La Cinématographie Française (1949)

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LA 73 iiiiiiiiriiiiiiiiimiiiiiiiiTiiiiiiiim cinématographie crxxxx%xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx: FRANÇAISE RECHERCHE DU PROGRÈS TECHNIQUE INEXISTENCE DE L’EXPLOITATION COMMERCIALE Telles sont les caractéristiques actuelles de LATÉLÉVISION FRANÇAISE * par Jacques LAMASSE Née en 1936, la Télévision française, malgré d’indéniables perfections techniques qui lui donnent un nette supériorité artistique sur ses rivales, n’en est encore qu’au stade expérimental, tandis que la Télévision américaine est passée depuis 1946 au stade des réalisations et son exploitation commerciale connaît un succès sans cesse croissant. Tandis que la France ne possède, pour le moment, qu’un émetteur à Paris, ayant un rayon d’action de 100 à 120 km., intéressant 20.000 récepteurs environ, les U. S. A. comptent 64 émetteurs actuellement en service, alimentant un million 650.000 récepteurs (5.000 en 1943). La Grande-Bretagne, de son côté, compte 140.000 récepteurs en service. Le retard français dans l’exploitation commerciale de la télévision est expliqué, d'un côté, par les difficultés financières nées de la guerre et par la recherche d’une perfection technique, mais surtout par les hésitations de la politique générale du Gouvernement, qui n’a pas su donner une forme définitive à cette industrie. ON ATTEND TOUJOURS LE STATUT DE LA TÉLÉVISION Une visite à la maison de la télévision, 13, rue Cognac-Jay, concrétise immédiatement l’aspect administratif de cette nouvelle industrie. Des couloirs remplis de platras, des cloisons abattues, des câbles enroulés entre deux portes, des maçons en plein travail... La Télévision n'est pas encore dans ses meubles. Elle attend depuis deux ans son statut et son développement éventuel est étroitement conj ditionné par la forme légale qui lui sera attribuée par l’Assemblée Nationale. Deux types de statut sont possibles : société nationale comme la Radio, société mixte, où des capitaux d’Etat et capitaux privés pourraient s’investir, la publicité étant alors acceptée. Les deux formules auront leurs défenseurs passionnés. Les partisans de la nationalisation à outrance vondront, comme ils ont fait pour la Radio, mettre la Télévision sous la coupe de l’Administration. Cependant, les résultats obtenus dans le domaine radiophonique ne sont pas assez probants pour que l’expérience soit continuée avec la Télévision. Son développement serait stoppé net par la sclérose étatique. D’autre part, la France n’est pas assez riche pour imposer au contribuable un nouvel effort pour financer une télévision que ne saurait profiter à tous. Enfin, si nous jetons un regard vers les EtatsUnis, où le développement de la télévision nous permet de puiser de précieux renseignements, nous nous rendons compte que le grand moteur de cette industrie est la Publicité, non pas celle à laquelle la radio d’avant-guerre nous avait habitué, mais une publicité de mécénat : les diverses émissions artistiques ou récréatives étant offertes par une marque ou un produit en lancement. Il semble donc que la solution de sagesse serait de doter notre Télévision d’un statut de société mixte qui accepte les concours publicitaires. De toute façon, et quel que soit le statut adopté, des capitaux très importants seront nécessaires pour l’équipement du pays. Plusieurs centaines de millions pour assurer la construction d’une première chaîne d’émetteurs dans les grandes villes. (Un actuellement en construction à Lille, portée prévue 50 km., jonction avec Faris par relais hertziens. Un autre poste est prévu à Lyon. Sa construction dépend des facilités budgétaires.) Plus d’un milliard pour un réseau qui recouvre la majeure partie de la France. DES CENTAINES DE MILLIARDS A CONQUÉRIR En outre, le développement de l’industrie de la télévision en France et surtout la mise à la portée du public de récepteurs qui ne soient pas à un prix prohibitif, nécessite une production importante et par cela même la conquête d’un grand marché en Europe. Or, les diverses télévisions mondiales sont en ce moment en compétition en Italie pour l'équipement de la Péninsule. La France propose sa définition de 819 lignes, l’Angleterre et les U. S. A. leurs définition de 625 lignes (définition actuelle aux U.S.A. : 525, en Grande-Bretagne : Image d’un récepteur à 450 lignes. (Ancien standard français). 405). Dans le hall de l’exposition de Milan, les projections françaises se sont affirmées de beaucoup supérieures à leurs concurrentes. Cependant, l’industrie américaine est puissante, en outre, la définition française de 819 lignes pose certains problèmes techniques pour la retransmission aux émetteurs de province. Quoi qu'il en soit, d’après une déclaration officielle du Ministre français de l’Information, il faut attendre plusieurs mois avant que le Comité technique italien ne fasse connaître sa décision. En outre, trois autres commissions italiennes devront donner leur avis avant l’adoption pour l’Italie d’un standard de télévision. Cette décision italienne conditionne en fait l’adhésion de la Suisse, elle aussi guettée par l’industrie américaine et la Belgique guettée par l’industrie anglaise. Elle conditionne également en grande partie l’avenir de l’Industrie française de notre Télévision. Pourtant, au dire des techniciens étrangers, hautement qualifiés, qui ont étudié minutieusement le standard français, nous sommes bien placés dans cette compétition internationale, Image d’un récepteur à 819 lignes (Nouveau standard français). dont les conséquences, on l’a vu, peuvent être considérables pour l’industrie française et même pour notre balance commerciale. Des accords de principe ont été conclus avec des nations étrangères, notamment avec l’Angleterre (Rank) pour des réceptions d’émissions françaises qui seraient projetées sur grand écran dans les salles de cinéma. Ainsi, des marchés importants peuvent s’ouvrir à la France pour l’exportation du matériel considérable nécessaire aux installations d’émetteurs, récepteurs, caméra de prise de vues, cars de téléreportages, etc. Ces ventes de matériel nouveau pourraient atteindre des centaines de milliards en devises étrangères tout au moins pendant les premières années d’équipement. On comprend que contre nos chances étayées par un matériel technique de haute qualité, nos concurrents aient fait appel à des moyens considérables. TÉLÉVISION ET PRODUCTION DOIVENT PROGRESSER ENSEMBLE Il n’est pas de jour que la Télévision ne fasse appel au Cinéma pour assurer le programme de ses émissions Courts métrages, grands films et actualités filmées en 16 mm. sont transmises par les ondes en télécinéma. Cela provoque un intérêt croissant chez les producteurs et les techniciens du cinéma. Les premiers voient un débouché nouveau et urte ressource supplémentaire de profits pour leurs œuvres, qu’il s’agisse de courts métrages ou de grands films. Pour les autres, c'est une possibilité de nouvelles activités, une voie de salut contre le chômage qui sévit périodiquement dans