La Cinématographie Française (1949)

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72 LA rnrrT^TgxurYTxxxxxixixxxxxxrxxxxxxxxxxxm CINEMATOGRAPHIE irxxxxxxxTTYxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxY FRANÇAISE COMPARAISON ENTRE LES RECETTES DES TROIS PREMIERS TRIMESTRES DE 1946 , 1947, 1948 , 1949 (L’influence de l’augmentation des prix de place est éliminée) la Météo, nous sommes dans un cycle de sécheresse qui peut s’étendre sur des dizaines d’années. L'AUGMENTATION DU COUT DE LA VIE AGGRAVE LE MARASME Si nous observons notre courbe de la page précédente, une constatation ne doit pas manquer de sauter aux yeux : la baisse des recettes mensuelles suit à peu près exactement la baisse de l’indice des prix de détail à Paris. Ce fait, que nous avions déjà signalé en juillet dernier, est donc toujours exact. Avant d’essayer d’étudier ce parallélisme, il nous faut d’abord considérer les objets sur lesquels sont déterminés les indices des prix de détail : il s’agit de trente-quatre articles entrant obligatoirement dans le budget des ménagères. Seulement, une partie importante des dépenses alimentaires est absente, notamment les légumes, dont les prix ont fortement aug,menté cet été. Le calcul de cet indice ne tient pas compte également des quantités de marchandises offertes au public. Exemple, du fait de la liberté du beurre, les quantités achetées sont supérieures à celles des années précédentes quand il était rationné. L’influence des dépenses alimentaires sur un budget moyen est d’autant plus considérable, que le Français est en général sous-alimenté : 2.550 calories par habitant, alors que la moyenne souhaitable serait de 2.800 à 3.200 calories (chiffres O. N. U.). En moyenne, les dépenses alimentaires absorbent 70 à 80 % d’un budget ouvrier. Cet indice ne tient pas compte non plus du prix de certains services qui ont été fortement augmentés : Exemple, le prix d’une coupe de cheveux est à l’indice 2023, celui d’un ressemelage à 2057 et les P.T.T. à 2552. En fait, si nous considérons l’évolution des budgets familiaux, établis sous l’égide du Conseil économique, nous enregistrons, de septembre 1948 à septembre 1949, une hausse des dépenses de 18 à 24 %, selon que les calculs soient dus à un organisme patronal ou à un syndicat ouvrier. Donc, dans la très grande majorité des cas, une grande partie de la population parisienne n’a pu profiter dans une proportion notable de la baisse enregistrée sur les prix de détail. Cela est si vrai qu’une enquête du Gallup français, recoupée d’ailleurs par les statistiques de la S.N.C.F., indique que 50 % des citadins n’ont pas pu partir en vacances, les deux tiers d’entre eux n’ayant pas de disponibilités suffisantes pour un déplacement. Nous nous trouvons donc devant deux faits apparemment contradictoires pour expliquer le parallélisme de la courbe des recettes des cinémas et celle des prix de détail : d’une part, la hausse du coût de la vie, d’autre part, la baisse des prix de détail. Tenant compte de ce phénomène, nous proposons l’explication suivante : D’une part, les salariés aux ressources modestes ont dû restreindre leur, budget de distraction. D’autre part, les personnes à revenus variables : petits commerçants, artisans, etc., ont été touchés par la baisse des prix de détail (sans oublier l’augmentation des impôts, patentes, etc.), et ont de même réduit l’importance de leur fréquentation au cinéma. Enfin, les économiquement faibles, de plus en plus touchés par l’amoindrissement de leurs ressources, se trouvent de plus en plus éloignés des distractions trop coûteuses. C’est pour ces raisons, semble-t-il que le cinéma parisien n’a pas pu profiter de la baisse des prix de détail, baisse qui aurait dû normalement le favoriser. UN SEUL REMÈDE : LA LIBERTÉ Pour pallier cette crise, les directeurs de salles ne réclament qu’une cfiose : LA LIBERTE. Liberté des prix de place qui leur permette de se mettre au niveau des possibilités de leur clientèle. Liberté de programmation qui redonne au spectacle cinématographique l’attrait qu’il a perdu. VARIATION DES ENTRÉES ANNUELLES EN FRANCE RECETTES TRIMESTRIELLES (en millions de francs ) Trimestres 1946 1947 1948 1949 Premier 595 782 1.405 1.604 Deuxième 652 1.063 1.310 1.592 Troisième 612 850 1.306 1.192