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personnes, comme Maggy Rouff, ont décliné l’offre d’aller conseiller les Américains et former sur place des spécialistes, estimant qu’il était préférable pour notre pays que les étrangers viennent à Paris solliciter notre collaboration. D’autres couturiers, tels Jacques Fath, dont le point de vue était différent, se sont rendus à Hollywood pour dessiner les robes de plusieurs films.
LES TEMPS DIFFICILES
Le fossé de la guerre nous ayant séparés pendant plusieurs années de l’Amérique, des modes furent créées làbas en dehors de toute influence française. Les résul
sayait d’imposer au public américain, en reproduisant les modèles portés par les artistes dans les journaux et dans des magasins de confection de luxe, n’a pas empêché les acheteurs de venir en foule chez nos couturiers, dès que les déplacements sont devenus possibles. Certains créateurs, tels Jacques Fath et Christian Dior, vont même chaque saison à New York créer, sur place, une collection spécialement adaptée à la silhouette de la femme américaine.
Pendant l’occupation, nous avons pourtant assisté à la naissance d’un film se déroulant dans le cadre de la Haute Couture parisienne, Falbalas, dont les robes étaient de Marcel Rochas, mais les difficultés de l’époque ne per
Douce, exécutées par Germaine Lecomte, avaient également retenu l’attention des dilettantes.
Le cauchemar de l’occupation et de la guerre dissipé, la reprise de l’activité cinématographique, bien que difficile, n’a pas nui à la qualité de nos films et, malgré une abondance de sujets réalistes, où |e luxe des toilettes ne trouvait pas sa place, chaque fois que l’occasion s’est présentée, les producteurs ont fait appel à nos grands faiseurs et, à l’heure actuelle, personne ne conçoit plus une production importante sans
Maquette de Balmain pour LA VEUVE ET L’INNOCENT. Robe de Jersey gris-bleu.
Un joli manteau, garni de fourrure, créé par Carven pour Cécile Aubry dans MANON.
A gauche : Une jolie robe ne se démode pas, témoin cette robe de Rochas, portée en 1935 par Conchita Monténégro dans
LA VIE PARISIENNE.
tais n’ont pas été très heureux et il semble que, d’outre Atlantique, les regards se tournent à nouveau vers nous.
La mode, que le cinéma es
mirent pas de donner toute l’ampleur désirable à cette création. Ce même couturier, à peu près dans le même temps, fit, pour Madeleine Sologne, les robes d’une exceptionnelle beauté, encore présentes dans bien des mémoires, de L’Eternel Retour, un des plus jolis films de ces dernières années. Les amusantes toilettes portées par Odette Joyeux, dans
que figure un nom de couturier en vogue sur le générique.
En 1946, La Belle et la Bête a donné lieu à l’exécutioni de costumes somptueux exécutés par Paquin.
Maggy Rouff, pour un Grand Amour, créait des robes toutes différentes de celle dont elle était déjà l’auteur, pour la pièce du même nom et Annie Ducaux les portait avec une gracieuse aisance. L’élégance de cette artiste fut également très remarquée dans Rendez-vous à Paris. Tous les films tournés par cette artiste, ainsi que ceux dans lesquels Renée Saint-Cyr ou Renée Devillers ont été les vedettes sont également habillés avec la sûreté de g.oût et la sobriété qui sont le propre de cette grande créatrice.
Lanvin a créé, en 1947, des robes d’une ligne hardie pour Michèle Martin dans Le Poisson couronné et pour Suzy Carrier dans Désarroi. Carven faisait de jolies et nombreuses toilettes pour Miroir. Germaine Lecomte pour Michèle
La regrettée Jeanne Lanvin, créatrice
de la célèbre maison de couture.
Des costumes élégants furent également très remarqués dans Pièges, conçus par Robert Piguet, Balenciaga et Madeleine de Rauch pour Marie Déa, qui faisait alors ses débuts comme partenaire de Maurice Chevalier.
A cette époque, l’Amérique, désirant faire un film de grande classe sur la Haute Couture parisienne, nous avait envoyé en ambassadrice Lilian Fischer pour commander chez Lanvin, Lelong, Rouff, Schiparelli, Alix, Paquin, Patou et Worth, un très grand nombre de toilettes. Ce geste, hommage à l’inégalable réputation de la Haute Couture parisienne, nous avait permis d’espérer que les puissants producteurs d’Hollywood comprenaient enfin l’intérêt que représenterait pour eux l’apport du goût parisien dans leurs films.
Quelques Français, du reste, travaillent dans les ateliers de couture d’Hollywood, et le concours de grands noms parisiens est périodiquement sollicité là-bas, mais aucune formule pratique n’a pu encore être établie. Certaines