’ailleurs de leurs revenus) . Ce n’esr pas une publicité « en profondeur ». Et pourtant l’expansion du Cinéma français dépend entièrement de la publicité qui serait à même d’éveiller « l’appétit •> pour ses œuvres parm; le grand public et de familiariser les masses avec les traits caractéristiques des vedettes françaises au point que les visages d'Edwige Feuillère ou de Pierre Blanchar deviennent aussi connus du cinéphile moyen que ceux de Katherine Hepburn ou de Gary Cooper. La meilleure façon d’atteindre ce but est tout simplement la publication d un magazine du cinéma en anglais. On ne se lend pas compte peut-être en France que le succès d’une publication pareille serait assuré dès le début. En effet, parmi les classes instruites, il y a dans les grandes villes anglaises un nombre considérable de cinéphiles qui attendent beaucoup de chaque bande française et montrent une curiosité remarquable à ce sujet. S’ils ne sont pas assez nombreux pour assurer toujours un succès commercial à un ilm qui passe peut-être dans une salle assez éloignée de leur domicile, iis sont certainement assez nombreux pour former le noyau d’abonnés indispensable pour un tei journal. Il suffit de penser, par exemple, aux 90.000 membres des « Films Societies » qui