La Cinématographie Française (1948)

85 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦«H ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ DIJON 74 £ilms français et 80 films étrangers programmés en un trimestre Toujours pour faire suite aux études parues aux numéros spéciaux de la Cinémato (n° 1213 et 1152), nous donnons aujourd'hui les résultats de l’exploitation dijonnaise, pour la période du 25 février au 25 mai 1948, soit 13 semaines. Pendant ces 13 semaines, il fut présenté, pour l'ensemble des salles dijonnaises, 154 films, dont 90 nouveaux (français ou étrangers). Ces 154 films se départagent comme suit : 74 films français et 80 films étrangers, dont 10 en couleurs. 8 films passèrent en tandem, qui sont : La Bataille de l’Eau Lourde, La Chartreuse de Parme, Ruy Blas, Pavillon Noir, Rocambole , aux cinémas A.B.C. et Star (à signaler que les deux premiers films cités restèrent 2 semaines à l’affiche à l’A.B.C.; La Carcasse et le Tord-Cou, Les Condamnés, La Maison du Docteur Edwardes, aux cinémas Grande Taverne et Alhambra. Voici ci-dessous un tableau sur la répartition des films dans les salles : L’Aigle Noir : 12.000 entrées, Le Barbier de Séville : 9.000 entrées, Bichon : 9.000 entrées, La Dame de Shanghaï et L’Evadée : 8.000 entrées. Grande Taverne (980 places, semi-permanent, 28 séances par semaine, administrateur M. Gabriel MAILLARD) : Monsieur Vincent, Aloma, Princesse des Iles, Soudan, Les Condamnés, La Carcasse et le Tord-Cou, La Maison du Docteur Ed.umrdes, Mort ou Vif. Olympia (1.000 places, semi-permanent, 28 séances par semaine, dir. Mme LEONI). Signalons que cet établissement battit ces records de recettes au mois de mai avec : Par la Fenêtre, Le Maître de Forges, Les Trafiquants de la Mer, Le Fil du Rasoir. A signaler également pour cette salle : Emile l’Africain, Cargaison Clandestine, Les Raisins de la Colère, Péché Mortel. Star (583 places, permanent, 35 séances par semaine, circuit Pouradier-Duteil, dir. M. R. DELAMARE) : Attentat à Téhéran, Tumak Fils de la Jungle, La Taverne du Poisson Couronné. CATEGORIE C (Première vision) A.B.C. : 7 films français, dont 2 ont tenu 2 semaines; 4 films étrangers, dont 1 en couleurs. Darcy-Palace : 5 films français, dont 1 en deux époques ; 7 films étrangers. Grande Taverne : 8 films français; 5 filins étrangers, dont 2 en couleurs. Olympia: 6 films français; 7 films étrangers dont 2 en couleurs. Star : 7 films français ; 6 films étrangers, dont 1 en couleurs. Totaux : 33 films français ; 29 films étrangers dont 6 en couleurs. CATEGORIE D (Première et seconde vision) Alhambra : 5 films français ; 8 films étrangers. Casino : 4 films français; 10 films étrangers dont 2 en couleurs. Familia : 3 films français; 10 films étrangers. Grangier ; 5 films français; 8 films étrangers, dont 1 en couleurs. Le Paris : 5 films français, 8 films étrangers. Totaux : 22 films français ; 44 films étrangers dont 3 en couleurs. CATEGORIE E (Vision ultérieure) Eldorado : 10 films français; 3 films étrangers. Etoile ; 9 films français; 4 films étrangers, dont 1 en couleurs. Totaux : 19 films français ; 7 films étrangers dont 1 en couleurs. Voici par ordre d’importance, les films qui obtinrent le plus de succès dans les salles dijonnaises, nous tenons à préciser que les salles sont classées par catégorie et par ordre alphabétique et non par l’importance soit de la salle ou des recettes. Tout d’abord, nous commençons par signaler la magnifique carrière de La Bataille de l’Eau Lourde, qui, en tandem à l’A.B.G. et au Star, en 3 semaines, battit les records de recettes sur Dijon, qui, avec 30.080 entrées, réalisa 1.796.525 francs. Vient sitôt après, toujours en tandem à 1 A.B.C. et au Star : La Chartreuse de Parme qui, pendant 3 semaines, avec seulement (par salle) 3 séances par jour au lieu de 5, réalisa plus d’un million et demi avec 19.000 entrées. Puisque nous parlons records, n’oublions pas de signaler que le record de recettes sur Dijon, pour une semaine seulement, fut réalisé par Monsieur Vincent, à la Grande Taverne, avec 930.000 francs. SALLES CATÉGORIE C A.B.C. (587 places, permanent, 35 séances par semaine, circuit Pouradier-Duteil, directeur M. Robert DELAMARE) : Les Enchaînés, Dernier Refuge, Les Vertes Années. Darcy-Palace (1.000 places, semi-permanent, 21 séances par semaine, dir, M. Roger RAFFIN): SALLES CATÉGORIE D Alhambra (650 places, 14 séances par semaine, administr. M. Gabriel MAILLARD) : Les Condamnés (tandem avec la Grande Taverne), Aïlanga (première vision), La Maison du Docteur Edwardes (tandem avec la Grande Taverne), La Carcasse et le Tord-Cou (tandem avec la Grande Taverne), Rebecca, Les Cinq Secrets du Désert. Au sujet de cette salle, M. Gabriel Maillard nous fait remarquer que les recettes sont supérieures avec les « 2 semaines » qu’avec les « tandems », en effet, alors qu’un « tandem » plafonne à 300.000, une « seconde semaine », comme par exemple, Monsieur Vincent réalisa 453.000 fr. Casino (550 places, 13 séances par semaine, dir. M. William LESPINARD) ; La Vie privée d’Elisabeth d’Angleterre (reprise), Poste Frontière (première vision) ex-æquo. Chevalier Carbancito (première vision), La Ruée Sanglante (première vision), L'Ennemie sans Visage (première vision) . Familia (1.000 places, 8 séances par semaine, dir. M. Ch. ROBIN). Très gros succès avec ; Pastor Angelicus et très bonnes semaines avec : La Symphonie Inachevée (reprise), Cœur Captif et Bataan (premières visions). Grangier (500 places,' permanent, résultats non communiqués. Le Paris (300 places, permanent, 35 séances par semaine, administr. M. Gabriel MAILLARD) : Deux Nigauds démobilisés (première vision), O Sole Mio (première vision), Casablanca (reprise), Le Diable souffle avec Le Match FranceItalie (première vision), Le Diable au Corps (reprise), Paris 1900 et Deux Nigauds Soldats en V.O. (premières visions ex-œquo. SALLES CATÉGORIE E Eldorado (700 places, 8 séances par semaine, dir. M. MAR) : Arènes Sanglantes, On demande un Ménage, Destins, Jane Eyre, Cavalier Noir. Etoile (200 places, 5 séances par semaine, dir. M. COLADANT) : Les Mille et Une Nuit, Un Ami viendra ce soir, L’Etrange Suzy, Les Nouveaux Riches, Alerte aux Indes. L’Etoile a fermé ses portes le 30 mai, afin d’exécuter d’importants travaux relatifs aux règlements de sécurité. Cette salle restera donc fermée plusieurs mois. Au Darcy-Palace, les améliorations se poursuivent lentement mais sûrement, en effet, après le remplacement d’anciens fauteuils par de nouveaux très confortables, c’est maintenant toute l’installation électrique qui a été refaite et désormais cette vaste salle est éclairée avec des tubes luminescents en deux couleurs qui, placés sur des motifs en staff, sont du plus heures effet, A. Bouldour, David Niven dans BONNIE PRINCE CIIARLIE. (Cliché London-Film-Production.) CHALON-sur-SAONE Baisse de 4© 0/0 sut* les entrées Après une enquête faite auprès des Directeurs chalonnais sur l’Exploitation cinématographique de leur ville pour les 5 premiers mois de l’année nous relevons les remarques suivantes : Si janvier a été, à quelque chose près, égal aux années précédentes, les mois suivants accusent une baisse de 30 à 40 % sur les programmes moyens et même bons, seuls les « gros morceaux » arrivent à se défendre, c’est ce qui fait dire au Chanoine DUVERNE (Foyer SaintPierre) que nous n’avons pas suffisamment de bons films car la clientèle devient de plus en plus difficile. M. HAUGHARD (Excelsior) nous signale qu’à l’encontre de ce que l’on pourrait croire ce n’est pas le public « aisé » qui a continué à fréquenter les salles mais bien le « populaire » le public « select » s’étant en grande majorité abstenu. Tous ies directeurs sont d’accord pour constater que c’est surtout l’augmentation continuelle du coût de la vie qui, en abaissant le pouvoir d’achat de toutes les classes de la société, gêne l’exploitation où malgré tout le prix des places n’a pas dépassé le coefficient 6,2, tandis que le reste est passé au coefficient 15, 20 et même 30 pour certains articles. Une autre cause du malaise actuel, nous signale MM. GUILLARD (Familia) et HAUCHARD (Excelsior) c’est la concurrence faite aux cinémas par les trois salles municipales, dont le Théâtre, la Salle de l’Hôtel de Ville et surtout la vaste salle aménagée de 1.500 places de la « Halle » qui, louée par la ville, donne régulièrement trois ou quatre fois par semaine des spectacles de music-hall, théâtres, concerts, etc... Tous les directeurs chalonnais protestent également sur l’obligation que leur fait la municipalité d’avoir à chaque représentation un pompier payé actuellement 70 francs par cachet et dont le principal travail consiste à dormir, d’où l’obligation aux directeurs de réveiller ces der 1