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XXXXXXX3
CIME
RAPHIE
ISE
LE FESTIVAL DE CANNES PRÉVU DU I" AU 15 SEPTEMBRE
IJ est maintenant presque certain que le Festival International du Film aura lieu à Cannes l'an prochain.
D’après les derniers renseignements obtenus de sources autorisées et clignes de foi, la situation se présente de la manière suivante. Un accord a été signé entre la Municipalité de Cannes et la Société Antin-Joubert. représentée par M. Mayer, le 29 novembre. La question des terrains et de leur propriété par la ville se trouve enfin tranchée. De plus, ces accords ont été négociés avec les divers locataires des magasins, à l’exception d’un seul.
Aucune opposition ne subsiste donc et les autorisations officielles d'emprunt pourront être accordées définitivement. Ce n’est plus qu'une question de jours. Les travaux d’achèvement du Palais des Festivals vont pouvoir reprendre en décembre. La Municipalité exige que les travaux soient effectués exclusivement en heures normales à l’exclusion de travail en heures supplémentaires et les jours non ouvrables. Un contrôle strict des dépenses sera constamment exercé.
La date prévue pour le Festival sera le llr ou le 2 septembre; celui-ci durera quinze jours. Le Palais des Festivals, qui s’avère déjà trop petit avec ses 1.200 places, sera réservé aux pro
jections pour les invités du Festival, la Presse et les techniciens. Il comprendra, outre le parterre, un large balcon et tous les aménagements nécessaires pour les transmissions et les réunions.
Simultanément, les films seront projetés pour le public payant dans la grande salle du Casino Municipal, celle où se tint le premier Festival.
Un accord est intervenu avec les exploitants cannois afin que ceux-ci ne se trouvent pas lésés par l’exploitation commerciale des films du Festival.
Pour les années suivantes, le Festival devant dorénavant avoir lieu annuellement, les séances officielles se feront au Palais des Festivals et les séances publiques dans une grande salle en plein air aménagée derrière le Casino Municipal et pouvant contenir plus de 2.000 places. En effet, à partir de 1950. le Festival du Film aura lieu au mois de juin et, de toutes manières, avant le 15 juillet. La douceur du climat à \ cette époque permet des manifestations en plein air plus délicates à réaliser en septembre.
Comme tout semble offrir maintenant les plus heureuses perspectives pour le Festival 1949, espérons que de nouvelles difficultés ne viendront pas in extremis tout remettre en question.
Paul-A. Buisine.
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Vivien Leigli et Mary Kerridge dans une scène du film de Julien Duvivier ANNA KARENINE.
(Cliché Filmsonor.)
CENSURE POUR L’ALLEMAGNE
La Délégation du Centre National de la Cinématographie Française pour les Territoires allemands communique :
Les producteurs français sont informés qu’un accord interallié est intervenu entre les trois zones occidentales, d’après lequel :
Tout film interdit par la Commission de Censure de Paris, fonctionnant dans le cadre des Affaires allemandes et autrichiennes, ou tout film non autorisé régulièrement, est automatiquement interdit dans les trois zones.
Toute tentative d’importation irrégulière aura pour suite la saisie du film en Allemagne.
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M. FILIPPO DEL GIUDICE
producteur de film
Aux Y eux du Souvenir bat les féconds du “ Marignan ” et du “ Marivaux ”
Aux Yeux du Souvenir, première production tournée en France par Michèle Morgan depuis La Symphonie Pastorale et dont la première | séance publique a eu lieu le mercredi 24 novembre, est en train de remporter un immense succès dans le tandem Marignan-Marivaux.
Les chiffres prouvent que les records actuels de ces deux salles vont être largement battus. Du mercredi au dimanche (5 jours), 26.194 spectateurs sont entrés au Marignan qui a totalisé 3.577.960 fr. de recettes, tandis que le Marivaux [, avec 17.964 entrées enregistrait le chiffre de
1 2.528.028 francs.
Les critiques sont unanimes à vanter les mérites du film et la publicité parlée étant excellente également, une journée de record a été enregistrée par le Marignan dimanche 28 novembre, puisque cette, salle de 1.650 places a clos la journée avec plus d’un million de recettes.
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NOUVEAU PERMANENT A LYON
Un nouveau cinéma construit sur remplacement du Café Royal, rue de la République, s’est ouvert le 26 novembre à Lyon.
Cette coquette petite salle de 300 places, agencée avec beaucoup de goût, tient les promesses que sa direction avait faites au public lyonnais.
Avec son architecture très simple mais harmonieuse, ses tièdes coloris, ses fauteuils fort i bien disposés, le Capitole dont les séances sont permanentes de 10 h. à 23 h., présente un parfait confort.
Les appareils de projection ont été fournis par « Etoile Film » et les amplificateurs par M. Beliefin dont nous avons remarqué le matériel « Super Belson
Nous avons parlé brièvement, dans notre numéro 1286, de la présentation, au Ranelagh, de The Guinea Pig.
Nous tenons à revenir aujourd’hui sur la personnalité du directeur général de la firme qui a produit le film : M. Filippo del Giudice.
Avocat en renom, M. del Giudice fit connaissance avec le cinéma au cours d’un procès qui opposait Bette Davis et la Warner Bros. L’annee suivante, il fondait, avec celui qui l’avait appelé, Ludovico Tœplitz, la « Two Cities Films », qui contribua largement à l’essor du cinéma anglais. Par la suite, cette société fusionna avec l’Organisation Rank et M. del Giudice reprit sa liberté. Il fonda alors, en juin 1947, la « Pilgrim Pictures » qui vient dè produire The Guinea Pig.
M. del Giudice a toujours porté ses efforts vers le film de qualité et on lui doit entre autres : This Happy Breed < Heureux Mortels ), Blithe Spirit ( L’esprit s’amuse ), The Way to the Stars (Le Chemin des Etoiles), Henry V, Odd Man Out < Huit Heures de Sursis ), October Man ( L’Homme d’Octobi'e) , Hamlet et bien d’autres encore.
Ses idées en matière production aussi bien qu’en matière distribution sont à la fois originales et fort intéressantes.
C’est ainsi qu’il considère l’industrie du film comme étant séparée en trois catégories bien distinctes : 1) l’administration, 2) la création, et la technique, 3) la vente. Et selon lui ces trois activités ne peuvent être assurées j avec succès par le même homme. Lui-même se place dans la première catégorie et
c’est pourquoi il tient à se faire appeler Administrateur et non Producteur. Ladmiristrateur doit avoir le flair nécessaire pour découvrir les bons scénarii et être capable de créer une atmosphère qui puisse amener la naissance d’une production artistique.
Le côté création doit être entièrement laissé aux soins du metteur en scène.
U y a dans le monde un grand nombre de '
pour exclusivités
gens qui ne vont pas au cinéma. Non pas parce qu’ils ont une aversion quelconque de ce nouveau moyen d’expression, mais le cinéma ne leur apporte que trop rarement ce qu’ils aimeraient y trouver.
Dans le domaine « vente », les innovations de M. del Giudice sont liées à ses conceptions dans le domaine création, c’est-à-dire la production de films non-commerciaux, le mot « commerciaux » ayant la signification de : destiné à n’importe quel public.
Les films qu’il produit ne sont pas destinés, en effet, à parcourir de grands circuits. Se reportant à l’exemple du théâtre, où une pièce à succès reste de longs mois, voire deux ou trois ans dans la même salle, del Giudice est persuadé que des films réalisés pour une certaine clientèle doivent être présentés dans quelques villes seulement, choisies pour desservir cette clientèle,, et demeurer à l’affiche aussi longtemps que leur succès ne sera pas épuisé.
Ainsi s’exprime la politique de M. del Giudice qui, appliquée aux films français exploités à l’étranger, pourrait vraisemblablement s’avérer efficace.
En un mot le « divorce » de la production et de la vente doit être complet d’après M. del Giudice. Il semble qu’il y parvienne et, d’autre part, il apparaît qu’il traitera en France avec M. André Paulvé, non pas tellement en tant que producteur, mais surtout en tant que distributeurs de films originaux. — L. R.