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19 films français en premières sélection pour les Oscars 1948
par Robert FLOREY
Chaque année, vers mi-janvier, l'Academie Cinématographique des Arts et Sciences envoie un bulletin de vote préliminaire aux membres de l’Industrie qui, par le nombre de leurs voix, décident des candidats aux différents « Oscars » destinés à récompenser les œuvres ou les personnes jugées les plus méritantes. On procède ensuite, les premières éliminations étant faites, à un vote final. Le bulletin est accompagné d’un catalogue récapitulant les titres et les noms des artistes faisant partie de la distribution de tous les films présentés durant les douze derniers mois. Les électeurs ont le droit de choisir parmi les bandes américaines et étrangères ayant été projetées dans les principaux théâtres des différents Etats du 1er janvier au 31 décembre, même si l’époque de leur production remonte à plusieurs années, mais le nombre et les titres des films doivent être sur le catalogue. Ce fut donc avec un extrême plaisir qu’il me fut donné d’y constater la présence d’une vingtaine de films français. Cela ne veut pas dire que des vedettes, un auteur, un metteur en scène, un producteur, des techniciens, un musicien ou un film français recevront les récompenses couronnant leur mérite, mais le fait de trouver vingt films français au nombre des productions placées sur cette liste est extrêmement encourageant. Un peu plus de soixante-dix films étrangers figurent au catalogue. Il est naturel que ceux de langue anglaise y soient représentés en quantité numérique suoérieure à ceux des autres pays, mais alors que depuis 1940, les œuvres françaises ne totalisaient qu'un nombre nettement inférieur, elles se placent en 1949, immédiatemnt après les importations anglaises (30 films britanniques) et avant les italiennes (8) suivies par les fi’ms russes (3), allemands (3) des studios de Palestine (2), tchèques (1), argentins (1), australiens (1), suisses (1), mexicains (1), suédois (1) et autrichiens (1).
Plus de soixante nouveaux films mexicains ont été montrés pendant l’année dans les cinémas des Etats-Unis, mais seul La Perle, l’admirable production d’Emilio Fernandez et de Gabriel Figueroa. a connu l’honneur d’une distribution générale (RKO) en version américaine d’ailleurs; les autres films de la République Centrale ne passant en général que dans des salles spécialisées. Les œuvres françaises ayant obtenu les meilleures critiques et le plus grand succès commercial furent La Symphonie Pastorale, L’Eternel Retour, La Belle et la Bête, L’Idiot, Un Revenant, Le Corbeau, Quai des Orfèvres et Panique. La Symphonie Pastorale qui, depuis deux mois, passe au « Théâtre Laurel » à Los-Angelès, a fait les plus fortes recettes. De nombreux critiques ont demandé qu’un Oscar, créé spécialement à cet effet, récompense l’œuvre de Jean Delannoy. Monsieur Vincent et Le Diable au Corps ne figurent pas au palmarès cette année car bien qu’ayant été montrés en privé ils n’ont nas encore été généralement distribués. Voici les t’tres des autres films français sélectionnés : The Bine Veil (Morlay, Popesco, Géniat, Alerme, Charpin, Larouey, etc.). Thp Br:de’s Surprise (Baquet, Sinoël, J. -H. Duval, Revol, Decroux, Carol, Poivre, Dorny, Pieral. etc.), Fanny (Raimu, Fresnay, Charpin, Demazis, Rouffe, Vattier, etc.), François Ier (Fernandel, Goya, Rignault, Bosc, Sinoël, Tissot, Génin, etc.), Fric-Frac (Fernandel, Arletty, Vallée, Simon, Andrex, etc.), La Vie de Bohême (Jourdan, Denis, Pascal, Delair, Salou, Parédès, etc.), The Mad Emperor (Baur, Renoir. Prim, Day, Landry, Darfeuil, Vautier, etc.), M:dn!ght in Paris (Raimu, Clariond, Granval, Gil, Aimos, Bergeron, Francey, Jourdan, etc.), Passionnelle (Joyeux. Alerme. Sylvie, Blin, Castellot, Galle, etc.), Le Collier de la Reine (Romance, Escande, Dux, etc.), Martin Roumagnac (Gabin, Dietrich, d’Yd, Herrand. Lion, etc), Star Without L'ght (Piaf, Montand, Parély, Herrand, Berry, Reggiani, etc.). En tête des films italiens se placent Furie et Pour Vivre en Paix, suivis par Le Barbier de Séville, La Traviata. Monte-Cassino. Rossini, S. O. S. Submarine et La Tosca. Au nombre des trente productions anglaises, les quatre meilleures sont certainement G'rl in the Canal, Anna Karenina, Hamlet et Red Shoes.
Progressivement, les films français commencent à reprendre sur les écrans américains la place qu’ils occupaient avant la guerre. Ils passent régulièrement dans quatre théâtres de Los-Angelès, et sont parfois affiichés dans sept ou huit cinémas à la fois dans la même ville. Le « Melvan » en fait chaque semaine une double programmation. Les recettes de bandes telles que La Symphonie Pastorale et L’Eternel Retour se chiffrent hebdomadairement par milliers de dollars et cela vaut la peine d’être signalé. Les rentrées totales de certaines œuvres italiennes telles que Rome Ville Ouverte et Shoeshine atteindront sans doute un million de dollars. Mais, malheureusement, les noms des metteurs en scène français ne sont toujours pas exploités comme ils devraient l’être et ne paraissent pas encore dans les annonces aux ouotidiens. I! conviendrait d’y remédier et le syndicat
des metteurs en scène français devrait exiger de distributeurs américains que leurs noms soien mentionnés dans tout le matériel publicitaire issi à l’occasion de la sortie de leurs films aux Etats Unis.
Au nombre des deux cent et quelques films amé ricains figurant au catalogue ceux qu’il convien de signaler peuvent se compter rapidement, le; voici : Snake Pit et Sorry Wrong Number, tou; deux de Litvak; Johnny Belinda, de Jean Negulesco; Portrait of Jennie, de Dieterle; Rope (War ners), The Street With no Name (20th Fox), Th< Paleface (film de Bob Hope-Paramount), Lettei from an Unknown Woman (Universal), Joan o: Arc (du regretté Victor Fleming), Key Large (Warners), I Remember Marna (RKO), A Foreigr Affair (Paramount), Enchantment (Goldwyn), Cal Northside 777 (20th Fox), Another Part of the
Forest (Universal), un petit film très bien fait ei pour peu d’argent, He Walked by Night (Eagle Lion) et, à titre de curiosité, une bande surréaliste intitulée AU Dreams that Money Can Buy produit pour la Société « Films International of America » avec le concours de Max Ernst, Jack Bittner Samule Cohen, Ethel Beseda, Julien Levy, Jo Fon-i taine-Maison, Géraldine Hamburg, Valérie Tite John Latouche, Bernard Friend, Routh Sobotka Arthur Seymour, Evelyn Hausman, Anthony Laterie et Dorothy Griffith. Les différents épisodes de cette bande furent mis en scène par divers artistes, peintres, musiciens et littérateurs.
Un film particulièrement remarquable produit oar une société suisse, The Search, a été présente par la M G.M. et nous a révélé Montgommery Clifli -ne nous avons revu depuis dans Red River, de: Howard Hawks. C’est un jeune premier qui promet. C’est peut-être le meilleur film de l’année
Quel metteur en scène obtiendra l'Oscar cette année ? Litvak pour Snake Pit ou Jean Negulescci pour Johnny Belinda ? A moins que la palme ne soit décernée à Laurence Olivier en tant qu’étoile et réalisateur de son superbe Hamlet.
Olivia de Havilland triomphera-t-elle cette an-: née encore pour sa magnifique interprétation de Snake Pit ou l’Oscar sera-t-il remporté par Jane Wyman pour Johnny Belinda ? C’est ce que nous saurons bientôt. On n’a cependant pas assez parlé du travail du jeune premier de Johnny Belinda, Lew Ayres qui donnait la réplique à Jane Wyman cet acteur fait preuve d’un très grand talent el d’une sincérité étonnante. — Robert Florey.
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BIENTOT "LE TRÉSOR DE LA SIERRA MADRE"
Le nouveau film de John HUston, Le Trésoi de la Sierra Madré , sera prochainement présenté en exclusivité à Paris. Cette production d’un caractère tout particulier, a été classée « le meilleur film de 1948 » par l’Association des Critiques de New York et son réalisateui John Huston s’est vu décerner le prix poui « la meilleure mise en scène ». Ajoutons qu’Humphrey Bogart a fait dans Le Trésor de la Sierra Madré une création sensationnelle aux côtés de Walter Huston, Tim Holt et Bruce Bennett, qui complètent la distribution de ce film remarquable.