La Cinématographie Française (1948)

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39 CM RAPHIE ISE ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦»♦♦» ♦♦♦♦♦♦♦♦♦ □□□ SUEDE Les prodnetions françaises sont an quatrième rang sur le marché suédois» par Blanche CAMB1ER étendu, achèvera sa carrière sur un montant qui atteindra probablement 125.000 fr.; La Vie en Rose, qui a eu du succès au Festival de Locarno, sans viser au grand super-film, est le modèle heureux d’un bon film de bonne exploitation courante; on lui promet généralement 40 à 50.000 fr. suisses. Incontestablement, le film français a repris à Zurich une position favorable. La Chartreuse de Parme, par exemple, n’a pas eu beaucoup de peine à s’assurer une bonne sortie avec une garantie de quatre semaines. L’élan est donné incontestablement. Mais voici qu’une nouvelle concurrence, fort sérieuse, s’annonce, avec le réveil de la production autrichienne et allemande. Le goût pour le film autrichien — les comédies surtout et les films de chansons — est très vif; Mariandel, qui est un film fort moyen, vient de battre tous les records d’exploitation, avec trois mois au Corso dé Zurich; et il connaît, depuis, un succès équivalent partout. Les premiers films allemands, réalisés sous licences alliées commencent à apparaître. Il ne faut pas croire, d’ailleurs, que ces films sont cédés à des conditions spécialement avantageuses! Ils sont traités par l’intermédiaire du Joint export import agency, dont la politique consiste à obtenir pour chaque opération le maximum de bonnes devises. Ce n’est donc pas une concurrence déloyale. Le film italien connaît également en Suisse un bon succès; il plait au public et les conditions sont, le plus souvent, moins onéreuses que celles du film français. Païsa a tenu 7 semaines dans une salle d’assez petite dimension il est vrai; mais Vivre en Paix est très apprécié et l’on en escompte au moins 150.000 fr. suisses. Il est un autre aspect du problème ; c’est M. Sautter, directeur de la Columhus, et l’un des vice-présidents de l’Association des Loueurs de films en Suisse, qui l'aborde devant nous ; la nécessité de construction de nouvelles salles dans les grandes villes, aussi bien alémaniques que « françaises ». Ce sera le moyen d’étendre et d’accroître les possibilités et la rapidité des sorties. Ce sera surtout le moyen de rétablir les droits de la concurrence, qui sont actuellement plus ou moins paralysés par certains groupements de salles : ce qui a pour conséquence d’introduire dans l’exploitation un esprit de spéculation qui est néfaste. Ainsi, les salles de Genève et Lausanne appartiennent à trois groupes, et les sorties sont, en fait, bloquées pour des mois. D’autre part, certaines salles, ici ou là, sont passées, semble-t-il, sous le contrôle des Américains : la Chambre Suisse du Cinéma et les organismes professionnels envisagent cette situation avec émotion, et vont mettre en mouvement une procédure « anti-trusts » qui permet de lutter contre la « pénétration économique étrangère ». Cette scène est extraite du film ALLEMAGNE ANNEE ZERO, de Rossellini. (Cliché A.G.D.C.) Depuis la guerre, le film français tend à reprendre sa place dans les programmes cinématographiques suédois. C’est ainsi qu'on pouvait voir cet été à Stockholm : Tombé du Ciel, Requins de Gibraltar, Route sans Issue, Jéricho, Boléro, Le Diable au Corps, qui, après 25 semaines de succès, tiennent encore l’affiche dans trois salles de la capitale, et enfin, depuis le 31 août : Le Silence est d’Or. Le nombre de films français offerts au public suédois, pour l’année 1948, n’est pas encore connu. On pense, toutefois, qu’il dépassera celui de 1947, année pendant laquelle nous avons exporté 24 films, contre 10 en 1946 et 5 en 1945, sans atteindre toutefois le chiffre record de 56 en 1939. Ces chiffres placent la France au quatrième rang parmi les fournisseurs des écrans suédois. L’Amérique détient la première place avec 170 films par an en moyenne. Vient ensuite la Suède, qui, avec ses 40 films annuels, tirés à 20 copies chacun, nous a dit M. Pettersson, président de l’Association des Théâtres et Cinémas, assure la moitié des recettes totales du pays ; puis l’Angleterre, qui a exporté 33 films en 1947 contre 25 en 1946 et 21 en 1945. La France se range immédiatement derrière elle. Il est à noter que le film italien trouve peu d'amateurs en Suède : 5 films italiens seulement ont trouvé preneurs ici en 1947. Précisons que tous les films sont présentés dans leur langue initiale avec soustitres : le doublage serait d'un mauvais rendement ; 7.000.000 de personnes seulement parlent le suédois. C’est là un résultat appréciable si l’on tient compte que tout au plus 3.000 Suédois connaissent le Français suffisamment pour suivre le dialogue d’un film avec intérêt, d’une part, et que, d’autre part, la publicité créée autour des vedettes américaines assure la suprématie à l’Amérique. Mais il pourrait être meilleur. Deux facteurs nous favorisent. Tout d’abord la Suède ne manque pas de francs ; alors qu’elle est terriblement à cours de dollars. Elle peut acheter autant de films français qu’elle le désire. Les achats dépendent seulement de notre production. Elle recherche des films d’action, des sujets de guerre ne l’intéressent pas. Quant aux films en deux épisodes, ils sont d’un rendement médiocre. (On va ressortir prochainement à Stockholm Les Enfants du Paradis, dont on donne une version abrégée.) Ensuite, le public apprécie le film français. A qualité égale, il préférera un film français à tout autre, uniquement parce qu’il est français. Notre production s’adresse plutôt à la classe cultivée — et à tous ceux qui prétendent y appartenir. Dès lors, comment pourrait-on améliorer no j tre position? Si l’on excepte les films Pathé, qui ont leur représentant direct à Stockholm, et Cofranex, qui a fait de Dewafilm son représentant et son distributeur, les producteurs français ne sont pas représentés en Suède. Rien n’est fait ici pour tenter le directeur, qui doit s'orienter lui-même. Pas de présentations, dont on tirerait pourtant du profit, parce que les producteurs français refusent de se séparer d’une copie pendant trois mois, laps de temps nécessaire à l’aller et retour à Stockholm de ladite copie. C’est au distributeur suédois de s’adresser au producteur français — avec lequel il traite à prix fixe ou au pourcentage — lorsqu’un de nos films l’intéresse, et à payer les frais de transport de la copie ; 1.500 couronnes (90.000 fr.). Si nos débouchés sont trop restreints pour nous permettre d’envisager de procéder à la manière des sociétés américaines qui ont leurs bureaux à Stockholm, chargés de distribuer et d’exploiter directement, du moins pourrait-on s’en inspirer. M. Fred Kremen, représentant exclusif de Pathé-Cinéma suggère d’établir un comptoir de distribution du film français ; Les Distributeurs réunis », qui exploiteraient euxmêmes leurs films. Le directeur salarié, ainsi que le personnel, seraient suédois, tandis que la tête serait à Paris. Mais les difficultés dans lesquelles se débat aujourd’hui le cinéma français en France, faute d’argent, écarte cette solution pour le moment. Tout au plus pourrait-on souhaiter que soit créé à Stockholm un bureau de prospection qui fournirait aux distributeurs et à la presse des comptes rendus, des photos, de la publicité. M. Kremen estime qu’une cotisation de 8.000 à 10.000 fr. par mois de la part des producteurs suffirait à la réalisation de ce projet. Mais il semble que ce soit, là encore, trop demander. Surtout les producteurs français ont des problèmes plus urgents à résoudre. Et c’est fort fâcheux, tant pour la culture française, que le septième art ne dessert point, que pour les devises qui nous échappent. Blanche Cambier. + 1948 a vu le CINÉMA POLONAIS enregistrer ses premiers succès Partant, ou repartant, de zéro, le Cinéma polonais a rapidement marqué ses premiers points. Le Grand Prix International du Festival de Marianské-Lazné est une première consécration; et le talent de l’auteur de La Dernière Etape (Auschwitz), Mme Wanda Jakoubowska (elle-même survivante aux horreurs et aux massacres dont elle apporte le témoignage), est marqué du sens de l’animation des masses. A diverses reprises, en outre, des Documentaires (ainsi que des films éducatifs et scientifiques) polonais ont été présentés, qui affirmaient une très belle qualité de réalisation. Le Cinéma polonais a été déclaré nationalisé en août 1945; la destruction était totale. On établit d’abord à Lodz un premier centre, comprenant un laboratoire et des studios rudimentaires, qui produisit immédiatement des Actualités et des Documentaires. Le premier personnel attaché à ce centre provenait des petits groupes qui, à partir de 1943, s’étaient constitués auprès des sections cinématographiques de l’armée russe; elles avaient eu un moment leur centre d’action à Lublin. Très vite ces premiers établissements se fixèrent à Varsovie, et la production s’organisa pour réaliser 25 à 30 films par an. Le Cinéma polonais recherche actuellement la coopération étrangère, et surtout tchécoslovaque. Le personnel spécialisé est groupé dans une Union des Réalisateurs qui réunit déjà 120 per