La Cinématographie Française (1948)

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RAPHIE I SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ rTYTimrTTtiimiinii] ci\É # ANALYSE CRITIQUE DES FILMS Ufz°) ^ LES PARENTS TERRIBLES (A.) Comédie dramatique de mœurs (100 min.) SIRIU S Origine : Française. Prod. : Ariane, 1948. Réal. : Jean Cocteau. Auteur : Scén., adapt., dial, et découpage de J. Cocteau. Chef-Opérateur : M. Kelber. Musique : Georges Auric. Décors : G. de Gastyne. Dir. de Prod. : F. Cosne. Montage : Mme Douarinou. Chef-Opérateur du Son : Archimbault. Interprètes : Jean Marais, Josette Day, Yvonne de Bray, Gabrielle Dorziat, Marcel André. Première représentation (Paris) : 1er décembre 1948, « Aubert-Palace », « Colisée », « Gaumont-Théâtre ». EXPLOITATION. — Pièce célèbre et partout appréciée, Les Parents Terribles, adaptée par son auteur, Jean Cocteau, est devenu un chef-d’œuvre de l’écran. Le sujet, comédie dramatique de mœurs, est de ceux qui plaisent à tous. Les grandes qualités des interprètes, pour la plupart créateurs de la pièce, mis encore en valeur par une intelligente utilisation des ressources de la technique cinématographique, complètent ce film qui doit effectuer une magnifique carrière. SCENARIO. — Michel (J. Marais) adore Madeleine (J. Day) . Il l’avoue à sa mère, Yvonne (Y. de Bray) , qui en est furieuse, ainsi qu’à son père Georges (M. André), qui se trouve être le vieux monsieur amoureux de Madeleine. Sur les conseils de tante Léonie (G. Dorziat), Yvonne et Georges se rendent chez la jeune femme. Sur la demande du père, Madeleine s’accuse d’être la maîtresse d’un troisième inconnu. Effondrement de Michel. Tante Léo se révolte et oblige Madeleine à venir chez eux. Madeleine a menti pour délivrer Michel. Tout à son bonheur, le jeune couple oublie Yvonne qui, seule, dans sa chambre, s’empoisonne . REALISATION. — Jean Cocteau, dans ses précédents films, semblait rechercher une esthétique nouvelle qui, il faut le reconnaître, ne donnait pas entière satisfaction aux cinéphiles. Or, ce nouveau film remporta tout d’abord un grand succès auprès des amateurs de vrai cinéma. Non pas, comme certains le prétendent, qu’il s’agisse-là d’une œuvre d’avant-garde, loin de là. Tout est très simple et très juste. La pièce, sujet et dialogues, est excellente en soi, mais le grand art de Cocteau fut de porter l’accent sur certaines situations, sur certaines phrases du texte, par l’utilisation de cadrages recherchés et combien suggestifs. Le plan où seuls n’apparaissent que la bouche de Michel et les yeux de sa mère, pour expliquer que l’un parle et l’autre écoute, est un morceau d’anthologie cinématographique. INTERPRETATION. — Presque tous les acteurs de ce film ont créé leur rôle à la scène et l’ont interprété près de cinq cent fois, ils sont donc « entrés » dans la peau de leur personnage. On n’a que des louanges à leur adresser, à Yvonne de Bray, à Gabrielle Dorziat et à Jean Marais, qui apparaît en grand comédien. Josette Day a sans doute moins d’entraînement que ses camarades, mais elle est étonnante de jeunesse, de charme et de sincérité. Marcel André ne semble pas encore assez familiarisé avec la caméra et la sobriété qu’elle implique. — P. R. LA DANSE DE MORT (A.) Drame psychologique (88 min.) CORONA Origine : Franco-italienne. Prod. : Alcina, 1946. Réal. : Marcel Cravenne Auteurs : Auguste Strindberg, adapt. d’Eric von Stroheim et M. Arnaud, dial, de Jacques-Laurent 3ost, découp. d’E. von Stroheim et M. Cravenne. Chef-Opérateur : R. Le Febvre. Musique : Guy Bernard. Décors : Maquettes de G. Wakhévitch réalisées par Odet James Allan. Dir. de Prod. : J. Loubignac. Montage : Madeleine Bagiau. Interprètes : Eric von Stroheim, Denise Vernac, Jean Servais, Maria Denis, Palau, M. Serato, P. Oetly, M. Olivier-Pons, R. Vila-Renti M. Lion. Première représentation (Cannes) : 24 novembre 1948, « Rex »; (Paris) : 8 décembre 1948, « Apollo », « Empire », « Plaza ». EXPLOITATION. — Ce film se doit de prendre une place à part dans la production française, car c’est un ouvrage d’esthète mais courageux, plein de qualités techniques. L’œuvre dramatique de A. Strindberg a été transposée sur le ton rude qui lui convient. Il s’adresse à un public évolué s’attachant à l’étude psychologique profondément fouillée de personnages exceptionnels. Eric von Stroheim, dans un rôle à sa mesure, le meilleur depuis La Grande Illusion. SCENARIO. — Edgar (Eric von Stroheim), vers 1870, est nommé gouverneur d’un pénitencier sur une île isolée. Sa femme, Théa (Denise Vernac), liée à lui plus par la haine que par l’amour, y vit comme tous les autres dans la terreur d’Edgar. Vingt-cinq ans se passent ainsi. Kurt (Jean Servais), ancien fiancé de Théa, est nommé médecin du pénitencier. Il courtise à nouveau Théa. Pour célébrer ses noces d’argent, Edgar commet un détournement; il oblige Kurt à en prendre la responsabilité. Edith (Maria Denis), fille d’Edgar, s’enfuit avec un prisonnier politique. En l’apprenant au matin d’une nuit d’orgie, Edgar meurt. Théa refuse la liberté et vivra dans le souvenir d’Edgar. REALISATION. — L’atmosphère tendue de l’œuvre du romancier suédois a bien été restituée. Les décors complètent l’ambiance. Les dialogues portent et sont fidèles à l’esprit de la pièce de Strindberg. Certains contrastes photographiques, par de beaux effets, aident au climat du drame. Marcel Cravenne a su trouver les accents nécessaires pour mettre en valeur les mentalités étudiées. Ce sujet fait apparaître toute la misanthropie de Strindberg. INTERPRETATION. — Dans des rôles sombres ou brutaux, tous les interprètes sont excellents. Eric von Stroheim domine le film de sa personnalité. Sa création est, par moments, hallucinante. Denise Vernac est émouvante et joue avec une passion contenue. Maria Denis est jeune, jolie et fait preuve de talent. Jean Servais et les autres interprètes sont bien menés par le metteur en scène. P.-A. B. ♦ A propos de SOUS LE SOLEIL DE ROME Nous tenons à préciser que le film de Renato Castellani, Sous le Soleil de Rome, a été produit par Universalciné-Sandro Ghenzi. Il est distribué en France par Dania-Films et en Amérique du Nord par United Artists. l CINQ TULIPES ROUGES (G.) Film sportif et policier (90 mm.) CORONA Origine : Française. Prod. : C.I.C.C., 1948. Réal. : Jean Stelli. Auteurs : Scén. orig. de M. Rivet, adapt. et dial, de M. Rivet et Ch. Exbrayat. Chef-Opérateur : M. Grignon. Musique : René Sylviano. Décors : J. Colombier. Dir. de Prod. : R. Bossis. Montage : Mme Laurent. Chef-Opérateur du Son : A. Van Den Meeren. Interprètes : René Dary, Suzanne Dehelly, Annette Poivre, Raymond Bussières, Pierre Louis, R. Berry, L. Andrieux, Brochard, J. Nosserau, Degrey, Carrer, Brome, Le Fort, Bontemps. Présentation corporative (Paris) : 13 décembre 1948 « Marignan ». EXPLOITATION. — Comédie dramatique, policière et sportive, susceptible, par ce double fait, d’attirer les amateurs de l’un et l’autre genre. L’action se déroule pendant le Tour de France cycliste et l’appareil, souvent mobile, a enregistré de fort agréables images de nos routes ensoleillées. René Dary en vedette, avec Suzanne Dehelly et Pierre Louis. SCENARIO. — L’inspecteur Ricoul (Brochard) est chargé d’enquêter sur les morts mystérieuses qui ont endeuillé le Tour de France. Une journaliste (S. Dehelly), qui suit le Tour, fait remarquer à l’inspecteur que sur chaque corps on a trouvé une tulipe rouge. Après avoir soupçonné et arrêté le mécanicien de l’équipe française, Albert Jacquin (R. Bussières), deux autres morts sont à déplorer. Le mystère ne sera éclairci qu’à l’arrivée du Tour de France au Parc des Princes. C’est le directeur sportif de l’équipe de France (R. Dary), qui est le coupable. Il a' agit sous l’emprise de la folie. REALISATION. — L’originalité de ce film réside dans le fait qu’il fut tourné en extérieur, sur les routes et pendant les étapes du Tour de France. Souvent la caméra, placée dans une auto, permit la réalisation de prises de vues, attrayantes mais peu variées : cyclistes en plein effort et caravanes de voitures dans des sites qui auraient gagnés à être mis en valeur par des cadrages appropriés. Les scènes d’angoisse et de mystère, tournées en studio, ainsi que la dernière du film « détonne » un peu dans un sujet de conception sportive. INTERPRETATION. — Excellente. René Dary en pleine forme, fait là une de ses meilleures créations, jeu sobre et puissant, mais le caractère qu’il exprime tout au long du film ne semble pas être en rapport avec celui de son personnage, tel que la dernière scène le dépeint. Suzanne Dehelly, en journaliste sportive d’allure masculine est parfaite comme toujours. Annette et « Bubu » sont semblables à eux-mêmes. Intéressantes silhouettes de Jean Debrey et Roger Bontemps. — P. R. * La société américaine de production Republic va augmenter le nombre de ses films qui, de 40 l’année dernière, passe à 54 cette année. Ce programme comprend 34 grands films, 16 westerns et films d’aventures et 4 « sériais ». D’autre part, la société accentuera son effort dans les domaines de l'interprétation, du scénario et du procédé Trucolor qui, introduit il y a deux ans, n’a cessé de bénéficier de recherches et d’amélioration. LE GRAND JOHN (A.) (The great John) Drame musical et sportif (95 min.) (V.O.-D.) NATIONAL FILMS Origine : Américaine. Prod. : Bing Crosby, 1945. Prod. associés : Frank R. Mastroly, James Edward Grant, Milton Carter. Réal. : Frank Tuttle. Auteur : Scén. de J. Edward Grant. Chef-Opérateur : James Van Trees. Musique : Victor Young. Montage : Théodore Bellinger. Interprètes : Linda Darnell, Greg Mc Clure, Barbara Britton, Lee Sullivan, Otto Kruger, Wallace Ford, G. Matthews, R. Barrat, J. M. Kerrigan, J. Friedkin, H. Crocker, H. Landin, F. Feld, S. Semenoff, F. Mac Cown. Première représentation (Paris) : 10 décembre 1948, « Ermitage », « MaxLinder », « Moulin-Rouge ». EXPLOITATION. — Un garçon solide, de modeste extraction, qui conquiert la fortune à la force de ses poings, a le monde à ses pieds, puis sombre dans l’alcoolisme et, après un dernier rétablissement, retrouve la santé et le bonheur grâce à la sobriété, voilà une histoire qui ne peut surprendre ou troubler un public non averti. Il y a aussi un peu de music-hall avec Linda Darnell. SCENARIO. — Malgré son père et les conventions, John (G. Mac Clure), originaire de Boston, devient boxeur. Pour cette raison, sa fiancée, Ketty (B. Britton), refuse de l’épouser. Il va à New York, défait plusieurs adversaires et, opposé au champion du monde, lui ravit le titre. Mais il n’est pas heureux, car Ketty persiste dans son refus. Désespéré, il accepte les avances d’une chanteuse, Anne (L. Darnell) et l’épouse. Anne aime beaucoup John, mais lui ne pense qu’à Ketty et demande à l’alcool l’oubli de cet amour malheureux. Anne, qui a compris qu’elle ne pouvait lui donner le bonheur, le quitte. Alcoolique, il perd son titre; malade, Anne meurt. John se rend compte de sa déchéance et se jure d’être sobre. Il tiendra promesse, fera des discours sur le sport et la tempérance conjugués et épousera Ketty. REALISATION. — Très honnête, certes, mais a adopté toutes les solutions de facilité. Toutes les astuces classiques de titrage : manchettes de journaux, petites annonces, menu, programme de théâtre, ont été employées. De même, les non moins classiques surimpressions successives pour conter « en raccourci » une triomphale tranche de vie. Une scène excellente : le combat parfaitement réglé entre le boxeur style anglais et le spécialiste de la « savate », combat qui est une sorte de ballet burlesque des plus divertissants. INTERPRETATION. — Greg Mac Clure a des épaules d’une largeur étonnante, mais elles doivent supporter tout le poids du film, c’est beaucoup. Les rôles féminins sont secondaires : Linda Darnell n’est pas toujours dans le ton du sien et Barbara Britton est discrètement insignifiante. J. H. Un ingénieur allemand, Dr. Rudolf Steinbech, aurait mis au point une caméra-bracelet, capable de prendre 400 images sur un film normal de 35 mm. Cette invention serait une révolution dans le domaine de la photographie. La lentille est une lentille de 2,5 spéciale, capable de prendre les photos sans mise au point.