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31* Année 30 Francs
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U CINÉMA FRANÇAIS
29, rue Marsoulan, Paris (12'). Tél. : DID. 85-35, 36, 37. Chèques postaux : 706-90 Paris. REDACTION, ADMINISTRATION : Directeur t 1948 : Valéry Roger.
Directeur : Paul-Auguste Harlé. Directeur commercial : Antonin Eytard. Rédacteur en chef : Marcel Colin-Reval. Secrétaire général : Laurent OUivier.
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N° 1326 27 AOUT 1949
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NOS FILMS DE PRESTIGE
La bonne volonté des organismes financiers de l’Etat est frappante. Non encore certes pour détaxer notre Exploitation, nécessité inéluctable, niais pour nous aider à réaliser un nombre suffisant de films. La production échappe en règle générale aux restrictions gouvernementales du Crédit.
Nous avons dit que ces prêts officiels nous imposent une grande prudence. Nous en restons comptables, et si l’expérience échoue nous en paierons les conséquences.
Un cas cependant échappe à cette règle d’économie, c’est celui des « films de prestige ». Cette catégorie de productions, internationale, défie le calcul. Les résultats obtenus, en France et ailleurs, et surtout ailleurs, valent nettement le risque. Quand on pousse à la réalisation de La Marie du Port, à laquelle s’attache le grand talent de Marcel Carné, nous voyons bien qu’on en escompte la valeur d’après d’autres succès internationaux récents, comme ceux de Fabiola, de Hamlet, de Monsieur Vincent, par exemple, qui montrent que des recettes immenses attendent les films de haute classe.
Faire rentrer des devises est l’idée la plus simple. Maintenir notre influence dans le monde est l’intention politique. De notre point de vue industriel c’est l’occasion d’éveiller pour le Cinéma français une clientèle nouvelle, par de grandes œuvres où notre art cinématographique s’impose. Beaux sujets, fine technique, direction de maîtres reconnus (puisque nous avons le bonheur d’en posséder) justifient de fortes dépenses. Nous avons beaucoup de clients à conquérir.
La générosité officielle nous est donc précieuse. Si cette sollicitude veut bien aller jusqu’au bout de l’expérience, en nous soutenant à fond par les appuis diplomatiques et les traités commerciaux, en considérant notre pellicule imprimée comme aussi importante que le livre ou la mode, nous sommes certains d’un très grand succès.
Disons-nous bien cependant que des responsabilités restent à notre charge.
Ces créations comportent un soin extrême dans leur mise en œuvre et une Igrande habileté dans leur lancement et leur distribution mondiale. Nos méthodes individuelles de travail nous gêneront. Une discipline corporative devra suspendre "toute querelle et mener l’affaire de bout en bout.
Il nous faudra de plus, et cela dépend de nos écrivains, distinguer ce qui est « prestige » en matière de film. Nous sommes terriblement libres d’esprit. Il nous choquera d’écarter des yeux de spectateurs étrangers certaines études de milieux ou de mœurs que nous aimons fréquemment à traiter. Nous devrons pourtant reconnaître que de tels sujets, humains mais souvent sordides, n’apporteraient rien au prestige de la France.
C’est probablement là que nous aurons le plus de difficulté à rendre nos grands films universels, et c’est cependant le premier sacrifice à faire pour répondre efficacement au désir des responsables de la politique cinématographique de la France.
P.-A. Harlé.
Vue par Jean Dominique Van Coulaërt, voici Anne Vernon, vedette et révélation du film de E.-E. Reinert AINSI FINIT LA NUIT. Cette production Robert Woog des films Metzger et Woog vient de débuter avec un grand succès aux « Colisée », « Auber-t » et « Gaumont-Théâtre ».
(Cliché Corona.)
ATTENTION A L’ELECTRICITÉ
L’état précaire de nos ressources hydroélectriques a obligé l’E.D.F. à imposer déjà un jour de coupure aux salles. Un renseignement recueilli auprès de la Confédération permet d’avertir les Directeurs que leur contingent d’électricité sera réduit le mois prochain, mais que le pourcentage de réduction ne sera déterminé qu’à la fin de septembre.
Ils auront donc tout avantage à limiter dans toute la mesure du possible, dès le 1er septembre, leurs dépenses de courant.
UNE EXPOSITION DE MATERIEL PENDANT LA QUINZAINE DU CINEMA
LA LOI ANTI-TRUSTS AUX U.S.A.
La Cour Fédérale des Etats-Unis agissant à la demande du gouvernement dans le cadre de la « loi anti-trusts », a ordonné aux trois importantes firmes cinématographiques : « Twentieth Century Fox », « Warner Brothers » et « Loew » de renoncer à l’exploitation des salles de cinéma si elles voulaient conserver leurs activités de production et de distribution.
La plainte du gouvernement, formulée il y a déjà plusieurs années, était fondée sur le fait que « la propriété de vastes réseaux de salles donnait aux compagnies un véritable monopole pour leurs films dans toutes les villes. »
L’abolition de ce quasi-monopole permettra aux producteurs indépendants de placer facilement leurs films dans les grands circuits et par cela d’occuper une place plus importante dans la production aux U.S.A. sans être obligés de passer par le contrôle des grandes compagnies.
Il n’est question, dans tous les milieux de notre profession, que de la « Quinzaine du Cinéma », qui aura lieu à Paris du 5 au 18 octobre.
En plus du concours de la Meilleure Exploitation déjà annoncé, une exposition de matériel professionnel, semi-professionnel et amateur se tiendra au 11 de la rue Royale. Son but est d’initier le public à l’appareillage cinématographique et un démonstrateur se tiendra en permanence dans la salle d’exposition pour donner aux visiteurs toutes explications commerciales et techniques.
Par ailleurs, la liste des directeurs désireux de participer au « Concours de la Meilleure Exploitation » s’allonge rapidement. Nombre de
directeurs, dont l’adhésion officielle n’est pas encore parvenue, ont marqué verbalement tout l’intérêt qu’ils prennent à cette manifestation et entendent y prendre part. Nous leur demandons de ne pas attendre au dernier moment pour le faire, afin de ne pas compliquer inutilement la tâche de ceux qui assument bénévolement la charge de l’organisation de ce Concours.
Ce réveil de l’Exploitation parisienne est le mot d’ordre du jour. Le goût et l’esprit d’initiative de chacun vont pouvoir se donner libre cours et contribuer pour une grande part à la reprise des affaires.
Cette reprise ne pouvait rencontrer de période plus favorable que celle de la rentrée d'octobre, qui coïncidera, comme d’habitude,