La Cinématographie Française (1948)

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48 I A MESSAGES Hâtons-nous, le temps fuit et nous traîne avec soi... Trente années, mon cher Harlé. Trente années, chère Cinémato. Hier est donc si loin? On parle, on remue, on s'agite, on se querelle et l’on se retrouve un matin d’automne dans une petite église de la rue Saint-Antoine pour apporter un dernier salut à un camarade de travail. Alors, soudain, on s'aperçoit que la vie vaut peut-être mieux que l’usage qu’on en fait. Soyez fiers de vos trente années d’efforts, ils n’auront pas été vains et La Cinémato occupera longtemps encore une place de choix sur nos tables et... dans nos cœurs. Maurice Bessy, Directeur du « Film Français ». e Pour nous tous qui aimons ce métier, La Cinématographie Fra’içaise fait partie du mobilier du cinéma. Elle est le meuble de plus familier de cette maison, ce’ui eue notre regard, notre proximité quotidienne ont usé, poli, arrondi aux angles. Il a un peu diminué de volume comme la commode ou la table frôlées cent fois par jour : il est devenu La Cinémato. Tous ceux qui, comme moi, n’écrivent pas d’hier, ont olus ou moins coHahoré à La Cinématographie Française. File e«t donc la maison de tous les iournalistes de cinéma. Cette fête de famil'e que représente son trentième anniversaire est un peu notre fê*e à tous comme elle est celle de ri”d"slrie cinématographique qui lui doit tant. Roper Régent, Secrétaire de l’A.F.C.C. Soit comme lecteur, soit comme correspondant à Varsovie, de 1934 à 1939, soit comme collaborateur occas*onnel, depuis que je donne le meilleur de mon temps à l’Office Catholique du Cinéma et à la nouvelle « Revue Internationale du Cinéma » qu’il vient de puMier. je n’ai jamais rencontré, dans l'équipe de la Cinémat's avec son animateur P.-A. Harlé en i^te, au’re chose ou’amitié, sympathie et haute compétence. Si »e commence à connaître quelque chose de la Corporation du Cinéma et surtout du Cinéma français, c’est à elle que je le dois en très grande partie. Aussi bien avant la f<u»rre. quand je suivais son effort en Pologne, que maintenant, quand je le suis sur le plan international, je peux affirmer que le film français n’a pas de meilleur ambassadeur dans le monde, auprès des éléments les plus sérieux de la Profession. Oue les trente années de son magn?««ue effort puissent se prolonger i-définimeut pour notre grande satisfaction et pour l’essor du prestige français dans le monde du Cinéma. André Ruszkowskl. parmi ses clients. Pourtant, chaque fois qu'il voyait « son film », ses yeux se mouillaient d’émotion. Il s’entête. Finalement il loue une salle à Madrid et a perdu gros... Le public ne veut pas pleurer ni compatir. Il y eut un grand gala de présentation de Monsieur Vincent, au Callao, sur la « Gran Via », le quartier le plus animé et le plus brillant de Madrid. Ce fut une réussite : ministres, corps diplomatique, intellectuels, gens du monde firent au film un vif succès. Non sans quelques lenteurs le film a été acheté ; longuement la censure l’a examiné. Ce saint français parle d’un ton un peu haut devant son évêque ! Le Général Franco a exprimé le désir de le voir : l’Ambassade de France a envoyé une copie. Finalement, après doublage, le film est accepté. Il attend encore sa sortie ; elle serait à présent prochaine. « Se vendent bièn, ont une valeur commerciale, nous dit notre interlocuteur au Département Etranger de la Cifesa, M. de Farango Salsez, soit les grandes productions, ou bien les policiers et les films d’aventures »... Pour sa part, il a inclus dans son programme de distribution pour 1949, quatre films français : ce sont Le Capitan, Les Chouans, Cyrano de Bergerac... Cependant, aux soirées cinématographiques de l’Ambassade de France, sont données assez fréquemment et depuis des années, des présentations de films français : la salle, qui compte 150 places, s’emplit d’invités empressés et curieux avec sympathie. On y vit Les Visiteurs du Soir, Le Puritain. L’Eternel Retour. Sortilège, Sylvie et le Fantôme, Premier Bal... Visiblement une élite, réduite en nombre, apprécie ces films et en goûte le souci de psychologie, de vérité humaine : la masse est étrangère à toute recherche artistique ou intellectuelle : elle aime Reb°cca et Le Bal des Sirènes. Les Visiteurs du Soir, notamment, n’ont pas trouvé de distributeurs, mais la copie a été prêtée à tous les cinéclubs. Il y a donc un immense travail à accomplir, rendu plus difficile par la longue absence de fait de la France, à laou°lle nous avons renoncé seulement l’année dernière. « Le film français est très intéressant ; le public l’aime, nous dit encore le haut personnage de la Cifesa qui nous reçoit... Rien d’utile ne p~ut être fait tant que l’arrangement cinémat.oqraphiaue n’est pas signé. Quels sont vos meilleurs films ? Quels sont vos metteurs en scène ? Vos vedettes nouvelles ?... Et puis la censure restera un problème délicat : car on a l’impression en Espagne que le film français n’est pas moral. » Malgré ces difficultés, disons que l’on ne peut pas juger des possibilités présentes du film français en Espagne ; les films introduits étaient vieux : en fait notre grande production n’est pas venue. Parmi les autres contingents importés, les films argentins et mexicains sont aidés par l’identité de langue, le même caractère un peu simpliste de la technique, la communauté de la culture... La vogue des films italiens de l’école « réaliste » et surtout les films de guerre et d’exploits de partisans, a été finalement assez brève : Sciuscia, décrit des misères bien connues ici ; Païsa, Un Jour de la Vie, sont des anecdotes de guérillas qui eurent en Espagne leurs équivalents cruels et dont on ne souhaite pas le retour. La partie à jouer est difficile et le succès dépendra de nous, de la souplesse de notre compréhension, de la clairvoyance et de la netteté de notre attitude. La partie est importante : outre ses 3.300 salles et les 13 millions de pesetas qu’elle peut donner à Rebecca, l’Espagne est aussi le tremplin le meilleur vers l’Amérique du Sud. — Pierre Michaut. Deux jeunes interprètes du film LA VERITE N’A PAS DE FRONTIERE. (Cliché Films Marceau.) LETTRE OUVERTE D’AMÉRIQUE LATINE Monsieur le Directeur, Je lis dans votre numéro spécial du 25 septembre, sous la signature de M. André Ruszkowski, à la rubrique « Amérique latine », page 33, un article qui me surprend et me peine. D’après cet article, les producteurs français ont eu grand tort d’offrir leurs films à d’autres éléments qu’à un certain organisme protégé. Je croyais, au contraire, que tout élément dévoué à la production cinématographique française — comme moi — devait être bien vu en France, surtout quand il achète des films français en dollars sonnants et trébuchants. Vous dites que les acheteurs — sauf quelques rares exceptions qui confirment la règle — ne viendront plus à Paris. Je crois devoir vous faire remarquer que je suis de ces exceptions, et il en existe d’autres, puisque ayant fondé ma société en juin 1948, j’ai déjà acheté L’Idiot, Pontcarral, Gringalet, La Nuit Blanche, Le Destin exécrable de Guillemette Babin et La Fiancée des Ténèbres qui émanent de Pathé-Cinéma. de Tellus-Film, de Zénith-Film, de l’Up.ion Générale d’Exportation et de tant d’autres. Je ne pense pas que ces producteurs aient fait acte de mauvais français en s’adressant à des éléments indépendants, lesquels, d’ailleurs, auraient été encore plus assidus si on avait accordé à leurs représentants le visa de leurs passeports d’une façon plus empressée, car tandis qu’ils poiroteient, eux. devant les guichets des consulats français à l’étranger, l’élément protégé allait et venait aisément grâce à un passeport diplomatiaue, cela uni à d’autres avantages propres à décourager toute bonne volonté qui ne fut solidement accrochée par un dévouement de trente ans au Cinéma français. Laissez-moi, enfin, vous dire que vous enfoncez une porte ouverte en disant que la France et l’Italie devraient s’unir davantage pour faire face à la puissance économique de leurs concurrents en Amérique latine. En effet, l’Int^rdiffusion Latina Artistica y Comercial (I.L.A.C.) lance, sous sa marque Ediciones Animadas aussi bien les films français cités plus haut oue des films italiens et notamment ceux de Gli Artisti Associati. Veuillez agréer. Monsieur le Directeur, mes salutations empressées. Laurent Bau-Bonaplata, Directeur-Président de l’Interdiffusion Latina Artistica y Comercial (I.L.A.C.), Ediciones Animadas.