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La Cinématographie Française (1948)

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71 BILAN ET PERSPECTIVES TROIS graves problèmes dominent la situation de l’industrie cinématographique française actuellement. Ils ne sont, d’ailleurs, pas pro près au cinéma français seul : les autres pays producteurs connaissent du personnel, du charbon, de l'électricite, de l’entretien ,etc...! Cette restriction de la clientèle se traduit surtout par de grandes irrégularités dans les niveaux des rec ttes des films. Selon que le film st Jean-Pierre Aumont et Maria Montez sont les interprètes de HANS LE MARIN réalisé par François Villiers. (Cliché S.A.F.I.A.) de semblables difficultés et de semblables menaces. LE PROBLEME DES RECETTES ï. a diminution des recettes est un problème universel. En tous pays, le public a cessé d’être un « habitué fidèle ». Il entend se réserver pour les films exceptionnels, — ou qu’il a des raisons de croire tels — . Aux Etats-Unis, cette diminution est considérée comme extrêmement sérieuse. La monotonie conventionnelle des productions est très certainement la cause principale de cette lassitude. En France, cette cause n’est pas exclue. Mais il en est d’autres plus spécifiquement « européennes ». Et tout d'abord l’appauvrissement du public, peur qui les dernières augmentations du prix des places n’ont pas été indifférentes. Il paraît établi qu’on a atteint le plafond et que, pour res taurer la fidélité de naguère, il faudrait même revenir en arrière... Cependant, le prix des places n’a augmenté que de 1 à 5, alors que la Production est passée de 1 à 18 ! Toute l’industrie du spectacle en est au même point ; et l’on a calculé que le prix de la place à l'Opéra, qui est fixée à 400 fr., devrait être portée à 2.000 fr., au taux actuel des salaires considéré au non comme « exceptionnel » par le public, la recette de la semaine peut passer de 800.000 à 50.000! Il n'y a donc plus ainsi de catégorie intermédiaire, et le nombre de films qui obtiennent à l’intérieur un amortissement convenable est très limité. Il y a là un élément d’incertitude qui agit lourdement sur les aspects financiers de la Production. Pour remédier à cette situation, il est diverses solutions, qui consistent toutes, finalement, à accroître les valeurs d’attrait du spectacle offert. D’abord, il faudrait rechercher le genre de sujets dans lesquels le cinéma français veut persister, convient bien au goût du public : nous voulons dire le public jeune actuel, qui forme la majorité de la clientèle cinématographique. Ensuite une des valeurs d’attraits du spectacle cinématographique est le confort des salles : on constate partout que le public fréquente plus volontiers les salles les plus coquettes (décoration, fauteuils, équipement meilleur). Il faudrait également intensifier la publicité des films : c'est là une opération très importante de l'action sur le public. Monter deux affiches à la porte d’une salle et coller deux panneaux de photos : c’est autant comme rien ! Il faut plus t t mieux. Et c’est la publicité de tous les films qui doit être abondante et forte. L’étranger devient, également, passablement incertain. Disons d'abord que, tandis qu’avant la guerre il n’y avait pratiquement que deux fournisseurs pour le marché international : les Etats-Unis et la France, voici qu’un nombre appréciable de pays ont développé une production, tels l’Angleterre, l’Italie, la Tchécoslovaquie, l'Egypte, l'Argentine, le Mexique... Ces productions, non seulement occupent sur le marché intérieur de chacun de ces pays une position bien défendue, mais elles s’exportent également. A cette concurrence s'ajoute la régression de la langue française dans le monde, sensible pour la Librairie comme pour le Film. I’our beaucoup d’importateurs, le film français, d’une part, est trop cher, et, d'autre part, sa force d'attrait sur le public, et principalement le public jeune, paraît avoir baissé. Il y a, dans le choix des sujets incontestablement une réadaptation à faire. Le renouvellement de nos vedetes semble paralysé, et l’on compte, en effet, bien peu de « tempéraments » découverts depuis la fin de la guerre. grés », dont l’apport personnel était important et dont la présence agissait comme un ferment d’émulation et d'originalité. A l’extérieur, la reconquête des marchés est un problème difficile. Il y faudrait un effort prolongé et patient et une organisation. Cet effort devrait comporter un travail de propagande vedettes, réalisateurs, art et esprit français. Il exige également, pour chaque pays, un choix judicieux des films. L’exemple de ce qui a été entrepris et réussi en Allemagne occupée pour la reconquête d’un grand marché, d'où nous avions été écartés entre 1933 et 1945, dit assez clairement ce que peut un effort ordonné, méthod’que, persévérant. La Grande-Breagne, les Etats-Unis sont pratiquement « interdits ». En fait, sur les lisières de ces grands et riches pays cinématographiques, nous ramassons tout juste quelques miettes, avec certaines Exclusivités de Versions originales. La formule du doublage semble découragée. Il est encore une voie d’accès : elle consisterait à réaliser des films franco-angloaméricains, qui seraient « mixtes » par le choix des sujets, les vedettes et même éventuellement le finance Charles Vanel et Armand Bernard entourés de Jane Marken, Philippe Richard, Pierre Larquey (de dos) et Robert Pizani dans cette scène du film LA FEMME QUE Enfin, à l'absence de Jean Renoir, de Julien Duvivier, s'ajoute celle de quelques-uns de ces cinéastes allemands, autrichiens ou russes « émi J’AI ASSASSINEE. (Cliché Codo-Cinéma-Les Films Cristal.) ment. Hans le Marin (François Villiers-Safia-Les Gémeaux) constitue à cet égard une initiative importante. Précisément, l’accumulation en