La Cinématographie Française (1948)

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82 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ :xx: ciné RAPHiE rxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx? 1948 n’échappe pas à cette règle, ainsi que le révèle le tableau ci-dessous : Programmation des salles d’exclusivités à Paris (saison 1 947-194») Natio 3" trim. 4e trim. lpr trim. 2 trim. naiité 1947 1947 1948 1948 des films ■ — Français 23 20 27 27 Américain 56 62 49 * 64 Anglais 6 6 3 8 Italien 7 1 5 8 Belge 4 0 0 0 Russe 0 2 0 2 Suédois 2 1 0 0 Suisse 0 0 0 0 Danois 0 1 O 0 Mexicain 1 0 0 0 Argentin 0 1 0 0 99 94 84 109 DISTRIBUTEURS DE FILMS AMERICAINS Maisons américaines 45 43 33 42 Maisons françaises 1 1 19 16 22 Le chiffre des films projetés au 2r trimestre de cette année constitue le maximum actuel de la programmation trimestrielle des salles d’exclusivités, puisqu’il se monte à 109 contre 84 le trimestre précédent (98, trimestre correspondant de l’année précédente). A cette augmentation du nombre des films projetés correspond évidemm|ent une diminution de la durée de programmation des films. Rares sont ceux qui restent à l’affiche plus de 4 semaines, quelques-uns seulement atteignent la 7% La réduction de la durée moyenne des exclusivités tient à trois raisons : 1° Le public des salles d’exclusivités, du fait de l’augmentqtion du coût de la vie, ne se recrute plus que parmi les favorisés de la fortune, les classes moyen leur sortie est actuellement supérieur aux besoins du marché français, comme nous le verrons plus loin. Les directeurs ont donc toute facilité pour modifier leur programme dès que les entrées commencent à fléchir. 3° La qualité moyenne des films est en baisse. Le tableau nous permet, en outre, de remarquer que la programmation des exclusivités en films français augmente : 27 pour chacun des 2 premiers trimestres 1948, soit 54 pour le premier semestre de 1948, contre 46 au premier semestre 1947 et 43 au deuxième semestre (non compris les reprises). Devons-nous voir dans cette augmentation un heureux effet de l’application plus stricte du quota ou une accélération de la rotation, rendue nécessaire par la crise financière, des capitaux engagés dans la production? La sortie en fin de saison de films produits récemment nous ferait pencher plutôt vers cette seconde hypothèse. 74 FILMS ÉTRANGERS DOUBLÉS CONTRE 22 FRANÇAIS VISÉS PAR LA CENSURE AU PREMIER TRIMESTRE 1948 D’après les renseignements communiqués par le Centre National sur le nombre de visas de censure délivrés au cours du premier trimestre 1948, il apparaît que le nombre des films étrangers doublés ayant obtenu leur visa de censure, s’il est en baissé sur les trois derniers trimestres de 1947, n’en demeure pas moins fort important, puisque 74 visas ont été délivrés (46 films d’orig,ine américaine et 28 d’origines diverses), contre 89 au quatrième trimestre 1947; 64 au premier trimestre 1947 et 21 au premier trimestre 1946. Visas de censure des grands films en 1946-1947 et durant le premier trimestre 1948 ANNEES FRANÇAIS AMERICAINS DOUBLES Autres films DOUBLES TOTAL DES GRANDS Films parlant FRANÇAIS Nbre de % Nbre de % Nbre de % Nbre de % films films films films 1er trimestre 1946 20 51,2 1 1 28,2 10 20,6 41 100 2e trimestre 1946 15 34,9 19 44,1 1 1 1 1,0 45 100 3e trimestre 1946 25 32,4 42 34,6 16 13,0 83 100 4' trimestre 1946 22 37,3 27 48,2 7 14,5 56 5 00 TOTAL 1946 92 38,1 99 46,0 44 15,9 225 100 1 "r trimestre 1947 28 30,4 53 57,6 1 1 12,0 92 100 2' trimestre 1947 21 20, f 65 63,9 16 15,6 102 100 3e trimestre 1947 22 18,6 71 60,1 25 21,3 1 18 100 4e trimestre 1947 21 19,1 67 60,9 22 20,0 1 10 100 TOTAL 1947 92 21,8 256 21,8 74 17,6 422 100 1er trimestre 1948 22 22,9 46 47,9 1 28 29,2 1 96 100 nés étant obligées de s’abstenir. Le nombre des spectateurs est donc moins élevé, le succès du film d’attrait moyen, est vite épuisé. La rotation des films doit donc être plus rapide pour attirer une clientèle parsemée. 2° Le nomibre de films qui attendent Ainsi donc, si le nombre des productions étrangères doublées se maintient à ce niveau, le marché français risque d’être embouteillé, car en 1947, 422 films obtinrent leur visa, alors que la possibilité d’absorption des salles françaises dépasse guère 350 films par an. Le tableau ci-dessous donne tous les détails sur la nationalité et le nombre des visas décernés en 1946, 1947 et le premier trimestre 1948. De la comparaison des chiffres, il apparaît, tout d’abord, que le nombre des films américains doublés est en légère régression : 46 au premier trimestre 1948, contre une moyenne de 64 pour chaque trimestre de 1947. Ce fait est dû à une application plus stricte du décret de juillet 1945 sur le doublage. Par contre, nous remarquons une légère augmentation du nombre des autres films étrangers doublés : 28 au premier trimestre 1948, contre 22 au quatrième trimestre 1947 et 1 1 au premier trimestre 1947. La plupart de ces films sont d’ailleurs présentés à la censure par des distributeurs français, qui ont dû importer des productions étrangères en contre-partie d’exportation de films français. La Commission de contrôle a, en outre, délivré, pour les versions originales, au cours du premier trimestre 1948, 125 visas pour les films américains (108 et O pour les trimestres correspondants de 1947 et 1946) . Pour les seuls films américains, au premier trimestre 1948, le total des visas délivrés aux « major-companies » s’élève à 64 pour les V. O. et 25 pour les V. D., soit 70,3 % et 56,4 % du total des visas des films américains. Ces pourcentages sont en augmentation sur toute l’année 1947, puisqu’ils atteignaient 62,6 % et 50,8 %. La part des films américains distribués par des sociétés françaises est donc en régression. Ceci est dû au fait que ces sociétés importaient surtout des films anciens : « sériais » ou « westerns », dont le doublage est maintenant strictement interdit, mais qui, visés l’année dernière, occupent encore beaucoup trop de nos écrans. UNE DÉTAXATION DOIT ÊTRE VOTÉE DE TOUTE URGENCE De ce trop rapide coup d’œil sur les résultats obtenus par l’exploitation parisienne, pendant le premier semestre 1948, il ressort que la crise économique, dont les effets se conjuguent avec ceux du plan Mayer, frappe durement l’industrie cinématographique. Ce renseignement est valable d’ailleurs pour toute la France, ainsi que nous le prouvent les rapports de nos divers correspondants de province, publiés dans ce numéro (p. 83 à 90). Il est donc urgent que l’Etat, dont les interventions économiques et financières sont à l’origine même du marasme actuel, fasse adopter par l’Assemblée des mesures spéciales d’aide au Cinéma. Or, les projets actuels basés sur une élévation du prix des entrées ne peuvent que renforcer le malaise et éloigner des salles de nouvelles couches de la population, ainsi que nous le prouve l’analyse des statistiques d’entrées dans les salles. Seule une importante détaxe ou ristourne d’une partie des impôts à la production et à l’exploitation pourrait sauver notre industrie. Toute autre mesure ne saurait être qu’inefficace. Jacques Lamasse.