La Cinématographie Française (1948)

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Où en est l’Allemagne au point de vue cinématographique. C’est une question qu'on se pose souvent entre gens de métier, et cette question reste obscure, sinon pour la Commission supérieure Technique qui, par les renseignements apportés à elle seule, sait à quoi s’en tenir sur ce que devient outre-Rhin l’industrie technique allemande. Invité récemment, à deux reprises, par l’animateur du cinéma en zone française, Marcel Colin-Reval, nous avons de ces visites retiré l’impression que si une impulsion extérieure n’avait pas été donnée par la personne précitée, rien ne serait encore fait. La même remarque est valable dans les autres zones ; les occupants étant tous intéressés à ce que leurs films importés aient un rendement efficace. Pour que les films aient un rendement, il faut : — Des salles en état de fonctionner. — Du matériel. — Des ateliers de doublage. — Du personnel de métier. — Une presse corporative. C’est ce processus qui a été adopté en zone française. De nombreuses salles étaient incapables d’ouvrir faute de matériaux, de sièges mêmes, et bien que la clientèle ait témoigné de son désir de reprendre le chemin de ces salles, rien n’aurait pu être fait sans les autorisations de travaux, sans la fourniture de matériaux. Ce stade franchi, il fallait réviser le matériel de projection, parfois même le remettre complètement en état. De nombreux appareils installés dans des salles bombardées durent être modifiés. La firme « Unitek », installée à Baden-Baden, se charge des réparations et construit des pièces de rechange pour l’Ernemann VII. Ce modèle a été choisi parce que le plus répandu des appareils installés en Allemagne. C’est un appareil robuste qui mérite la renommée acquise, mais qui date comme date le Bauer, dont son constructeur recommence la fabrication. Quand on parle à un Allemand, qui n'était pas inscrit au parti, et qu’on s’étonne de voir tout le matériel aussi fatigué, aussi loin des conceptions modernes adoptées en France et en Amérique, la réponse arrive précise : « Nous avons fait la guerre, les recherches, les fabrications nouvelles étaient abandonnées. » A cela, il faut ajouter que nombre de firmes, et non des moindres, sont installées en zone orientale, ce qui ne facilite pas les transactions. Le matériel de montage, tables, enrouleuses, sont construites en zone française par la firme « Unitek ». On trouve aussi du matériel « Lytax », fabriqué dans une autre zone, cette firme est restée fidèle au modèle de table de montage sonore horizontal, vision agrandie sous verre dépoli. M. Marcel Colin-Reval (à gauche) s'entretient avec une personnalité du Cinéma allemand. Le problème de modernisation des salles de projection est donc capital et les nombreux exploitants ou techniciens qui ont visité la foire de Neustadt ont été émerveillés par les projecteurs français, tous ont été remarqués, mais deux marques ont fait sensation, ce sont : « Charlin » et « Radio-Cinéma », qui apportent des solutions inconnues dans la technique allemande. Nous croyons pour notre part, vi la pénurie de projecteurs que le marché est grand ouvert aux constructeurs français pour peu que ceux-ci daignent s’y intéresser. Nous avons eu à écouter un film fiançais dans une salle, et bien que sachant l’image et le son excellents, nous nous sommes par politesse cramponnés à notre siège, ce qui n’était pas un mince mérite, les neuf dixièmes des assistants s’étant discrètement esquivés. Quant au personnel, surtout composé de jeunes projectionnistes, il a été décimé et il doit être reconstitué. Dans ce but, une école a été fondée près de Mayence. Les projectionnistes des zones occidentales doivent y prendre leur diplôme. Le chef de l'école est un Français, qui a sous ses ordres des professeurs allemands. Les élèves reçoivent une instruction théorique et une instruction pratique, complétée par l’exercice du métier dans une salle publique de 300 places, qui appartient à l’école. Les recettes vont à l’école des opérateurs, et aident à administrer l’ensemble des installations, notamment le restaurant des élèves. Ceux-ci couchent chez l’habitant. Le village, qui était quelconque à l’arrivée de l’école, a changé d’allure et a été contraint à certains travaux d’embellissement. Comme il ne saurait être question de passer drns la majorité des salles du film ne parlant pas allemand, il a été indispensable de créer un atelier de doublage. Celui-ci a été installé dans une ancienne brasserie à Teningen et ce parce qu’il était nécessaire d’être près de la firme fournisseur do l’appareil de son en l’occurence la Klang-film bien connue en France et repliée à Emmendingen. Ces deux bourgs sont situés à 15 km. au nord de Fribourg-en-Brisgau. Le studio de doublage de Teningen est doté d’un système d’enregistrement Eurocord, Klang, et possède le dernier modèle de magnétophone construit par A.E.G. d’Hambourg. Les résultats fournis par ce dernier appareil sont excellents. La bande magnétique est fabriquée à Ludwishaffen. Le studio possède une petite installation de doublag'e, et reporte sur film le son enregistré sur film magnétique. Le technicien allemand, l’enregistreur Pohl qui le fait fonctionner pour la prise de son du film Quand les Trains partent, tourné en extérieurs à Fribourg, en est très satisfait, d’après ses déclarations « bien que la bande ne soit pas perforée », le synchronisme est satisfaisant. A noter que le modèle de magnétophone utilisé, le K8, possède un stroboscope de contrôle de régularité d’enroulement. TECHNIQUE & MATÉRIEL