La Cinématographie Française (1948)

86 éxxxxx; ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ i ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ LILLE Clochemerle bat les records de recettes grâce aux manifestations Clochemerle, qui vient de passer deux semaines sur deux écrans importants de Lille, le Belllvue et le Rexy, a battu, pour la première semaine, les records de recettes de chacune de ces salles et de toute la ville. Les chiffres sont éloquents : Beuævue (750 places) : 1.397.380 fr. pour 18.885 entrées. Rexy (850 places) : 1.320.710 fr. pour 23.625 entrées. Soit un total de 2.718.090 fr. pour 42.510 entrées. La deuxième semaine, pour laquelle nous n'avons pas encore les résultats définitifs, a également très bien donné, et il est certain que tous les records ont été battu . Il faut dire que ce résultat est dû à l'effervescence qui a créé à Lille la présentation du film, passé à Lille avant Paris d’ailleurs. Les groupements familiaux avaient décidé, en effet, de s’opposer à sa projection. Sur leur demande, un arrêté du maire avait stipulé que l’entrée des salles était interdite aux moins de dix-huit ans. Puis, ces mêmes groupements avaient organisé diverses manifestations, principalement au Bellevue, qui se trouve en plein centre de la ville, place du Général-de-Gaulle. Le samedi 5 juin, nombre de manifestants, spectateurs du film, réussirent pendant un temps à en interrompre la projection. Le lendemain c’est devant la salle que se produisit la manifestation. Quelques vérifications d’identité faites par la police, et le résultat en fut un bel embouteillage de cette place si fréquentée le dimanche. Devant ces manifestations, et sur la menace de l’interdiction du film, la Chambre syndicale des Directeurs de Cinéma, forte de ses droits, convia le Conseil municipal à une présentation spéciale du film, qui eut lieu lundi 8 à 23 heures au Rexy. Après cette présentation, le bâtonnier Arnoux, conseil juridique de la Chambre syndicale, présenta la défense des exploitants, qui étaient décidés, forts du visa de censure, à continuer leurs séances, et fit ressortir combien aurait été illégal en l'occurence un arrêté d’interdiction du Conseil municipal. Celui-ci d’ailleurs, dans sa réunion du lendemain, ne put que s'incliner. Sans prendre position sur la question de valeur morale ou artistique du film, il faut retenir de tous ces incidents que les conseils municipaux n’ont aucun pouvoir de censure lorsque le film a obtenu le visa, et aussi que tout le bruit fait autour de cette affaire a été la meilleure publicité pour un film qui n’aurait peutêtre fait sans cela que la moitié de ses recettes, les promoteurs des manifestations ont atteint le but contraire, d’autant plus que la presse régionale s’était emparée d'une aussi bonne aubaine, à tel point qu’un quotidien avait vu son tirage doubler. Par la suite, les esprits se sont heureusement calmés et Clochemerle a continué sa carrière sans plus d’incidents. Aucun autre fait sensationnel à noter dans l’exploitation. Les fortes chaleurs et les nombreuses fêtes ont freiné les recettes. L. Desenclos. I— | ^ ^1 O ^1 Grand succès de Monsieur Vincent ■ * " ^ ^ Belle programmation pour l’été Façade du Cinéma » Royal-Pathé » de Grenoble. niers en fin de séance pour les prévenir que « leur travail » est terminé. Et voici maintenant les films ayant fait recette à Chalon, de janvier à fin mai : Ecran (418 places, 9 séances par semaine, dir. M. VALLOT) : La Falaise Mystérieuse. Le Diable au Corps, La Charge Fantastique, La Lettre, Les Cinq Secrets du Désert, Les Sœurs Bronté, Casablanca, Tessa, Agent Secret, Le Grand Mensonge. Excelsior (490 places, 8 séances par semaine) : M. HAUCHARD, le très sympathique directeur de cette salle, nous signale qu’il a obtenu son record de recette avec La Bataille de l’Eau Lourde qui, avec 5.400 entrées, réalisa 228.649 fr. ce qui est exceptionnel pour Chalon, vu le prix très bas des places, viennent ensuite : Requins de Gibraltar, L’Homme au Chapeau Rond, Contre-Enquête, Païsa, et les excellents « technicolors » suivants : La Piste des Mohawks, La Reine de Broadway, La Princesse et le Pirate, Dumbo, Buffalo Bill. Comme on le constate, M. Hauchard a présenté à sa clientèle une excellente programmation bien soutenue. Ce dernier nous signale que depuis début mai il applique le « double programme » à son avis ce mode d’exploitation est à la fois dangereux et avantageux, Dangereux, en effet, car si toutes les salles appliquent le « double programme », cela risque de « saturer » la clientèle. Avantageux, car il peut créer une émulation qui ne désavantage ni l’exploitant, ni le distributeur. Familia (700 places, 8 séances par semaine) : M. LUCIEN GUILLARD, son actif directeurpropriétaire, un des plus vieux exploitants de la région, nous dit avoir fait ses recettes records avec : L’Odyssée du Docteur Wassel, Copie Conforme, Torrents, Pour qui sonne le Glas, Brève Rencontre, Les Maudits, Rébecca; ici également, une belle programmation. Scala (750 places, 8 séances par semaine, dir. M. GIRODET) : Voici les principaux films présentés par cette salle : Le Maître de Forges, La Carcasse et le Tord-Cou, La Nuit de Sybille, Rome ville ouverte, Le Fantôme de l’Opéra, Les Démons de l’Aube, La Caravane Héroïque, Les Desperados, Bethsa bée. Foyer Saint-Pierre (682 places, 5 séances par semaine) : M. le Chanoine DUVERNE nous communique les programmes suivants comme ayant été les meilleurs : Le Commando frappe à l'Aube, La Bataille du Rail, Les Clés du Royaume, Air Force, Attentat à Téhéran, Enamorada. Comme on le constate d'après les principaux programmes présentés au public chalonnais, tous les directeurs des salles de cette ville font des efforts louables pour satisfaire une clientèle qui se raréfie et devient de plus en plus difficile. 4. Bouldour, Comme nous l'avions annoncé dans notre dernier compte rendu de l’exploitation thononaise. M. BOURDEAUX, l'actif directeur de I'Excelsior, avait programmé toute la tranche de l'A.G.D.C. avec, en tête de liste. Monsieur Vincent qui passe en ce moment dans cette salle et qui obtient le plus large succès; en huit séances, plus de 3.000 spectateurs sont venus applaudir Pierre Fresnay (fait unique dans les annales du Cinéma à Thonon : à plusieurs reprises, de nombreux applaudissements). Une deuxième vision aura lieu dans le courant de septembre pour permettre au public des environs, empêché par le travail des moissons, de venir admirer ce film. Pour la saison d'été, M. Bourdeaux s’est particulièrement attaché à soigner sa programmation qui comprend : La Bataille de l’Eau Lourde, O Sole Mio, La Carcasse et le Tord-Cou, Les Enchaînés, Un Soir à Miami, Le Fort de la Solitude, La Chartreuse de Parme, Ruy Blas. Buffalo Bill, Boomerang, Crossfire, Péché Mortel, La Fleur de Pierre, Blanc comme Neige. On peut se rendre compte par ce programme que rien n’a été laissé au hasard pour satisfaire les estivants qui, comme chaque année, affluent vers les rives du Léman tant à Thonon qu'à Evian. D'autre part, le prix des places a été augmenté pour la saison allant de juin à septembre, de 10 fr. par place, ce qui porte les balcons à 70 fr. (premier et deuxième rangs) autres balcons, 60 fr. et les parterres à 50 fr. Le public n’a certes pas très apprécié cette augmentation qui, loin d'intensifier les recettes, aura une répercussion sensible dans les semaines à venir sur les entrées. Par ailleurs, la méthode de deux films par semaine s’avère désastreuse et M. Bourdeaux l’abandonnera d’ici quelque temps. L'Etoile Sonore (Dir. M. ROSIER) ne nous a pas communiqué son programme de la saison que nous donnerons dans un prochain numéro. Le Foyer, salle de 700 places n’a pas enregistré de gros succès durant cette saison transitoire de printemps. Les films qui ont obtenu le plus de succès sont dans l’ordre : Tarzan à New York, Balalaïka, Par la Fenêtre et Les Vertes Années. Il est à signaler que cette salle a passé quelques films avant leur sortie à Paris mais cette méthode ne s’avère pas excellente, car le public en général se réfère à son journal. Pour la saison à venir, voici à titre documentaire quelques titres programmés par M. BUREL. directeur de cet établissement : Le Barbier de Séville, Tessa la Nymphe au Cœur Fidèle, Le Sorcier Noir, Rocambole et La Revanche de Baccarat, Le Cygne Noir, Les Requins de Gibraltar et Les Nuits Ensorcelées. Les nombreux estivants qui viennent régulièrement passer leurs vacances sur les bords du Léman n’auront que l'embarras du choix suivant leur préférence. Et enfin le Circuit Cinematopraphique du Léman poursuit ses projections dans les bourgades des environs de Thonon et d’Evian où il obtient de bons résultats. M. RENE FLEURY a établi un programme vraiment varié : La Sauvagesse Blanche, Carmen, Gibraltar, Notre cher Amour, L’Imposteur, La Chanson du Passé, Sciussia, On demande un Ménage, La Mousson, Horizons Perdus, Rome ville ouverte, La Bataille du Rail, Les Cloches de Sainte-Marie, Les Desperados, Balalaïka, La Valse dans l’Ombre, Les Clefs du Royaume. Le public des campagnes s’acclimate au septième art et M. Fleury enregistre dans les bourgs suivants : Saint-Gingolph, Larringes, Feternes, Meillerie Fessy une nette augmentation des recettes. C’est que depuis la création du C.C.R. le public d’abord un peu réticent s’est laissé prendre par le feu de l’action de certains films et il faut remarquer que le genre Tarzan est devenu son favori. — Noël Moille,