La Cinématographie Française (1948)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

64 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ITALIE YYYY1 CINE RAPHIE ISE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Le marché italien se réveille aux films français. La production nationale est en progrès constants. A U cours d’une interview que M. Renato Gualino, Président de l'Union Nationale des Producteurs Italiens, Vice-Président de la LuxFilm et, par suite, une des personnalités les plus en vue de l’industrie cinématographique italienne, nous a accordé ces jours derniers, tout spécialement pour La Cinématographie Française, tous les problèmes artistiques ou com merciaux du Cinéma français ont été examinés. « Le sujet le plus actuel du Cinéma italien sur le but artistique adopté par les metteurs en scène les plus favorisés qui a été conventionnellement baptisé : « la nouvelle école italienne ». A cet égard, M. Renato Gualino pense que l’on ne doit pas parler d’une « école nouvelle » mais qu’il s’agit d’une heureuse intuition née sous l’aiguillon de la nécessité industrielle de tourner des films dans des milieux naturels et non rebâtis afin que leur prix soit diminué. Quelques metteurs en scène italiens ont suivi et exploité ce système réalisant des films réalistes, favorisés aussi par la largeur de vue de la censure. Après les premiers films de ce genre et d’après leur grand succès international s’est dessinée plutôt qu’une « école » une « manière ». Etant donné que dans l’inspiration artistique la discipline entraîne le manque de spontanéité et naturellement d’efficacité, M Gualino est de l’avis que le moment est arrivé pour les metteurs en scène italiens de se diriger vers d’autres buts. Ce changement est nécessaire d’ailleurs pour d’autres raisons : les films qui appartiennent à la susdite « école » ont exprimé jusqu’à présent les destructions et la désolation de l’aprèsguerre. Par contre, on désire d’ores et déjà que l’inspiration des scénarios soit orientée vers une vie meilleure quoique les questions sociales de la vie actuelle ne doivent pas être supprimées des films. En effet, ces problèmes donnent aux films leur raison d’être. Malgré tout, les questions de notre existence actuelle doivent être affrontées non pas dans un esprit trop pessimiste ou trop réaliste, mais avec un entier courage ». En ce qui concerne la production italienne 1948, M .Renato Gualino a exprimé toute sa confiance, sûr que la réduction dans le nombre des films qui seront réalisés cette année en comparaison d’un nombre plus élevé de l’année dernière, entraînera une amélioration très nette des qualités artistiques ou commerciales de la production même. Un autre problème actuel de la production italienne est celui de la co-production avec des firmes étrangères qui présente des avantages commerciaux d’exploitation, mais par contre des difficultés pratiques dans la réalisation. A ce propos, M. Gualino pense que les productions italo-françaises et italo-américaines peuvent avoir un fort développement quoiqu’elles soient souvent empêchées par des difficultés de devises, et il ajoute « que ces collaborations de notre correspondant Zoé MORI internationales sont souvent douteuses à cause des tempéraments très différents de chaque producteur, qu’il soit français, américain ou italien, de telle sorte que s’entendre devient très difficile ». Il pense qu’il est plus facile de produire des films italiens avec la collaboration d’interprètes et techniciens étrangers ou des films étrangers avec la collaboration d’interprètes et techniciens italiens. En Italie depuis plusieurs mois il y a en chantier des films de production américaine. Ce type de production a déjà révélé les avantages et les désavantages du système. C’est-à-dire une sensible augmentation des prix des productions qui se reflète sur tout le marché international et, par contre, de plus grandes possibilités de travail pour nos techniciens, interprètes et ouvriers. M. Renato Gualino a achevé le sujet de la coproduction en déclarant à propos de sa Société que la « Lux-Film maintiendra dans sa production son indépendance de l’étranger jusqu’au jour où on lui fera des propositions assez avantageuses pour la décider à changer d’avis ». Examinant ensuite la situation de l’échange des films avec l’étranger, il s’est montré satisfait par l’éclatante affirmation que les meilleurs films italiens ont obtenu ces deux dernières années sur les marchés du monde entier; les films étrangers, par contre, ont trouvé en Italie un marché très difficile, sauf ceux d’Amérique qui ont obtenu de très bonnes recettes. M. Gualino à qui j’ai demandé quels films, quels metteurs en scène et quels interprètes français il juge les meilleurs, a répondu que ses préférences sont pour les films : Antoine et Antoinette, Monsieur Vincent, Le Diable au Corps, Le Silence est d’Or, Quai des Orfèvres. Pour les metteurs en scène : Clouzot, AutantLara, René Clair et Jacques Becker. Pour les acteurs : Edwige Feuillère, Michèle Morgan, Micheline Presle, Gérard Philipe, Pierre Fresnay et Louis Jouvet. Il a enfin terminé en exprimant les prévisions les plus optimistes en ce qui concerne la nouvelle production française qu’il croit en forte reprise et pour laquelle il a remarqué un considérable réveil du marché italien. La Lux a en chantier actuellement six des douze films qu’elle veut réaliser pour la saison 1948-1949. Senza Pietà, réal. Lattuada; Proïbito rubare, réal. Comencini ; Molti sogni per le strade, réal. M. Camerini; L’eroe délia strada, réal. Carlo Borghesio; Fuga in Francia, réal. Mario Soldati, et II Cavalière Misterioso, réal. Freda, sont au tournage dans différentes villes d’Italie. A la Scalera on vient d’achever Follie dell’Opera, réal. Mario Costa. Parmi les films musicaux, ce dernier est sans doute le plus important de la production 1948. Ses interprètes sont : Benjamino Gigli, Maria Caniglia, Gino Bechi, Tito Schipa, Tito Gobbi et Nives Poli. L’orchestre est dirigé par Franco Mannino. Tou Anna Magnani dans MOLTI SOQUI PER LE STRADE de Mario Camericci. (Cliché Lux-Film.) jours à la Scalera, aura lieu dans quelques semaines le premier tour de manivelle du film Le Chevalier de Maison Rouge, tiré du célèbre roman de A. Dumas. Ce film sera tourné en édition française et réalisé par Nunzio Malasomma tandis que l’organisation générale est de Franco Magli. Les interprètes seront choisis parmi les plus grandes vedettes européennes. Aux studios de Cinecittà aura lieu dans quelques jours le tournage du film Les Derniers Jours de Pompéi (prod. Universalia) , tiré du roman de Lytton. Marcel L’Herbier, réalisateur Micheline Presle et George Marchai interprètes, sont déjà à Rome. Plusieurs scènes de ce film seront tournées à Naples, tout près du Vésuve. Aux studios de la Titanus Itala Films de M. Alberto Giacalone, vient de réaliser les premières scènes de I Pagliacci, un mélo musical, tiré de l’opéra de Léoncavallo. Le metteur en scène est Mario Costa connu désormais comme un des meilleurs metteurs en scène de films musicaux. La Fincine a au montage le film Sotto il sole di Roma que M. Castellani réalise exclusivement avec des interprètes improvisés qu’il choisit dans les rues. Ce film sera distribué sous peu. La Fincine réalisera ensuite un film d’ambiance anti-fasciste Aimi difficili. On trouve tout spécialement dans l’Italie du Sud une forte production de courts métrages et documentaires. La R.W.C. de Rome réalise en couleurs Maschere nel tempo, la Panaria-Film de Palermo tourne une série de courts métrages fort intéressants sur la Sicile. La Phœnis de Rome offre un programme très vaste pour la saison 1948-1949 de ses documentaires dont il faut nommer un des plus intéressants: Marcher avec les autres, documentaire tourné dans une grande institution pour aveugles. En ce qui concerne la production française en Italie, il faut rappeler de nouveau le grand succès de Quai des Orfèvres (distr. Italfrancofilm), qui vient de passer dans toutes les grandes villes d’Italie réalisant partout de très bonnes recettes. Monsieur Alibi (distr. Italfrancofilm) a été projeté seulement sur les écrans de Rome et le public romain lui a fait un très bon accueil. Le Corbeau, de Clouzot, en version originale, pour trois soirs seulement, au cinéma Arcobaleno de Rome, a remporté un grand succès. Zoe Mort