La Cinématographie Française (1949)

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74 LA Q3ir.gXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXZXX: CINEMATOGRAPHIE rxxx X X X X XXX XXXTXXTTTTTXTTTTTTTtttttttttt FRANÇAISE la production cinématographique. Pour beaucoup enfin, c’est une terre inexplorée, où ils pourront réaliser leurs ambitions artistiques. La Production cinématographique et la Distribution ont donc tout à gagner d’un développement grandiose de la Télévision en France. Dans la mesure où la Télévision française débordera nos frontières, les exportateurs, enfin, peuvent l’utiliser pour prospecter les marchés étrangers et obtenir une audience accrue auprès d’un nouveau public. Démonstration de télévision sur grand écran organisée par Philips au « Versailles » pendant la Foire de Paris. Seuls, parmi la production cinématographique, les journaux d’actualités risquent d’être sacrifiés sur l’autel du progrès, car la transmission tous les soirs d'un journal télévisé d’un quart d’heure (300 m. en 35 mm.), doit rendre inutile le tirage de journaux filmés hebdomadaires dépassés par les événements. Ainsi, en Amérique, les circuits abandonnent les journaux filmés sans que le public ne manifeste de mécontentement. Les opérateurs d’actualités devraient, d’ailleurs, en compensation, trouver à s’employer à la télévision, car dans cette nouvelle technique, plusieurs caméras sont nécessaires pour prendre la même scène sous divers angles. L’EXPLOITATION PEUT PROFITER D’UN ENGOUEMENT DU PUBLIC POUR LA TÉLÉVISION Tout opposées à l’attitude des producteurs et distributeurs sont les réactions actuelles des directeurs de salles. En effet, l’attention des directeurs parisiens a été attirée, à la fin de l’année dernière, par l’initiative prise par quelques patrons de brasseries de projeter gratuitement dans leurs salles ouvertes au public des spectacles télévisés. Cette innovation, d’ailleurs, n’a pas provoqué un afflux de la clientèle et aujourd’hui la plupart des cafés, qui ont conservé leur poste en service, prélèvent une taxe supplémentaire sur les consommations des spectateurs. Cette initiative avait incité le Syndicat des Directeurs à exiger dans leur contrat avec les distributeurs la priorité sur la télévision, émus qu’ils avaient été, en outre, par la retransmission de films récents et particulièrement de Dédée d’Anvers au moment même de son exclusivité. Les programmateurs de la Télévision en sont’ venus depuis à abandonner cet effort et ne passent actuellement que des films anciens. Ainsi, pour la semaine du 9 au 15 octobre ; 5 grands films ont été télévisés : La Mort du Cygne (1937), Les Gens du Voyage (1936), Café de Paris (1938), Sérénade aux Nuages (1946), La Caravane de l’Enfer (Western sorti en exclusivité en janvier 1948). D’ailleurs, la possibilité de concurrence déloyale, constituée par des séances publiques gratuites de télévision, devrait par la suite être éliminée par l'adoption du Statut de la Télévision. On comprend, en outre, que les directeurs français, à l’affût des répercussions possibles de l’extension de la Télévision, s'émeuvent du sort fait à leurs collègues des Etats-Unis qui ont vu, du fait de cette nouvelle concurrence, les entrées dans leurs salles baisser de 25 %. Ils ne peuvent, cependant, pas s’opposer au progrès, pas plus que les entrepreneurs de diligences n’ont pu freiner le développement des chemins de fer. Plus sage serait de composer avec lui. Des pourparlers étaient d’ailleurs en cours avant la crise ministérielle entre le ministre de l’Industrie et du Commerce chargé du Cinéma, le ministre de l’Information, chargé de la Télévision et la Confédération pour trouver un modus vivendi acceptable pour les deux parties. Par ailleurs, les directeurs pourraient profiter d’un engouement éventuel du public pour la Télévision en l’installant dans leurs bars ou cafés. Un succès record et une source de profits annexes très intéressante pourrait être trouvée dans les bars PMU dès que les courses de chevaux viendront à être télévisées et dans les cafés sportifs à l’occasion des grands matchs. En province nombreux sont les propriétaires de salles qui possèdent également un café. Ils attireraient alors à coup sûr toute la clientèle disponible, soit dans leur cinéma soit dans leur bar-télévision. En outre, rien n’empêcherait les directeurs d'installer la télévision dans leur salle. Des constructeurs français ont mis au point des appareils susceptibles d’y être utilisés. Philips, notamment, a fait une démonstration publique le 2 juin dernier dans la salle du Versailles, sur un écran de 2 m. x 3 m. (1). Très intéressante, mais pas concluante du fait de l’émission à 455 lignes, cette expérience doit entraîner l’adhésion de tous les spectateurs le jour où le nouvel émetteur à 819 lignes fonctionnera, c’est-à-dire en février 1950. Les directeurs peuvent, en outre, filmer les images sur le récepteur de télévision sur une pellicule à développement rapide et les projeter après sur leurs appareils habituels. Ce procédé a été utilisé plusieurs fois déjà aux U. S. A. pour les programmes d’actualités. Enfin, comme de plus en plus les programmes télévisés se trouvent dans l’obligation — notamment aux Etats-Unis, où seule la Télévision touche le grand public — de ne passer surtout que des films inférieurs à 30 minutes, l’Exploitation verrait mise à sa disposition, en plus du grand film, dont elle aurait pratiquement l’exclusivité, un grand choix de sujets intéressants à projeter en première partie. Ceci lui permettrait de corser ses programmes si, d’ici là, la fameuse décision des 3.200 m. n’avait pas encore été abrogée. IL EST TEMPS DE JETER LES BASES D’UN ACCORD ENTRE CINÉMA ET TÉLÉVISION D’après les spécialistes, il faudrait, pour le mieux, attendre le début de la saison prochaine pour voir une salle de cinéma française équipée expérimentalement d'un appareil de télévision pour projection sur grand écran. De plus, il faudrait attendre au moins deux ans, si le statut était rapidement adopté et si le standard à 819 lignes était admis par les nations voisines, pour que la Télévision devienne un spectacle populaire en France, au même titre que la Radio. D’ici là, le problème des rapports entre le Cinéma et la Télévision auront le temps d’être résolus. (1) Voir « Cinémato » du 11 juin 1949. 20ffi C entury Fox veut installer la Télévision dans son circuit californien New York. — De même que voici vingt et un ans, en 1928, on se refusait encore de croire, en Europe, au film parlant qui, pourtant, était déjà en plein développement aux Etats-Unis, il semble que l’on n’imagine pas encore, de l’autre côté de l’Atlantique, l’importance que représentent actuellement ici la télévision et la puissance de ce nouveau mode de spectacle. Pour le moment, les programmes de télévision sont financés, comme ceux de la radio, au moyen de la publicité, mais il semble bien que ce système sera bientôt insuffisant pour monter les émissions de T.V. autrement dispendieuses que celles de la radio. Il a fallu s’attacher à un nouveau problème : comment faire payer les possesseurs de poste de « video » pour les programmes qu’ils contemplent à domicile ? Plusieurs systèmes ont été envisagés, sur lesquels il sera bon de revenir quand ils seront en service. Si les producteurs de films sont fort intéressés à ne pas laisser échapper la nouvelle forme de spectacle qu’est le T.V., et réalisent déjà à son intention des films spéciaux de 20 et 30 minutes (les spectacles trop lo^ngs ne semblent guère convenir encore à la télévision), les exploitants de salles s’élèvent, au contraire, contre la concurrence que représente le « video ». L’Association des Propriétaires des Cinémas de la Californie du Sud vient de faire une enquête pour savoir dans quelle proportion la télévision chez soi pouvait affecter les recettes des salles. Il apparaît que pendant les quatre premiers mois qui suivent l’achat d’un récepteur de télévision, les possesseurs passent 68 % de leurs soirées à la maison, réduisant de façon notable la fréquentation du cinéma pour 44 % d’entre eux. On estime à 25 % la baisse des recettes des salles de la région en question depuis l’installation de récepteurs de T.V. chez les particuliers. Une autre conséquence de ce développement du « video » est la suppression de la projection des actualités dans certaines salles. C’est ainsi que le circuit Walter Read (New Jersey), composé de 40 cinémas, vient d’abandonner, à titre d’essai, la projection des actualités dans 12 de ses salles, et cela sans plainte d’un seul client ! Aussi, va-t-on les « lâcher » graduellement dans les autres cinémas de ce même circuit. A New York même, le circuit RKO a décidé de tenter la même expérience dans 108 de ses salles, donnant des doubles programmes. Il est évident que les possesseurs de récepteurs de télévision ne sont pas intéressés à voir au cinéma des événements auxquels ils ont déjà pu assister plusieurs plus tôt à domicile. L’installation d’écrans de télévision dans les salles de cinéma est également un autre aspect du problème. 20th Century Fox serait prêt à équiper une douzaine de cinémas de son circuit californien Fox West Coast. Des écrans de télévision de grandes dimensions transmettraient devant le public des spectacles « directs » ou sur film. L’installation serait faite par R.C.A. Si cette expérience réussit, le « video » serait étendu à plus de 100 théâtres des circuits Fox Intermountain, Midwest et Wisconsin. Le seul inconvénient, c’est que chaque équipement coûte 25.000 dollars. Aussi, les propriétaires de salles regarderont à deux fois avant de faire les frais d’une installation aussi coûtèuse, dont il est impossible de prédire si les résultats seront « payants ». Ici, comme pour le cinéma, c’est la question des programmes qui primera. Et, pour le moment, il ne semble pas que ceux-ci soient tellement sensationnels pour concentrer dans une salle, devant un écran de télévision, les gens qui peuvent tranquillement voir ce spectacle à domicile ou chez des amis. — Joe Williams.